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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

5 mai 2021

Un voyage à Vienne l'année prochaine ?

Le retour d'un train de nuit Paris - Vienne se confirme et ses horaires seraient les suivants :

  • départ de Paris Est à 19h58 les mardis, vendredis et dimanches pour une arrivée à Vienne à 9h50
  • départ de Vienne à 19h10 les lundis, jeudis et samedis pour une arrivée à Paris Est à 9h40

Dans un premier temps donc, il s'agira d'une liaison tous les 3 jours, comme pour Bruxelles, et on peut espérer qu'elle devienne quotidienne avec une fréquentation de bon niveau et l'arrivée des nouvelles rames Nightjet.

Le train sera tracté par une Traxx série 185 apte France (probablement louée à MRCE) de Paris à Karlsruhe, où une Rh1016/1116 (famille Taurus) des ÖBB prendra la relève. La rame comprendrait 8 voitures dont 2 voiture-lits, 3 voitures en places assises et 3 voitures couchettes.

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4 mai 2021

Stadler : 185 km en autonomie pour le Flirt Akku

Résultat intéressant, dont il faudra quand même connaître les conditions (vitesse et profil des lignes d'essai) : après 15 000 km d'essais, y compris avec des températures extrêmes (-25 à +40°C), il ressort du prototype Flirt Akku, électrique par caténaire ou par batterie, qu'une autonomie de 185 km a été atteinte avec les batteries Intilion. A Innotrans 2018, Stadler tablait sur 80 km ! Il semble s'agir d'une autonomie maximale dont il faudra déduire la réserve en cas d'incident afin de maintenir les auxiliaires (éclaiage, climatisation) actifs pendant une certaine durée si la rame devait être immobilisée, et qu'il faudra pondérer selon les caractéristiques de l'exploitation des différentes lignes : sur un profil facile à vitesse modérée, l'autonomie est évidemment plus importante que sur des lignes rapides ou à profil sévère.

Aussi, est-il plus que probable que l'essai s'est déroulé à allure modeste (moins de 100 km/h) et sur un profil facile, sans usage d'auxiliaires (climatisation, éclairage)...

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Kiel Hauptbahnhof - 14 octobre 2019 - Le prototype Flirt Akku est une rame tricaisse dont l'objectif principal est d'évaluer l'autonomie des batteries selon l'usage, les caractéristiques des lignes et les conditions météorologiques, autant de facteurs influant sur la performance des batteries. (cliché X)

Pour mémoire, le Land du Schlewsig-Holstein a commandé 55 rames de ce type pour un montant de 600 M€, incluant un contrat de maintenance sur 30 ans de ces rames bicaisses.

3 mai 2021

Un nouveau candidat à grande vitesse

Les notifications à l'Autorité de Régulation des Transports constituent une source d'information de premier ordre puisque c'est le point de passage obligé des aspirants à l'exploitation de services ferroviaires de voyageurs librement organisés. Après Flixtrain, Railcoop et la RENFE, un nouveau candidat se présente. Le projet s'appelle Le Train, et n'a évidemment rien à voir avec une revue ferroviaire... Novice en la matière, Le Train vise assez haut en s'intéressant à la grande vitesse sur un large axe Atlantique allant de Rennes et La Rochelle à Arcachon, avec pour épine dorsale la ligne Sud Europe Atlantique, et avec des demandes pour le moins nombreuses : on compte une vingtaine d'allers-retours en semaine et 14 le week-end.

Les notifications étant individuelles par axe, transportrail en a fait une compilation dans ces tableaux (cliquez dessus pour les agrandir) :

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Les circulations du lundi au vendredi.

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Les circulations du week-end.

Le projet est ambitieux. L'usage de rames aptes à la grande vitesse représente un coût important pour un nouvel entrant. Jusqu'à présent, seul Italo a réussi ce pari, en Italie, non sans mal, mais avec une assise financière solide. Que la dizaine de rames annoncées par Le Train soient achetées ou louées, la part des frais fixes à amortir dans la tarification commerciale risque d'aboutir à des tarifs relativement élevés alors qu'existent des offres régionales conventionnées, parfois fournies sur certaines sections. 

Qui plus est, à ce stade, le capital de la société est de 5120 € (même pas de quoi acheter 10 TGV complets en HO !) : autant dire qu'il s'agit d'une démarche très exploratoire.

On retiendra des notifications à l'ART :

  • un service assuré avec des rames à grande vitesse d'une capacité de 350 places : il va falloir en trouver, sachant que dans ce segment, ne restent que les rames Réseau mais encore utilisées par la SNCF et plus vraiment de la première fraîcheur ;
  • de nombreuses variantes horaires selon les jours, en particulier pour les lundis, vendredis et durant le week-end ;
  • 8 allers-retours sur le parcours Bordeaux - Arcachon, avec des circulations venant d'Angoulême, de La Rochelle voire de Nantes : cela risque de frotter avec le projet de RER bordelais ;
  • la desserte de Pessac pour ces trains (les quais faisant 213-214 m sont donc compatibles) ;
  • 5 allers-retours en semaine Nantes - Bordeaux via Angers et Saint Pierre des Corps affichée en moins de 3 heures (soit 2 heures de moins que le temps cible des TET) ;
  • 3 allers-retours La Rochelle - Arcachon via Poitiers avec une liaison La Rochelle - Bordeaux imaginée en 1h30 ;
  • des temps de rebroussement à Poitiers et Saint Pierre des Corps qu'il faudra préciser ;
  • des parcours parfois très courts comme Poitiers - Angoulême ou Angoulême - Bordeaux voire complètement sur ligne classique comme un Angoulême - Ruffec à 6h du matin, en concurrence assez directe avec le marché du transport régional ;
  • des temps de parcours étranges sur certaines sections, comme un Rennes - Nantes en 35 minutes, mais qui pourraient cacher une exploitation bitranche puisque la section Angers - Rennes pourrait être envisagée via la LGV BPL et la virgule de Sablé (notification en 1h50 pour un temps de 1h35 en TER200 avec arrêt à Sablé, Laval et Vitré, sachant qu'il faut rebrousser à Angers) ;
  • quelques demandes incompatibles avec les règles d'exploitation : le dimanche, 2 arrivées à Arcachon, de Nantes et de La Rochelle, espacées de 2 minutes (14h45 et 14h47).
1 mai 2021

L'Etat annonce 4,1 MM€ pour Bordeaux - Toulouse

On a probablement mis une boisson à bulles au frais à Toulouse. L'Etat annonce son intention de participer à hauteur de 4,1 MM€ à la réalisation de la ligne à grande vitesse Bordeaux - Toulouse. A l'approche des élections régionales, cela tombe à pic... et c'est un jalon aussi pour les élections nationales l'année prochaine. Néanmoins, sans vouloir jouer les rabats-joie, transportrail essaie d'y voir plus clair et en particulier d'aller dans quelques recoins sur ce dossier :

  • les 4,1 MM€ couvrent-ils l'ensemble du périmètre Bordeaux - Toulouse ou seulement la ligne nouvelle ? En clair, quid des aménagements à Bordeaux et Toulouse ?
  • quels autres financeurs, notamment les Régions : nul doute que la Région Occitanie mobilisera une partie de ses ressources pour ce projet auquel elle est très attachée, mais qu'en est-il de la Région Nouvelle Aquitaine ? En revanche, l'Union Européenne pourrait mettre jusqu'à 2 MM€ ;
  • si pour la LGV, le nombre de circulations est sans effet sur la conception de la ligne, pour les sections extrêmes, l'enjeu de la coordination avec le projet de RER bordelais et celui du RER toulousain est central d'autant qu'il semble nécessaire de lever quelques incompatibilités du fait de l'accélération du calendrier sur la partie RER et des ambitions les concernant ;
  • quelles hypothèses de desserte sur quelles relations ? La liaison Paris - Toulouse, dans la grande centralisation centralisatrice française est mise en avant, même à Toulouse. L'objectif sur cet axe est de capter la majeure partie du trafic aérien, mais la réalisation de SEA a déjà permis d'approcher les 50% de parts de marché pour le train (même en 4h20), et il faut aussi prendre en compte le fait qu'un vol Orly - Blagnac est très compétitif sur un parcours entre le plateau de Saclay et le campus aéronautique situé principalement autour de l'aéroport toulousain. Il faut évidemment ajouter une question sur les liaisons province-province, évidemment sur la transversale Bordeaux - Marseille (pour laquelle l'annonce traduit probablement l'orientation vers du matériel TGV pour remplacer les Corail), mais aussi sur d'autres liaisons entre les Régions françaises, via l'Ile de France et la desserte des gares existantes de Massy-Palaiseau, Marne la Vallée et Roissy... sans oublier la perspective de la transformation de la gare de Pont de Rungis pour desservir l'aéroport d'Orly ;
  • quelle desserte des territoires intermédiaires, notamment des agglomérations d'Agen (avec une gare excentrée à connecter par une infrastructure nouvelle) et de Montauban (par une gare connectée au réseau classique), ce qui va aussi définir le niveau de performance vers Toulous.

Pour aller plus loin sur ce dernier point, une esquisse de schéma capacitaire par transportrail avec 4 sillons élémentaires en base horaire :

  • un sillon Paris - Toulouse, desservant Bordeaux et les 2 gares nouvelles ;
  • un sillon Paris - Toulouse, direct de Bordeaux à Toulouse, probablement activé en pointe pour commencer ;
  • un sillon avec 2 arrêts intermédiaires, pour la transversale sud ;
  • un sillon pour les liaisons province-province au départ de Toulouse, probablement avec les 2 arrêts intermédiaires, et qui, au-delà de Bordeaux, aurait aussi vocation à desservir Angoulême, Poitiers et Saint Pierre des Corps.

La question de la mutualisation de certains sillons élémentaires devra être examinée : les Bordeaux - Marseille étant toutes les 2 heures, on pourrait examiner la possibilité d'intégrer les liaisons intersecteurs dans ce même sillon.

30 avril 2021

Abbeville - Le Tréport : ça avance

Suspendue depuis mai 2018, le devenir de la ligne Abbeville - Le Tréport commence à être esquissé. Les études préliminaires sont désormais financées ainsi qu'une concertation locale sur la réouverture à une échéance qui semble lointaine puisque les documents seront livrés à l'été 2023. Autant dire que revoir des trains dans le Vimeu n'est guère possible avant la fin de la décennie : voilà l'illustration des conséquences d'une politique de marginalisation d'une partie du réseau ferroviaire, avec des coûts et des délais largement accrus par rapport à un investissement régulier pour assurer la pérennité de ce patrimoine.

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Frieules - 16 juin 2015 - Pour prendre en photo (et pour l'utiliser) un train sur Abbeville - Le Tréport, il fallait viser juste compte tenu de la maigreur de l'horaire. Le projet de la Région semble prendre en compte le potentiel important et l'intérêt à amortir les frais fixes : quand on mobilise des moyens pour la pointe, autant les utiliser en journée ! © L. Knop

La Région annonce son intention de développer l'offre, de façon assez ambitieuse puisqu'il s'agit de multiplier la desserte par 6 avec 12 allers-retours en semaine, et 8 à 9 allers-retours le week-end, en visant des correspondances avec les trains Paris - Amiens - Boulogne - Calais. Pour cela, il faudra une exploitation avec 2 rames, un point de croisement entre Abbeville et Eu et donc un nouveau système de signalisation : il ne s'agit donc pas d'une simple opération de rénovation de la voie pour reprendre l'exploitation mais d'une véritable modernisation. Il serait à l'emplacement de l'existant, neutralisé, à Fressenville et il serait d'ailleurs à étudier la fusion des arrêts de Fressenville et de Feuquières, séparés d'à peine un kilomètre et pouvant être aisément réunis avec des cheminements de part et d'autre. Il serait aussi intéressant d'envisager un arrêt à la demande sur les autres arrêts du parcours, étant donné qu'ils sont parfois très éloignés des bourgs, ce qui suppose une approche multimodale pour faciliter l'usage du train dans ces conditions pas toujours très favorables.

Dans notre dossier sur la desserte du Tréport, nous avions suggéré un premier palier économique, avec une seule rame, sans signalisation moderne et sans point de croisement, avec 6 allers-retours.

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30 avril 2021

Allemagne - Autriche : un nouveau tunnel pour accéder au Brenner

Le tunnel de base du Brenner, long de 56 km, est en construction. Amorcé dès la sortie sud de la gare d'Innsbruck, il sera mis en service en 2028. Il sera raccordé au tunnel de la vallée de l'Inn, long de 11 km, constituant actuellement un contournement sud d'Innsbruck pour les trains arrivant par l'est (Salzburg, Linz, Vienne mais aussi Munich), et raccordé au pied de la ligne historique sommitale. 

L'Allemagne et l'Autriche ont étudié depuis 2015 les conditions de réalisation d'une ligne nouvelle transfrontalière concourant à l'augmentation de la capacité et de la performance sur l'axe européen Berlin - Palerme, passant par le Brenner. Ces travaux se sont focalisés sur la section entre Munich et la vallée de l'Inn, et ont finalement abouti à préconiser le tracé comprenant une succession de tunnels (60% du parcours) sur un linéaire de 54 km. Le coût de cette ligne nouvelle est estimé à 7 MM€ et sa réalisation est envisagée à horizon 2038.

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Principes généraux du projet de ligne nouvelle entre Munich et la vallée de l'Inn. La concertation a été très serrée dans le secteur de Rosenheim, amenant à un territoire d'étude élargi. Les oppositions ont été assez nourries, amenant les deux porteurs du projet à un certain doigté... pour aboutir à la proposition ci-dessous pour la section principale souterraine.

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En Allemagne, le corridor a déjà bénéficié de la réalisation des lignes nouvelles sur le parcours Berlin - Munich, concourant à ventiler le trafic sur 4 voies, facilitant l'écoulement du fret.

En Autriche, le nouvel tunnel rejoindra une autre section nouvelle d'une vingtaine de kilomètres, comprenant la modernisation et la mise à 4 voies de 2,5 km au-delà du portail sud du tunnel, pour assurer la jonction à l'ouest de Wörgl avec l'entrée de l'Inntertunnel. Cette section sera apte à 230 km/h pour les trains de voyageurs et acceptera des trains de fret de 750 m - 1600 tonnes.

Côté italien, le tunnel de base du Brenner rejoint l'ouvrage existant au nord de Bolzano, qui a vocation à être prolongé jusqu'en amont de Vérone.

29 avril 2021

Retour des trains sur la Côte Bleue

Après une première tranche de 46 M€ de travaux portant sur 33 km de cette ligne qui, bien qu'étant considérée de desserte fine du territoire, a un rôle à jouer dans un futur RER marseillais, les trains ont repris possession de la ligne de la Côte Bleue sur la relation Marseille - Miramas, avec la suppression de 3 des 11 minutes de ralentisseement affectant le parcours.

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Niolon - 5 août 2013 - Entrée en gare de Niolon d'un AGC pour Miramas sur cette partie du parcours reconnue pour procurer des coups d'oeil remarquables sur la rade de Marseille, au prix d'une multiplicité d'ouvrages d'art. © transportrail

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L'Estaque - 4 mai 2016 - La preuve ! Outre un rôle périurbain évident, la ligne de la Côte Bleue a une forte dimension touristique. Mais il faudrait aussi que les plagistes arrêtent de prendre la voie ferrée pour un raccourci. Peut-être qu'avec plus de trains, les esprits l'intègreront... © P. Hurzeler

Durant une interception de 8 mois, les travaux ont traité complètement 26 km de rails, traverses et ballast, près de 7 km de renouvellement de rails et conforté plusieurs ouvrages d'art entre L'Estaque et Carry le Rouet. Le tunnel de Rio Tinto a été ainsi muni d'une coque en béton sur 123 m afin de conforter cet ouvrage. Une deuxième phase de travaux est prévue en 2026, avec un investissement conséquent, estimé à 137 M€, pour conforter l'ensemble des ouvrages (il y en a 480 sur la ligne) avec cette fois-ci l'élimination complète des ralentissements.

D'ici là, il est probable que la Côte Bleue sera desservi par des AGC bimodes modifiés avec remplacement de la partie thermique par des batteries. L'autonomie dont ils pourront disposer est en effet largement suffisante pour assurer une circulation en mode électrique sans caténaire entre L'Estaque et Istres.

28 avril 2021

Allemagne : plus de trains pour limiter l'usage de l'avion

L'association allemande du transport aérien et la DB s'associent pour organiser progressivement une incitation à réduire l'usage de l'avion sur les liaisons intérieures par l'amélioration des dessertes ferroviaires par ICE. Outre le renforcement du service Lufthansa Express Rail, un programme sur 5 ans est proposé, avec notamment l'objectif de limitation des vols de courte distance.

  • 2021 : renforcement des offres ICE au départ de Berlin vers Munich, Francfort, Hambourg ;
  • 2022 : renforcement sur Berlin - Cologne ;
  • 2023 : ouverture de la ligne nouvelle Wendlingen - Ulm profitant à la liaison Stuttgart - Munich ;
  • 2024 : cadence à la demi-heure des ICE entre Hanovre et Berlin et augmentation de l'offre Berlin - Cologne ;
  • 2026 : extension de la cadence à la demi-heure entre Hambourg, Hanovre, Francfort, Stuttgart et Munich en lien avec la mise en service de Stuttgart 21.

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Francfort Aéroport - 9 février 2009 - La connexion des principaux aéroports au réseau ferroviaire est un atout dans la stratégie qui s'amorce en Allemagne pour coordonner les deux modes de transport et réduire l'usage de la voie aérienne sur des parcours brefs (où parfois l'avion passe plus de temps au sol qu'en l'air...). © R. Pisani

Il est aussi prévu de simplifier le processus de gestion des bagages pour les voyageurs en correspondance vers des vols longue distance.

Le plan table évidemment sur la connexion de 5 aéroports desservis par les dessertes ICE (Berlin, Düsseldorf, Francfort, Cologne et Leipzig-Halle) auxquels s'ajoutera celui de Stuttgart en 2026. Des études ont été engagées pour connecter l'aéroport de Munich.

En France, avec les aéroports de Roissy et de Lyon, il y aurait possibilité d'engager une réflexion similaire, d'autant qu'il semble que l'hypothèse d'une troisième connexion à Orly par transformation de l'actuelle gare de Pont de Rungis commencerait à réellement prendre forme. Elle s'appuierait naturellement sur les liaisons province-province à grande vitesse, mais celle-ci ont été pour bonne partie transformées en Ouigo, dont les prestations ne sont pas forcément les plus appropriées pour qui effectue un voyage en avion ensuite (ne serait-ce que le contingentement des bagages). Une fois de plus, ces liaisons intersecteurs mériteraient plus de considération et une remise à plat complète de leur organisation et de leurs prestations.

Pour aller plus loin, notre dossier train - avion : un choix de société.

 

27 avril 2021

L'étoile de Saint Pol reprend vie

Fin des travaux de renouvellement de l'infrastructure sur 2 des 3 branches de l'étoile de Saint Pol sur Ternoise, vers Béthune et Etaples. Les trains ont retrouvé une vitesse de 80 km/h entre Béthune et Saint Pol et de 100 km/h entre Saint Pol et Etaples. La troisième branche vers Arras, devrait retrouver sa desserte à la fin de l'année.

Deux ans d'interception du trafic : ce délai a suscité bien des commentaires et illustre malheureusement la situation du réseau ferroviaire, en proie à d'importants besoins de renouvellement, qui ne concernent pas que les lignes de desserte fine du territoire, et à une capacité de production qui n'est pas forcément suffisante face à l'ampleur des chantiers à opérer. L'arrêt d'exploitation d'une ligne en mauvais état est bien la conséquence d'années de déshérence. Pendant ce temps, les voyageurs ont utilisé les autocars de remplacement, recouru à la voiture, éventuellement en covoiturage. De telles situations éloignent le train de la population qu'il dessert. La tâche est rude pour renouer le contact.

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Saint Pol sur Ternoise - 28 août 2018 - Animation en gare avec des voyageurs descendus du B82629/30 en provenance d'Arras... et qui attendent la correspondance pour Etaples assurée par la même rame. L'organisation de la desserte sera l'un des enjeux de la revitalisation de ces lignes, car 5 allers-retours, c'est peu... © transportrail

L'un des leviers serait la desserte, mais pour l'instant, la position de la Région a été celle d'une reconduction de l'offre à l'identique avec 5 allers-retours. C'est peu, et assurément insuffisant pour rendre le train plus visible : dans un premier temps, un cadencement aux 2 heures serait appréciable de sorte à mieux communiquer sur le service ferroviaire et mieux utiliser les moyens humains et matériels de production. En outre, l'offre du week-end devrait être identique à celle de la semaine, car cette ligne permet d'accéder au littoral, moyennant une correspondance par autobus (jadis, il y avait un tramway) entre la gare d'Etaples et la station balnéaire du Touquet.

La troisième branche, vers Arras, est évidemment la plus intéressante, car elle rejoint la principale agglomération et procure des correspondances sur des dessertes nationales par TGV.

26 avril 2021

Les BB26000 n'iront plus revoir leur Normandie

Entre l'allègement du plan de transport du fait de la pandémie et la livraison des rames Omneo Premium (essayées par transportrail entre Caen et Paris), la SNCF a procédé au retrait des BB26000 engagées sur les liaisons Paris - Cherbourg, en principe prévues pour circuler à 200 km/h sur 88 km (en 3 zones) sur cette relation. Arrivées en 1996 avec l'électrification de la section Mantes - Cherbourg (avec l'antenne de Deauville puis celle de Saint Lô), elles quittent la Normandie après 25 ans de carrière plutôt modeste puisque concernant 8 à 9 allers-retours par jour.

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Lison - 22 juillet 2015 - La BB26047 emmène un Intercités Cherbourg - Paris, desservant cette petite localité connue des seuls amateurs ferroviaires... d'autant qu'elle est située sur la commune de Moon sur Elle. Il ne faut donc vraiment pas être dans la lune pour y accéder ! © transportrail

Le sort de ces machines n'est pas scellé, entre réforme et potentielle réutilisation entre Bordeaux et Marseille pour remplacer des BB7200.

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