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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

X2403 : le rail-trotter français

Avec sa rutilante livrée rouge et crème parfaitement conforme à celle qu’il revêtait à sa sortie d’usine en 1951, il ne passe pas inaperçu dans le flot de nouvelles générations TER aux couleurs bien plus – trop ? – sobres. Il est d’autant plus remarqué qu’il se met régulièrement en scène sur le réseau ferroviaire au point de devenir l’un des rail-trotter les plus célèbres de France.

050913_2403bredily-plouec_dgBrédily-Plouec - 5 septembre 2013 - L'X2403 sur la ligne Guingamp - Paimpol, dans une gare préservée dans son jus. Nous sommes bien en 2013 ! © D. Gamard

L’X2403 fait partie de cette série de 79 autorails construits par Decauville et dotés de 2 moteurs Renault de 300 ch. Après-guerre, la SNCF se retrouvait à la tête d’un parc décimé par les dommages de guerre, hétéroclite du fait des héritages des anciennes compagnies, et où nombre d’omnibus et de petits express restaient l’apanage de la traction vapeur. Dans l’objectif de réduire ses coûts d’exploitation, la SNCF engageait un vaste programme d’acquisition d’autorails pour réduire drastiquement le champ d’action de la traction vapeur.

Elle décidait donc de se doter de plusieurs types d’autorails selon une gamme dite unifiée : d’abord les U150 (unifiés 150 ch) pour les dessertes rurales économiques, puis les U300 – les fameux X3800 « Picasso » - pour le service courant, puis les U600 – incarnés par les X2400 – pour assurer les dessertes accélérées et les omnibus sur les lignes à profil difficile.

060913_2403roscoff_dgRoscoff - 6 septembre 2013 - Finistère signifie "bout du monde" :  l'X2403 au terminus de la ligne en provenance de Morlaix dans le cadre de son récent périple sur les antennes bretonnes. © D. Gamard

Le choix de 2 moteurs de 300 ch, délivrant donc 600 ch ou 447 kW, était principalement dicté par l’absence de moteur Diesel de forte puissance : il faudra attendre 1955 pour qu’apparaissent la rame RGP1 avec leur moteur MGO de 825 ch, décliné 3 ans plus tard en U825, alias le « mythique » X2800. L’engin bimoteur ne facilitait pas la conception ni la maintenance, mais constituait une solution intermédiaire qui donna globalement satisfaction. Elle fut d’ailleurs retenue pour les 20 premières rames RGP – dites RGP2 puisque bimoteurs – livrées dès 1954.

Livrés à 79 exemplaires de 1951 à 1956, les X2400 sont aptes à 120 km/h. Premiers autorails de grande longueur, 27,73 m, d’une masse limitée à 42,5 t grâce à l’emploi de matériaux légers, ils offrent une puissance massique de 10,5 kW / t, leur permettant de tracter jusqu’à 3 remorques unifiées en plaine. La capacité atteint 80 places dont 12 en 1ère classe.

060913_2403isthme-quiberon_dgIsthme de Penthièvre - 6 septembre 2013 - Probablement la plus célèbre des antennes bretonnes : Auray - Quiberon, qui accueille le Tire-Bouchon en haute saison afin de diminuer la circulation sur la presqu'île, et son passage sur l'étroite bande de terre au milieu de l'océan. Un cadre exceptionnel ! © D. Gamard

Pas moins de 21 dépôts ont été titulaires d’X2400, dont la plupart assez temporairement. Rennes (de 1955 à 1989) et Limoges (de 1967 à 1987) furent leurs bastions. L’X2403 a été réformé par la SNCF en 1987. Il fut alors racheté par un particulier avant de rejoindre en 1998 le Chemin de Fer de Haute Auvergne qui l’a entièrement restauré – nécessitant pas moins de 550 heures de travail – et l’entretient de sorte à être habilité à circuler sur le réseau ferré national, pour le plaisir de ceux qui lui ont permis d'avoir une seconde vie... et de ceux qui ont l'occasion de voyager à son bord !

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