L'inauguration le 14 avril 1992 de la première ligne Alta Velocidad Española (AVE) entre Madrid et Séville, alors que le pays accueillait une Exposition Universelle à Séville, et des Jeux Olympiques à Barcelone, fit entrer le réseau ferroviaire espagnol dans une nouvelle ère : la grande vitesse est l'incarnation de la modernisation du réseau ferroviaire qui en avait bien besoin, après tant de décennies d'ostracisme et un rattrapage difficile à amorcer dans les années 1980.
Autre facteur justifiant évidemment la construction d'un nouveau réseau : la connexion de l'Espagne à l'Europe, c'est à dire principalement à la France. Avec un écartement de 1668 m, l'accès ferroviaire à la péninsule implique soit le changement de bogies à la frontière, soit un matériel à écartement variable, soit un réseau à écartement européen. Les trois solutions ont été mises en oeuvre : les rames Talgo ont su se jouer des frontières et diverses séries de rames ont été conçues au fil du temps pour faciliter le passage entre le réseau à voie large et le réseau à voie normale. Et maintenant, grâce à la liaison Perpignan - Figueras, existe une première continuité à écartement européen entre le nord et le sud-ouest de l'Europe.
Avec 3670 km en 2021, le réseau à grande vitesse espagnol est le plus important d'Europe. Notons toutefois que dans cette comptabilité, sont intégrées les 567 km aptes à au moins 200 km/h sur voies à écartement ibérique et 71 km de lignes classiques à double écartement.
Madrid Puerta de Atocha - 16 février 2012 - Réunion de famille avec les rames S100 Alsthom, S102 Bombardier-Talgo et S103 Siemens. La gare va être remaniée à l'occasion de la jonction souterraine vers la gare Chamartin et agrandie pour faire face à l'augmentation du trafic. © transportrail
Le dossier de transportrail consacré à la grande vitesse ferroviaire espagnole comprend 3 chapitres :
Chapitre 1 : une Espagne à grande vitesse
Chapitre 2 : extensions et libéralisation
Chapitre 3 : générations AVE