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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

UITP 2013 : l'industrie ferroviaire en attente de commandes

Au salon de l'Union Internationale des Transports Publics qui s'est tenu fin mai à Genève, les constructeurs semblaient dans l'attente d'un déblocage. Le marché français est dans une situation en apparence paradoxale avec des marchés de matériel roulant ouverts (Régiolis, Régio2N, Francilien, Dualis) mais des commandes à l'arrêt. La raison est simple : la réforme des collectivités locales a privé les Régions de ressources de financement et la conjoncture économique n'incite pas particulièrement à "ouvrir les vannes". Toutefois, le gouvernement rappelle la mise à disposition de 20 milliards d'euros via la Caisse des Dépôts et la Caisse d'Epargne pour financer à des taux très bas de tels investissements.

Chez Bombardier, on attend une commande de Francilien - notamment pour le réseau Saint-Lazare - mais qui dépend de décisions du STIF "en cascade" dont l'origine se situe sur le RER E, pour lequel l'autorité organisatrice doit trancher entre deux scénarios, dont l'un libère le matériel actuel, les MI2N - qui pourraient alors migrer à Saint-Lazare augmenter la capacité sur des lignes qui seront équipées en Francilien dans l'année à venir... ce qui libèrerait une partie de cette flotte pour remplacer les Z6400. Ainsi, le renouvellement de ces automotrices pourrait se faire soit directement par des Francilien neufs soit par un mixage entre des Francilien de la tranche ferme et une tranche optionnelle diminuée.

181211_035mery-sur-oise5Méry sur Oise, 18 décembre 2012 - Le 35ème élément Francilien assurant une liaison Persan - Paris Nord. Une seconde tranche est souhaitée par la SNCF, attendue par Bombardier, mais attend une décision du STIF. © transportrail

Bombardier attend également des commandes de Régio2N, qui plafonnent aujourd'hui à 129 unités pour un marché de 860, et place quelques espoirs dans les décisions qui seront prises par l'Etat pour engager le renouvellement des Trains d'Equilibre du Territoire, soit directement, soit par le biais d'une nouvelle étape de transfert de compétence aux Régions. Toutefois, pour plusieurs axes, il faudra d'abord attendre les décisions sur le programme des lignes nouvelles, afin d'éviter les fausses manoeuvres.

Regio2NLe démonstrateur Régio2N de Bombardier, actuellement en cours d'essais. © Bombardier Transport

Le constructeur de Crespin s'intéresse aussi au nouveau marché RERng... destiné aux RER E et D, dont l'appel à candidature a été relancé fin mai.

De son côté, Alstom livre actuellement 2 rames MI09 par mois à la RATP, ce qui assure une partie de son plan de charge à Petit-Forêt jusque fin 2017. En revanche, comme pour le Régio2N, le Régiolis est en panne de commandes, plafonnant à environ 170 unités pour un marché de 1000 rames, exactement pour les mêmes raisons budgétaires. Là encore, de prochaines décisions de la part de l'Etat pourraient enrichir le carnet de commandes, avec la probable commande de rames de type Intervilles pour remplacer les matériels thermiques sur Caen - Tours, Nantes - Bordeaux, Tours - Lyon, Bordeaux - Lyon et Paris - Belfort par des engis bimodes. Là encore, le financeur n'est pas encore indiqué, ces relations pouvant faire partie du "premier panier" de la décentralisation.

Regiolis - photo ATLe Régiolis d'Alstom va prochainement passer de l'image de synthèse à la réalité puisque les premières livraisons sont prévues cet été. © AlstomTransport

Alstom est en revanche un peu plus garni du fait de la commande de 40 EuroDuplex passée l'année dernière et lorgne aussi sur le marché RERng de l'Ile de France.

Siemens s'intéresse de son côté au marché d'Europe centrale, et doit notamment aboutir à la mise en service du Velaro D, appelé à circuler dans plusieurs pays, dont la France, où il est attendu par exemple sur Eurostar. De son côté, le Desiro est en cours de livraison à la SNCB tandis qu'un important marché sur Thameslink à Londres devrait voir le vainqueur prochainement attribué : Siemens cherche ici à placer le Desiro City, adapté aux contraintes du gabarit britannique.

Enfin, CAF présentait sa nouvelle plateforme Civity, pour les dessertes suburbaines, et notamment une version à deux niveaux assez nouvelle puisque formée de caisses relativement courtes - entre 18 et 20 m - et spécialisées aux lignes à plancher haut, sans pour autant aboutir à la formule inédite du Régio2N. Le constructeur espagnol envisagerait-il de répondre à l'appel à candidatures du RERng ?

CAF-civityLe Civity Duo de l'espagnol CAF semble miser sur des caisses plus courtes pour réduire l'inconvénient des longues salles, multipliant ainsi les caisses et le nombre de portes. © CAF

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