Le Plan Rail Limousin
Un programme modeste
Il n’a pas l’envergure du Plan Rail Midi-Pyrénées ou encore moins du Plan Rail Auvergne, mais il a le mérite d’exister et d’avoir été mené à terme. Le Plan Rail Limousin venait compléter le programme d’investissements du Contrat de Plan Etat-Région qui comprenait deux opérations de modernisation du réseau ferroviaire :
- Poitiers – Limoges, partagée avec la Région Poitou-Charentes
- Limoges – Guéret, sur la section Saint Sulpice Laurière – Guéret
Toutes deux prévoyaient la régénération de la voie et des ouvrages d’art et le renouvellement de la signalisation. Sur la ligne Poitiers – Limoges, les gares ont bénéficié d’une modernisation s’inscrivant pour les plus importantes dans le cadre de la mise en accessibilité du réseau ferroviaire.
En complément, la Région Limousin a souhaité mobiliser ses ressources sur d’autres itinéraires qui n’avaient pas été retenus par l’Etat pour le CPER 2007-2013.
En 2008-2009, le Plan Rail Limousin a concerné 25 km sur la ligne de Brive à Tulle pour y renouveler la voie et le ballast. Les deux principales villes de Corrèze bénéficient désormais d’une infrastructure correcte avec un temps de parcours oscillant entre 26 et 29 min – jeu égal avec la route – et une desserte à hauteur de 14 allers-retours en semaine. En revanche, au-delà de Tulle, la desserte devient squelettique, jusqu’au désormais cul-de-sac d’Ussel, avec seulement 3 allers-retours.
Deuxième opération, plus ponctuelle, un chantier de renouvellement de voie et du ballast sur la ligne Limoges – Périgueux entre Lafarge et Bussière-Galant.
Enfin, l’opération phare du Plan Rail Limousin a concerné la ligne de Limoges à Ussel avec 31 km de renouvellement complet de la voie et 16 km de remplacement de rails, réalisés au second semestre 2011. En complément, RFF a mené une noria d’opérations patrimoniales sur les ouvrages d’art.
Au total, les investissements ferroviaires cumulés du Plan Rail et du CPER ont atteint 130 M€ en Région Limousin.
Quelles suites ?
Il reste encore beaucoup à faire pour assurer la pérennité du réseau et éviter de nouvelles dégradations de performances.
Il faut notamment espérer que soit enfin réalisé le raccordement direct de Saint Sulpice Laurière qui permettra de gagner environ 5 minutes sur les liaisons entre Limoges, Guéret et Montluçon. Le devenir de la section de ligne entre Tulle et Ussel fait aussi question : quoique desservant le fief électoral du chef de l’Etat, de l’un de ses prédécesseurs et de l’épouse de celui-ci, elle ne semble pas faire partie des priorités de la négociation du CPER 2014-2020. Il n’est pas imaginable que la région Limousin devienne ferroviairement hémiplégique, privée de desserte vers l’Auvergne et au-delà le bassin lyonnais.
En outre, la future grande région du Sud-Ouest devrait justifier des investissements sur les lignes en direction d’Angoulême et de Périgueux qui doivent contribuer à la constitution d’un réseau de villes du sud-ouest.
Reste que la Région Limousin est focalisée par la LGV Poitiers – Limoges, tout en soutenant la modernisation de l’axe historique, alors que la première ne pourrait se faire sans de lourdes conséquences néfastes pour l’autre.