France – Allemagne vu de l’observateur ferroviaire

Paris Est - 28 octobre 2016 - Ce dossier ne se résumera pas à une comparaison à grande vitesse, mais le symbole de la proximité entre les fleurons ferroviaires des deux pays est incontournable pour l'introduire... © transportrail

Exercice ô combien difficile mais que transportrail tente quand même, après plusieurs voyages sur le réseau allemand.

Les critiques sur la situation en France sont bien connues : les billets sont considérés chers, les trains parfois rares, les retards fréquents, le matériel pas d’une première fraîcheur (notamment sur les Trains d’Equilibre du Territoire) et l’information des voyageurs pas toujours au niveau des attentes.

Voyons donc ce qu’il en est de l’autre côté du Rhin.

La géographie est un préalable indispensable. Le centralisme français est pluriséculaire alors que l’Allemagne est un Etat fédéral et un pays dont la géographie est postérieure à celle de la création des premières lignes de chemin de fer. Le modèle multipolaire allemand rend toute comparaison avec la France assez vaine. Il en résulte une structure de réseau beaucoup plus maillée en Allemagne qu’en France, où de surcroît les coupes ont été sévères entre 1938 et 1980.

Le réseau allemand a lui aussi été rationalisé, notamment à l’est après la réunification. Néanmoins, cette relation entre un réseau et un territoire est essentielle : elle offre une plus grande proximité entre la population et le train, et des solutions alternatives plus nombreuses. Ainsi, DB Netz envisage des fermetures complètes de tronçons de ligne pendant un semestre pour les rénover et les moderniser, ce qui est extrêmement difficile sinon impossible en France. Ceci dit, lors de l’incident de chantier de Rastatt, une bonne partie du fret européen a été grippé, car c’est un des secteurs où les alternatives sont moins nombreuses… et de toute façon bien engorgées !

Il faut aussi rappeler que l’Allemagne a été longtemps au cœur de l’axe industriel majeur européen entre les ports de la mer du Nord et ceux de la Méditerranée, d’Amsterdam à Gênes, faisant du pays un point de passage obligé du transport de marchandises. La France est en marge de cet axe.

Le dossier de transportrail comprend 3 chapitres :

• chapitre 1 : gouvernance, libéralisation, ponctualité
• chapitre 2 : tarification, information
• chapitre 3 : à propos du matériel roulant

Notre conclusion apparaîtra peut-être une pirouette : réellement difficile par son côté pluridimensionnel, la comparaison ferroviaire France – Allemagne est une facilité à laquelle succombent nombre de médias, mais dont la conclusion est moins tranchée qu’on ne veut bien le dire. Les véritables différences, perceptibles par l’utilisateur tiennent pour large partie à la géographie du territoire, à son organisation politique et aux choix stratégiques de l’Etat fédéral et des Länders