RENFE souhaite 5 allers-retours Lyon - Marseille

La RENFE a notifié à l'Autorité de Régulation des Transports son intention d'exploiter à compter de décembre 2021 des relations Lyon - Marseille à grande vitesse à raison de 5 allers-retours (départs souhaités à 7h06, 11h06, 13h36, 17h36 et 19h36 de Lyon Part-Dieu et à 6h36, 8h10, 12h10, 14h10 et 18h36 de Marseille Saint-Charles), assurés avec des rames S100 similaires aux TGV Réseau. Ces trains desserviraient Avignon TGV et Aix en Provence TGV avec un temps de parcours de 1h40.

La desserte rapide entre les deux métropoles comprend en 2020 14 allers-retours TGV assurés par la SNCF (dont un est dévié sur Lyon Perrache) ainsi que 5 allers et 7 retours Ouigo (toujours par la SNCF) dont 2 desservent les gares centrales (Lyon Perrache ou Lyon Part-Dieu). Certaines demandes de la RENFE semblent incompatibles avec les actuels sillons de la SNCF, comme le montre le tableau ci-dessous, où les Ouigo figurent en bleu (LYS signifiant Lyon Saint Exupéry).

C'est évidemment la - première ? - réplique de la RENFE aux projets de la SNCF en Espagne. Cependant, si l'offre SNCF est assez confuse (avec parfois des successions InOui - Ouigo très resserrées notamment en milieu matinée), le projet de la RENFE, notamment dans le sens Marseille - Lyon, entre en conflit franc avec les circulations existantes de la SNCF. Mais il n'y a pas de droit du grand-père en matière de sillons...

Comments

[DU65]

Je souhaite bon courage au voyageur non ferrovipathe pour s'y retrouver. Surtout s'il a la mauvaise idée de vouloir faire un trajet longue distance avec correspondance à Lyon ou Marseille. Cette ouverture à la concurrence devrait s'assortir de la mise en place d'un portail universel de consultation d'horaires qui regroupe l'ensemble des circulations de tout le monde. (ça existe au Royaume Uni donc ce n'est pas insurmontable).

Sinon côté liaison où en est la RENFE d'une desserte, sinon cadencée, au moins "rythmée", de Barcelone depuis le Sud ESt de la France?

[batou]

Petite précision concernant les S-100 RENFE : il s’agit plutôt de rames quasiment identiques aux TGV Atlantique, mais avec une composition réduite à 8 caisses et des remorques étanches. La différence avec les TGV Réseau, c’est leur système informatique similaire à celui des TGV A, et qui les rendraient non couplables avec les TGV R/D/2N2/POS/PBKA...

[Nostromo]

Aucun arrêt prévu à Valence TGV ?

[riso]

2 petites questions :



1/ Est ce que l'ART et/ou SNCF réseau peuvent avoir leur mot sur les horaires proposés par les opérateurs en dehors de toute question de trafic ? Par exemple, il y a 3 circulations depuis Marseille entre 9h36 et 10h04 puis plus rien avant 12:10. Est-ce que l'une d'elles peut imposer de mieux séparer les circulations pour en avoir vers 11h par exemple ?

2/ Est-ce que l'on sait comment la Renfe va gérer la maintenance des rames en circulation en France ? Retour systématique au bercail ou ont-ils prévu la construction d'un technicentre ?

[ewen]

Assez déçu par la non-complémentarité des offres (ce doit être ça la concurrence...), on a assez peut de départs complémentaires à l'offre SNCF (comme en milieu de journée par ex).

Quand à dire qu'il n'y a pas de droit du grand père, c'est quelque peut faux : SNCF Voy. peut très bien avoir formulé des demandes de capacités à A-5 (pré-construction de la grille) et sera donc prioritaire. Et a sûrement déposé ses demandes dès le 15 décembre 2019 alors que la RENFE...). Notons aussi qu'en cas de conflit, les critères sont établis et qu'ils jouent plutôt en faveur de SNCF Voy. (notamment celui sur les nœuds ferroviaires (Paris, Dijon...) et celui sur la distance).

[Mickaël]

Il n'a plus qu'à leur souhaiter bonne chance. Personnellement je ne crois pas en une concurrence aussi frontale à la SNCF surtout sur cette ligne déjà particulièrement circulée. Quant à espérer subtiliser autant de sillons TGV face à une SNCF à la fois juge et partie... Il n'y a certes pas de droit du grand père mais cette allégation devra s'opposer à l'épreuve des faits. Et comme il n'y a pas de précédent, on peut se permettre de franchement douter.

Dans les faits justement c'est un pari au mieux très risqué (puisque chaque sillon perdu dans le sens retour l'est également dans le sens aller), et au pire candide.

La concurrence trouverait assurément plus de bénéfice à s'installer sur des segments où la SNCF n'est pas ou plus positionnée. Je reconnais toutefois que c'est plus facile à dire qu'à faire