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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

28 juillet 2017

Dol - Lamballe : bonnes nouvelles

Nous avions récemment publié un dossier sur cette ligne. Et les dernières nouvelles sont plutôt bonnes. Le plan de financement du renouvellement est acté entre l'Etat, SNCF Réseau, la Région Bretagne et la Communauté d'Agglomération de Dinan, à hauteur de 62 M€. Une première phase de travaux d'ici 2021 traitera la section Dol - Dinan, précisément entre Dol et Pleudihen, pour un montant de 26 M€. Non seulement le ralentissement à 60 km/h au lieu de 80 sera levé mais la vitesse sera relevée au potentiel du tracé, soit 120 km/h. La section Dinan - Lamballe bénéficiera de 36 M€ mais les travaux seront réalisés ultérieurement : la section restera parcourue à 60 km/h alors que des vitesses de 110 à 140 km/h seraient possibles.

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27 juillet 2017

Grand Est amorce une nouvelle politique des transports

La Région Grand Est constitue l'une des plus vastes nouvelles entitées issues de la réforme territoriale. Surtout, elle est confrontée à la position très excentrée de sa capitale régionale Strasbourg, qui n'exerce qu'une faible influence sur les villes situées les plus à l'ouest de la Région, notamment Reims, Chalons en Champagne, Charleville-Mézières et Troyes, en un mot les villes de l'ancienne Région Champagne-Ardenne, les plus concernées par la polarisation parisienne. Une étude a été confiée à SYSTRA pour proposer une recomposition de la desserte ferroviaire sur l'ensemble de la Région Grand Est, avec un intérêt manifestement assez poussé pour le réexamen complet des liaisons intervilles sur ce territoire.

On sait déjà que dans le cadre de la reprise de la compétence sur l'axe Paris - Belfort, la Région a d'ores et déjà décidé pour 2018 le prolongement de Belfort à Mulhouse de ces trains et l'ajout d'une cinquième relation. Il serait également question de repenser les dessertes sur la ligne historique Paris - Strasbourg en s'appuyant notamment sur l'offre TER Vallée de la Marne reliant Paris à Chalons en Champagne et Bar le Duc : l'idée de liaisons Paris - Strasbourg caboteuses fait son chemin et semble devoir être mise en place à relativement brève échéance car Intercités ne cache pas que la liaison du week-end entre Paris et Strasbourg ne revêt qu'un caractère temporaire (tant qu'il y a des Corail en nombre suffisant et en état technique correct). Il est aussi question de revoir profondément la desserte transfrontalière, ce qui ne serait pas du luxe au regar de l'importance des échanges de proximité avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse. Nous avions déjà évoqué le sujet dans un précédent article.

A plus court terme, la Région doit faire face au manque d'anticipation de la SNCF devant l'échéance d'obligation d'utiliser du matériel équipé ERTMS pour circuler au Luxembourg. Les CFL ont déjà largement avancé sur l'équipement de leur parc, y compris les TER2Nng tricaisses acquisses par les CFL. En revanche, on ne peut que déplorer une certaine passivité sur le sujet au point d'en arriver à la situation extrême : le risque de voir interdites les rames françaises sur le réseau CFL qui n'acceptera plus que les matériels équipés ERTMS à compter de 2021. De quoi faire désordre sur l'axe Nancy - Metz - Thionville - Luxembourg...

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Metz Ville - 2 mars 2017 - La Z2201 des CFL, tête de série des TER2Nng luxembourgeoises, fait partie d'une commande de 22 rames passées avec la SNCF. L'intégralité de ce parc a été équipé ERTMS (à l'exception de la 2207 accidentée à Dudelange en attente de réparation).© transportrail

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Saint Louis - 1er juin 2009 - Arrivée d'une rame Corail du TER200 assurant une liaison Strasbourg - Bâle. La Région Grand Est n'a pas l'air convaincue par la solution automotrice pour les rames de grande longueur et de grande capacité. Un retour en grâce de la rame tractée n'est pas à exclure... © transportrail

Résultat, en l'absence de politique nationale d'équipement du matériel roulant en ERTMS, la Région Grand Est a décidé de financer à hauteur de 5,5 M€ l'équipement de son parc à commencer par les TER2Nng tricaisses (pour les plans, ce ne sera pas bien difficile puisque les CFL l'ont déjà fait...).

En outre, pour faire face à l'augmentation des besoins, la Région Grand Est va racheter les 12 TER2Nng quadricaisses de la Région Centre, qui devrait prochainement confirmer une nouvelle commande de Régio2N pour l'axe Paris - Chartres - Le Mans.

Enfin, en lien avec le renouvellement des voitures Corail, l'hypothèse de rames tractées neuves semble toujours faire son chemin, à rebours des acquisitions réalisées depuis plus de 30 ans. Les discussions semblent se poursuivre avec d'autres Régions pour évaluer la possibilité d'un tel marché, qui supposerait de concevoir des voitures à 2 niveaux nouvelles, au gabarit français, et de lancer aussi un marché de locomotives. A ce sujet, vous pouvez retrouver notre dossier Rame tractée ou automotrice ?

24 juillet 2017

Oyonnax - St Claude : fermeture le 10 décembre prochain

"Les hirondelles volent bas : c'est signe de pluie."

Cette sentance d'Obélix (dans Les douze travaux d'Astérix) pourrait passer pour prophétique. La ligne des hirondelles va être amputée le 10 décembre prochain de la section Oyonnax - Saint Claude. Ainsi, il ne sera plus possible de rejoindre Saint Claude, Morez et Champagnole par le sud du massif jurassien. Faire la correspondance à Nurieux sur les TGV Paris - Genève ? N'y pensez pas.

Renouvellement jugé trop cher par rapport au trafic, autocar considéré - par principe - plus adapté aux faibles trafics, bref l'équation infernale "pas de trafic, pas de potentiel, pas d'avenir", toujours aussi servilement appliquée, a encore frappé.

Le samedi 9 décembre 2017 sera donc le dernier jour de circulation commerciale sur cette section de ligne. Le Tour du Jura en Picasso prévu le 28 octobre prochain sera donc le dernier.

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Saint Claude - 3 septembre 2016 - L'avant-dernière édition du Tour du Jura : l'X4039 cotoie un X73500 du service régulier. La cité de la pipe deviendra un terminus en venant du nord à compter du 10 décembre. © transportrail

19 juillet 2017

Loi Mobilités : l'ouverture du marché ferroviaire incluse

C'est ce qui ressort d'un entretien entre la ministre des transports et les représentants des syndicats, qui s'est tenu en début de semaine. La nouvelle loi Mobilités, qui viendra réformer la Loi d'Orientation sur les Transports Intérieurs (LOTI) de 1982, intègrera non seulement la programmation sur 10 ans des investissements sur les réseaux routiers et ferroviaires et les conditions de la fin du monopole de principe de la SNCF comme opérateur unique des services régionaux et nationaux de voyageurs. Le principe de la délégation de service public, comme pour les réseaux urbains, devrait donc devenir la règle, pour un lot de lignes défini par les Régions autorités organisatrices. En revanche, les pistes sont moins claires pour les dessertes nationales, entre une concurrence sur le marché en "open access" et des franchises territorialisées, comprenant à la fois des grands axes et des liaisons d'aménagement du territoire, ainsi que le suggèrent les sénateurs Louis Nègre et Hervé Maurey.

Autre sujet et non des moindres, les modalités de transfert des personnels lors du changement d'opérateur sur un territoire. Actuellement, pour une DSP urbaine, l'article L122-12 du Code du Travail s'applique : quand un réseau urbain passe de Keolis à Transdev (ou inversement), le personnel d'exploitation reste le même. Quelles orientations seront prises dans le domaine ferroviaire, sachant que la question du statut cheminot se posera mécaniquement dans ces transferts ? Le compromis trouvé dans les autres pays était généralement le suivant : les nouveaux embauchés le sont sous "nouveau statut" tandis que les personnels au statut peuvent conserver leur régime, mais avec des contreparties (mobilité vers des réseaux conservés par l'opérateur historique ou passage au droit privé pour rester sur le même territoire). En France, les possibilités de détachement ou de disponibilité des personnels sous statut pourraient constituer une solution intermédiaire, au moins temporaire.

Un enjeu économique donc, social aussi, mais dont l'aspect humain est essentiel pour arriver au compromis acceptable... qui assurément ne peut être un statu quo défensif, loin d'assurer l'avenir du chemin de fer.

Il faudra, de part et d'autre de la table des négociations, beaucoup d'écoute et d'empathie : on est priés de laisser ses dogmes à l'entrée du ministère. Finalement, tout dépend l'objectif : faire capoter par principe une réforme, comme un défi au gouvernement ; ou à l'inverse, réussir une réforme et montrer une capacité d'évolution et de compromis. In fine, veut-on un chemin de fer qui reste dans la situation actuelle dont on sait qu'elle conduit à petits feux à sa perte ? Veut-on oser le changement, c'est à dire une prise de risque, pour tenter de le relancer différemment ? Avec ce débat, émergera une considération latente depuis des années : l'avenir de la SNCF et l'avenir du chemin de fer en France n'ont pas forcément destin lié.

Autre élément qui mérite d'être dès à présent versé au débat : la nouvelle loi permettra-t-elle aux Régions de reprendre, si elles en expriment la demande, des infrastructures ferroviaires pour assurer le service en DSP ou en régie, tout en conservant un accès aux gares têtes de ligne, et donc en admettant une certaine porosité entre lignes d'intérêt local et réseau national, sous couvert évidemment d'agrément EPSF (allégé quant au périmètre) ? Aujourd'hui, la loi portant réforme ferroviaire limite les possibilités aux voies métriques et à des lignes rendues physiquement indépendantes vis à vis du réseau ferré national.

On soulignera aussi que l'ouverture à la concurrence entraînera pour les autorités organisatrices une profonde évolution de leur organisation et de leur compétence car il faudra gérer plusieurs contrats et muscler les compétences juridiques et ferroviaires pour consolider les deux termes "autorité" et "organisatrice". Au moment où les effectifs de la fonction publique territoriale sont stigmatisés, voilà un caillou de plus dans la chaussure du gouvernement...

On peut donc s'attendre à quelques difficultés pour les usagers quotidiens du train dans les mois à venir...

Enfin, une dernière question pourrait émerger : la RATP pourrait-elle être concernée par la réforme ? Si pour le métro, l'ouverture du marché aura du mal à se traduire par un alotissement "ligne par ligne" étant donné les interdépendances liées aux ateliers et à la maintenance du matériel, pour les autobus et les tramways, voire le RER, il pourrait en être tout autrement...

17 juillet 2017

Conférence des territoires : les finances d'abord

La conférence des territoires qui s'est tenue aujourd'hui aurait pu être l'occasion d'aborder certaines questions d'aménagement du territoire depuis trop longtemps mises au placard. Question équipement, il a surtout été question du haut débit numérique, avec une couverture complète du territoire en 2020 au lieu de 2022. Au reste, le sujet du moment était évidemment celui de la fiscalité et des dotations budgétaires des collectivités locales, ce qui, après le rapport vitriolé de la Cour des Comptes sur la gestion de la précédente mandature, n'est pas le moins animé.

On peut tout de même regretter que l'occasion n'ait pas été saisie pour au moins interroger le gouvernement sur la façon dont il entend articuler ses politiques avec les territoires. Certes, la France est un pays majoritairement urbain, mais depuis combien d'années fait-on le constat d'un accroissement du fossé entre la France des grandes métropoles - à commencer par Paris - et celles de ces villes moyennes dont le tissu économique est de plus en plus fragile, dont le commerce traditionnel se morfond devant la prolifération de zones commerciales où les boutiques ont parfois du mal à tenir (trop de concurrence pour une chalandise trop étroite, le tout sur fond de "chantage au mirage des emplois" des géants de la distribution ?

Il faut souhaiter que la conférence des territoires prenne son destin en mains et aborde différentes thématiques : de notre point de vue, la mobilité "vers" et "entre" les grandes métropoles est un dossier absolument central : qualité de vie, emploi, vitalité économique, maîtrise de la dépendance pétrolière, transition énergétique sont autant de lignes de perspectives qui ont pour carrefour le thème des transports. Quelle place pour la voiture dans une ville de 30 000 habitants ? Comment maîtriser la dépendance à l'automobile des couronnes périurbaines ? Comment améliorer encore l'attractivité des transports en commun dans les grandes agglomérations? Faciliter les déplacements de courte distance à pied ou en vélo, gérer l'incontournable montée en puissance de la voiture électrique... Autant de thèmes forts, directement "palpables" par tout un chacun.

A ce sujet, lire le dossier de transporturbain Urbanisme, déplacements et choix modaux

Et puis évidemment, comment éviter un décrochage encore plus sensible qu'aujourd'hui des territoires ruraux ? Certains en sont même à imaginer qu'il vaut mieux abandonner un territoire plutôt que de continuer à faire supporter à la collectivité les dommages collatéraux de sa marginalisation. Cynique approche qui trouve encore une partie de ses causes dans une méprise quant à l'articulation entre la dynamique d'un territoire et son irrigation. Parler d'enclavement est aujourd'hui un mensonge qui ne sert qu'à justifier une fuite en avant à force de contournements routiers, voies rapides et autres plans de relance autoroutiers. Stop !

A propos du réseau ferroviaire, on évoque toujours le coût - forcément insupportable - pour conserver une ligne régionale : citons pèle-mêle Oyonnax - Saint Claude, Morlaix - Roscoff, Périgueux - Agen, Grenoble - Veynes ou Beauvais - Le Tréport. Mais on n'évalue jamais les conséquences du renoncement ferroviaire, sinon "aux bornes du système ferroviaire" : combien de véhicules en plus ? quel coût lié au transport individuel généralisé ? quel impact sur la sécurité routière ? quelles dépenses supplémentaires sur le réseau routier ? quel coût de la perte d'attractivité d'un territoire parce qu'il perd son accès ferroviaire ?

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15 juillet 2017

Libourne - Sarlat : tensions sur le renouvellement de la ligne

Certes, c'est une ligne mal classée du réseau, une des nombreuses "UIC 7 à 9", mais qui n'est pas pour autant une petite ligne de campagne à faible fréquentation. Sarlat est une destination touristique prisée, Bergerac une ville de 28 000 habitants dans un bassin de 80 000 et l'influence bordelaise s'y fait clairement sentir. Bref, la section Libourne - Sarlat est un axe à fort potentiel. Entre Bergerac et Sarlat, le renouvellement avait déjà été financé et réalisé dans le précédent CPER 2007-2013. La section Libourne - Bergerac figure dans l'actuel contrat : 45 M€ avaient été inscrits avant les études, mais l'état de la ligne et de la plateforme ont fait gonflé la facture à 91 M€. Même en cherchant toutes les pistes de réduction des coûts, y compris par des moyens lourds habituellement l'apanage des grands axes, le renouvellement de cette section ne tiendra pas dans l'enveloppe initialement prévue.

A minima, 700 000 € devraient être affectés en urgence à des travaux minimalistes, consistant en l'ajout de traverses neuves, pour éviter l'application d'une réduction de vitesse à 40 km/h, alors que la ligne est déjà limitée à 100 au lieu de 120. SNCF Réseau conditionne l'engagement de ces 700 000 € à la garantie d'un plan de financement sur le projet complet actuellement chiffré à 91 M€. Une orientation qui, assurément, va électriser les débats - déjà tendus ! - entre le gestionnaire d'infrastructures et la Région dont le Président n'est pas avare de critique envers les prises de position de la SNCF en général et en particulier sur le réseau régional. Que cela se termine en une missive à la nouvelle ministre ne serait guère étonnant, mais ce qui compte, c'est évidemment que cette ligne puisse éviter un effondrement de ses performances alors qu'il s'agit d'une des lignes les plus fréquentées de l'étoile de Bordeaux !

Or, en dépit des annonces sur la priorité à accorder aux trains du quotidien, la ministre des transports s'apprêteraient à procéder à une revue exhaustive des projets de CPER en vue d'un élagage sévère. On ne peut nier que certains projets dont le fondement est plus politique que rationnel (au hasard et pour rester dans la même région, les électrifications sur l'étoile de Saintes sans perspective solide de trafic TGV), mais dans ce genre d'opération "éclair", il y a forcément des victimes innocentes.

 

14 juillet 2017

Générations ICE

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Basheide - 9 mai 2017 - Bientôt un quart de siècle d'exploitation pour les ICE1 dont le remplacement est prévu avec les ICE4, qui plafonnent à 250 km/h contre 280 km/h pour les ICE1... mais qui n'ont guère l'occasion de dépasser les 250 km/h. © A. Hockenjos

On l'a souvent présenté comme le rival du TGV français, et il est vrai qu'Alstom et Siemens ont été d'emblée rivaux sur les marchés internationaux, en dépit d'une tentative d'association pour le marché taïwanais. Improprement qualifié de TGV allemand, l'ICE - Inter City Express - diffère par de nombreux aspects :

  • la vitesse évidemment car, hormis la série ICE3 capable d'atteindre 330 voire 350 km/h, les ICE sont moins rapides (250 à 280 km/h) que les TGV,
  • le choix d'une structure non articulée, chaque voiture reposant sur deux bogies, avec le plus souvent 2 portes par face,
  • l'apparition de la motorisation répartie dès la génération ICE3.

S'y ajoutent des critères d'aménagement tels que la présence d'un restaurant, d'espaces en compartiments fermés mais aussi des logiques commerciales très différentes du train français, avec une vitesse commerciale modeste, du fait d'un pays globalement très urbain et d'un principe de cadencement généralisé du réseau, ou encore le caractère facultatif de la réservation.

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Oberwesel - 16 février 2016 - A peine arrivée, déjà réinterrogée : la nouvelle série ICE4 constitue pour la DB l'épine dorsale de sa nouvelle politique de reconquête des voyageurs. Néanmoins, il est considéré comme onéreux et son aptitude à 250 km/h n'est pas utile sur l'ensemble des liaisons Intercity sur lesquelles il était appelé à circuler en remplacement des rames tractées. © M. Schmid

Le nouveau dossier de transportrail passe en revue près de 25 ans d'ICE en Allemagne, et attend vos commentaires !

10 juillet 2017

Hyperloop : Lyon - Saint Etienne en 2020 ?

C'est à croire que le coup de chaleur du mois de juin a tapé sur les esprits ! Les multiples start-up faisant l'article pour Hyperloop continuent leur compétition pour obtenir leur ligne de démonstration, financée avec l'argent du contribuable de préférence, alors que le produit est inconnu, son modèle économique improbable et les élémentaires questions d'exploitation, d'insertion et de sécurité gaillardement passés sous silence.

Qu'importe, plus c'est gros, plus ça passe. Elus et chefs d'entreprises de la Loire, parmi les plus chauds partisans de l'A45, ont rencontré la semaine dernière l'entreprise Transpod, qui annonce que la liaison Saint Etienne - Lyon est un axe particulièrement adapté à la technologie Hyperloop - soyez assurés qu'ils diront ça pour tous les axes - et que la première ligne pourrait être mise en service en 2020 ! 700 M€ pour glisser dans un suppositoire à 450 km/h et relier les deux villes (enfin... on ne sait pas où) en 7 à 8 minutes...

Bref, pour ceux qui l'auraient oublié, on est exactement dans le schéma de l'aérotrain : outre la piste d'essais de la Beauce entre Artenay et Cercottes, rappelons que l'Etat avait signé le 21 juin 1974 le contrat de réalisation de la liaison Cergy - La Défense, rompu le 17 juillet suivant compte tenu de l'audit de la Cour des Comptes qui avait pointé une sous-estimation considérable des coûts et l'inadéquation du projet aux besoins de desserte de la ville nouvelle.

L'histoire devrait parfois servir de leçon...

10 juillet 2017

La Ferté Milon - Fismes : un espoir ?

Le Département de l'Aisne a annoncé son accord pour participer à hauteur de 2,4 M€ au financement des travaux de renouvellement de la section "suspendue" depuis un an entre La Ferté Milon et Fismes. SNCF Réseau a annoncé un coût de 30 M€ pour reprendre le trafic à une performance nominale.

Compte tenu du niveau de trafic, il serait peut-être souhaitable de minorer le coût de renouvellement en passant cette section à voie unique avec un point de croisement positionné en fonction d'une trame horaire cadencée...

Cependant, il n'est pas à écarter que SNCF Réseau vienne demander également aux collectivités de financer la maintenance. On peut vraiment se demander sur quels fondement repose l'équation "SNCF Réseau = propriétaire du réseau ferré national" puisque, en principe, les péages sont censés être à la hauteur des coûts d'entretien courant des installations.

7 juillet 2017

La desserte ferroviaire du choletais

Cholet : une agglomération de 103 000 habitants, à l'écart des grands axes et des grandes métropoles, est un cas d'école... plus exactement d'universitaires, puisque nombre d'étudiants en géographie ont eu à plancher sur ce territoire assez atypique, du fait du développement à la fin des années 1960 d'un intense tissu de petites et moyennes entreprises, principalement dans la plasturgie et l'agro-alimentaire. L'électronique militaire a complété par la suite cette palette des activités du choletais, région de tradition textile connue par ses mouchoirs.

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Chemillé - 7 novembre 2008 - Coup d'oeil dans le rétroviseur pour montrer l'évolution du service régional : la desserte du choletais fut un terrain de prédilection des X4630 nantais qui ont connu diverses livrées, dont la dernière avec les couleurs unifiées du TER (ici le bleu Isabelle, quelque peu délavé), et dans la version avec nouvelle face frontale qui alourdissait un autorail pas des plus nerveux... Les Régiolis assurent désormais la desserte Angers - Cholet. (cliché X)

Sur le plan ferroviaire, Cholet est reliée d'abord à Angers, avec 13,5 allers-retours, et ensuite à Nantes avec 4 allers-retours. Situation peu courante d'une agglomération dont la desserte vers la capitale régionale n'est pas dominante. La Région a décidé un rééquilibrage, à la faveur de la modernisation de la section Clisson - Cholet, associée à une nouvelle desserte qui comprendra 10 allers-retours.

Le nouveau dossier de transportrail s'intéresse à la desserte de ce territoire et attend vos commentaires.

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