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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
10 novembre 2016

Liaisons voyageurs transfrontalières : de fortes disparités

Les dessertes ferroviaires entre la France et les pays voisins connaissent des fortunes diverses. Au premier plan, la grande vitesse a facilité le développement de liaisons européennes :

  • Thalys entre la France, la Belgique, les Pays Bas et l’Allemagne (Paris – Bruxelles – Amsterdam / Cologne) par la LGV Nord et les lignes nouvelles de Belgique et des Pays Bas ;
  • Eurostar entre le Royaume Uni, la Belgique et la France (Londres – Paris / Bruxelles) par la LGV Nord, le tunnel sous la Manche et la HSL1 ;
  • Alleo entre la France et l’Allemagne (Paris – Francfort / Stuttgart / Munich) par la LGV Est
  • Lyria entre la France et la Suisse (Paris – Genève / Lausanne / Zurich) ;
  • Les liaisons franco-espagnoles depuis Barcelone vers Toulouse, Marseille, Lyon et Paris, articulées autour des LGV Sud-Est et Méditerranée ;
  • la liaison Paris – Luxembourg sur le TGV Est ;
  • la liaison Paris – Milan circulant sur la LGV Sud-Est.

Les frontières restent tenaces, avec notamment 11 points frontières qui accueillent moins de 10 circulations par jour. Parmi ceux-ci, deux sont en travaux et connaîtront prochainement un nouvel élan : il s’agit de Delle, pour lequel sont prévus au moins 10 allers-retours venant de Suisse et bien entendu de CEVA, avec une desserte qui devrait atteindre 6 trains par heure.

A l’opposé, 7 points frontières accueillent sur une journée plus de 40 circulations voyageurs par sens : il s’agit de la LN3 vers la Belgique, de Metz – Thionville – Luxembourg et de Mulhouse – Bâle.

Dans les axes à capillarité correcte, on notera qu’ils sont majoritairement sinon exclusivement le fait des opérateurs voisins : les CFF entre Bellegarde et Genève, SWEG sur la liaison Strasbourg – Offenburg et l’opérateur du tram-train de Sarrebruck – Sarreguemines.

A l’oppose, on notera l’extrême faiblesse des liaisons franco-espagnoles et franco-italiennes, exception faite du passage par Vintimille. Dans ce tableau, n’a pas été intégré l’Euskotren Hendaye – Liserta via San Sebastian qui assure un service à la demi-heure toute la journée, et fait donc exception. La ligne nouvelle Perpignan – Figueras est désespérément vide, faute d’avoir misé sur le bon segment de marché. La longue distance demeurera durablement l’apanage de l’avion : c’est donc sur les liaisons entre Pays d’Oc et Occitanie qu’il faudrait plutôt miser.

On notera aussi que, malgré les récents efforts, le développement de la desserte franco-belge depuis Lille reste en deçà de son potentiel, avec au mieux un train par heure. Les relations avec l’Allemagne sont encore lacunaires : les lignes françaises de Wissembourg et de Lauterbourg restent des « culs de sac commerciaux », généralement moins bien desservis en France. Hormis les TGV et ICE, en nombre limités, il n’existe aucune offre régionale directe entre Strasbourg et la rive droite du Rhin, vers Karlsruhe, Mannheim ou Freiburg. Côté Suisse, le service au travers du Jura est très restreint : le Jura suisse s’intéresse à la ligne des Horlogers, mais la liaison entre Pontarlier et la Suisse semble menacée compte tenu de son extrême faiblesse.

dessertes-transfrontalières-V2

A noter enfin que cette analyse ne porte pas sur le fret, sachant que certains points frontière, comme Quévy, Modane, Hendaye ou Cerbère sont justement plutôt empruntés par les convois de marchandises.

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Commentaires
K
Le phénomène des frontières non-traversables n’est pas limité à la France. Le pire exemple est celui de l’Italie et la Slovénie.<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd’hui il y a aucune liaison internationale entre les deux pays. La liaison Gorizia Centrale (I) - Nova Gorica (Slo) est suspendue et la seule manière de traverser la frontière entre les deux pays est à pied.<br /> <br /> <br /> <br /> Similairement à Villa Opicina, près de Trieste : on arrive de la Slovénie en Italie, aucune correspondance vers Trieste. Les seules possibilités pour continuer le voyage : les transports routiers ou, après une marche de 1,5km à pied, l’utilisation du tram de Opicina à Trieste. C’est joli et romantique, mais pénible. La colère monte si on sait qu’à l’époque de l’ancienne Yougoslavie les trains slovènes descendaient régulièrement jusqu‘à Trieste, grâce aux systèmes électriques identiques en Slovénie et Italie (un héritage de l’expansion fasciste italienne vers l’est) aucun problème technique.<br /> <br /> <br /> <br /> Personnellement je suis convaincu que les chemins de fer de la Slovénie souffrent fortement sous cette coupe de la ligne internationale provoqué par les Italiens et elle est emblématique pour la situation en Europe, ou un fait chier aux autres (et vice versa) en conséquence de la libéralisation et concurrence, qui remplaçait la coopération internationale.<br /> <br /> <br /> <br /> Seulement les pays petites et moyennes en Europe centrale collaborent au niveau international, les raisons sont bien décrit dans un article du journal politico, concernant à priori la reprise des trains de nuit par les ÖBB mais il parle aussi de la situation générale des trains internationales en Europe. Vous trouvez le lien en suite dessous.<br /> <br /> <br /> <br /> Donc, je vous propose de lire cet article ne pas seulement sous l'aspect des trains de nuit reprises par les ÖBB, mais dans l’aspect général des trains internationales et sous l’aspect que la même chose est valable pas seulement pour les ÖBB mais pour la CD, ZSR, MAV et autres chemins de fer de l’Europe central.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Voici le lien :<br /> <br /> http://www.politico.eu/article/austrian-railways-spies-night-train-opportunity-deutsche-bahn-germany-timetable-change/
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R
Bonjour merci pour cet intéressant article qui illustre les carences du ferroviaire dans les liaisons transfrontalières. Je note de mon côté 4 trains RENFE terminus Hendaye (1 Trenhotel en provenance de Lisbonne + 2 Alvia en provenance de Madrid + 1 Intercity en provenance de La Corogne). Nul besoin de préciser que ces trains arrivent à Hendaye bien seuls, il n'y a aucune correspondance d'organisée vers Bayonne et au-delà. Côté SNCF, les TER ne descendent plus jusqu'à Irun et seul 2 TGV (dont 1 non quotidien) franchissent la frontière. La correspondance Trenhotel / TGV est assez bien organisée dans le sens France - Espagne - Portugal, beaucoup moins dans l'autre sens, le sillon du Sud-Express n'a pas vraiment été valorisé.
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O
Elle doit probablement être dans l'ombre du sujet global de franchissement de la frontière, avec notamment la recomposition du plan de voies de la gare d'Irun côté espagnol, avec l'arrivée du double écartement (avec une zone à 1435 mm et une zone à 1668 mm). Si déjà on arrivait à mettre en correspondance dans la même gare (on ne va pas demander quai à quai, ce serait du délire !) les trains régionaux français et espagnols, ce serait une révolution ! Quant à envisager du Dax - Bilbao direct, laissons-ça pour nos petits-enfants !
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L
Bonjour,<br /> <br /> A l'époque des frontières, il y avait 16 lignes transfrontalières entre la Belgique et la France sans compter les lignes industrielles et les lignes à voies étroites.<br /> <br /> L'histoire la plus étonnante est l'histoire de la ligne de Mont Saint martin, modernisée, électrifiée, fermée, démantelée peu avant 2000 et ensuite reconstruite 5 ans après sa destruction.<br /> <br /> En ce domaine, l'Europe, qui a laissé fermer les lignes, reste muette alors qu'il s'agit bien d'une forme d'isolationnisme...........<br /> <br /> La gare multimodal de Athus en est un bel exemple.<br /> <br /> Le rail entre Anvers et Athus, la route d'Athus vers la France........<br /> <br /> Bien à vous.
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S
Vous avez tout bonnement oublié les 4 TGV Lyria dans chaque sens entre Dole et Vallorbe....
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J
En ce qui concerne Hendaye, vous oubliez Euskotren, qui assure quand-même, par jour, plus d'une trentaine de liaisons vers San Sébastien, ainsi que (uniquement dans le sens Espagne-Hendaye) plusieurs trains Renfe de longue distance et le Sud-Express en provenance de Lisbonne...<br /> <br /> Sinon, salutations et merci pour votre excellent travail!
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I
Il faudrait peut-être aussi envisager d'arrêter de construire son petit morceau chacun de son coté, on peut regretter l'inexistence d'un projet européen pour la création, la visualisation et l'adaptation des sillons avec un seul logiciel et des tracés transfrontaliers de bout en bout et non de la découpe comme actuellement avec des incompréhensions et des pertes d'informations, réalisé avec des outils anciens ou inadaptés.
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B
Voici quelques raisons pour lesquelles les liaisons régionales transfrontalières sont sous-développées :<br /> <br /> - Absence de matériel électrique apte à franchir les frontières : ni PACA, ni Hauts-de-France n'ont de matériel apte à circuler sous caténaire 3 kV, alors même que les marchés TER 2N et Régio 2N comportent une telle option ! Même problématique pour les liaisons vers l'Allemagne et la Suisse, mais en passe d'être réglée pour cette dernière (Régiolis apte 15 kV à venir pour CEVA).<br /> <br /> - Manque de coopération transfrontalière dans le domaine des transports régionaux : le CEVA a été laborieux à mettre en place entre autres...<br /> <br /> - Manque d'intérêt de la SNCF pour ces liaisons : la plupart des vraies liaisons transfrontalières (pas celles qui s'arrêtent à la gare "frontière" comme à Bâle ou Genève) sont effectivement opérées par des opérateurs étrangers...<br /> <br /> <br /> <br /> Il est bon de noter que l'une des rares relations transfrontalières a fréquence élevée, qui fonctionne bien et où tout le monde coopère est menacée : la SNCF ne sera plus apte à assurer la liaison Metz - Luxembourg si les TER 2N NG ne sont pas rapidement équipes ERTMS. Et dire que leurs jumeaux chez les CFL ont été équipés il y a un bon moment...
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B
Les circulations entre Perpignan et Figueras via la ligne nouvelles ne devraient-elles pas être classées comme TGV au moins pour certaines d'entre-elles ? (Je ne connais pas précisément le détail des origines/destinations quotidiennes)
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I
A noter l'étude que la Région Grand Est est en train d'engager sur les dessertes transfrontalières, il y a donc de l'espoir de ce coté-là...
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J
2 petites erreurs dans le tableau:<br /> <br /> -le point frontière Chalampé se trouve entre la France et l'Allemagne et non entre la France et la Suisse<br /> <br /> - Sur la ligne Neuchâtel-Pontarlier, il n'y a plus de TGV depuis quelque années. Mais les 3 RE Neuchâtel-Frasne en correspondance avec le TGV Lausanne-Paris est, sauf erreur, inclus dans l'offre TGV Lyria.
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