Affichant une hausse de la fréquentation de 22% sur le seul premier semestre 2019 par rapport à l'année 2018 (encore qu'il vaudrait mieux comparer par rapport à 2017 du fait de la grève à rallonge l'an passé), la relation régionale Poitiers - Niort - La Rochelle reste cependant de fréquentation assez modeste avec 2400 voyageurs par jour. Il est vrai que l'offre demeure limitée, avec 9 allers-retours intercalés entre les 6 allers-retours TGV Paris - La Rochelle.
La Région Nouvelle Aquitaine cherche depuis plusieurs années le moyen d'améliorer la desserte de cet axe, en poursuivant principalement deux logiques : d'une part la liaison Intervilles et d'autre part la desserte de proximité - on peut presque dire périurbaine - entre Niort et La Rochelle. Elle n'est cependant pas la seule à s'intéresser à la capacité du réseau ferroviaire : le port de La Rochelle aussi. Dépassant désormais assez nettement les 1,5 million de tonnes annuelles expédiées par le rail (soit 16,4% de son activité), la demande reste soutenue et justifie une augmentation du nombre de circulations fret pour rejoindre le corridor européen Atlantique.
Aigrefeuille - 19 janvier 2020 - Un train long, plutôt lourd (généralement autour de 1800 tonnes) et lent avec des Class 66 circulant de surcroît sous caténaires sur la totalité du parcours jusqu'à Saint Pierre des Corps : les trains en lien avec le port de La Rochelle (ici des céréales) sont assez gourmands en capacité. D'où les contraintes sur la section de voie unique entre Poitiers et Niort... © F. Brisou
Or, subsistent 28 km à voie unique entre Lusignan et Saint Maixent. Bien que dotée de 3 points de croisement, cette section est le verrou capacitaire de la ligne, handicapant le développement des trafics avec des sillons performants. Dans l'actuel CPER, figuraient un peu plus de 76 M€ pour réduire la section à voie unique : une première étape tout au plus. Tant que la totalité de ce tronçon n'aura pas été doublée, il sera difficile d'augmenter significativement - et en même temps - le nombre de trains régionaux et le nombre de trains de fret. Sans compter qu'il faudra probablement s'intéresser aussi à l'entrée dans la gare de La Rochelle : la bifurcation d'Aytré pourrait à plus court terme être plus sollicitée avec le développement des dessertes La Rochelle - Saintes - Bordeaux / Angoulême et de l'offre périurbaine La Rochelle - Rochefort.
Dans l'attente, ne faudrait-il pas examiner, quitte à faire un détour, l'utilisation de l'axe Angoulême - Saintes ? Sa modernisation devrait enfin aboutir, et elle pourrait éventuellement écouler une partie du fret portuaire ?
En revanche, entre Niort et La Rochelle, puisque l'intégralité du parcours est à double voie, il devrait être en principe un peu plus facile d'amorcer un renforcement de la desserte... encore qu'il faille se pencher sur l'arrivée en gare de La Rochelle qui, côté Aytré, n'est pas forcement des plus souples à gérer.