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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
13 décembre 2021

Trenitalia : de la suite dans les idées

La flèche rouge s'installe en France

Avec une semaine de décalage sur la date habituelle de changement d'horaire, Trenitalia lance aujourd'hui 2 allers-retours Paris - Lyon - Chambéry - Turin - Milan, une liaison sur laquelle SNCF Voyageurs est déjà positionnée avec 3 allers-retours. Les voyageurs disposent donc désormais de 5 allers-retours diurnes France - Italie, niveau desserte équivalent à celui qu'on a pu connaître à la fin des années 1990 avec l'addition des 2 TGV Paris - Milan et des 3 ETR460 Lyon - Milan.

  • Départs de Paris Gare de Lyon à 6h47, 7h26, 12h47,14h43 et 15h18 (en rouge, les trains Trenitalia) ;
  • Départs de Milan à 6h00, 6h25, 12h12, 15h53 et 16h12 (en rouge, les trains Trenitalia).

C'est la première offre ferroviaire à grande vitesse issue de la libéralisation du marché ferroviaire : les autres liaisons assurées par la RENFE ou la DB sont le fruit d'accords de coopération. Jusqu'à présent, seul Thello, filiale de Trenitalia (initialement avec Transdev) avait tenté l'aventure des services librement organisés vers la France avec la liaison Eurocity Milan - Nice - Marseille et le train de nuit Paris - Venise : ces offres ont disparu en 2020, victimes de la crise sanitaire et d'une situation technico-commerciale précaire.

Néanmoins, à une semaine de l'annonce du lancement de ces 2 allers-retours, le site de Trenitalia ne proposait toujours pas ces trains à la vente : c'est curieux et confirme une certaine confusion autour de la mise en service de ces trains, en dépit de la communication assez poussée depuis plusieurs mois.

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Paris Gare de Lyon - 9 décembre 2021 - La rame n°25 stationne au cours d'une des phases d'essais avant la commercialisation de la desserte. Il y a du monde autour du train, et manifestement, les sujets discutés sont pointus : dernières vérifications réglementaires ? © transportrail

L'offre SNCF présente plusieurs différences au-delà du matériel roulant et des prestations offertes à bord :

  • les services de la SNCF desservent plus de gares : Saint Jean de Maurienne, Modane, Bardonnechia et Oulx, mais aussi ponctuellement Vercelli et Novara ;
  • la desserte de la métropole lyonnaise s'effectue par la gare Lyon Saint Exupéry alors que Trenitalia passe par la gare de la Part-Dieu ;
  • la desserte de Milan s'effectue depuis la gare Porta Garibaldi alors que Trenitalia desservira la gare centrale, ce qui peut presque donner un avantage à la première sur la seconde car la première est très bien passé et aussi bien connecté au réseau urbain milanais
  • les TGV Réseau série 4500 n'étant pas équipés ERTMS, ils ne peuvent circuler sur la ligne à grande vitesse entre Turin et Milan.

Le temps de parcours des trains de la SNCF est de 7h à 7h09. Pour Trenitalia, les temps de parcours sont étrangement plus fluctuants, oscillant de 6h35 à 6h57. L'écart est donc moins important que prévu malgré le passage par la ligne à grande vitesse Turin - Milan qui n'est pas accessible aux rames françaises non équipées en ERTMS niveau 2. Le temps de parcours côté français s'établit entre 4h34 et 4h41 dans le sens Paris - Modane et entre 4h28 et 4h32 dans le sens Modane - Paris. Côté italien, les Frecciarossa abattent l'étape Turin Porta Susa - Milan Centrale en 47 minutes, contre 1h35 pour les TGV cantonnés à la ligne classique.

Dans ce premier horaire de Trenitalia, les temps de stationnement en gare sont très fluctuants :

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Manifestement, ces surstationnements à Lyon et Chambéry servent à recaler les sillons de Trenitalia pour composer avec le trafic existant sur Lyon - Saint André le Gaz, mais aussi et surtout sur la voie unique Saint André le Gaz - Chambéry.  L'arrêt à Modane est aussi de durée hétérogène. En alignant les temps de stationnement sur les durées les plus courtes (schématiquement le 9296 avec 6 min d'arrêt à Lyon Part-Dieu), le 9296, meilleur train pour l'instant de Trenitalia, pourrait être tracé en 6h20.

Trenitalia confirme qu'elle proposera en complément dans le courant de l'année 2022 une offre franco-française comprenant 3 allers-retours Paris - Lyon.

Iryo, une marque pour l'Espagne

C'est aussi en Espagne la présentation de la marque Iryo, fruit de l'association de Trenitalia (actionnaire à 45%) et de Air Nostrum (55%), lauréat du deuxième lot mis en appel d'offres par ADIF, toujours avec le même matériel ETR400, cette fois-ci adapté aux équipements du réseau à grande vitesse espagnol.

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Madrid Atocha - 18 novembre 2021 - Présentation de la marque Iryo portée pour la première fois par un ETR400 Frecciarossa destiné au marché intérieur espagnol, voisinant une rame AVE S100 de la RENFE. (cliché Iryo)

Une liaison Milan - Madrid ?

Trenitalia semble vouloir aller plus loin et envisagerait à moyen terme une liaison ferroviaire directe Milan - Madrid, transitant évidemment par la France : mais par quel itinéraire ?

Première solution, l'utilisation autant que possible des lignes à grande vitesse en France :

  • il n'est pas possible d'accéder directement à la LN4 en venant d'Italie, que ce soit à Beynost (la LGV est au-dessus, sur le viaduc de la Côtière) ou à Grenay (pas de raccordement côté est) ;
  • il faut donc passer par Lyon Part-Dieu, soit en arrivant par Culoz, soit par Saint André le Gaz (mais dans ce cas avec un rebroussement pour rejoindre la LGV à Grenay) ;
  • l'alternative passerait par le sillon alpin, moyennant soit un rebroussement à Chambéry, soit le transit par le raccordement direct très sérré de Montmélian, pour emprunter l'accès direct à la LN5 à hauteur de la gare de Valence TGV, raccordement financé par la Région Rhône-Alpes en son temps, mais qui s'use de ne pas être utilisé (la liaison hebdomadaire Annecy - Marseille a disparu en décembre 2018)

Autre hypothèse, une liaison Milan - Madrid tracée via Gênes, Vintimille et Marseille... mais qui ne pourrait rouler à 300 km/h qu'à partir de Perpignan, ce qui rend ce parcours assez peu probable.

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25 novembre 2021

Bientôt une navette Tende - Limone

A compter du 12 décembre, Trenitalia mettra en place une navette ferroviaire gratuite entre les gares de Tende (en France) et de Limone (en Italie) pour proposer un train des neiges. Le service comprendra 6 allers-retours avec un trajet en une demi-heure (pour 13 km seulement...) :

  • départs de Tende à 8h00, 9h40, 11h20, 15h10, 16h50, 18h30
  • départs de Limone à 7h00, 8h50, 10h38, 14h20, 16h00, 17h40

Les voyageurs bénéficieront de navettes routières elles aussi gratuites depuis la gare de Limone vers les pistes et  d'un tarif préférentiel sur les forfaits de ski.

Belle initiative, pour une population locale qui a bien besoin de se changer les idées... mais il est dommage de constater qu'il y aura plus de trains Tende - Limone (durant les 3 mois de ce service) que de trains venant de Nice (la branche de Breil à Vintimille étant en travaux suite aux intempéries de l'année dernière).

Mais sur le papier, c'est un motif de valorisation supplémentaire pour ce maillon d'une liaison Nice - Turin que certains oublient un peu trop souvent.

23 novembre 2021

Italie : nouvelles commandes des FNM

Les Ferrovie Nord Milano continuent de renouveler leur parc, avec une nouvelle commande portant sur 50 automotrices Hitachi Caravaggio, dont 40 en version 5 voitures et 10 en version 4 voitures, pour un montant total de 454 M€. Elles s’ajouteront aux 50 rames déjà commandées lors de deux premières tranches, et à 5 rames « surnuméraires » chez Trenitalia, qui les cède aux FNM.

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Carimate - 22 juillet 2020 - Une automotrice ETR521 des FNM en version 5 caisses, sur une relation entre Côme et Milan. Sur une longueur de 137 m, cette rames disposent de 598 places assises dans un aménagement assez compact, incluant des salles hautes qui ne sont accessibles que par une seule plateforme d'accès, ce qui compliquer la gestion des échanges de voyageurs. © D. Maggi

Elles s’ajoutent aux 20 Coradia Stream commandés auprès d’Alstom en avril dernier, pour un montant de 125 M€, s’ajoutant elles-mêmes aux 31 rames déjà commandées en version électrique et aux 6 rames motorisées avec une pile à hydrogène.

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Verceia - 30 octobre 2020 - Longeant le lac de Mezzola sur l'antenne de Chiavenna, cet ETR104 ne vous invite-t-il pas au voyage (appareil photo en bandouillière évidemment) ? La modernisation du parc des FNM renforce l'atrractivité du train y compris dans sa dimension touristique. © L. Banfi

1 octobre 2020

Thello jette l'eponge... pour l'instant

« Le covid m’a tuer ». C'est ce qu'on pourrait voir écrit sur les rames Thello dans les prochains jours. La compagnie jette l'éponge et abandonne les liaisons avec la France, soit le train de nuit Paris - Venise et les 3 allers-retours Milan - Gênes - Nice (dont un était prolongé à Marseille). Entre les conflits sociaux, la crise sanitaire et les restrictions de liberté de circulation, le vase a fini par déborder. Il y avait aussi des difficultés internes, liées à une exploitation pas toujours facile ni régulière, le tout avec des dessertes intrinsèquement fragiles sur le plan économique.

La Côte d'Azur perd donc officiellement ses liaisons ferroviaires avec l'Italie : les trafics ne manqueront pas de se reporter vers les autoroutes...

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Nice Ville - 29 mai 2016 - Thello à Nice, c'est fini. Une liaison éphémère, qui pourtant répondait à un besoin, compte tenu des flux autour de la Méditerranée. Mais la situation extraordinaire de l'année 2020 a complètement bouleversé l'économie des transports, fragilisant encore un peu plus des dessertes en situation précaire. Dommage... © transportrail

Thello annonce se concentrer sur le projet de liaisons à grande vitesse mais dont la perspective apparaît très conditionnelle : l'homologation des rames Zefiro n'a toujours pas été délivrée en France et il faut aussi être lucide sur la capacité à mettre en oeuvre de telles liaisons au regard des incertitudes de jour en jour quant aux mesures sanitaires liées au covid-19. En la matière, toute projection semble vaine au regard du brouillard dans lequel nos sociétés vivent depuis le début de l'année... et c'est malheureusement parti pour durer.

Retrouvez nos dossiers sur les trains de Thello : le train de nuit Paris - Venise et la liaison Eurocity Milan - Nice.

17 août 2020

Italie : relance des travaux sur Milan – Gênes

On espère que les travaux seront menés aussi rapidement que ne le furent ceux du nouveau viaduc autoroutier, mis en service 2 ans après l’effondrement tragique de l’ancien ouvrage. Le 21 juillet dernier, ont repris les chantiers de percement du tunnel ferroviaire entre Gênes et Novi Ligure, long de 27 km, sur la ligne nouvelle de 53 km Gênes – Tortona, maillon du projet d’amélioration de la relation Milan – Gênes. Les travaux, envisagés depuis 1991 mais seulement lancés en 2013, étaient interrompus depuis 2 ans et à ce jour, 37% du tunnel a été percé tandis que 40% du génie civil de cette infrastructure a été réalisé. Le contrat prévoit une livraison de la ligne en décembre 2022.

La première section ne comprend donc que 10 km à l’air libre, du fait de la traversée du massif des Appennins. Après Novi Ligure, la ligne se divise en 2 itinéraires. La première doit rejoindre Turin pour donner accès à l’itinéraire alpin du Simplon, avec un tunnel de 5km évitant Novi Ligure avant de rejoindre la ligne classique en direction d’Alessandria et de Turin. La seconde rejoint la ligne existante à hauteur de Tortona, avec un troisième tunnel de 7 km à Serravalle Scrivia.

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Ces 53 km, parcourables à 250 km/h, contribueront à réduire le temps de parcours Milan – Gênes de 1h39 à 50 minutes, assurant également la liaison entre le réseau à grande vitesse en forme de T et l'axe littoral dont la modernisation - incluant des sections nouvelles en retrait de la côte - est toujours en cours. Ils seront équipés en ERTMS niveau 2. Le bénéfice ne sera pas limité aux dessertes voyageurs puisqu’il s’agit aussi évidemment dernier maillon du corridor européen de fret entre les ports de la mer du Nord (Rotterdam, Anvers, Zeebrugges) et Gênes via l’Allemagne et la Suisse. Tracée avec des rampes de 12,5 / 1000, la ligne pourra ainsi admettre des trains de marchandises, qui pourront aussi continuer à utiliser la ligne existante bénéficiant de la capacité libérée par le report sur l'infrastructure nouvelle des circulations rapides de voyageurs. 

On notera d'ailleurs qu'en combinant cette réalisation avec la construction d'une ligne nouvelle sur l'axe littoral, remplaçant la difficile ligne historique, une liaison type Eurocity Milan - Nice pourrait devenir très intéressante. Nous avions emprunté la ligne existante au cours de notre voyage en Thello de Milan à Nice.

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15 janvier 2020

Italie : de nouvelles commandes pour les FNM

Outre les grands engagements de Trenitalia pour moderniser le matériel ferroviaire régional, les Ferrovie Nord Milano frappent à la porte des constructeurs. La Lombardie a engagé un programme de 1,6 MM€ pour l'acquisition de 176 rames. C'était déjà le cas des 120 rames Caravaggio à 2 niveaux, auprès d'Hitach Rail et du marché comprenant 30 à 50 rames bimodes attribué à Stadler et son Flirt3. Dernière commande en date, 31 automotrices aptes à 160 km/h ont été commandées à Alstom, qui place une nouvelle fois le Coradia Stream, dont la livraison débuterera en 2022. Une option de 30 unités supplémentaires est prévue dans ce marché.

26 août 2019

Italie : un nouveau marché pour 250 automoteurs régionaux

Trenitalia poursuit le plan de renouvellement du matériel régional et de développement en lien avec l'évolution des dessertes, prévoyant l'acquisition de 600 nouvelles rames d'ici 2028.

Un nouvel appel d'offres a été publié pendant l'été portant sur des automotrices à un seul niveau, circulant sous 3000 V uniquement. Il comprend 2 lots :

  • le premier comprend une tranche ferme de 38 rames aptes à 160 km/h et une tranche optionnelle de 122 unités, pour un montant total estimé à 1,1 MM€
  • le second comprend une tranche ferme de 22 rames aptes à 200 km/h et une tranche optionelle de 78 unités, pour un montant total estimé à 1,6 MM€

Trenitalia souhaite développer un service de trains régionaux à vitesse élevée, notamment entre Rome et Florence, avec des automotrices aptes à 200 km/h. La procédure ne précise pas les objectifs capacitaires, se contentant d'indiquer que le premier lot devra proposer une capacité standard (doit-on comprendre entre 220 et 250 places pour un élément de 4 voitures ?), tandis que le second visera une capacité supérieure (probablement entre 320 et 380 places ?).

En option, Trenitalia demande aux compétiteurs une offre sur 15 années de prestatons de maintenance.

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Florence Santa Maria Novella - 12 novembre 2017 - Les automotrices Jazz ETR425 constituent aujourd'hui la dernière génération de matériel régional de Trenitalia, engagé dans un vaste renouvellement du parc qui en avait bien besoin. En arrière plan, une voiture Vivalto. © transportrail

Par ailleurs, les FNM ont également annoncé la commande de 50 automotrices à 2 niveaux à Hitachi Rail :

  • 30 éléments de 4 voitures (109,6 m) d'une capacité de 466 places pour un coût unitaire de 7,9 M€ ;
  • 20 éléments de 5 voitures (136,8 m) d'une capacité de 598 places pour un coût unitaire de 9,32 M€

C'est le deuxième succès pour le produit Caravaggio d'Hitachi Rail, exposé en 2018 à Innotrans, après le contrat-cadre de 300 rames de juin 2016 dont première tranche comprend 39 rames de 5 voitures (136,8 m) aptes à 160 km/h, d'un coût total de 333 M€.

25 juillet 2019

Lyon - Turin : l'Italie confirme son engagement

Dans la situation politique particulièrement instable de l'Italie, prendre une décision n'est pas chose aisée. Le Premier Ministre a finalement arbitré en faveur du projet qui divise l'étrange majorité formée des deux extrêmes, en s'appuyant sur deux éléments. Le premier est le récent engagement de l'Union Européenne à augmenter sa participation au projet, ramenant la contribution italienne de 4,7 à 3,2 MM€. Le second est le coût induit par l'arrêt du projet, compte tenu des opérations déjà engagées : 2,5 MM€ partiraient en fumée en cas d'abandon du projet, ce qui serait quelque peu difficile à expliquer aux électeurs.

Mais le chef du gouvernement renvoie la décision finale au Parlement, où n'existe aucune réelle majorité en faveur ou opposée au projet. M. Conte semble vouloir faire de ce dossier le déclencheur d'une énième crise gouvernementale qui pourrait conduire à de nouvelles élections législatives.

16 mai 2019

Italie : les 7 ans d'Italo

C'est à ce jour le seul cas d'opérateur privé de trains à grande vitesse. Italo a tenté cette aventure risquée, notamment par l'importante mise de fonds préalable : 967 M€ dont 625 M€ pour l'acquisition de 25 rames AGV (les seules d'ailleurs produites par Alstom). Après deux années de lancement pour le moins tumultueuses, avec une position très dure de Trenitalia, ne ménageant pas ses efforts pour barrer la route au nouveau venu, la situation s'est apaisée, surtout lorsque le gouvernement a décidé une baisse des péages de 13 à 8,7 € / km et après les différentes sanctions à l'égard de Trenitalia dont les obstructions étaient grossières : fermer par un grillage le guichet de vente Italo nouvellement créé n'était effectivement pas très malin.

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Caravaggio - 1er mai 2019 - Symbole de la maturité et de la croissance d'Italo, les nouvelles rames Italo Evo, alias Pendolino ETR575 vont permettre de doubler le parc et de diversifier encore l'offre. Pour l'instant, Italo n'envisage pas d'aller concourir dans d'autres pays européens. © M. Stellini

La comédie façon Dom Camillo et Pepone a pris fin et la situation d'Italo est devenue viable : le chiffre d'affaires a atteint 454 M€ en 2018, le taux de remplissage des trains est passé de 47 à 78% entre le lancement de l'entreprise et 2018 et le trafic a doublé avec 12,8 millions de voyageurs transportés par Italoe en 2017 contre 6,5 millions en 2014, grâce au développement du réseau et la productivité du parc. Cependant, 22 rames supplémentaires type Pendolino Evo sont en cours de livraison, témoignant des appétits d'Italo pour étendre leur offre.

La concurrence sur les grandes lignes italiennes a été plutôt bénéfique puisque la part de marché du train est passée de 36 à 80 % sur la juteuse liaison Rome - Milan, la part de l'avion chutant de 50 à 14 %. Entre 2011 et 2018, le prix moyen du billet sur les liaisons longue distance où Trenitalia et Italo sont en concurrence a baissé de 40%, ce qui explique une bonne partie de cette augmentation du trafic. Trenitalia a rapidement compris qu'il fallait repenser son modèle économique et son produit : la démarche a porté ses fruits, la nouvelle gamme tarifaire et le confort proposé sont d'ailleurs très proches des prestations d'Italo. et le plan d'investissement du groupe FS prévoit l'acquisition de 14 rames supplémentaires ETR400 (alias Frecciarossa 1000).

Alors la suite ? Italo observe attentivement l'ouverture des marchés intérieurs européens, notamment en France et en Espagne... mais ne semble pour l'instant pas envisager d'y participer, préférant consolider ses positions en Italie. Mais quelle sera la position de Trenitalia ? 

7 février 2019

Italie : les ex-Fyra reconditionnés

Le feuilleton Fyra avait quelque peu animé la chronique ferroviaire flamande avec l'échec industriel des automotrices aptes à 250 km/h censées assurer un nouveau service Intercity, empruntant la ligne à grande vitesse entre Bruxelles et Amsterdam. Finalement, Ansaldo avait été contraint à reprendre le matériel vendu aux NS et à la SNCB, devant la multiplicité de défauts constatés dès les premières circulations de ces rames. Trenitalia avait acquis en 2017 la majorité du parc, soit 17 des 19 rames.

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Casalpusterlengo - 17 novembre 2018 - Les nouveaux ETR700 ex-Fyra ont revêtu leur nouvelle livrée et ont bénéficié d'une remise à niveau technique qu'on imagine sévère compte tenu des déboires rencontrés entre Bruxelles et Amsterdam. La mise en service commercial de ces rames en Italie interviendra d'ici l'été 2019. © M. Stellini

Reconditionnées, ces rames baptisées ETR700 rejoindront la famille Frecciarossa, même si le matériel ne dépassera pas les 250 km/h ce qui les classserait donc plutôt en Frecciargento. Les ETR700 devraient d'abord être engagées entre Milan et Lecce. En espérant que cette fois-ci, le matériel se comporte normalement...

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