Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
23 janvier 2017

Montélimar : la gare TGV pas encore enterrée...

C'est le sparadrap du capitaine Haddock que nous avons déjà fréquemment évoqué (voir notre précédent article en 2011). Alors que les prévisions de trafic, en nombre de trains comme en nombre de voyageurs, sont très faibles, alors que le coût de la gare est évalué au moins à 70 M€, les élus locaux continuent de croire que l'avenir du bassin de vie de Montélimar passe par la création d'une nouvelle gare sur la LGV Méditerranée, d'autant qu'ils déplorent la suppression d'un des 4 allers-retours Paris - Vallée du Rhône en dépit d'une bonne fréquentation. Dès lors, ils considèrent qu'une gare sur la LGV viendra augmenter la desserte du sud de la Drôme et du sud ardéchois.

Ainsi, la Région Auvergne - Rhône-Alpes a annoncé qu'elle serait prête à mettre 15 M€ pour financer le projet. L'Etat conditionne sa participation à un plafond de 50%. Quant à la SNCF, sa participation est incertaine, fonction des hypothèses de desserte.

Or, du point de vue ferroviaire, l'ajout d'un arrêt supplémentaire sur la LGV Méditerranée n'est pas envisageable sans conséquences lourdes sur les circulations existantes : un schéma de desserte à 4 arrêts entre Lyon et Marseille (Valence, Montélimar, Avignon, Aix) consommerait une capacité très importante, incompatible avec la trame de circulations existantes et surtout les temps de parcours sur les liaisons les plus longues.

En outre, on rappellera que la gare de Montélimar TGV ferait au mieux gagner 15 minutes aux voyageurs par rapport à la desserte de la gare "PLM" de Montélimar, alors que les autocars venant de l'Ardèche devront de toute façon passer par le centre de Montélimar (ne serait-ce que pour les scolaires, les correspondances vers Avignon, Valence et Lyon très utilisées par les étudiants), avant de rejoindre le site de la gare nouvelle située à 18 minutes d'autocar, sans compter 5 bonnes minutes d'arrêt à Montélimar.

On rappellera aussi que les TGV peuvent relier Paris à Montélimar en 2h47 (avec arrêt à Lyon Saint Exupéry et Valence Ville), mais sont aujourd'hui tracés en 2h54...

Donc au moins 70 M€ pour, au mieux, perdre entre 3 et 8 minutes par rapport à la situation actuelle... ça c'est de l'investissement ! On rappellera la proposition de transportrail : créer une liaison TER toutes les 2 heures entre Grenoble et les gares nouvelles de Valence et d'Avignon, par le réseau classique, facilitant l'accès depuis la basse vallée du Rhône (Montélimar, Pierrelatte, Bollène, Orange) à des offres TGV complémentaires vers l'ensemble des destinations desservies par le réseau TGV ! Avec 70 M€, cette offre pourrait être financée pendant une petite décennie.

"Caprice d'élus en mal de grands projets" dixit la FNAUT...

Publicité
Publicité
29 décembre 2016

Saint Gervais - Vallorcine sous signalisation suisse cet été

Ah les complications administratives... La modernisation du système de signalisation de la ligne Saint Gervais - Vallorcine livre un étonnant éclairage sur les difficultés de coordination des acteurs ferroviaires séparés par une frontière entre deux Etats.

Le 5 septembre dernier, les circulations ferroviaires étaient interrompues entre Saint Gervais Le Fayet et Vallorcine afin d'installer le système de signalisation suisse régissant la section Vallorcine - Martigny. Côté français, la démonstration de sécurité du système, pourtant déjà exploité en Suisse et donc validé par l'OFT, a été approuvée par l'EPSF. Or ce dernier a constaté des différences de procédures entre les deux exploitants, la SNCF et les TMR.

L'étude supplémentaire demandée par l'EPSF a donc prolongé la période d'interception de la ligne, et l'homologation définitive n'a pas pu être obtenue pour le 1er décembre. Résultat, la SNCF a dû remettre en service le système préexistant, ECLAIR, pour assurer la saison hivernale.

C'est donc désormais en juin prochain que devrait être mise en service la signalisation unifiée sur l'ensemble de la ligne, de Saint Gervais à Martigny, avec en parallèle le renforcement de la desserte entre Les Bossons et Vallorcine... mais au prix d'une nouvelle interception du service au printemps.

Les amateurs sont donc priés de se renseigner avant d'envisager une petite escapade dans la vallée de Chamonix...

14 décembre 2016

Auvergne - Rhône-Alpes : pas de convention TER pour l'instant

Elle compte parmi les Régions qui "pèsent lourd" dans l'activité TER et la mécanique se grippe, à peu près comme partout ailleurs. Certes, à l'approche des élections législatives et présidentielle, il est toujours bon de hausser le ton et de montrer qu'on cherche à défendre l'intérêt des citoyens, mais il faut aussi admettre un fond de vérité.

Ainsi, la Région Auvergne - Rhône-Alpes a décidé de suspendre les négociations avec la SNCF pour la nouvelle convention TER unifiant les deux Régions, qui devait entrer en application le 1er janvier 2017. Raison principale : un différend financier. Comme d'habitude dans cet exercice dans lequel la tutelle publique se retrouve de facto en situation d"infériorité par rapport à un opérateur monolithique, le coût du service augmente de façon disproportionnée alors que les dessertes sont au mieux constantes.

La Région paiera donc la SNCF sur la base de la convention 2009-2015, qui avait été prorogée d'un an. En revanche, la Région demande l'exécution du service demandée, alors que la SNCF réplique par une proposition d'ajustement à la baisse de l'offre face au refus de prendre en charge les coûts supplémentaires, de l'ordre de 10 à 15% sur une convention de 510 M€.

Autres différends entre la Région et la SNCF : la prise en charge des pénalités pour services non assurés du fait des grèves, de celles liées à l'irrégularité et aux suppressions inopinées de trains, qui atteignent environ 20 M€. Dernier grain de sable dans la mécanique, les trains de nuit Paris - Savoie. La Région maintient qu'elle refusera toute convention avec la SNCF tant que cette dernière n'aura pas proposé une solution pour le rétablissement de ces liaisons.

Manifestement, la Région Auvergne - Rhône-Alpes, comme PACA, le Grand Est et maintenant les Pays de Loire, attendent que Matignon tienne ses engagements d'un cavalier législatif autorisant l'expérimentation de la délégation de service public après appel d'offres, comme pour les transports urbains. Six mois après l'annonce, les Régions ne voient toujours rien arriver : la vacance parlementaire pré-électorale arrivant fin février, on peut supposer que l'actuel gouvernement laissera moisir ce sujet en le laissant à la prochaine majorité.

4 décembre 2016

Noeud ferroviaire lyonnais : quelles pistes pour un RER ?

Après le diagnostic, l'heure est aux propositions sur le noeud ferroviaire lyonnais et en particulier dans l'objectif de créer un réseau RER, non pas "comme à Paris"' selon la mauvaise habitude française, mais plutôt comme les agglomérations allemandes ou suisses de taille comparable. Généralement, les réponses donnent la solution technique avant d'avoir fini de poser la question : il faut un tunnel. Oui mais... lequel ? Et surtout... pour en faire quoi ?

Donc commençons par nous intéresser à l'exploitation du noeud ferroviaire lyonnais, cherchons les pistes d'amélioration des infrastructures actuelles pour identifier ce que pourrait être la première phase du RER à infrastructures supplémentaires minimales, pour ne pas le reporter aux calendes grecques. Ensuite, pour aller plus loin, effectivement, les "taupiers" vont être de sortie. Reste à leur donner le tracé...

A découvrir dans le nouveau dossier de transportrail qui attend vos commentaires !

28 novembre 2016

Le noeud ferroviaire lyonnais

Au niveau national, c'est une plaque tournante du réseau français, mais au plan local, il est encore insuffisamment utilisé pour irriguer l'aire métropolitaine dans laquelle il s'inscrit. Lyon n'échappe pas à cette anomalie ferroviaire qui touche toutes les grandes agglomérations françaises, à savoir l'absence de réseau suburbain de type RER / S-Bahn clairement identifié. Pourtant, avec un peu plus de 1,5 millions d'habitants dans la partie la plus dense d'un bassin de vie qui dépasse les 2 millions d'habitants, le potentiel est là, et les difficultés de circulation routière excluent tout débat sur l'existence d'un flux suffisant.

transportrail vous propose le premier volet d'un dossier consacré au noeud ferroviaire lyonnais, avec une analyse de la situation, en partie fondée sur le rapport réalisé sous l'égide du Commissariat Général à l'Environnement et au Développement Durable en 2012. Dans un second volet seront présentées nos analyses et propositions notamment pour la création du RER dans le bassin de vie lyonnais.

Publicité
Publicité
26 octobre 2016

Annemasse - Saint Gervais se prépare pour CEVA

Le 23 septembre dernier, les deux fronts d'attaque, côté français et suisse, se sont rencontrés, assurant la première liaison souterraine entre les deux pays et matérialisant donc la concrétisation de CEVA, qui entrera en service en 2019 et qui devrait à terme transporter au moins 50 000 voyageurs par jour.

Jusqu'à présent, le portage du projet commercial était assuré par Transferis, une filiale commune à la SNCF et aux CFF. Une autre structure, baptisée Lemanis SA, prendra le relais. Elle sera chargée du lancement commercial de l'offre Léman Express et de l'interface avec les autorités organisatrices, c'est-à-dire le Canton de Genève, le canton de Vaud et la Région Auvergne Rhône-Alpes.

Côté français, le réseau ferroviaire de Haute Savoie a besoin d'une sérieuse mise à niveau pour accueillir CEVA.

En gare d'Annemasse, les travaux prévoient la création d'un quai supplémentaire et d'une nouvelle voie dédiée aux trains suisses alimentés en 15000 V - 16 2/3 Hz. Gares & Connexions prévoit de transformer la gare en pôle d'échange multimodal, avec notamment la création d'un nouveau passage souterrain et le réaménagement du parvis de la gare pour améliorer la connexion avec le réseau urbain d'Annemasse, appelé à évoluer avec l'arrivée du tramway et l'attractivité renforcée du train avec CEVA. Gares & Connexions pilote également la rénovation de 19 gares.

080614_27530annemasse1

Annemasse - 8 juin 2014 - Croisement de deux TER en direction de Lyon et de Saint Gervais, appelée à de profondes évolutions en constituant une porte d'entrée majeure au futur RER genevois. © transportrail

Entre Annemasse et La Roche sur Foron, sur le tronc commun à voie unique aux lignes d'Annecy et de Saint Gervais, le Block Manuel est en cours de remplacement par du Block Automatique, commandé depuis Annemasse. La mise à double voie de la section Reignier - La Roche sur Foron et l'automatisation de la signalisation vers Annecy et Saint Gervais reste nécessaire : la mise à l'étude a été confirmée en juin dernier, mais la date de mise en service n'est pas confirmée. Un phasage dans la mise en exploitation de CEVA n'est donc pas à écarter, notamment pour la desserte d'Annecy et de Saint Gervais.

120316_82714la-roche-sur-foron1

La Roche sur Foron - 12 mars 2016 - Arrivée du TER Saint Gervais - Annecy en gare de La Roche sur Foron : les travaux de modernisation de la signalisation vont devoir être menés rapidement pour être au rendez-vous de CEVA fin 2019. © transportrail

On notera aussi que le shunt d'Etrembières refait surface : on se demande d'ailleurs bien pourquoi. Certes, il permettrait aux TGV Paris - Saint Gervais de s'économiser un rebroussement en gare d'Annemasse. Mais dans cette gare s'effectue aussi la coupe-accroche de la tranche Evian. La reporter à Bellegarde impliquerait plus de kilomètres-trains, d'occuper inutilement la section Bellegarde - Annemasse et supposerait surtout de réussir ces manoeuvres dans une gare en forte courbe et en rampe de 25 pour mille. Quant aux TER pour Lyon, difficile d'imaginer de shunter Annemasse pour des raisons similaires. Moralité, un raccordement pour rien ?

16 octobre 2016

Montélimar : moins de TGV dès décembre

La SNCF a annoncé l'arrêt à partir de mi-décembre de deux relations TGV Paris - Avignon desservant Valence ville, Montélimar, Orange et Avignon centre. Il s'agit du 6192 arrivant à 9h11 à Paris, et du 6197 départ de Paris à 19h41. La fréquentation de ces trains est jugée insuffisante et compte tenu de la baisse de la rentabilité de l'activité Voyages, celle-ci élague son offre pour conserver les liaisons économiquement viables.

080807_PSE05montelimar

Montélimar - 8 août 2007 - La rame PSE05 quitte Montélimar pour rejoindre Paris. Les TGV Vallée du Rhône récupèrent selon les jours entre 30 et 50% de leur fréquentation dans cette gare. Avec un bassin de chalandise d'environ 250 000 habitants, une desserte à 3 allers-retours paraît même assez faible par rapport à d'autres territoires desservis par le réseau TGV. © transportrail

On pourrait en rester là ? Oui mais voilà, certains élus, comme le maire de Montélimar ou son collègue député, concilient une protestation à l'égard de la SNCF en évoquant un enjeu économique pour la dynamique de la ville, alors qu'ils sont tous deux favorables à la création d'une gare nouvelle sur la LGV Méditerranée dont on sait pertinemment qu'elle marginalisera l'activité de la gare PLM et amplifiera les difficultés économiques du centre-ville, et alors même que les hypothèses de desserte tablent sur 2 allers-retours contre 3 fréquences quotidiennes actuellement.

On rappellera aussi que cette gare ferait perdre plus de temps qu'elle n'en ferait gagner aux Ardéchois, devant parcourir 20 minutes de plus en autocar pour rejoindre la gare TGV, pour un gain de temps ferroviaire de 15 minutes.

On terminera par le coût de la gare, de l'ordre de 70 M€, budget qui pourrait être plus intelligemment investi pour un meilleur service en vallée du Rhône en finançant pour quelques lustres une desserte cadencée aux 2 heures entre Grenoble et Avignon desservant au passage Valence TGV, Valence Ville, Montélimar, Pierrelatte, Bollène, Orange et Avignon Centre avant de faire terminus à Avignon TGV. Des correspondances au nord et au sud pour faciliter l'accès à l'ensemble des dessertes du système TGV Méditerranée.

27 septembre 2016

Eviter la spirale des fermetures en Auvergne ?

C'était dans l'air du temps depuis les élections régionales. Laurent Wauquiez, nouveau Président de la Région officiellement dénommée Auvergne Rhône-Alpes, n'a pas caché son peu d'appétence pour le chemin de fer et son souhait de favoriser les investissements routiers, à commencer par l'autoroute A45.

La parution en juin dernier d'un audit interne à SNCF Réseau sur l'avenir des lignes secondaires du réseau ferroviaire était un exercice nécessaire. Depuis trop longtemps, les deux Régions avaient "mis la poussière sous le tapis". Le Plan Rail Auvergne n'avait rien de comparable à son homologue toulousain. Rhône-Alpes a certes été une locomotive de la régionalisation du transport ferroviaire mais a passé sous silence la question de l'état du réseau secondaire. 

Résultat, la nouvelle Région se retrouve devant un mur d'investissements. Il faudrait plus de 700 M€ pour assurer la pérennité de l'intégralité du réseau existant. La responsabilité politique régionale procède aussi de certains choix pour des "miroirs aux alouettes" ou projets à l'utilité non avérée... mais consommateurs de crédits. On pourra citer par exemple le raccordement entre le sillon alpin et la LN5 à Valence TGV utilisé pour un seul aller-retour par semaine pour éviter de froisser les esprits sur Lyon - Turin...

230710_73537puybrun

Puybrun - 23 juillet 2010 - L'X73537 assure un TER Brive - Aurillac, franchissant la Cère par un pont-cage. Cette section est menacée, ce qui priverait encore une fois l'Auvergne d'un débouché vers l'ouest. Aménagement du territoire ? Connais pas ! © transportrail

La Région a proposé de porter le budget alloué aux lignes UIC 7 à 9 de 155 à 220 M€ dans la revoyure du CPER. Un effort certes, mais notoirement insuffisant par rapport à l'ampleur du retard accumulé. Bilan, SNCF Réseau propose de renoncer aux lignes suivantes :

  • Vif - Veynes
  • Montbrison - Thiers (déjà suspendue)
  • Volvic - Le Mont Dore (où le TER a déjà disparu)
  • Oyonnax - Saint Claude... mais quelle position de Bourgogne Franche-Comté si le Haut Jura était privé d'accès au TGV (arrêt à Nurieux ou Bourg en Bresse des Paris - Genève) ?
  • Saint Georges d'Aurac - Le Puy
  • Viescamp sous Jallès - Saint Denis près Martel (liaison Brive - Aurillac), alors que Midi-Pyrénées avait prévu des investissements sur sa partie entre Saint Denis près Martel et Lamativie
  • Neussargues - Béziers, au moins sur la partie auvergnate, avec la question sensible du maintien du fret pour l'usine Arcelor Mittal de Saint Chély d'Apcher

080709_73500st-michel-les-portes_beumer

Saint Michel les Portes - 8 juillet 2009 - Les amateurs sont priés de se hâter pour profiter encore des superbes paysages de la ligne des Alpes, car un arrêt de l'exploitation au plus tard en 2021 est désormais sérieusement envisagé. Il faudrait plus de 50 M€ pour pérenniser la ligne... le budget que la Région veut consacrer à l'achat de canons à neige artificielle pour allonger la période d'ouverture des stations de ski auvergnates ! © D. Beumer

Le gestionnaire d'infrastructure propose un programme minimal d'investissements pour assurer la sécurité sur les lignes moyennant des ralentissements conséquents des performances jusqu'à 40 km/h générant des ralentissements de l'ordre de 50 minutes, de quoi assurément pousser l'exploitant à préconiser la mise sur route :

  • Montluçon - Guéret
  • Arvant - Aurillac
  • Arvant - Langogne
  • Livron - Veynes

L'argumentaire développé repose sur la faible part de voyageurs concernés par le programme de fermetures d'ici 2021, qui ne concernerait que 8% du nombre de voyageurs quotidiens des TER de Rhône-Alpes et Auvergne.

In fine, un peu plus de 260 M€ ont été mobilisés et la Région demande aux Départements d'abonder à ce programme si certains souhaitent conserver certaines lignes menacées : Saint Georges d'Aurac - Le Puy semble sauvée in extremis, du fait de la desserte de la terre d'élection du président de la Région. Mais pour les autres, l'avenir est de moins en moins certain.

carte-devenir-petites-lignes-TER-sans-plan-sauvetage

carte-plan-sauvetage-petites-lignes-TER

Outre une volonté politique qui s'étiole, ce dossier démontre que les collectivités locales ne peuvent être le palliatif à l'incapacité de l'Etat et de SNCF Réseau à assurer leurs missions sur le réseau ferroviaire.

1 août 2016

Saint Etienne - Clermont-Ferrand : mauvaises nouvelles

La liaison entre les deux agglomérations avait déjà été suspendue fin mai (voir notre article du 4 mai dernier), officiellement en prévision des fortes chaleurs estivales (on est prié de rester sérieux), compte tenu du mauvais état de la ligne. La tournée d'inspection réalisée depuis a entériné la décision : les trains ne reviendront pas à la rentrée sur la section Montbrison - Thiers. SNCF Réseau annonce qu'il faudrait 53 M€ pour rénover la ligne, conséquence de décennies de sous-investissement sur l'infrastructure ferroviaire. La SNCF explique que seuls 60 voyageurs par jour empruntaient la section concernée et que l'autocar assure un meilleur service. C'est oublier qu'en 1998, quand la voie était encore en état correct, les autorails X4630, avec leurs faibles 425 ch (soit presque moitié moins que les X73500), reliaient Saint Etienne et Clermont Ferrand en un peu plus de 2 heures, contre 1h50 en voiture et... 3h26 en autocar à desserte équivalente. Comme quoi, derrière des propos fatalistes peuvent se cacher quelques "petits" mensonges...

11 juillet 2016

Rhône-Alpes : rénovation de parc et préférence régionale

La Région Rhône-Alpes avait fait l'acquisition de 16 automotrices Z23500, la première génération de TER2N. Composées d'une motrice et d'une remorque, ces rames, dérivées des Z2N de la banlieue parisienne, tout particulièrement des Z02500, font l'objet d'une convention avec la SNCF portant sur leur rénovation. Il est vrai que le service, d'abord périurbain autour de Lyon et Grenoble, a été élargi, notamment pour suppléer les Z2 sur des axes où les quais très courts limitent la longueur des compositions.

170612_23573lyon-confluent

Lyon - 17 juin 2012 - Pelliculée avec la livrée "pomme-aubergine" de la Région Rhône-Alpes, la Z23573 assure un TER Lyon - Givors par la rive droite du Rhône. Mises en service voici près de 20 ans, ces rames ont besoin d'un sérieux rafraichissement. © transportrail

Le nouvel exécutif issu de la fusion Rhône-Alpes - Auvergne a présenté le projet de financement de la rénovation des 16 Z23500, estimé à 20 M€. Son président, Laurent Wauquiez, a souhaité faire de la "préférence régionale" un critère de sélection des entreprises dans le cadre des politiques régionales. Il n'a pas manqué non plus de souligner que les rames sont financées intégralement par la Région, sans en être pour autant propriétaire, et que la SNCF décide seule du choix des sites de rénovation de ce matériel. En ligne de mire, l'envoi de ces rames à Saint Pierre des Corps, qui, traditionnellement, assure ces opérations sur le parc automoteur.

Laurent Wauquiez voudrait confier cette rénovation à une entreprise auvergnate, ACC, implantée à Clermont-Ferrand et régulièrement en difficulté à chaque creux dans les contrats de ce type. Jusqu'à présent, il était possible d'attribuer à la SNCF en contrat direct ces opérations. Ne pouvant attribuer directement à ACC ce marché (le Code des marchés publics reste ce qu'il est), la Région a donc demandé à la SNCF de lancer un appel d'offres pour la rénovation des Z23500, auquel on peut penser qu'elle répondra.

Sur le fond technique, les Z23500 ont besoin d'une sérieuse remise à niveau des aménagements intérieurs, le classique "papier-peinture" reprenant les habillages intérieurs et les selleries qui ont souffert non seulement du temps, de la fréquentation des trains mais aussi de voyageurs parfois irrespectueux du bien public. Il est également prévu d'ajouter la vidéo-protection à bord des rames. L'ajout de prises 220V, comme dans les TER2Nng (Z24500) serait également apprécié.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité