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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

23 décembre 2017

Les X72500 poussés vers la sortie ?

On commence à les voir s'entasser sur les voies de débord, officiellement "garés bon état", mais leur avenir est de plus en plus incertain. Premiers TER nouvelle génération, les X72500 ont 20 ans : l'âge de la maturité pour du matériel ferroviaire, l'âge aussi des opérations de rénovation à mi-vie. La situation est nettement différente pour cette série de 117 automoteurs. Bien motorisés, aptes à 160 km/h, ces engins ont aussi pour avantage un bon niveau de confort dynamique. En revanche, le chapitre des griefs est assez consistant : bruyants, fragiles, onéreux à la maintenance, peu commodes en exploitation avec des portes lentes, ils ont ainsi du mal à soutenir la comparaison avec les séries plus récentes. Victimes d'un calendrier de mise en service précipité par l'agenda politique (les élections régionales de 1998) et une sur-spécification générale, les X72500 sont depuis 20 ans les mal-aimés du rail.

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Villefranche de Rouergue - 26 juillet 2014 - Croisement de 2 X72500 Auvergne (en réalité Midi-Pyrénées) sur la relation Toulouse - Clermont-Ferrand. Une relation au long cours pour ces automoteurs menacés de réforme anticipée. © transportrail

La tendance actuelle sur le TER, entre un effectif d'AGC au complet, les livraisons de Régiolis et un trafic fluctuant, entraine une mise à l'écart progressive des X72500 : environ 15% de l'effectif est aujourd'hui hors service et devrait rejoindre à court terme les sites de démolition. La Région Hauts de France n'utilise plus les rames acquises en son temps par la Picardie. Seuls 7 engins sont utilisés en Normandie pour Caen - Tours. Les Régions Occitanie, PACA, Nouvelle Aquitaine, Centre Val de Loire et Auvergne - Rhône-Alpes sont dans une position intermédiaire, souvent dans l'attente de l'achèvement des livraisons de Régiolis pour statuer sur le devenir de cette série. Centre et PACA disposent d'engins dont l'intérieur a été rénové à l'identique (rehoussage des sièges notamment).

Les Régions ont intérêt à partager un point de vue cohérent sur cette série car le maintien d'un faible parc aurait des conséquences sur les coûts de maintenance déjà élevés. On ne peut donc écarter l'hypothèse d'une réforme complète de la série, compensée par quelques commandes complémentaires de Régiolis... à condition que les Régions disposent des capacités d'investissement suffisantes.  Toujours est-il que réformer du matériel après 20 ans de service ne donne pas une image très flatteuse de la situation du transport ferroviaire régional, confirmant une période de doutes...

Notre dossier sur les X72500 a été mis à jour.

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22 décembre 2017

Conseil d'Orientation des Infrastructures : un rapport d'étape inquiétant ?

Le rapport final de cette instance sera remis à la fin du mois de janvier : ce rapport d'étape constitue donc un avant-goût des conclusions et préconisations en matière d'investissement sur les grandes infrastructures de transport en France. Le chapitre ferroviaire, page 23, est assez révélateur de l'état d'esprit qui anime ce conseil : le maître-mot semble être "reconversion" voire même "substitution". La nouvelle idée en vogue est d'utiliser les emprises ferroviaires pour y faire circuler des navettes autonomes pour la desserte de territoires de faible densité. Idée aussi funeste que fumeuse car aujourd'hui, ces "people moover" ne savent évoluer qu'à très faible allure (5 km/h) et sont donc pour l'instant incapables d'assurer un système de transport interurbain. Le devenir du chemin de fer semble devoir être limité au réseau structurant, c'est à dire autour de 14 000 km, à peine la moitié du réseau existant, avec le programme de modernisation de l'exploitation porté par SNCF Réseau.

Alors faut-il être inquiet à la lecture de ce rapport ? Il se surprendra que les plus crédules. Cependant, on y retrouve la même capacité d'auto-persuasion des vertus des innovations que celle qui a pu conduire à croire en l'avenir d'ARAMIS, de l'aérotrain, d'Hyperloop aujourd'hui, du TVR et du Translohr. Faire d'un produit de recherche une solution "universelle" paliative à un système de transport éprouvé est une audace que seule la France (la lumière qui éclaire le monde, c'est bien connu) peut se permettre...

20 décembre 2017

PACA anticipe l'ouverture du marché ferroviaire

Qu'une région où la situation ferroviaire soit aussi médiocre prenne les devants n'a rien de réellement surprenant. L'ouverture à la mise en concurrence de la SNCF sur le marché intérieur devrait débuter en 2019, mais ne devrait probablement pas concerner la totalité du réseau, mais une part limitée : une forme d'expérimentation sans le dire. En 2023, les Régions devront procéder à des appels d'offre pour l'exploitation des trains régionaux.

La Région avait, depuis le début de l'année, mené une série d'auditions avec différents acteurs afin de préparer cette étape inédite en France. Comme stipulé dans la délibération du 20 octobre 2017, le lancement de l'appel à manifestations d'intérêt sur un lot de lignes (il serait notamment question - sans surprise - de l'étoile de Veynes) n'a pas pour objectif la signature de contrats, mais de juger sur pièces les propositions d'autres exploitants.

18 décembre 2017

Retour des trains à Autun

Durant toute l’année 2016, la navette d’autorails entre Autun et Etang sur Arroux avait été supprimée, quelque peu à la hussarde par la SNCF qui avait pris au dépourvu la Région. Il ne s’agissait toutefois que de 450 000 € de travaux sur la signalisation. Les lignes télégraphiques assurant la liaison entre postes avaient été coupés par des chutes d’arbres. Pour quelques semaines de travaux réels, afin d’enterrer ces câbles, SNCF Réseau a suspendu l’exploitation pendant 13 mois, ce qui arrangeait manifestement SNCF Mobilités (dans l’espoir de ne pas rétablir le service sur une ligne à faible trafic) et la Région (pour faire des économies budgétaires).

Desservie en semaine par 6 allers-retours, Autun, à l’écart de l’axe Dijon – Nevers, reste donc assez difficile d’accès : la correspondance à Etang sur Arroux est donnée soit sur des TER Dijon – Nevers soit sur des TER Etang – Montchanin. Le temps de parcours Dijon - Autun atteint donc 1h32 à 1h37 par l'unique train direct. Les liaisons avec correspondances sont assez similaires. La route reste plus compétitive avec un trajet en 1h10 à 1h20 selon les conditions de circulations. Le renouvellement de l'axe Dijon - Nevers et la suppression des ralentissements pourrait donc resserrer l'écart. Reste la consistance de l'offre...

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Autun - 18 juillet 2009 - Sans mauvais jeu de mots, les temps ont changé à Autun. La liaison vers Avallon, ici assurée par un X73500, a disparu et les X4630 ont été réformés. Le rétablissement de la navette Etang - Autun préserve a minima la desserte ferroviaire de la sous-préfecture de Saône et Loire. © transportrail

La Région Bourgogne Franche-Comté prévoit au prochain service le renforcement de la desserte Dijon – Nevers, ce qui pourrait être l’occasion de réexaminer la desserte d’Autun avec des correspondances systématiques. En complément de l’offre Dijon – Nevers,  des liaisons directes Dijon – Autun mériteraient d’être envisagées, afin de renforcer l’offre entre Dijon, le bassin Le Creusot – Montchanin et Autun, la ville comptant tout de même près de 14 000 habitants dans un bassin d’environ 27 000.

17 décembre 2017

Portillons suite...

Pour l'instant, c'est un petit groupe de voies, mais la SNCF annonce que l'année prochaine, toute la gare de Paris Saint-Lazare en sera équipé, y compris la partie Transilien. Les portillons de validation des titres de transport sont en train de modifier assez profondément la circulation des voyageurs en gare. Cependant, dans les autres gares déjà équipées, il est assez rare de les voir actifs, ce qui interroge évidemment le voyageur lambda et l'amateur éclairé : l'espace consommé est assez conséquent (entre un tiers et la moitié des largeurs de cheminement) et risque d'impacter l'exploitation des gares. Alors que la SNCF se fait fort d'engager un processus de départ à l'heure H+00, la mise en exploitation de ces portillons va imposer à la production une rigueur accrue au risque d'amplifier l'irrégularité.

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Bordeaux Saint-Jean - 15 décembre 2017 - Ci-dessus et ci-dessous, les premiers portillons sont installés sur 2 quais de la gare. Ici, 4 lignes de contrôle seulement pour l'un des quais de prédilection pour les TGV. On notera qu'une simple grille façon poulailler fait office de barrière afin de contraindre les voyageurs arrivant du passage souterrain à passer par les portillons pour l'instant inactifs. © transportrail

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Paris Saint-Lazare - 16 décembre 2017 - Les premiers portillons sont placés face aux voies utilisées par les trains Paris - Normandie. On verra à l'usage l'impact sur la gestion des flux de voyageurs et l'exploitation de la gare... © transportrail

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14 décembre 2017

Et si on rouvrait Colmar - Breisach ?

Ce courrier franco-allemand qui ne manque pas d'intérêt : le préfet de Région Grand Est d'une part et une député du Land du Baden-Württemberg d'autre part, sollicitent la commissaire européenne aux transports sur l'intérêt du rétablissement de la liaison ferroviaire entre Colmar, Breisach et Freiburg. Il s'agit de la seule liaison ferroviaire franco-allemande non rétablie depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Le sujet n'est pas nouveau car il avait fait l'objet d'études de potentiel à la fin des années 1990, financées par le programme européen Interreg 2, mais aucune suite n'avait été donnée.

La desserte ferroviaire franco-allemande a été suspendue en 1945 après la destruction du pont franchissant le Rhin (l'ouvrage historique, dynamité par l'armée française en 1939, puis l'ouvrage provisoire installé en 1940 par les allemands, coulé en 1945 par les américains). La desserte voyageurs de Neuf-Brisach a été pour sa part supprimée en 1969. Cependant, un embranchement portuaire pour la desserte des installations de Marckolsheim a été construit en 1960. Le trafic atteint environ 400 000 tonnes par an.

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En revanche, côté allemand, la ligne Breisach - Freiburg est desservie toutes les heures au moins et toutes les 30 minutes en pointe (y compris en mi-journée) par le Breisgau S-Bahn. La ligne va être prochainement électrifiée dans le cadre de l'augmentation de la desserte S-Bahn de Freiburg. La ligne accueille déjà un trafic très important avec 16 000 voyageurs par jour.

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Freiburg im Breisgau - 29 octobre 2016 - La desserte de Breisach est actuellement assurée par des autorails RS1 du Breisgau S-Bahn. L'électrification se traduira par l'introduction de rames plus capacitaires pour gérer l'affluence toujours croissante sur cette ligne. © transportrail

Dans un premier temps, un service d'autocar à haut niveau de service sera instauré, mais les deux signataires de la lettre insistent sur le fait que cette solution ne pourra être que temporaire au regard de l'importance du trafic de nature à justifier la réouverture de la liaison ferroviaire. Il faut aujourd'hui 1h30 pour relier Colmar à Freiburg par transports en commun : le trajet pourrait être effectué en moins d'une heure par train. Il faut compter 55 minutes actuellement en voiture. Le coût de rénovation des 22 km côté français et de la création d'un nouveau pont sur le Rhin a été annoncée à 70 M€, ce qui semble assez nettement sous-estimé, d'autant qu'au regard des évolutions déjà engagées côté allemand, l'électrification en 15 kV ne saurait être écartée. Il faudra aussi se pencher sur les 27 passages à niveau. 

Un projet quand même labelisable "transport du quotidien"... et qui pourrait bénéficier de fonds européens conséquents (après tout, c'est aussi l'argument avancé pour le tunnel de base du Lyon-Turin...)

13 décembre 2017

Notre Dames des Landes : à l'Etat de décider

Remis ce mercredi au Premier Ministre, le rapport de la médiation sur le projet de nouvel aéroport nantais à Notre Dame des Landes se garde bien d'afficher le moindre penchant en faveur du projet ou de son abandon. Si le réaménagement de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique est jugé moins cher, moins consommateur d'espace et plus respectueux de l'environnement, le projet de nouvel aéroport conserve l'avantage de la réduction des nuisances sonores dans l'agglomération nantaise.

La médiation semble cependant sortir de l'alternative limitée entre Notre Dame des Landes et rien, en ouvrant la porte au réaménagement de Nantes Atlantique. L'évaluation qui en est faite est nettement plus élevée (entre 365 et 430 M€) que celle portée par les opposants au nouvel aéroport (175 M€), d'autant qu'apparaissent des coûts, justifiés, liés à l'amélioration de la desserte de Nantes-Atlantique. La médiation semble esquisser prudemment l'idée d'une nouvelle piste orientée est-ouest, ce qui viendrait réduire le survol de Nantes. Très précautionneuse, elle invite l'Etat à garder la maîtrise foncière des terrains pour ne pas fermer la porte à long terme à un nouvel aéroport.

En revanche, il semble que les éventuels dédits au concessionnaire de Notre Dame des Landes soit un des sujets les plus épineux, évalués à 350 M€. De quoi rendre la comparaison des deux solutions économiquement équivalentes... mais politiquement difficiles l'une comme l'autre !

En conclusion, la médiation laisse l'Etat seul maître de l'avenir du projet. Le Premier Ministre confirme qu'il y aura décision d'ici la fin du mois de janvier.

Nous en profitons pour rappeler nos propositions d'amélioration de la desserte de l'aéroport Nantes-Atlantique. L'augmentation de capacité entre Nantes et Rezé, avec électrification, et la réactivation des quelques centaines de mètres de l'ancien tracé, au profit du prolongement des TER venant de Rennes, Quimper et Le Croisic, fera-t-elle partie des études complémentaires suggérées par le rapport ?

13 décembre 2017

Haguenau - Niederbronn plus performante

La desserte du nord de l’Alsace bénéficie au service annuel 2018 de l’achèvement des travaux de modernisation des 22 km reliant Haguenau à Niederbronn les Bains, section classée UIC 8. Dans ce programme, ont été intégrés les 8 km de renouvellement nécessaires pour éviter de dégrader les performances de l’axe. Un relèvement de vitesse à 110 km/h a été rendu possible dans l’emprise existante par l’analyse des aptitudes du tracé. La signalisation a été automatisée, éliminant le Block Manuel au profit du BAPR.

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Parallèlement, 5 passages à niveau ont été automatisés : ils étaient jusqu’alors gérés par de simples croix de Saint André.

Les quais ont été adaptés et allongés pour autoriser la circulation des Régiolis en UM2, afin de répondre à l’augmentation de la fréquentation : ils étaient jusqu’à présent 600 à emprunter chaque jour le train.

En 2017, la desserte comprenait 10 allers-retours assurés par train dont 9 reliant directement Strasbourg et un limité à Haguenau. La desserte en 2018 est maintenue à l’identique, avec un complément d’offre par autocars avec 6 rotations Haguenau – Niederbronn dont 4 prolongées à Bitche. La Région Grand Est envisage d’instaurer par la suite une nouvelle desserte comprenant 20 allers-retours cadencés à la demi-heure en pointe et à l’heure en journée. Ce renforcement viendra également densifier la liaison Strasbourg – Haguenau, particulièrement fréquentée.

Le train devrait (re)trouver sa clientèle dans une Région où le train a tout de même plutôt bonne presse. Pour faciliter le report modal, la gare de Merzwiller dispose désormais d’un parking de 80 places et d’un emplacement fermé pour remiser 18 vélos.

Le coût de ce projet s’élève à 16,5 M€, financés par l’Etat (57%), la Région (36%) et SNCF Réseau (7%).

12 décembre 2017

Nantes - Lyon redevient quotidien en Coradia Liner

Deux nouveautés sur cette transversale et - pour le coup - plutôt au chapitre des bonnes nouvelles.

D'abord, les 2 allers-retours desservent désormais quotidiennement Saumur, Angers et Nantes tous les jours, alors qu'au précédent service, la desserte entre Tours et Nantes se limitait aux fins de semaine. Ce prolongement est lié à l'autre bonne nouvelle : l'engagement de Coradia Liner bimodes série B85000, gérés depuis Nantes en pool avec les rames engagées sur Nantes - Bordeaux, permettant d'utiliser la traction électrique entre Saint Germain des Fossés et Nantes. Les X72500 sont ainsi libérés : certes véloces, ces engins thermiques circulaient à 75% sous des lignes électrifiées. Par les temps qui courent, cela faisait mauvais genre...

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Lyon Jean Macé - 14 décembre 2017 - La reprise de la transversale Lyon - Nantes par les Coradia Liner peut-elle constituer le premier pas d'une nouvelle politique de desserte sur cette relation ? Le rapport Avenir des TET préconisait 4 allers-retours par jour jusqu'à Nantes. Un premier pas a été accompli avec le prolongement quotidien à Nantes des 2 allers-retours existants. On attend évidemment la suite... © B. Thaller

Les trains en 2018 sont tracés avec rebroussement à Nevers mais, pour l'agglomération tourangelle, en ne desservant que Saint Pierre des Corps. Cela risque de ne pas durer : il semblerait qu'une desserte de Tours soit prévue dès le service 2019. Pour l'instant, l'horaire est le suivant :

  • 4402 : Nantes 6h43 - Saint Pierre des Corps 8h30 - Lyon Part Dieu 13h15 - Lyon Perrache 13h30 (en 6h47)
  • 4406 : Nantes 14h44 - Saint Pierre des Corps 16h50 - Lyon Part Dieu 21h56 - Lyon Perrache 22h10 (en 7h26)
  • 4504 : Lyon Perrache 6h42 - Lyon Part Dieu 6h55 - Saint Pierre des Corps 12h01 - Nantes 13h50 (en 7h08)
  • 4506 : Lyon Perrache 15h30 - Lyon Part Dieu 15h42 - Saint Pierre des Corps 21h16 - Nantes 23h02 (en 7h32)

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Lyon Perrache - 13 décembre 2017 - La nouvelle desserte quotidienne des TET Lyon - Nantes profite surtout au val de Loire qui gagne au quotidien 2 allers-retours entre Tours et Nantes, ce qui n'est pas de trop dans la situation actuelle assez indigente ! © S. Assez

On notera la forte disparité des performances entre le 4402, à l'horaire manifestement au cordeau et les autres trains, nettement plus détendus.

Il faut d'ailleurs souligner que, malgré un matériel performant, une infrastructure plus performante qu'en 1974 (traction électrique, nombreuses zones à 160 km/h) et en faisant abstraction du crochet par Nevers, les Coradia Liner n'arrivent pas à égaler les temps de parcours réalisés par le passé.

A l'été 1983, le parcours Lyon - Nantes était abattu en 6h15 avec 9 arrêts (Roanne, St Germain des Fossés, Moulins, Saincaize, Bourges, Vierzon, St Pierre des Corps, Saumur et Angers), avec un service assuré en CC72000 avec rame Corail de 5 à 7 voitures. A l'été 1988, en ajoutant le crochet par Tours, Lyon et Nantes étaient reliées en 6h34. Le crochet par Nevers explique la majorité de l'écart de temps de parcours, mais pas la totalité...

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Saint Germain des Fossés - 15 décembre 2017 - Quittant l'axe Paris - Clermont Ferrand, le B85053/54 assurant le 4402 Nantes - Lyon a baissé le pantographe levé depuis le départ de Nantes pour passer en mode thermique et rejoindre le val de Saône. Les Coradia Liner affrontent désormais la redoutable rampe des Sauvages, mais de façon sereine compte tenu de leur motorisation plutôt performante. © J. Entressangle

PS : merci aux photographes qui ont contribué à l'illustration de cet article !

11 décembre 2017

Allemagne : NBS Berlin - Munich et ICE 4 en service

L'inauguration d'une section de ligne nouvelle sur l'axe Berlin - Munich est déjà un événement en soi. C'était un des 17 projets majeurs de la réunification de l'Allemagne, décidés en 1991. L'ouverture de la section de 190 km entre Erfurt et Bamberg marque la fin du processus de modernisation de cette relation entre la capitale politique du pays et un des principaux centres économiques du pays. Au total, l'accélération de la relation Berlin - Munich représente un investissement de 10 M€.

Entre Berlin et Munich, les ICE empruntent donc désormais :

  • deux sections de ligne classique adaptée pour une vitesse de 200 km/h, de part et d'autre de l'axe, sur le Y Berlin - Halle / Leipzig d'une part et entre Ingolstadt et Munich d'autre part, qui ont été mises en service en 2006 ;
  • deux sections de ligne à 300 km/h entre Halle / Leipzig et Bamberg, soit 310 km au total, dont les 120 km entre Halle / Leipzig et Erfurt, ouverts en décembre 2015, et les 190 km reliant Erfurt à Ebensfeld, inaugurés dimanche dernier.

3 allers-retours rapides sont mis en oeuvre avec un temps de parcours de l'ordre de 4 heures. Jusqu'à présent, le meilleur train assurait la liaison en 6h04. Pour les autres relations, soit 16 allers-retours, le temps de parcours oscille entre 4h20 et 5h20 selon la politique d'arrêt, notamment avec la desserte d'Augbsurg.

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Autre nouveauté, la mise en service commerciale des nouvelles rames ICE4, commandées à 119 exemplaires dont 100 de 12 voitures et 19 de 7 voitures. On rappellera qu'initialement, la commande portait sur 130 unités dont 85 rames longues et 45 rames courtes. Les ICE4 font leurs débuts sur les relations Hambourg - Munich et Hambourg - Stuttgart. Au coeur du plan Zukunft bahn, les ICE4 doivent accompagner la nouvelle stratégie commerciale de la DB qui souhaite augmenter le nombre de voyageurs transportés par train de 25% d'ici 2030.

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