A propos du matériel roulant sur Paris - Le Mans
La desserte régionale Paris - Chartres - Le Mans est aujourd'hui assurée avec 3 types de matériel roulant :
- des BB7200 tractant des rames de 10 voitures Corail, assurant certaines liaisons Paris - Le Mans ;
- des TER2Nng série 26500 à 4 caisses ;
- des Régio2N série 55500 en version 110 m avec aménagement intérieur périurbain à 5 places de front.
La durée de vie résiduelle des premières est assez limitée puisque ces compositions ont plus de 40 ans. Les deuxièmes devront prochainement passer par la case de la rénovation mi-vie, tandis que les troisièmes sont les benjamines de l'axe.
Versailles Chantiers - 13 janvier 2023 - Le devenir des voitures Corail est déjà un sujet... qui en appelle un autre sur le niveau de prestations proposées sur les différentes dessertes utilisant l'axe Paris - Le Mans.
Du point de vue du voyageur, les premières sont pénalisées par une accessibilité médiocre, une fiabilité déclinante et des prestations en retrait (en partie compensées par un confort d'assise de bon aloi). Ce ne sont pas les plus performantes, surtout sur une desserte comptant 10 arrêts en 211 km. Les automotrices sont plus adaptées sur ce point, mais les TER2Nng sont malcommodes dès qu'il faut gérer des bagages, tandis que le diagramme à 5 places de front des Régio2N suscite toujours des critiques.
Se pose donc la question du remplacement des voitures Corail, plus largement de la cohérence entre les prestations offertes par le matériel roulant et le type de desserte et, pour l'exploitation, de la réduction de l'hétérogénéité du parc. Dans un passé récent, une possibilité avait été esquissée avec la cession des TER2Nng à la Région Grand Est, qui aurait été compensée par une commande supplémentaire de Régio2N. L'hypothèse est tombée à l'eau... et elle ne réglait pas la question première de la succession des Corail.
Le dossier de transportrail sur cet axe est complété d'un nouveau chapitre esquissant quelques solutions sur la stratégie en matière de matériel roulant.
Corail : après les prolongations ?
Des effectifs en régression
Les voitures Corail sont depuis 1975 des figures incontournables du paysage ferroviaire français. Leur renouvellement a été déjà largement engagé. Le développement du réseau à grande vitesse avait déjà amené à élaguer les effectifs en dépit des transferts massifs dans le cadre de la régionalisation, mais les livraisons de matériel automoteur poussent petit à petit ces voitures vers les faisceaux de garage avant démolition. Régiolis et Régio2N, ainsi que leurs versions longs parcours Coradia Liner et Omneo Premium portent un sévère coup au matériel remorqué, mais aussi aux locomotives, qu’il s’agisse des nez cassés 4400 kW (BB7200, 15000, 22200) ou des BB26000.
Difficile d’évaluer la consistance du parc résiduel, mais on peut estimer que plus de la moitié des effectifs ont déjà été retirés du service, et ce n’est qu’un début.
Il reste pourtant quelques lignes de « résistance » en Bourgogne, dans le Grand Est, en Rhône-Alpes et sur la Côte d’Azur. Certaines ne tiendront plus très longtemps. En Bourgogne, la Région a commandé à Alstom des Régiolis en version Intervilles à 6 caisses pour l’axe Paris – Dijon – Lyon. Que ce soit sur les relations de bout en bout ou sur les services Dijon – Lyon, il est probable qu’elles devront rouler en unité multiple pour proposer une capacité suffisante. Il faudra aussi examiner la cohérence d’ensemble sur Dijon – Lyon puisque la Région Auvergne – Rhône-Alpes participe aussi à la desserte et engage des formations de voitures Corail.
Pierrelatte - 6 mai 2013 - Parmi les terrains de prédilection des voitures Corail encore en service, la vallée du Rhône. Dans cette gare, où désormais les trains ne desservent que le quai central enserré entre les voies principales, on ne sait pas si c'est le train qui est trop haut ou le quai qui est franchement trop bas, et qui va se retrouver sous le niveau du rail au prochain passage de la bourreuse ! © transportrail
Sur la Côte d’Azur, Transdev a commandé 16 Omneo Premium pour assurer la liaison Marseille – Nice toutes les heures, et probablement avec des compositions en UM2 sur la plupart des trains. Sur ce marché, la Région a choisi une délégation de service public de longue durée intégrant la fourniture par l’opérateur du matériel roulant. L’investissement sur le matériel roulant est alors converti en charge d’exploitation.
Houilles Carrières sur Seine - 27 août 2021 - L'Omneo Premium remplace progressivement les voitures Corail des ex-Intercités transférés aux Régions Normandie, Centre Val de Loire et Hauts de France. Pour les liaisons régionales intervilles, c'est un candidat sérieux, qui a l'avantage de la disponibilité. © transportrail
Deux Régions n’ont pas encore formellement décidé de la succession des voitures Corail qui jouent donc les prolongations.
Des îlots de résistance
Grand Est d’abord avec les liaisons Paris – Vallée de la Marne (dont certaines poussent à Strasbourg) et Strasbourg – Bâle (TER200). Son aversion pour le Régio2N est réelle, mais le Régiolis n’est pas assez capacitaire – ni assez performant – pour prendre la relève. Un marché de longue durée incluant la fourniture du matériel roulant n’est pas à exclure, mais avec quel matériel ? Il faudra être confortable, capacitaire (y compris pour bagages et vélos), accessible sur des quais de 550 mm de haut et apte à 200 km/h. En attendant, une nouvelle rénovation a été engagée en 2020.
Si on écarte Régiolis et Régio2N, soit par capacité insuffisante, soit par ostracisme politique, le seul marché ouvert en France est celui du Confort 200 : l’option de 75 rames est probablement trop juste, et il n’est pas certain que ce matériel soit le plus adapté, même en imaginant des évolutions significatives au diagramme. Les 28 rames commandées par l’Etat pour Paris – Toulouse et Paris – Clermont-Ferrand disposent de 420 places sur 189 m. En modifiant le diagramme (jusqu’à supprimer le bar et réduire les espaces de 1ère classe), la capacité pourrait approcher les 480 places, soit l’équivalent d’une rame de 6 voitures Corail. C’est insuffisant : il faudrait donc soit tasser plus nettement l’aménagement intérieur (au détriment du confort) soit allonger les rames pour atteindre la cible. Qui plus est, c’est un contrat entre l’Etat et CAF… mais on se souvient que l’Etat a déjà pioché dans les marchés de la SNCF pour le compte des Régions...
L’hypothèse d’un marché pour l’exploitation incluant la fourniture du matériel roulant semble donc plausible mais la constitution d’un – ou plusieurs – marchés spécifiques pourrait renchérir le coût de renouvellement. L’achat « sur catalogue » n’est pas évident du fait notamment du moindre gabarit français, éliminant d’office plusieurs produits conçus pour des gabarits plus généreux et dont l’adaptation ne serait pas forcément plus intéressante que les matériels déjà proposés (exit donc la gamme Twindexx ex-Bombardier ou le Kiss de Stadler). Mis à part l’achat de voitures classiques et de nouvelles locomotives, mais en retombant sur les mêmes limites qu’aujourd’hui quant à la capacité, aux performances et à l’accessibilité, difficile de trouver du « prêt à rouler ».
En Auvergne – Rhône-Alpes, pas besoin de rouler à 200 km/h, mais en revanche, les standards attendus sont assez comparables pour les liaisons entre Lyon, Dijon, la Savoie, la vallée du Rhône où circulent actuellement les rames Corail. Ajoutons les dessertes du sillon alpin type Valence – Annecy et Genève – Grenoble, ainsi que la relation Lyon – Grenoble, où les AGC et TER2Nng largement employés ne cochent pas toutes les cases.
On repart pour un tour ?
Certains vont évidemment poser la question « pourquoi ne pas encore les prolonger ? ». Les voitures alsaciennes vont bénéficier d'une énième opération de remise à niveau. Certes, les caisses sont encore assez saines, mais il aurait fallu envisager ce scénario bien plus tôt… et au plus tard quand fut décidée la transformation de voitures-fourgons en voitures de réversibilité… c’est-à-dire en 2004. Il aurait d’ailleurs probablement fallu développer ces dernières ex-nihilo avec une accessibilité de plain-pied avec portes entre les bogies. Sur le parc existant, le remplacement des portes Mielich peu commodes, des blocs de climatisation insuffisamment dimensionnés, une isolation renforcée et de nouveaux doubles vitrages auraient été nécessaires.
La rénovation alsacienne est certainement la plus poussée pour du matériel régional, avec remplacement des rideaux par des stores. En revanche, le revêtement jaune des sièges de 1ère classe, calqué sur celui des AGC, n'est pas une réussite car très salissant. Les Corail offrent un confort encore de bon niveau (et encore, les voitures à couloir central ont des sièges fixes en 1ère classe, mais inclinables sur les quelques voitures A9u présentes en Auvergne - Rhône-Alpes), mais la qualité de l'assise ne fait pas toute la prestation. © transportrail
Bref, une reconstruction quasiment complète, dont l’intérêt économique aurait pu exister… voici 20 ans. En outre, il aurait fallu s’occuper des locomotives au-delà de l’adaptation pour la réversibilité et la climatisation des cabines. Une modernisation de la partie organique aurait dû alors être étudiée, soit sur des BB22200 (en envisageant une nouvelle chaîne de traction asychrone avec des IGBT), soit en affectant un lot de BB26000… Mais là aussi, ce genre d’opération tout de même coûteuse, accompagnée d’une amélioration significative du confort pour le conducteur, aurait eu du sens... mais certainement pas en 2022 sur des engins sortis d’usine entre 1976 et 1984 pour la majorité d’entre elles.
Vers une réorganisation des dessertes Paris - Yonne
La desserte régionale entre Paris et les villes de la vallée de l'Yonne fait partie de cette grande couronne du Bassin Parisien caractérisée par des trains de grande capacité liés à l'importance du trafic vers la capitale. Depuis 2008, la desserte Paris - Sens - Laroche-Migennes fonctionne en complémentarité avec les dessertes franciliennes Paris - Montereau, en effectuant les arrêts à partir de Melun. L'avantage est à la fois de maîtriser le nombre de circulations à l'arrivée à la gare de Lyon, mais aussi de favoriser une interpénétration de proximité, par exemple en facilitant des trajets comme Sens - Fontainebleau. Elle suppose néanmoins un dimensionnement de la capacité des trains en conséquence, notamment pour gérer le trafic entre Paris et Melun, attiré par les services directs en 28 minutes.
Actuellement, Ile de France Mobilités engage sur la ligne R des Régio2N (et encore quelques Z2N dans l'attente de la complétude de la commande des premiers), tandis que la Région Bourgogne - Franche-Comté utilise des rames réversibles de voitures Corail associées à des BB7200 : un matériel pas franchement à l'aise sur des dessertes à arrêts fréquents et avec des trafics importants, sans compter une accessibilité médiocre, notamment à Melun et Fontainebleau où les quais sont pour partie en courbe prononcée.
Montereau - 6 mars 2011 - Filant vers la Bourgogne, cette rame Corail bourguignonne vient de desservir les gares comprises entre Melun et Montereau. Un schéma appelé à disparaître. © transportrail
Fontainebleau - 28 février 2021 - Ile de France Mobilités va devoir assurer par ses propres moyens la totalité de la desserte Paris - Montereau, avec ses Régio2N. Les liaisons entre le nord de l'Yonne et l'Ile de France se feront en partie par correspondance. © transportrail
En 2024, la desserte bourguignonne va être restructurée : elle nécessite l'acquisition de 6 rames Régiolis à 6 caisses de 355 places (montant estimé 47 M€), en plus des 16 déjà commandées pour remplacer les voitures Corail sur l'axe Paris - Dijon - Lyon. La desserte omnibus fera désormais terminus à Montereau, avec correspondance annoncée quai à quai sur les Transilien Paris - Montereau.
La réforme concerne les 13 allers-retours omnibus entre Montereau et Laroche-Migennes, qui sont tous amorcés à Paris, mais dont la politique d'arrêt est un peu variable : 2 allers-retours transitent par la rive droite de la Seine, avec un arrêt à Champagne sur Seine avant de filer vers Paris. Ces dessertes sont concernées par la réorganisation : en conséquence, Transilien devra donc assurer sa partie entre Paris et Montereau par la rive gauche, tandis que risque de revenir sur la table la question de la desserte de la rive droite de la Seine : l'intérêt d'une liaison Paris -Val d'Yonne avec un arrêt à Champagne sur Seine ne saute pas aux yeux... mais répondait aux critiques locales en 2008, après la suppression des trains de renfort directs entre Paris et la rive droite.
Demeureront évidemment les trains Paris - Auxerre - Morvan, directs de Paris à Sens, comme les liaisons Paris - Dijon - Lyon.
Nez cassés : la chute des effectifs
La famille de locomotives de type BB d'une puissance de 4400 kW, c'est à dire par ordre d'apparition les BB15000, les BB7200 et les BB22200, ont déjà subi une première érosion de leurs effectifs, surtout les BB7200, subissant directement les effets de l'effondrement des activités de Fret SNCF, de la surabondance du parc de locomotives plus modernes comme les BB27000 et de la contrainte technique de leur conception monocourant.
Jusqu'à présent, les BB15000 ont plutôt bien résisté - 47 machines sur 65 sont encore actives - mais l'arrivée des Omneo Premium en Normandie au cours de l'année 2020 va bousculer cette série quinquagénaire. Poussée sans cesse vers l'ouest depuis l'ouverture de la LGV Est, les BB15000 se retrouvent donc au bord de la falaise : les réformes devraient être conséquentes cette année.
Les BB7200 ont donc déjà perdu plus de la moitié des effectifs puisqu'il restait en fin d'année 2019 seulement 108 des 240 machines construites. Les séries engagées sur les TER, principalement sur l'axe PLM avec des rames Corail réversibles, devraient encore résister. En Val de Loire, la réception des Omneo Premium devrait menacer leurs prestations en fin d'année. On peut aussi redouter à très court terme la curée au sein des engins du fret.
Bois le Roi - 2 juin 2013 - Les BB7200 réversibles sur l'axe PLM ont encore un peu de sursis mais la commande de Régiolis pour Paris - Dijon sonne comme une alerte supplémentaire pour la série dont l'extinction d'approche à grands pas. © transportrail
Paris Saint Lazare - 15 juillet 2009 - Les BB15000 en livrée Arzens finissent leur carrière en Normandie : l'arrivée des Omneo Premium leur sera fatale, tout comme aux 300 voitures Corail de ces axes. © transportrail
Graveson - 1er août 2011 - Pour l'instant, la série bicourant résiste grâce à sa polyvalence mais les échéances se rapprochent aussi. L'activité régionale reste un fond de commerce soutenu dans l'attente de la succession des Corail en PACA et autour de Lyon. © transportrail
La série des BB22200 n'a perdu qu'un quart de son effectif (156 machines au parc sur 205 livrées) mais l'arrivée là aussi des Omneo Premium en Hauts de France devrait commencer à élaguer les engins engagés sur les ex-Intercités. En outre, l'important contingent de Fret pourrait elle aussi payer un lourd tribut de l'érosion du marché. Mais les machines réversibles devraient s'en sortir sans trop de pertes d'autant que le renouvellement des rames Corail sur les TER reste à assurer, notamment en AURA et en PACA.
Notre dossier sur les nez cassés a été actualisé et enrichi : il compte désormais 3 chapitres. Bonne lecture !
Toulouse - Bayonne : Coradia Liner en vue
A partir du 29 avril et jusqu'au 26 juillet, la SNCF va introduire 9 nouvelles rames Coradia Liner sur la relation Toulouse - Bayonne dont les 4 allers-retours abandonneront les rames tractées de voitures Corail associées aux BB7200 pour une nouvelle version de cette automotrice déclinée du Régiolis d'Alstom. En effet, comme le précise le site Actu TER Occitanie, il s'agira de rames de 4 caisses avec l'aménagement intérieur dérivé des rames déjà introduites sur Paris - Mulhouse, Nantes - Lyon et Nantes - Bordeaux. Ces 9 nouvelles rames seront uniquement électriques mais leur capacité a de quoi poser question : 173 places seulement dont 23 en 1ère classe. L'exploitation est prévue en unité simple du lundi au vendredi et en UM2 les samedis et dimanches, ce qui semble assez peu compatible avec les besoins du vendredi et du lundi, liés aux étudiants et scolaires des internats.
Saint Julien sur Garonne - 6 janvier 2017 - C'est bientôt la fin pour le couple 7200 - Corail sur la transversale pyrénéenne... mais les nouvelles automotrices annoncées seront-elles assez capacitaires ? Une énième version du Régiolis / Coradia Liner va être développée pour les 9 rames affectées à la relation Toulouse - Bayonne. © S. Costes
Sur le plan économique, la faible capacité de ces rames fait évidemment bondir le prix à la place. A environ 8 M€ la rame, le prix de la rame à la place offerte revient tout de même à 46 242 €. En comparaison, la version régionale de 220 places atteint un coût de 36 363 € : un bel écart de 27% qu'il faudra assurément compenser par des circulations en UM2 en semaine puisque la capacité proposée par une seule rame correspond à l'équivalent de 2 voitures Corail, pour des trains qui en comportaient a minima le double. A défaut de pouvoir envisager des Régiolis à 6 caisses (incompatibles avec les installations de maintenance de Toulouse), il va certainement falloir recourir aux UM2 a minima le vendredi et le lundi.
Ces locomotives au nez cassé : notre dossier mis à jour
transportrail avait consacré un dossier en 2013 à la reconversion des locomotives dites « nez cassé » avec l'évolution de leurs missions vers le TER et le développement de la réversibilité.
Il était donc temps de mettre à jour ce dossier et de l'élargir pour proposer une rétrospective de ces locomotives issues du coup de crayon de Paul Arzens, à commencer par celle qui inaugura cette esthétique si particulière, la CC40100, demeurée dans l'histoire pour avoir été conçue comme une locomotive interopérable dans l'Europe ferroviaire naissante. Voici donc la nouvelle version qui attend vos commentaires...
Matériel moteur SNCF : les grandes tendances
Sans suprise, la tendance 2014/2015 dominante du matériel roulant de la SNCF est évidemment le déclin prononcé des locomotives et la suprématie grandissante de l'automoteur. L'année 2014 aura été cependant marquée par l'amorce de la réforme des premières rames TGV et de locomotives tout juste parvenues au stade de la mi-vie : la regression du trafic actuelle n'y est pas étrangère.
Ainsi, en 2014, la SNCF a procédé à la réforme de 8 BB7200, de 4 BB8500, 2 BB9300 (les dernières), 11 BB17000, 7 BB 25500 et 2 BB26000. Côté Diesel, le déclin des BB67300/400 se poursuit avec 9 machines sorties des effectifs, tout comme les BB63500 qui perdent 14 unités et les BB66000 qui laissent 5 engins sur le carreau. Lle domaine de la manoeuvre est aussi affecté par la disparition des effectifs de 16 Y7100, 33 Y7400, 2 Y8000 et 3 Y8400. On note dans ce dernier domaine la transformation de 22 locotracteurs en Y9000 (mais dont l'utilisation reste assez modeste).
Montgeron - 15 avril 2015 - Les BB26000 n'échappent pas aux réformes alors que les opérations mi-vie ont débuté. La 26070 en a grandement besoin. Elle est en tête du Paris - Clermont Ferrand, serpentant dans les courbes de Montgeron. © transportrail
Dans le domaine des autorails, le déclin concerne évidemment les séries les plus anciennes : X4750 (24 autorails), X2100 (-7) et X2200 (-15). Les automotrices abandonnent 9 engins dont 6 Z2 série 7300, une Z5300, une Z6100 et une Z6400, la première de la série.
C'est dans le domaine du TGV que l'hémorragie est la plus massive puisque 31 rames PSE sont réformées, tout comme 2 rames Atlantique qui avaient été accidentées et les 3 Eurostar en fin de location.
A l'inverse, 14 rames EuroDuplex, 30 Francilien, 10 Régiolis Z51500, 14 Régiolis B83500, 24 Régiolis B845000 et 7 Régio2N ont été réceptionnés tout comme 6 Dualis.
En 2015, Régiolis et Régio2N occuperont le dessus du pavé, avec au second plan les Francilien dont le rythme de livraison ralentit puisque pour l'instant, la tranche optionnelle est activée à hauteur de 43 exemplaires seulement. Les rames EuroDuplex provoqueront par décalage des mises au rebut supplémentaires dans le parc Atlantique mais aussi probablement dans la série Réseau. Cette perspective confirme la stratégie de la SNCF, optimisant la capacité offerte par des matériels à deux niveaux (en tirant profit des commandes parfois plus politiques que justifiées techniquement), qui se traduit notamment dans les débats sur la desserte liée à la LGV SEA.
Reconversion pour nez cassés
transportrail vous propose son nouveau dossier consacré à la reconversion de la famille des "nez cassés". Surnommées ainsi en raison de cette forme frontale atypique, apparue dès 1964 sur les CC40100 pour éliminer les reflets sur le pare-brise pour les conducteurs, mais aussi pour renforcer leur protection en cas de choc, le "nez cassé" fut le symbole des machines de vitesse durant plus d'une décennie.
Nées d'abord pour tracter les rapides à 160 km/h, les BB7200 (en courant continu 1500 V), les BB15000 (en courant alternatif 25000 V) et les BB22200 (la version bicourant), ces machines de 4400 kW ont rapidement écrémé la majorité des relations diurnes et nocturnes tout en apportant leur contribution au fret. Bousculées avec l'essor du TGV, notamment avec l'expansion du réseau à grande vitesse dans les années 1990, l'essor des relations régionales, en particulier sur le créneau des liaisons intervilles, leur a permis d'entamer une seconde carrière avec à la clé leur adaptation à la réversibilité, pour succéder aux BB Jacquemin qui avaient inauguré la formule avec les voitures Corail à partir de 1978, puis avec les V2N à compter de 1992. La fin de vie des "danseuses", notamment des BB25500, leur offre également la possibilité d'une reconversion sur un trafic régional à caractère périurbain, tout comme en Ile de France pour le Transilien.
A vos commentaires !