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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
27 septembre 2015

Pour ses 60 ans, le Cévenol mis sur route !

Ce n'est plus que l'ombre de lui-même mais c'est un train symbolique, avec parfois les excès que cela peut induire. Le Cévenol fête en 2015 son 60ème anniversaire d'une triste façon : celle de la suppression depuis aujourd'hui du train, remplacé par un autocar.

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 Le Cévenol version sixties avec un X4200 tractant deux remorques Decauville, venant de quitter Clermont-Ferrand en direction de Marseille. (carte postale d'après un cliché Y. Broncard)

Cévenol : le mythe déchu

Créé en 1955, la relation autorail Le Mont-Dore - Marseille a été d'abord assurée en X2400 puis à partir de 1959 avec les X4200 panoramiques accompagnés de remorques Decauville et éventuellement d'un X2400 ou d'un X2800, matériel qui prit la relève des X4200, fragiles en 1978, mais pour une année seulement. En effet, en 1979, l'autorail est abandonné au profit d'une tranche de voitures Corail, alors en cours de livraison, reliée à une relation Paris - Clermont-Ferrand. Ainsi naît la liaison directe entre Paris, les gorges de l'Allier et les Cévennes. Le train comprenait même une voiture-bar et proposait même un service de restauration à la place en 1ère classe ainsi qu'un service d'animations à bord. Il fallait bien passer le temps.

En décembre 2007, le Cévenol est limité au parcours Clermont-Ferrand Marseille : la mise en place des voitures Téoz pour la ligne du Bourbonnais interdit "par principe" la mise en place de trains à tranches. Comme le coupon de base est composé de 7 voitures, surnuméraires hormis en période estivale, la SNCF, contre l'avis des élus locaux, supprima la liaison directe dont la fréquentation s'était il est vrai considérablement érodée au fur et à mesure des gains de temps réalisés entre Paris et Nîmes avec le TGV, notamment après l'ouverture de la LGV Méditerranée en 2001. Pire, la SNCF préférait vendre des parcours Clermont - Marseille via Lyon, pour reporter le trafic vers le TGV, certes plus rapide mais aussi plus cher et sans irrigation de la Haute Loire et de la Lozère.

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 Viaduc de la Malautière - 4 février 2012 - Trois voitures Corail forment la composition de la rame du Cévenol. Le train franchit l'un des nombreux viaducs de la ligne dite des 100 tunnels, mais qui comprend aussi quelques grands viaducs parmi les plus célèbres de France : Châpeauroux, Altier, Chamborigaud, autant de noms qui sonnent chez les amateurs et les défenseurs du patrimoine ferroviaire ! © Rail en Cévennes

L'année suivante ne fut guère plus glorieuse avec l'application de limitations de vitesse à 30 km/h du fait du mauvais état de la voie, sur rien de moins que les 42 km reliant Langeac à Langogne. Bilan, le trajet s'allongeait d'une heure. Il fallut attendre 2013 pour obtenir la levée partielle de ces restrictions, 8 km étant à nouveau parcourable à vitesse normale mais avec tout de même 34 km de ralentissements à 40 km/h. 

Et pour couronner le tout,  toujours en 2013, la SNCF limitait à Nîmes la relation, comme les 2 TER qui complètent la desserte, contredisant les propos du Président de l'entreprise qui s'était engagé devant les élus locaux. Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...

L'éboulement de trop ?

En avril dernier, un éboulement à Alleyras a interrompu le trafic sur la ligne des Cévennes. Depuis, le service de bout en bout nécessite un transbordement par autocar entre Langeac et La Bastide Saint Laurent les Bains, tandis que des rames TER assurent les liaisons Clermont - Langeac et La Bastide - Nîmes.

Depuis aujourd'hui, l'aller-retour Intercités est assuré par autocar de bout en bout. A la clé, un nouvel allongement du temps de parcours, avec 6h30 pour relier Nîmes depuis Clermont-Ferrand. Autant dire que les sites de covoiturage se frottent les mains, tout comme les exploitants des autocars longue distance qui vont pouvoir utiliser l'A75 pour proposer des liaisons directes entre l'Auvergne et la Méditerranée, laissant les Régions se débrouiller avec le reste.

Soyons toutefois un peu lucides : le Cévenol est aussi un symbole, celui de la politique de déménagement du territoire liée au déclin du chemin de fer dans les zones rurales, malgré la régionalisation. Il faut bien admettre que Languedoc-Roussillon et Auvergne ne comptent pas parmi les plus dynamiques en la matière. Néanmoins, depuis 2007, il eut été logique de confier l'unique TET aux Régions par souci de cohérence sur une relation qui ne compte que 3 allers-retours. Compte tenu de la vocation touristique de la liaison, l'accès à Marseille est plus que justifié, surtout en transitant par la Côte Bleue, offrant un parcours "entre mer et montagne" qui ne manquerait pas d'atouts, exception faite de la vitesse...

On pourra aussi s'étonner du délai démesurément long pour rétablir la circulation après l'éboulement d'Alleyras qui semble servir de prétexte à ces décisions. Cela fait presque 6 mois. C'est beaucoup pour un événement de portée relativement modeste, qui concerne quelques mètres cubes tombés sur la route et la voie ferrée, et environ 300 m3 de falaise à assanir. Les services de la Préfecture de Haute-Loire semblent peu motivés pour s'occuper non seulement de la voie ferrée mais aussi de la départmentale 40 elle aussi concernée par l'éboulement, d'autant plus que le terrain concerné appartient au WWF. La facture sur l'infrastructure s'élève à "seulement" 280 000 €. La facture de trop pour ceux qui veulent se débarrasser d'un mythe un peu encombrant ?

 Voir le site de l'Association des élus pour la défense du Cévenol

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11 septembre 2015

De nouvelles liaisons Intercités en 2016

Le service annuel 2016 verra la mise en circulation de nouvelles relations Intercités par la SNCF, en dehors de la convention qui lie l'opérateur à l'Etat et l'adaptation de la desserte existante Paris - Bordeaux. Celle-ci circulerera désormais du vendredi au lundi. Au départ de Bordeaux, son horaire est avancé de 2h10 avec un départ de Bordeaux à 16h20 au lieu de 18h30. 

Les nouvelles relations concernent Paris - Nantes et Paris - Strasbourg.

Pour la première, les trains seront tracés au départ de Paris-Austerlitz via Les Aubrais et Saint Pierre des Corps et non via Chartres et Le Mans, itinéraire historique de la liaison. Il s'agit de mutualiser l'exploitation avec les trains Paris - Bordeaux. Circulant les samedis et dimanches, les trains relieront Paris à Nantes en 3h30 environ avec desserte des Aubrais, Blois, Amboise, Saint Pierre des Corps, Saumur et Angers. 

  • Samedi : Paris Austerlitz 7h27 - Nantes 10h58 / 19h05 - Paris Austerlitz 22h38
  • Dimanche : Paris Austerlitz 12h45 - Nantes 16h13 / 19h10 - Paris Austerlitz 22h41

On appréciera la variante au retour de Nantes... qui est également appliquée à la relation Paris - Strasbourg qui ne desservira que Nancy :

  • Aller (samedi et dimanche ) : Paris Est 7h35 - Strasbourg 11h44
  • Retour (samedi) : Strasbourg 16h42 - Paris Est 21h03
  • Retour (dimanche) : Strasbourg 15h31 - Paris Est 19h35
4 septembre 2015

L'offensive low-cost et la fin du train ?

IDBUS est mort, vive Ouibus ! La SNCF ne veut pas rester inactive face au développement des liaisons nationales par autocar libéralisées par la loi Macron. Ainsi, Starshipper, Megabus, Flixbus, Isilines sont déjà en train de placer leurs pions (enfin... leurs autocars !) sur le réseau autoroutier français. Loin des beaux discours du gouvernement sur la parfaite et naturelle complémentarité entre le train et l'autocar, il s'agit d'une concurrence frontale et la plus agressive qui soit. Ainsi par exemple, Flixbus propose une liaison Paris - Bourges - Clermont Ferrand en 5h30 pour seulement 1 € ou une ligne Paris - Lille en 3 heures pour 9 €. Pour la "presse du coeur", l'autocar est une alternative au co-voiturage. Dans les faits, c'est le train qui déguste avec une érosion accélérée de sa fréquentation.

Les mesures de la SNCF mises en oeuvre cet été, avec les "Happy Hours" sur Intercités et le concept TGV "Pop" ont certes permis de limiter la casse et même de faire mieux qu'en 2014 côté trafic, mais l'opérateur s'est bien gardé de parler du résultat comptable.

Ouibus marque l'entrée de la SNCF dans le cortège des autocaristes pour le trafic intérieur avec pas moins de 85 allers-retours, desservant 26 villes, qui seront mis en service d'ici la fin de l'année. L'objectif est de transporter par autocar pas moins de 4 millions de voyageurs l'année prochaine et 8 millions en 2018. Elle mise sur le développement de partenariats avec des autocaristes régionaux pour mettre rapidement en ligne ces nouveaux services. Il s'agit de faire vite puisque les concurrents procèdent de même, notamment Starshipper et Flixbus.

Ainsi, seront desservies par Ouibus :

  • Paris - Rouen - Le Havre
  • Paris - Caen
  • Paris - Le Mans - Rennes - Saint Brieuc - Brest
  • Paris - Le Mans - Rennes - Lorient - Quimper - Brest
  • Paris - Le Mans - Angers - Nantes
  • Paris - Bordeaux (avec une variante de cabotage desservant Orléans, Tours et Poitiers et un service direct)
  • Paris - Orléans - Bourges - Clermont Ferrand
  • Paris - Toulouse (une ligne avec arrêt à Limoges, une ligne avec arrêt à Brive)
  • Paris - Amiens - Lille - Dunkerque
  • Paris - Strasbourg via Reims et Metz ou via Nancy
  • Paris - Lyon - Grenoble
  • Paris - Lyon - Marseille 
  • Lyon - Marseille - Nice
  • Bordeaux - Toulouse - Montpellier - Nîmes - Marseille

S'ajoutent évidemment les liaisons actuelles d'IDBUS vers Londres, Amsterdam, Barcelone et Milan.

La SNCF consent quand même encore - mais pour combien de temps ? - à faire du train en développant également Ouigo, l'offre à grande vitesse mais à petits prix avec de nouvelles destinations : Tourcoing (pour la desserte de l'agglomération lilloise), Haute Picardie, Angers, Nantes, Rennes, Roissy et Massy-Palaiseau. Il est aussi question d'une liaison Intercités de fin de semaine Paris - Strasbourg sur le modèle de Paris - Bordeaux.

Aux Echos, le président de la SNCF s'est dit prêt à faire perdre des clients au train pour les conserver sous le giron SNCF, par le développement de modes alternatifs au chemin de fer. Au moins c'est dit. Plus précis encore, il estime que le train perdra 10% de clientèle.

Avec une telle évasion de la clientèle, jamais vue jusqu'à présent, que restera-t-il du chemin de fer en France dans 5 ans ? Quelles seront les conséquences pour l'économie des dessertes ferroviaires, qu'elles soient nationales ou régionales ? Que la SNCF tourne le dos au train n'est pas une surprise quand on se proclame opérateur de "mobilités". L'atonie des Régions est étrange mais les élections approchent et qu'il ne faut pas jeter de l'huile sur le feu.

La concurrence débridée sur la route au détriment du rail est une injure aux intentions écologiques, mais les écologistes préfèrent jouer au règlement de comptes par médias interposés. Pour faire bien, les congressistes de la COP21 seront transportés par train pour entretenir les illusions, probablement avant une cure de fermeture de lignes qui se comptera en milliers de kilomètres et qui est déjà en préparation... Le démantèlement du réseau ferroviaire pourra-t-il être stoppé à temps ?

1 septembre 2015

Est - Sud-Est : réductions d'offre en 2016

Mise en service en décembre 2011, la LGV Rhin-Rhône connaît déjà un trafic limité et avec une offre manquant de lisibilité et d’efficacité. Par exemple, la liaison directe Paris – Besançon Viotte s’effectue en 2h27 à raison de 4 fréquences journalières. Les autres liaisons impliquent une correspondance à Besançon TGV ou à Dole, avec des temps de parcours de l’ordre de 2h40 à 3h30 heures selon l’efficacité des correspondances (mais où est le cadencement ?) qui réduisent considérablement (voire annulent) le gain de temps procuré par la LGV.

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Besançon Viotte - 21 août 2015 - Paris - Besançon ou comment rouler plus vite sans forcément réduire le temps de parcours... La capitale de la Franche-Comté a certes bénéficié de notables améliorations avec la LGV Rhin-Rhône, notamment pour rejoindre Strasbourg ou Lyon mais la dualité des gares a altéré la desserte vers Paris. © transportrail

Sur la liaison transversale Lyon – Strasbourg, les ajustements envisagés entraîneront une réduction des possibilités d’allers-retours dans la journée avec une première arrivée à Strasbourg à 11h44 au lieu de 9h44 actuellement. Le projet de la deuxième relation « bolide » en 3h05 est abandonnée. Le service se limitera donc à 7 allers-retours et la SNCF souhaite repositionner son offre sur la clientèle de loisirs, faute de succès sur le marché professionnel. Le TGV Bâle – Marseille est maintenu tout comme le Francfort – Marseille et le Strasbourg – Marseille  tracé via Lons le Saunier. La desserte Strasbourg – Marseille passe de 3 à 2 allers-retours dont un prolongé à Luxembourg. Montpellier conserve 2 allers-retours pour Strasbourg dont un prolongé à Luxembourg.

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Strasbourg - 1er février 2015 - L'ouverture de la LGV Rhin-Rhône devait constituer l'axe structurant d'une liaison nord-sud de l'Alsace à la Méditerranée. Cependant, la fréquentation peine à décoller et la SNCF réduit la voilure. © transportrail

En outre, la liaison Lorraine – Méditerranée via Dijon passe de 3 à 2 allers-retours, en se limitant à un Metz – Nice et – nouveauté – un Nancy – Toulouse, à la place d’un Metz – Montpellier et d’un Metz – Marseille. Les liaisons origine Dijon (dont une vers Nice, une vers Marseille et une vers Toulouse) disparaissent ou sont récupérées en partie par le nouveau Nancy – Toulouse.

En revanche, Müllheim sera desservie par l’aller-retour Paris – Fribourg en Brisgau. De même, des évolutions notables de la desserte sont opérées pour redistribuer l’irrigation des gares sur un nombre plus réduit de trains.

Au total, le SA 2015 comportait 14 relations Est – Midi, et le SA2016 n’en proposera plus que 9. Dijon est perdante : la future capitale de la Région Bourgogne – Franche-Comté sera la moins bien desservie de l’ensemble des gares de l’axe Dijon – Mulhouse… alors que la Région Bourgogne a versé 131 M€ pour la première phase de la LGV Rhin-Rhône. SNCF Voyages libère donc le terrain pour les autocars Macron Express…

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Dijon Ville - 26 février 2007 - La capitale de la Bourgogne perd 3 relations TGV vers la Méditerranée au service annuel 2016. De quoi remettre en question la probablité des schémas de desserte à moyen terme. La SNCF semble de plus en plus entraînée dans une logique de court terme avec la pression de l'autocar et du covoiturage. © transportrail

Face à la médiocrité de la desserte TGV Strasbourg – Luxembourg (2 allers-retours au lieu de 4 annoncés), la SNCF explique que ce n’est pas à Voyages d’assurer cette offre et qu’elle souhaite privilégier les flux Lyon – Luxembourg.

1 septembre 2015

LGV Est : la phase 2 terminée

Le 30 août dernier, SNCF Réseau a procédé à la mise en service technique des installations de la LGV Est entre Baudrecourt et Vendenheim, leur raccordement à la CCR de Pagny sur Moselle et la mise sous tension de la caténaire. Les essais d’homologation auprès de l’EPSF vont débuter. L’objectif est une mise en service commerciale le 3 avril 2016. Strasbourg sera alors à 1h48 de Paris contre 2h20 actuellement.

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1 septembre 2015

Vers de nouvelles liaisons Intercités ?

Devant le succès de l’aller-retour Paris – Bordeaux circulant le samedi et le dimanche depuis le mois d’avril, il circulera également le vendredi et le lundi. Cependant, il est toujours orienté en faveur de la clientèle au départ de Paris.

Compte tenu de l’évaporation de la clientèle moins sensible au temps de parcours qu’au prix du voyage, d’abord vers le covoiturage et désormais vers l’autocar, la SNCF envisage de nouvelles liaisons classiques parallèles au TGV. Seraient concernés les axes Paris – Strasbourg, Paris – Nantes et Paris – Lyon. Ces liaisons seraient estampillées Intercités... mais ne seraient pas des Trains d'Equilibre du Territoire car hors convention Etat-SNCF, tout en étant assurées par du matériel dont l'exploitation est financée par cette convention...

Pour Paris - Strasbourg, on peut supposer que la SNCF cherchera un compromis entre le nombre d’arrêts nécessaires pour assurer une fréquentation suffisante et le temps de parcours, probablement pour rester sous la barre des 4 heures. Chalons sur Marne et Nancy apparaissent incontournables. Au-delà : Bar le Duc ? Epernay ?

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Paris Est - 4 janvier 2011 - La BB15014 en tête d'un TER Vallée de la Marne pour Chalons sur Marne, et à gauche un TGV entrant en gare. Verra-t-on le retour d'une desserte classique entre Paris et l'Alsace pour répondre à la recherche de voyages à petits prix sans devoir subir un trajet en autocar ? © transportrail

Pour Paris – Nantes, les liaisons classiques au départ de la gare Montparnasse transitaient avant 1989 par Chartres mais on pourrait aussi imaginer un départ de la gare d’Austerlitz afin de desservir le val de Loire (Les Aubrais, Blois, Saint Pierre des Corps, Saumur, Angers) au prix d’un trajet plus long d’une demi-heure environ, mais avec de plus grandes possibilités de cabotage. Dans les deux cas, la desserte pourrait se retrouver en concurrence avec les TER, que ce soient Paris – Le Mans (TER Centre), Le Mans – Nantes (TER Pays de la Loire) ou les Interloire Orléans – Nantes financés par ces deux Régions.

Enfin, vers Lyon, le positionnement de ces trains poserait la question de la concurrence réelle exercée sur les 5 allers-retours TER Paris – Lyon. Si ceux-ci offrent une desserte directe, elle comprend néanmoins 20 arrêts et 20 minutes d’arrêt à Dijon Ville, ce qui la rend peu attractive pour les voyageurs « passe-Dijon ». L’objectif d’Intercités serait – encore une fois – de rester sous les 4 heures de trajet. Sachant que le Mistral assurait la liaison, avec un arrêt à Dijon, en 3h44, une desserte de Laroche Migennes (pour desservir Auxerre par correspondance), Montbard, Dijon, Chalon sur Saône et Mâcon pourrait maintenir ces train de rester sous ce seuil.

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Montereau - 6 mars 2011 - Si les Régions pourraient voir plutôt favorablement l'arrivée de trains classiques afin d'éviter une trop forte évaporation de la clientèle du fait du prix des liaisons longues distances, Intercités devra prendre garde à éviter de trop concurrencer les TER sur les liaisons développées initialement pour compléter la palette de services, aux côtés du TGV. © transportrail

17 août 2015

TET : quel schéma directeur ?

Notre série d'articles et de dossiers sur l'avenir des TET se poursuit : transportrail vous propose de jeter les bases d'un schéma directeur qui poserait les questions dans le bon sens : quel périmètre avec quelle répartition entre Etat et Régions ? quel projet de service ? quel matériel ?... et bien entendu, quel financement pérenne ?

La précipitation gouvernementale à annoncer des investissements sur le matériel roulant avant même que le périmètre, l'offre et les ressources n'aient été préalablement définies démontre - s'il le fallait - l'incapacité à établir une démarche structurée qui fasse abstraction des pressions industrielles, ou des lobbies routiers qui ont, redisons-le encore une fois, brillamment réussi un coup de force pour torpiller l'écotaxe. Après la parution du rapport Duron et de ses préconisations, notre nouveau dossier attend évidemment vos commentaires.

NB : nous avons profité de pages préexistantes pour reformater la première version de ce dossier et vous proposer un propos plus consistant. Bonne lecture...

20 juillet 2015

Que se cache-t-il derrière TGV Pop ?

Compte tenu des reprises dans la presse, l'opération de communication est plutôt réussie. La SNCF lance un nouveau concept : TGV Pop, ciblant clairement une population jeune faisant un usage frénétique des smartphones et des réseaux sociaux.

La SNCF propose des circulations TGV "à la demande" qui ne seront confirmées qu'à condition d'assurer un taux de remplissage de 80% : ainsi, si le nombre de voyageurs prenant un billet atteint ce taux, la circulation sera confirmée. A J-14, l'opérateur met au sondage des circulations "potentielles". Les intéressés peuvent voter (comme pour un télé-crochet à la mode). A J-4, la SNCF annonce les trains qui ont recueilli un nombre suffisant de votes et les ouvre à la vente avec des tarifs entre 25 et 35 €.

Alors évidemment, il ne s'agit pas de circulations totalement nouvelles, mais tout simplement de la rentabilisation de circulations à vide destinées à compenser les différences d'offre entre le sens de la pointe et la contrepointe, et les mouvements techniques destinés à envoyer les rames pour les opérations régulières de maintenance. Au total, 100 000 places réparties dans 203 circulations concernant une trentaine de destinations. Bref, remplir des trains qui de toute façon doivent circuler pour assurer le roulement des rames. Seule contrainte, pouvoir commander les équipes de bord, sachant que le conducteur, lui est déjà programmé. En revanche, après les billets Prem's, IDTGV et Ouigo, TGV Pop ne va pas vraiment vers un gain de lisibilité dans la "jungle tarifaire"...

16 juillet 2015

A bord du Paris - Clermont-Ferrand

Alors que la question du devenir des TET et du renouvellement de leur matériel roulant fait l'objet de nombreux rapports et débats, transportrail vous propose d'embarquer à bord du Paris - Clermont-Ferrand, de ses voitures Corail "post-Téoz" pour évaluer en ligne un matériel quadragénaire et la performance d'une relation pour laquelle bien des regards sont tournés vers le projet POCL. Ce dossier attend évidemment vos commentaires.

11 juillet 2015

TET : l'Etat coupable

Le gouvernement a donc livré le 7 juillet ses conclusions sur le devenir des TET suite au rapport Duron. Sans surprise, ces orientations sont très en-deçà de ce que devrait être la stratégie d'une autorité organisatrice et il n'est pas exagéré de parler d'inaptitude à ce rôle. On pourrait même dire que l'Etat est "hors sujet".

La principale annonce est l'octroi d'une enveloppe de 1,5MM€ pour le renouvellement du matériel roulant des liaisons diurnes pour la période 2015 - 2023 et le maintien des trains de nuit sur les seules destinations de Briançon, Rodez et Latour de Carol. Annonce à coup sûr médiatique mais qui ne répond pas à la question centrale : d'où viendra cette somme ? Le secrétaire d'Etat répond que l'AFITF sera mise à contribution. Seul problème, depuis que la ministre de l'écologie - escrologie ? - a torpillé l'écotaxe et dilapidé un milliard d'euros en indemnisation d'Ecomouv, l'AFITF est quasiment sans ressources.

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Latour de Carol - 7 juillet 2015 - Le jour où le gouvernement faisait ses annonces, la BB7300 montait les 4 voitures du train de nuit en provenance de Paris, associées jusqu'à Toulouse à celles rejoignant la côte Vermeille. Un train vital pour l'économie d'un territoire : un non-sens à l'heure du culte de l'autocar. Le renouvellement des voitures de nuit est minutieusement passé sous silence... © transportrail

L'Etat est également aux abonnés absents quant à la définition de nouvelles ressources pour financer l'exploitation de ces trains. La SNCF, pour le coup à juste titre, ne veut plus d'une convention qui tire 94% de ses moyens d'une taxe acquittée par les TGV. De ce fait, la contraction du service est inéluctable.

L'Etat ne dit donc pas un mot du schéma de service, de ce qui est pourtant le minimum attendu d'une entité qui se dit - mais n'est pas - une autorité et encore moins organisatrice, et qui se révèle en réalité un agent poursuivant un double objectif de déménagement du territoire et de démantèlement du réseau ferroviaire avec son apologie outrancière de l'autocar. Pourtant, le rapport Duron et celui de la Cour des Comptes étaient extrêmement clairs sur la nécessité d'un schéma national du service public ferroviaire. A quoi auront-ils servi ? A caler une armoire dans un bureau ou de lecture de salle d'attente ?

Une nouvelle comitologie, confiée au préfet François Philizot, devra traiter avec les Régions du sort des relations mises sur la selette par le rapport Duron. L'objectif est surtout d'éviter de "mettre le feu" aux Régions à moins de 6 mois des élections régionales. C'est manquer de sens politique tant il est probable que le devenir des TET sera de toute façon un sujet de campagne. Ségolène Royal ne se souvient-elle pas de la manifestation de 2005 dans sa Région Poitou-Charentes, en gare de La Rochelle, lors de la précédente crise sur ces trains ? Elle était pourtant en première ligne sur les photos de presse...

Une nouvelle convention Etat-SNCF devrait donc couvrir la période 2016-2020 dès lors que le nouveau périmètre aura été défini : comprenez une fois que les dessertes auront été supprimées ou transférées contre leur gré, car sans contrepartie, aux Régions.

Quant à l'ouverture à la concurrence, elle est lâchement reportée aux calendes grecques, en contradiction avec le règlement européen OSP (obligations de service public), en arguant que le Parlement et la Commission ne sont pas sur la même longueur d'onde quant à la date de fin des monopoles existants. On n'en serait pas là si l'Etat ne trainait pas des pieds à traduire dans le droit français la réglementation européenne qu'il a lui-même voté !

Les réactions sont quasiment unanimes pour dénoncer l'art de la non-décision de l'Etat qui précipite les TET vers l'abîme, qu'il s'agisse de la FNAUT, de l'AFRA (association des opérateurs privés), du GART (autorités organisatrices) ou de la FIF (fédération de l'industrie ferroviaire). On remarquera non sans ironie que même Transdev déplore la non-politique du gouvernement alors que la concurrence se fait plus rude avec le covoiturage et la libéralisation du marché de l'autocar... dont Transdev est un acteur majeur avec Eurolines et Isilines dont les services ont débuté le 10 juillet dernier...

La pauvreté des annonces du 7 juillet dernier conforte donc l'impression d'un Etat clairement engagé dans une stratégie d'affaiblissement du transport ferroviaire et de promotion systématique des transports routiers, telle que le rapport Guillommat, remis au premier Ministre Raymond Barre, le préconisait dès 1979 en limitant le rôle du chemin de fer à la banlieue parisienne et tout au plus 5000 km de voies ferrées en France. A quelques mois de la conférence mondiale sur l'environnement, ça fait désordre...

Nous vous rappelons la pétitiion de la FNAUT, qui sera adressée au Président de la République.

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