Lyon – Metz : un demi-TET ?
L’Etat annonce la restauration en 2024 d’une liaison classique entre Lyon, Dijon, Nancy et Metz, à raison de 2 allers-retours en 4h15 environ, classée « Train d’Equilibre du Territoire ».
Depuis la suppression par la SNCF en 2018 des liaisons TGV, reportées par Strasbourg pour rationaliser la production avec les relations Rhin-Rhône, Nancy avait perdu ses liaisons directes avec Dijon, Lyon et la Méditerranée. La Région Grand Est avait dans un premier temps mis en œuvre des trains régionaux Dijon – Nancy, relevant la correspondance à Dijon sur ces TGV, pour restaurer une liaison Nancy – Lyon – Méditerranée à un tarif un peu moins élevé pour les voyageurs.
Cette relation faisait partie des cas étudiés par l’Etat pour (re-)développer les dessertes de service public qu'il finance Cependant, elle constituait un isolat technique, sans mutualisation possible avec les lignes existantes, d’où l’absence de concrétisation jusqu’à présent. L’hypothèse d’une liaison vers Marseille, Montpellier voire Bordeaux, pour l’intégrer au roulement des futures rames Oxygène de Bordeaux – Marseille, n’a pas eu de suite.
Le retour de la liaison Lyon – Lorraine résulte donc d’un accord avec la Région Grand Est qui fournira le matériel roulant : il s’agira de Coradia Liner, engagées également sur l’axe Paris – Mulhouse et ponctuellement sur Paris – Vallée de la Marne. Cela commence à faire beaucoup pour un parc qui n’est pas extensible.
Châlons-en-Champagne - 4 juillet 2022 - N'allez pas nous demander l'origine de l'appellation Fluo pour les trains régionaux du Grand Est. En revanche, le choix des couleurs et de leur position sur la rame semble très inspirée d'un célèbre feutre surligneur. Le confort à bord est meilleur que dans la version de base du Régiolis, mais reste quand même limite quand le parcours moyen du voyageur se fait plus long : sur un futur Lyon - Metz, on peut supposer que les voyageurs de bout en bout seront assez nombreux, plus qu'ils ne sont par exemple entre Nantes et Bordeaux sur une liaison de durée à peu près comparable. © transportrail
Ce n’est pas tout : la Région Grand Est prendra en charge la moitié du déficit d’exploitation de la relation, avec l’Etat. Il est donc permis de s’interroger sur une éventuelle sollicitation de la Région Bourgogne – Franche-Comté sur le parcours Lyon – Dijon. Autant dire que ce TET ne sera pas vraiment comme les autres…