Lyon - Turin : sur le fil !
En l'absence de ministre des Transports, il aura donc fallu à M. Béchu, ministre de la Transition écologique, s'atteler à obtenir le bouclage du financement des études de la ligne nouvelle entre l'agglomération lyonnaise et la Transalpine. Ainsi, la Région mettra 33 M€ au lieu de 13 M€. La Métropole de Lyon, qui ne voulait pas participer, apportera finalement 5 M€, le Département du Rhône 1,5 M€, celui de Savoie 3 M€, les agglomérations de Chambéry et Aix-les-Bains respectivement 450 000 € et 300 000 €. Quant à l'Etat, son engagement atteindra 85 M€, et l'Union Européenne 90 M€.
On pourrait s'arrêter là. Mais ce dossier est aussi un levier dans une autre négociation au moins aussi difficile, engagée depuis plusieurs mois : le nouveau Contrat de Plan Etat - Région est en panne, car la Région a affiché une posture de principe extrêmement fermée, refusant de substituer encore (comme c'est le cas depuis 18 ans) à l'Etat sur le financement du renouvellement du réseau, et en particulier sur les lignes de desserte fine du territoire. En faisant un pas en avant sur la ligne nouvelle Lyon - Chambéry, M. Wauquiez espère - en signe de détente - un retour sur le niveau d'engagement de l'Etat sur le CPER, car pour l'instant, ce blocage pourrait se révéler lourd de conséquences. Comme déjà évoqué ici, sur le fond, la posture régionale est loin d'être infondée, mais elle aurait plus de poids si elle avait été coordonnée entre les Régions, quitte à provoquer une nouvelle crise en ouverture des négociations sur les CPER.
Une autre dimension politique semble avoir pris le pas. D'une part, les Régions plutôt à gauche ne voulaient manifestement pas afficher une position commune avec une Région présidée par une figure de droite prononcée ; d'autre part, même entre Régions à droite, il n'est pas certain que s'inscrire dans le sillage de M. Wauquiez soit compatible avec certaines ambitions.
Bref, les questions ferroviaires passent dans l'ombre de petits jeux politiques d'intérêt pour le moins limité...