Auvergne – Rhône-Alpes précise ses besoins en matériel roulant
La Région commence donc à clarifier ses besoins, après l’annonce de « 130 rames » d’ici 2035. Ce chiffre comprend bien des acquisitions déjà décidées soit 29 Régio2N dont 19 déjà commandés et 10 dont la notification suivra prochainement, 4 Z870 pour Saint-Gervais – Valllorcine et 3 Régiolis fonctionnant à l’hydrogène.
La Verpillière - 15 juillet 2023 - Au total, 69 Régio2N circuleront principalement autour de Lyon avant la fin de la décennie. Ce matériel est à concentrer sur les dessertes périurbaines compte tenu de son aménagement haute densité et d'un confort inadéquat sur des longs trajets. © transportrail
Sur la période 2028-2035, la Région identifie le besoin de 22 rames pour les services périurbains, incluant les trams-trains, logiquement pour la conversion de la branche de Lozanne de l’Ouest Lyonnais. Il y a donc un fort risque d’avoir à gérer une mixité de parc sur cet ensemble et que les rames complémentaires soient acquises à un tarif encore plus élevé que les actuelles. Il est aussi question de 5 rames pour les besoins autour de Grenoble et dans la vallée de l’Arve. Là encore, le risque de micro-parc distinct devrait inciter à la prudence et à envisager une anticipation pour réduire le coût d’investissement et éviter des surcoûts d’exploitation.
Cependant, le « gros morceau » sera bien évidemment destiné aux liaisons intervilles et au remplacement des voitures Corail : la Région envisage l’acquisition de 70 rames.
Aix-les-Bains - 9 mai 2021 - La succession des Corail sera le gros morceau de la Région : il faudra être à la fois au rendez-vous de la capacité compte tenu de la croissance de l'affluence, du confort au regard de la typologie de service et des services à bord pour l'agrément de voyage. Et en plus, être apte à 200 km/h afin de pouvoir utiliser la ligne nouvelle Lyon - Chambéry. © transportrail
Dans un précédent article, transportrail considérait qu’une version 135 m de l’Omneo Premium serait probablement un bon compromis coût / capacité, mais suppose que le marché Régio2N soit toujours ouvert au moment de la décision régionale. Ce n’est pas acquis.
On rappellera aussi l’opportunité à redistribuer les séries afin de les positionner dans leurs domaines respectifs de pertinence. En particulier, les TER2Nng sont aujourd’hui à cheval entre des dessertes périurbaines et des relations intervilles. Il serait donc logique de profiter du remplacement des Corail pour rationaliser l’exploitation, ne serait-ce que pour réduire la disparité des parcs dans chacun des futurs lots mis en appel d’offres. Ainsi, le nouveau matériel type Intervilles pourrait aussi judicieusement libérer les TER2Nng.
S’il fallait faire une croix sur le marché Régio2N, il n’en demeure pas moins que le futur matériel devra pouvoir concilier une grande capacité, compte tenu de la demande, et un niveau de prestations à bord en phase avec la typologie de dessertes.
Une architecture avec voitures à un niveau en extrémité (accessibilité pour les voyageurs à mobilité réduite et espace vélos) et à deux niveaux au centre pourrait être envisagée, mais l’objectif capacitaire supposerait d’accepter que ces voitures ne soient pas accessibles de plain-pied de sorte à placer les portes au-dessus des bogies et maximiser la longueur des salles dédoublées. S’il fallait maintenir des accès systématiquement de plain-pied, il sera difficile de sortir de l’alternative entre les architectures aujourd’hui connues.
L’hypothèse de rames tractées reste peu probable compte tenu des avantages de la motorisation répartie. En outre, dès lors que la Région annonce être prête à engager des moyens sur le projet de liaison nouvelle entre l’agglomération lyonnaise et Chambéry, il serait logique que ce parc soit apte à y circuler, donc apte à 200 km/h.
Enfin, ces rames seront-elles acquises par la Région et mises à disposition de l’opérateur retenu pour les missions Intervilles, ou ce dernier devra-t-il, comme sur Marseille – Nice, présenter une offre avec du matériel roulant pour des contrats de longue durée ?