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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
30 avril 2017

Montpellier - Perpignan : l'Etat confirme le phasage

C'était dans l'air du temps et envisagé - sinon souhaité - par certains acteurs du projet de ligne nouvelle entre Montpellier et Perpignan. L'Etat confirme que le projet devrait être phasé avec une première étape Montpellier - Béziers. Sur le plan fonctionnel, elle sera le prolongement de CNM, c'est à dire une ligne mixte ouverte au fret et aux TGV à 220 km/h maximum. L'objectif est une déclaration d'utilité publique en fin d'année 2018... mais sans aucun engagement sur la réalisation ni de calendrier.

L'enjeu de cette première phase réside évidemment dans la possibilité de desservir les gares existantes de Montpellier et de Béziers pour conserver un bon niveau de maillage des villes de l'arc languedocien et, de fait, éviter de reproduire les impasses du contournement de Nîmes et Montpellier. Il faudrait donc étudier dans cette première phase un accès à la section nouvelle depuis la ligne existante à Saint Jean de Védas et un raccordement en amont de Béziers.

Ceci dit, cette annonce à quelques jours de la fin de l'actuelle mandature n'engage que ceux qui la croient. Pour l'instant, le financement n'est même pas évoqué et le projet devra passer à l'épreuve de la règle d'or...

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29 avril 2017

Vallée du Rhône : les carences de l'offre ferroviaire

C'est l'histoire d'un dossier né dans un train, dans la vallée du Rhône, debout et entassé, comme c'est le cas à peu près chaque week-end... voire tous les jours selon l'expérience des associations locales d'usagers. Près de 5 millions d'habitants entre Lyon et Marseille, donc impossible d'arguer d'un manque de potentiel. Pourtant, les conditions de transport et la ponctualité défaillantes ne sont pas étrangères au succès grandissant du covoiturage alors que l'autoroute A7 et les deux nationales (au sens historique) de chaque côté du fleuve supportent un trafic toujours plus dense.

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Montélimar - 3 août 2011 - Croisement d'un TGV Avignon - Paris et d'un TER Lyon - Marseille. La desserte TGV par ligne classique focalise l'attention suite à l'arrêt d'une des 4 liaisons journalières "par manque de trafic" selon la SNCF, alors que ces trains sont pleins et n'offrent que très peu de petits prix... Le véritable enjeu réside dans la mise en qualité de l'offre TER et l'augmentation de la capacité par des fréquences resserrées. Il est aussi indispensable d'améliorer la connexion natioale par des liaisons ferroviaires directes vers les deux gares TGV de Valence et Avignon, totalement absentes aujourd'hui ! © transportrail

Le transport ferroviaire a donc besoin d'un plan de renouveau dans la vallée du Rhône, axe évidemment dans un premier temps sur la mise en qualité du service existant :

  • adaptation des compositions à la fréquentation constatée, avec notamment la systématisation des compositions à 9 voitures sur les Intervilles Lyon - Marseille ;
  • respect des compositions automotrices (compte tenu de la tendance à n'expédier les trains qu'avec la moitié de leur composition... mais 100% de leurs voyageurs accusés d'être "trop nombreux") ;
  • sensibilisation à la ponctualité de l'ensemble de la chaîne de production  du service pour en finir avec ces trains qui se trainent 20 à 30 minutes de retard sur 150 km, ce qui sera tout de même plus facile avec des trains de bonne capacité.

Ensuite, viendra le temps du renouvellement des voitures Corail, ce qui sera l'occasion d'un nouveau bol d'air - espérons-le salutaire - pour la desserte de la vallée du Rhône.

Notre nouveau dossier propose aussi une révision du schéma de desserte, renforçant le service et créant de vraies connexions avec les gares TGV - aujourd'hui cruellement absentes - pour faire du train un puissant levier de report modal dans cette vallée du Rhône bien engorgée et parmi les régions les plus polluées de France...

28 avril 2017

Carcassonne - Quillan : une première étape

Ligne parmi les plus menacées, Carcassonne - Quillan était un des étendards de la nouvelle Région Occitanie. L'accord sur le principe et le financement des travaux fut difficile à négocier. Néanmoins, une première tranche de travaux a été effectuée entre janvier et mars 2017 sur la section de 26 km entre Carcassonne et Limoux. L'opération a d'abord consisté en un remplacement des rails et des traverses. Le renouvellement intégral des voies et du ballast n'a concerné que 2,5 km.En outre, 4 ponts-rails ont été renouvelés. Une deuxième phase de travaux est programmée au premier trimestre 2018 pour traiter les 10 km restants et 2 ouvrages, assurant a priori la pérennité de la section Carcassonne - Limoux. En revanche, entre Limoux et Quillan, l'avenir reste très incertain, en dépit des annonces de la Région.

Le renouvellement de l'infrastructure est une chose, mais maintenant, il faut faire venir les voyageurs et mettre des trains sur la ligne à un coût supportable pour la Région. Carcassonne - Quillan fait partie de ces lignes qui pourrait être un laboratoire pour des exploitations alternatives, ne serait-ce qu'un affermage comme sur Carhaix - Guingamp - Paimpol.

Plus d'informations et des photos du chantier sur le site De gares en lignes.

 

 

28 avril 2017

Paimpol retrouve ses trains

Après 8 mois de travaux de renouvellement, les trains sont de retour sur la ligne Guingamp - Paimpol, à temps pour profiter de l'effet correspondance avec les TGV Paris - Brest accélérés par la mise en service de la LGV BPL. Avec ce chantier, la liaison pourra être à nouveau assurée en 48 minutes, soit un gain de 13 minutes lié à la restauration d'une vitesse de 70 km/h contre 40 km/h avant l'opération. De quoi potentiellement faire "tricoter" un autorail selon une cadence aux deux heures à coût supplémentaire marginal. CFTA-Transdev, qui assure l'exploitation de la ligne pour le compte de SNCF Mobilités, indique que d'ici un mois sera présenté l'horaire du train à vapeur du Trieux qui fera lui aussi son retour.

Outre le renouvellement de la voie, SNCF Réseau a procédé au remplacement de 2 tabliers métalliques entre Lancerf et Paimpol, au confortement de la tranchée de Frynaudour et au confortement du viaduc du Leff. Du fait du renouvellement de la voie, les quais ont été également rénovés, offrant un accès de plain-pied aux X73500. Au total, cette opération s'étalant sur 36 km a coûté 27,6 M€, financés au travers du CPER, dont principalement par la Région Bretagne et l'Etat.

Une de sauvée !

27 avril 2017

La SNCF réfléchit à ses trains de nuit... enfin ?

Incroyable ! Alors que l'offre de trains de nuit n'a cessé d'être réduite en arguant du traditionnel "pas de trafic, pas de potentiel, pas d'avenir", alors qu'à l'automne, ne resteront plus que les liaisons depuis Paris vers Briançon, La Tour de Carol et Rodez, la SNCF a organisé du 21 au 23 avril une séance de réflexion in situ pour repenser l'offre de trains de nuit.

Des étudiants, des designers, des clients, des influenceurs et des experts SNCF ont ainsi voyagé à bord du Paris - Hendaye. L'objectif est de préparer la SNCF à la mise en oeuvre de la convention Etat-SNCF sur les 3 liaisons maintenues dont le matériel roulant devrait être, une nouvelle fois, rénové. A plus de 40 ans, les voitures Corail vont donc jouer les prolongations mais pour autant, ce lifting va-t-il changer la donne ?

Il est tout bonnement consternant qu'une telle démarche, qui est par définition intéressante, intervienne aussi tardivement après la suppression de la quasi-totalité des relations !

Ceci dit, la relance commerciale des trains de nuit relèverait de la combinaison de trois facteurs :

  • une offre visant le segment "loisirs" vers la mer et la montagne ;
  • un service de qualité : propreté, équipements, confort, sécurité, ponctualité ;
  • une politique tarifaire compétitive et adaptée au marché, notamment sur les courts séjours : le train de nuit, c'est fondamentalement "partez à l'autre bout du pays le temps d'un week-end sans poser de RTT".

Pour les relations, Paris constitue évidemment une tête de pont incontournable. Les destinations sont connues : il suffit de reprendre la carte du réseau avant son épuration méthodique :

  • dans les Alpes : Saint Gervais, Bourg Saint Maurice, Briançon
  • dans les Pyrénées : La Tour de Carol et Luchon
  • vers la mer : Hendaye, Cerbère, Nice

La question porte donc sur le marché potentiel de liaisons transversales, notamment depuis l'Est (Strasbourg, Nancy, Metz) et la Bretagne (Rennes et Nantes) avec des relations ne partant pas avant 20 heures pour une arrivée au plus tard à 10 heures le lendemain matin. Une situation d'autant plus difficile que la politique de renouvellement du réseau privilégie désormais ostensiblement des plages longues, jusqu'à 9 heures, qui mécaniquement réduisent la capacité de circulation la nuit, d'autant plus que le réseau français est pauvre en IPCS et banalisations.

Sur le service, il suffit d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Nous avons récemment voyagé à bord du Zurich - Berlin de la DB avant qu'il ne soit repris par les ÖBB en NightJet et les solutions sont toutes trouvées :

  • des rames silencieuses car bien insonorisées : les encadrements de fenêtre en métal des Corail sont un handicap ;
  • une diversité d'offre de confort : sièges inclinables, couchette de base, couchette premium, voiture-lit ;
  • des compartiments bien équipés : prises 220 V, prise USB, liseuse individuelle, modulation de la température, couette généreuse ;
  • des sanitaires, 2 toilettes par voiture pour les voitures à sièges inclinables et les couchettes de base ; un lavabo intégré au compartiment, 2 toilettes et une douche dans les voitures "couchette premium" ; pour les voiture-lit, toilette et douche intégrées au compartiment ;
  • une offre de restauration avec petit-déjeuner proposé à l'ensemble des voyageurs (sans supplément pour les premium et voiture-lit), et une voiture équipée de distributeurs automatiques, fours à micro-ondes et quelques places assises pour que les voyageurs puissent faire réchauffer des plats achetés à l'avance, ou à bord du train dans les distributeurs.

A relire également : notre dossier sur les derniers trains de nuit en France.

A lire également : ces articles du blog Des transports nommés soupir sur les dessous de la suppression des trains de nuit à la DB et sur le premier bilan, plutôt positif, de leur reprise par les ÖBB.

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26 avril 2017

Bordeaux - Lyon : une avancée à l'ouest

La liaison Bordeaux - Lyon a été supprimée au service annuel 2012 et consistue un des symboles de la crise des liaisons transversales. Pourtant, en son temps, RFF avait réalisé sur financement de l'Etat pas moins de 33 M€ d'investissements pour pérenniser la section centrale entre Montluçon et Guéret, parcourue par seulement 3 allers-retours TER. A l'issue des travaux, l'Etat s'était engagé à rétablir l'aller-retour Bordeaux - Lyon, mais il n'en fut rien.

La Région Nouvelle Aquitaine a récupéré la gestion et le déficit des "moignons" de liaisons nationales à savoir un aller-retour Bordeaux - La Rochelle (vestige du 4ème aller-retour Bordeaux - Nantes), un Bordeaux - Limoges (l'ancien Bordeaux - Lyon via Limoges) et un Bordeaux - Ussel (l'ancien Bordeaux - Lyon via Brive).

Annonce de la Région : le rétablissement d'une liaison ferroviaire directe de Bordeaux à Montluçon en décembre prochain, par le prolongement d'un aller-retour Bordeaux - Limoges jusque dans la sous-préfecture de l'Allier. Et un appel du pied à sa voisine Auvergne - Rhône-Alpes pour rétablir un aller-retour Montluçon - Lyon afin de restaurer la continuité de la relation.

A l'ouest, semble donc se manifester une volonté d'amélioration des relations entre Bordeaux et Limoges et d'arrimer, symboliquement, la Creuse à la capitale régionale qui s'est notablement déplacée vers l'ouest avec la réforme territoriale. La liaison Bordeaux - Lyon était surtout utilisée comme un service accéléré entre Bordeaux, Périgueux et Limoges et la Région cherche à ramener au plus près de 2 heures la liaison Bordeaux - Limoges (2h20 semblant à ce jour le minimum accessible). A l'est, l'enjeu est de plus faible consistance : Montluçon compta jusqu'à 4 allers-retours directs avec Lyon mais les a tous perdus au fil du temps. Restaurer au moins une relation serait la moindre des choses, d'autant que les flux les plus conséquents depuis cette ville sont orientés vers Clermont-Ferrand et Lyon, mais les esprits y sont surtout rivés sur la liaison avec Paris.

La compétition sera cependant rude car l'A89 est très performante et l'offre d'autocars a profité du vide ferroviaire pour s'implanter sans difficultés. Mais le train a l'avantage de desservir Montluçon, Guéret et Limoges, alors que les autocars desservent Clermont Ferrand et Brive, puisqu'ils collent au plus près u tracé de l'autoroute afin de proposer les meilleurs temps possibles.

24 avril 2017

Gare TGV de Nîmes-Manduel : avis favorable

Dans ce dossier ô combien sensible, l'avis favorable de la Commission d'Enquête Publique sur le projet de gare nouvelle à Manduel, à l'intersection de la LGV Méditerranée, du Contournement de Nîmes et Montpellier et de la ligne classique Tarascon - Narbonne vient assurément rassurer ses partisans. Elle vient aussi conforter ceux qui ont soutenu la gare nouvelle de Montpellier Sud France dont l'ouverture, prévue le 7 juillet 2018, en fera un lieu quasi-fantômatique avec seulement 2 allers-retours par jour. Fort logiquement, la SNCF se montre extrêmement réticente à la desservir tant qu'il n'y a pas de desserte de l'agglomération nîmoise. La faute, diront certains, à l'abandon du raccordement de Saint Brès, à l'est de Montpellier, qui aurait permis aux TGV d'emprunter CNM et de desservir la gare centrale de Montpellier.

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Néanmoins, un point reste à éclaircir sur le projet de gare de Manduel : l'aménagement d'une troisième voie sur la ligne classique pour exploiter des navettes Nîmes - Manduel... ou de façon plus souhaitable, des liaisons Manduel - Nîmes - Montpellier, en plus des TER Marseille ou Avignon vers Nîmes et Montpellier.

Une connexion forte entre la future gare TGV de Manduel et le réseau classique est en effet indispensable si on veut compenser - autant que possible - les effets de l'éloignement de la desserte par ces gares excentrées. Cependant, la gare centrale de Nîmes disposerait de 17 arrêts par sens et par jour, tout comme la gare centrale de Montpellier, "principalement" vers l'Ile de France, ce qui sous-entend que la desserte de la transversale Bordeaux - Marseille n'est pas encore clarifiée.

24 avril 2017

Gare TGV de Vandières : le CESER soutient la relance

On la croyait enterrée après un référendum local assez discutable, ne serait-ce que par sa faible participation (10%). La gare TGV de Vandières a reçu le soutien du Conseil Economique Social Environnemental Régional de la Région Grand Est, qui déplore l'absence de connexions entre la LGV Est et le réseau classique. Un débat vieux... comme la LGV Est, dont 2 des 3 gares nouvelles ne disposent d'aucune correspondance ferroviaire. Autant la gare Champagne-Ardennes, située en lisière de l'agglomération de Reims, dispose d'une desserte directe par TER (quoique pas très lisible) et par le tramway urbain, autant Meuse TGV et Lorraine TGV ont développé le concept de gares "betteraves" (qu'on pourra ici qualifier de gares "mirabelles").

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Cela dit, autant s'impose l'évidence de concevoir les gares nouvelles obligatoirement à l'intersection avec le réseau existant (une notion pas encore acquise si on regarde du côté de Nîmes - Perpignan), autant la relance du projet de Vandières mérite d'y réfléchir à deux fois. D'abord parce que le contexte politique est loin d'être évident surtout du fait de l'existence de ce référendum, même si, vu le nombre de votants, il ne représente pas grand chose. Ensuite parce que le coût de la gare de Vandières, augmenté par le coût de l'abandon de l'actuelle gare de Louvigny, constitue un investissement important, avoisinant probablement les 100 M€... et qu'au vu de l'état du réseau régional du Grand Est dont le financement incombe essentiellement aux Régions au vu du Contrat de Performances Etat - SNCF Réseau, il y a peut-être investissement ferroviaire plus urgent...

22 avril 2017

Suisse : des trains de fret plus utilisés et mis en cadence

Le fret à égalité avec le trafic voyageurs dans la structuration horaire

Depuis le service annuel 2017, les sillons voyageurs et fret en Suisse sont placés sur un même pied d’égalité. Cette mesure découle de la loi du 1er juillet 2016 créant une nouvelle base légale pour la planification horaire sur le réseau. Jusqu’à présent, contrairement aux directives européennes, les sillons voyageurs cadencés primaient sur le fret. Désormais, dans la structuration capacitaire du réseau, une partie du fret bénéficie du même rang de priorité que les circulations voyageurs. A 100 km/h, un train de fret atteint effectivement une vitesse moyenne comparable à celle d’un train régional omnibus. Dans un premier temps, l’intégration dans la trame systématique s’effectue pour les clients les plus réguliers, capables de commander leurs sillons à l’année.

Cette mesure est destinée à accélérer le fret en évitant de trop longs et trop fréquents stationnements en ligne du fait de la priorité accordée aux sillons voyageurs. Ainsi, l'intégration des sillons fret réguliers dans le processus de structuration capacitaire et la mise sur un pied d'égalité avec les sillons voyageurs a déjà été appliquée au Bénélux et a permis de ramener à 6 heures la durée du parcours Anvers - Cologne alors qu'il peut encore atteindre régulièrement 14 heures de Cologne à Bâle, sur un axe il est vrai particulièrement saturé...

« Ce n’est que si les trains de CFF Cargo circulent ponctuellement et au bon moment que nous pourrons assurer que les rayons des magasins Coop et Migros soient bien garnis et que le courrier de La Poste soit distribué à temps » a résumé la direction générale des CFF… ce qui montre au passage le rôle quotidien du transport de marchandises par le rail en Suisse.

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Thoune - 4 avril 2017 - Filant en direction du tunnel du Lotschberg, le train combiné Ambroggio à destination de l'Italie traverse la gare de Thoune, au crochet d'une Re 4/4 série 465 du BLS, similaires aux Re 460 des CFF. © transportrail

Trafic en hausse mais suprématie du rail sur le transit transalpin

En 2016, le tonnage de marchandises transportées à travers les Alpes a franchi la barre des 40 Mt soit une hausse de 3,7% par rapport à 2015. Sur la route, 11,7 Mt ont été acheminées : un résultat en hausse de 2,5% alors que le nombre de camions a lui diminué de 11% pour plafonner à 975 000. Pas moins de 28,6 Mt ont transité par voie ferrée soit une part modale de 71%.

Dans le détail, on note donc que le remplissage des camions a été amélioré (ce qui montre que ce mode de transport dispose de réserves capacitaires sans forcément allonger les convois ou en augmenter le nombre), mais que la voie ferrée continue d'être utilisée de façon dominante. Sur les rails, le transport par wagons complets représente près de 9 Mt acheminées. Le transport combiné non accompagné, c'est à dire les caisses et le semi-remorque mais pas le tracteur, totalise 18 Mt transportées. L'autoroute ferroviaire recule légèrement.

L'année 2017 sera marquée non seulement par le plein effet de l'ouverture du tunnel du Gothard mais aussi par la hausse de la RPLP, l'écotaxe poids lourds, et une politique commerciale attactive sur le prix des sillons fret.

En matière de part de marché, CFF International s'arroge 35%, devant CFF Cargo (30%), le BLS (23,3%), Crossrail (7,5%) et DB Cargo (4,1%).

21 avril 2017

Le contrat de performance signé mais esquive le Parlement

Il s'en est fallu de peu. Avec une élection présidentielle toute proche, assortie de la traditionnelle démission du gouvernement à l'issue des résultats, il fallait faire vite, quitte à se précipter, quitte à rendre une copie passable. Ainsi, en dépit de l'avis - consultatif mais très critique - de l'ARAFER le 29 mars dernier, l'Etat a donc signé le contrat de performance d'une durée de 10 ans avec SNCF Réseau.

Or, dans la réforme ferroviaire de 2014, il était prévu que ce contrat soit débattu au Parlement, c'est à dire à l'Assemblée Nationale et au Sénat. Il n'en fut rien. Protestation de la chambre haute - c'est bien normal d'autant elle est dans l'opposition - mais silence assourdissant des députés qui ont manifestement d'autres choses à faire, comme assurer leurs arrières par exemple...

Au Sénat, le Président de la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, le centriste (UDI) Hervé Maurey ne mâche pas ses mots. Ses propos rapportés par Public Sénat sont sans équivoque : la manière dont ce contrat est signé est "'inadmissible". Et d'en rajouter : "la signature a lieu [demain] à 10 heures et nous avons reçu [aujourd'hui] le projet de contrat à 17h40".

Le sénateur se déclare "très très inquiet pour l'avenir de SNCF Réseau" avec un contrat qui ne prévoit pas de maîtrise de la dette, aucun engagement sur la réduction des coûts (autrement que par la contraction du réseau) et des augmentations de péages largement supérieures à l'inflation, amplifiant un cycle malthusien qui n'est pas propice au développement de l'activité ferroviaire et à l'arrivée de nouveaux opérateurs. Pourtant habitué à des positions mesurées, le sénateur n'hésite pas à qualifier ce contrat de "danger mortel" pour SNCF Réseau.

Rappelons que ce contrat porte sur 46 MM€ étalés sur 10 ans, avec notamment une trajectoire de renforcement du budget alloué au renouvellement du réseau, qui atteindra 3 MM€ par an à partir de 2020, contre 2,65 MM€ en 2017. En contrepartie, des gains de productivité qui devraient atteindre 1,2 MM€ par an à horizon 2026 sont attendus, mais sans précision sur l'objectif et l'évaluation de la performance technique et budgétaire du gestionnaire d'infrastructure. Un contrat de moyens mais pas d'objectifs ni de résultats. Autre critique et non des moindres, ce contrat rejette sur les Régions le devenir de plus de 40% du réseau, les fameuses lignes UIC 7 à 9.

Mais qu'importe, tous ces sujets seront l'affaire d'une prochaine majorité...

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