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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
transalpine
23 août 2021

Transalpine : des marchés décisifs

Plus de 30 ans après les premières discussions, le projet Lyon – Turin n’en finit pas de compter les kilomètres de linéaire de dossiers et surtout de prises de position, souvent très contrastées entre partisans et adversaires.

L’attribution de marchés, côté français, portant sur la réalisation de 80% des 57,5 km du tunnel de base montre que le projet est bel et bien entré dans une phase irréversible. Côté italien, les notifications seront rendues au début de l’automne.

Actuellement, 18% des ouvrages ont été percés, soit environ 30 km de galeries : il s’agit d’abord des descenderies destinées à tester la nature des sols à creuser, puis à y amener les matériaux et enfin à évacuer les voyageurs en cas d’incident majeur, mais aussi de 9 km du tube sud côté français, servant de test.

TELT a désigné 3 consortiums : Eiffage remporte un lot de 22 km côté Modane, Vinci une section de 23 km au centre du tracé, incluant des sections en méthode traditionnelle au lieu du recours au tunnelier, tandis qu’Implenia se chargera d’une section de 3 km à l’ouest de l’ouvrage. Au pic des chantiers, 5 tunneliers seront en action côté français.

Autant dire que le projet est maintenant bel et bien en passe de devenir une réalité.

Le nouveau dossier de transportrail s’intéresse non seulement à la Transalpine, c’est-à-dire le tunnel de base de 58 km sous les Alpes entre la France et l’Italie mais aussi à 2 éléments indissociables sur le plan fonctionnel : les nouveaux accès depuis l’agglomération lyonnaise et le contournement ferroviaire de cette dernière.

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11 avril 2021

Lyon - Turin : l'Europe augmente son concours

Le financement du tunnel de base du projet Lyon - Turin bénéficie d'une notable évolution de la participation de l'Union Européenne qui, au titre du Mécanisme pour l'Interconnexion en Europe, prendra en charge 55% et non plus 40% du coût de cet ouvrage. La part incombant à la France sera donc de 1,8 MM€ et celle de l'Italie de 2,4 MM€ sur ce tunnel de 57 km estimé (aux conditions économiques de 2012) à 8,6 MM€.

Cette modification des participations sur le tunnel transfrontalier dégage donc environ 2 MM€ qui devraient notamment concourir au financement des aménagements sur les parties française et italienne, pour les infrastructures d'accès à l'ouvrage. Côté français, il s'agit de la ligne nouvelle entre Grenay et l'entrée du tunnel de base, qui comprend 7 tunnels significatifs sur le parcours comprenant une ligne mixte de Grenay à Avressieux se séparant en deux lignes, l'une vers Chambéry et l'autre filant directement vers le tunnel de base. Côté italien, le parcours du nouvel accès serait essentiellement souterrain du val de Suse à Turin.

La Transalpine contribue aussi à remettre sur le devant de la scène le Contournement Ferroviaire de l'Agglomération Lyonnaise, et notamment sa section nord entre Ambérieu et Grenay, via la zone logistique de l'aéroport lyonnais.

transalpine

A ce sujet, voir le dossier de transportrail à propos de la capacité dans l'actuel tunnel du Fréjus.

25 juillet 2019

Lyon - Turin : l'Italie confirme son engagement

Dans la situation politique particulièrement instable de l'Italie, prendre une décision n'est pas chose aisée. Le Premier Ministre a finalement arbitré en faveur du projet qui divise l'étrange majorité formée des deux extrêmes, en s'appuyant sur deux éléments. Le premier est le récent engagement de l'Union Européenne à augmenter sa participation au projet, ramenant la contribution italienne de 4,7 à 3,2 MM€. Le second est le coût induit par l'arrêt du projet, compte tenu des opérations déjà engagées : 2,5 MM€ partiraient en fumée en cas d'abandon du projet, ce qui serait quelque peu difficile à expliquer aux électeurs.

Mais le chef du gouvernement renvoie la décision finale au Parlement, où n'existe aucune réelle majorité en faveur ou opposée au projet. M. Conte semble vouloir faire de ce dossier le déclencheur d'une énième crise gouvernementale qui pourrait conduire à de nouvelles élections législatives.

17 juin 2019

Lyon - Turin : l'Union Européenne avance d'un pas

Compte tenu de l'imbroglio politique en Italie sur le projet, et de la posture très prudente de la France sur le dossier, l'Union Européenne a décidé de faire un pas en avant pour essayer d'emporter l'adhésion des deux Etats sur le projet de liaison ferroviaire transalpine. Elle propose de prendre en charge à 55% le financement du tunnel de base transfrontalier, contre 40% jusque très récemment. La Commission avait déjà monté sa participation à 50% au moment des élections européennes.

En outre, la Commission propose d'intégrer au fonds du Mécanisme pour l'Interconnexion en Europe les sections d'accès côté français comme côté Italien... à condition que les Etats en fassent officiellement la demande, comme pour tous les autres projets sollicitant le MIE.

Suite au prochain épisode...

2 février 2019

Question de capacité dans le tunnel du Fréjus

Sujet potentiellement polémique... mais on assume.

Serpent de mer depuis bientôt 30 ans, le projet de nouvelle percée alpine, couramment appelé Lyon-Turin, est un sujet de tensions entre partisans et adversaires du projet, qui ne laisse guère de place pour la pondération et la mesure. Petit rappel qui a son importance : il faut distinguer le projet Transalpine, c'est à dire le tunnel de base entre Saint Jean de Maurienne et Suza, des accès ferroviaires français à ce tunnel de base. Ceux-ci comprennent une ligne nouvelle entre Grenay, (intersection entre la LN4 et la ligne Lyon - Grenoble) et Avressieux, se séparant en deux branches : vers le nord par le tunnel de L'Epine, une ligne voyageurs, se raccordant au nord de Chambéry, et vers le sud, une ligne évitant Chambéry et Montmélian par les tunnels de Chartreuse et de Belledonne pour rejoindre l'entrée du tunnel de base à Saint Jean de Maurienne.

Itineraire de la Transalpine LT juin 2015

Depuis plusieurs années, le débat porte sur l'utilité du tunnel de base, alors que le trafic fret s'est effondré depuis l'origine du projet, conséquence de la désindustrialisation mais aussi de la concurrence des itinéraires entre la mer du Nord et l'Italie du nord via l'Allemagne et la Suisse où de conséquents investissements ont été réalisés ou en cours (mise à 4 voies entre Karlsruhe et Bâle, tunnels du Lötschberg, du Gothard, du Ceneri pour ne citer que les plus importantes réalisations), jugés plus fiables que la traversée de la France où le fret a de plus en plus de mal à passer. Quant au trafic routier, après avoir lui aussi connu une période de stagnation voire de régression, il repart assez sensiblement à la hausse depuis 2017. Des riverains de la vallée de l'Arve, qui subit le trafic du tunnel routier du Mont-Blanc, ont, rappelons-le, porté plainte contre l'Etat l'année dernière compte tenu des taux de pollution bien au-delà des normes sanitaires...

D'études en contre-expertise, chacun conteste l'objectivité des analyses. Nous allons modestement essayer de naviguer entre les deux pour resserrer le débat. Manifestement, les règles récemment imposées par RFI, le gestionnaire d'infrastructures italien, modifient assez sensiblement les conditions d'écoulement des circulations. C'est un des arguments mis en avant pour expliquer que la capacité réelle du tunnel existant n'offre plus beaucoup de réserve. C'est loin d'être faux...

Dans ce nouveau dossier, transportrail part d'une hypothèse purement théorique : puisque l'argumentation repose sur des règles de succession des trains dans un tunnel ancien, imaginons un instant qu'il soit à voie unique sous la forme d'un canton unique. Plus de problème de succession ou de croisement puisqu'il n'y aurait plus qu'un seul train à un instant t dans cet ouvrage. Evidemment, ce cas d'école ne doit en aucun cas être considéré comme une alternative au projet actuel, mais juste un moyen de comparer les hypothèses.

Quant aux considérations politiques, il semble que la position française soit de profiter du désaccord entre les deux courants formant l'actuelle coalition gouvernementale en Italie pour laisser à nos voisins le soin d'endosser éventuellement le mauvais rôle, car il faut bien admettre que reculer sur ce projet serait aujourd'hui passablement douloureux. 

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