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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
12 mars 2020

Il y a de la place sur nos LGV !

Voici un dossier de transportrail qui va probablement intéresser de futurs opérateurs ferroviaires qui envisageraient de se lancer dans une aventure à grande vitesse, si périlleuse soit-elle compte tenu de la mise de départ assez élevée.

En comparant le trafic sur les principales LGV françaises (LN1, LN2, LN3) sur leurs sections les plus chargées, il est de prime abord étonnant de constater une régression assez sensible, qui peut atteindre 20%, du nombre de circulations par rapport à l'année 2008 qui peut être considérée comme l'apogée du trafic. Pourtant, la SNCF met en avant l'essor de Ouigo et de bons chiffres de fréquentation. C'est vrai, mais il faut d'abord noter qu'une majorité des circulations low-cost n'ont pas été créées mais résultent de la transformation de circulations préexistantes.

En outre, la quasi-généralisation des rames à 2 niveaux a objectivement augmenté la capacité proposée à desserte équivalente et la SNCF en a profité pour ajuster à la baisse son offre, focalisée par le coefficient d'occupation de ses trains et surtout la marge par place-kilomètre offerte : conséquence, nombre de relations ont été passées au peigne fin. Ce fut notamment le cas sur l'axe Nord en décembre dernier, mais on sait que plusieurs relations ont été dégraissées : Paris - Annecy et Paris - Grenoble par exemple au sud-est. Sans compter les liaisons Intersecteurs, premières concernées par la conjonction du phénomène Ouigo et du malthusianisme de SNCF Voyageurs. C'est oublier un peu vite que ce qui intéresse d'abord le voyageur, après la vitesse et le prix, c'est la fréquence ! Mais faut-il rappeler les tensions à l'époque entre la SNCF d'un côté, feu-RFF et les Régions de l'autre à propos du cadencement ?

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Vellechevreux-et-Corbenans - 8 mars 2020 - Evidemment, illustrer ce dossier avec une vue de la LGV Rhin-Rhône revêt un aspect caricatural. C'est la moins fréquentée des lignes à grande vitesse et elle n'a pas échappé au mouvement de contraction de l'offre, essentiellement sur les liaisons Intersecteurs : il ne reste que 5 allers-retours Strasbourg - Lyon (et encore, une rotation a été ajoutée à l'horaire 2020 le matin su pression des élus locaux) soit un de moins qu'à l'époque des Corail... A noter sur ce cliché que la rame Réseau-Duplex 607 arbore la livrée Carmillon. Il y a encore 18 mois, il était prévu de réassocier les tronçons Duplex avec les motrices 4400 auxquels ils étaient associés à la sortie d'usine, et de réformer les motrices Réseau et les segments voyageurs formant les rames POS avec les motrices 4400. La SNCF a changé d'avis in extremis... © S. Meillasson

Certes, 7 allers-retours Paris - Annecy en TGV Sud-Est sont équivalents en capacité à 5 allers-retours en TGV Duplex... mais pour le voyageur, ce n'est pas vraiment la même chose. La comparaison sur cette période est donc d'autant plus intéressante que la séquence précédente, entre 1995 et 2008, avait plutôt été celle du développement de l'offre.

Résultat, il sera difficile de plaider la congestion - sinon la saturation - pour contrer les tentations de certains opérateurs européens de venir concurrencer l'opérateur historique français... qui ne se prive pas d'afficher ses intentions chez nos voisins, notamment en Espagne. On le sait, Trenitalia et la RENFE se préparent, le premier avec des ETR400, le second avec des S100, mais attention à ne pas avoir l'appétit plus gros que le ventre. (nos dossiers sur la grande vitesse en Espagne et en Italie). Ce sera aussi par les temps qui courent une bonne mise à l'épreuve du nouveau groupe SNCF sur la question de plus en plus sensible de l'indépendance du gestionnaire d'infrastructure.

Bonne lecture du nouveau dossier de transportrail.

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Commentaires
H
Intéressant de revenir 2 ans après !<br /> <br /> <br /> <br /> Le projet POCL était justifié car le LGV SE était saturée, comment dire ?<br /> <br /> <br /> <br /> Trenitalia a jouté 5 AR quotidiens sur Paris-Lyon et il n'y a pas eu de suppression de dessertes TV Inoui.<br /> <br /> <br /> <br /> Soit disant que la SNCF a dû supprimer 2 AR de 24 à 22 ! Ben non, il y a 2 AR Ouigo (sans parler de ceux partant directement de Perrache !) et 1 de plus en semaine !<br /> <br /> <br /> <br /> Donc, la LGV SE est peut-être chargée mais pas saturée !<br /> <br /> <br /> <br /> Que penser des liaisons Paris-Marseille ? 14 AR en ajoutant les 4 AR Ouigo. Ou encore plus aberrant, les 4 AR Paris-Nice avec passage obligé à Saint-Charles (+ 20 min au compteur !) pour y mettre 3 AR Ouigo ! Avec une desserte pareille, ça donne envie...<br /> <br /> <br /> <br /> La liaison Mulhouse-Lille suspendue depuis 2020 promise au retour l'est...toujours ! Bon, on peut faire les funérailles ?<br /> <br /> <br /> <br /> Que dire de plus ? La SNCF a décidé qu'elle irait là où ça rapporte le plus ! La preuve avec la fin d'Elipsos où la SNCF ajouter 1 AR Paris-Barcelone, mais ne souhaite pas reprendre les liaisons Lyon-Barcelone et Marseille-Madrid. Elle préfère aller faire un tour de Ouigo en Espagne !<br /> <br /> <br /> <br /> Si la SNCF ne veut plus assurer des liaison, OK, mais laissons dans ce cas les autres opérateurs les reprendre s'ils le souhaitent !<br /> <br /> <br /> <br /> Toutefois, si Trenitalia aurait commandé 13 ETR400, il semble plutôt que la compagnie aille sur les radiales, la RENFE sûrement aussi même si Marseille-Madrid serait plutôt un inter-secteur.<br /> <br /> <br /> <br /> De fait, les voyageurs qui ont encore les moyens et le courage de faire les TGV IS, ils risquent de subir encore longtemps les politique de mitage Ouigo et de réduction des dessertes de la SNCF.<br /> <br /> <br /> <br /> Les autres opérateurs en intersecteur, j'ai dû mal à y croire...
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A
On se rend enfin compte du gâchis de par exemple ne pas avoir conçu mixte Rhin-Rhone et Est phase 2...
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S
Mais en plus, prenons le cas du TGV de 18h28 vers Charleville, il est très compliqué d'avoir une place dedans, car l'UM simple étage, est quasi remplie par les gens de Reims, donc ne reste que de la première classe vers Charleville, d'où cela se termine par la SANEF. Il faut savoir que ce problème de saturation, rendant impossible l'acces aux TGVs aux ardennais, a existé au début du TGV Est, et la mise d'une UM avec un duplex vers Charleville avait résolu le problème et sur le TGV de 18h28, et sur celui du matin. <br /> <br /> De toutes façon, la SNCF fait tout pour décourager l'utilisation du TGV vers les Ardennes, horaires du matin qui ont changé 3 fois en 3 ans, sous capacité, rendant la réservation impossible, TGV de plus en plus lent (arrèts interminable à Reims, Rethel, et Charleville )
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A
Dossier intéressant et plein de bon sens, il confirme ce que je ressens depuis déjà quelques années.<br /> <br /> Il y a vraiment un déficit de fréquence, et la fragmentation de l'offre ne simplifie pas les choses !<br /> <br /> <br /> <br /> Pour donner un exemple, la LGV Est (la moins utilisée des grandes radiales). En 2007 lors sa mise en service, il y avait 9 intersecteurs :<br /> <br /> -3 Strasbourg-Lille<br /> <br /> -3 Strasbourg Bordeaux<br /> <br /> -3 Strasbourg Nantes/Rennes<br /> <br /> <br /> <br /> Cela donnait 6 liaisons vers Marne-la-Vallée et Massy TGV.<br /> <br /> <br /> <br /> Au fur et à mesure, les intersecteurs ont été regroupés. Tant est si bien que sur les tronçons centraux, les fréquences ont été réduites.<br /> <br /> Le Vendredi soir, impossible de se rendre à Reims/Lorraine/Strasbourg depuis Massy. Le dernier train est à 16h25. Je me souviens quand j'étais dans l'Essonne, et bien plutôt que de m'imposer 40min de RER B en heure de pointe, et bien je prenais ma voiture et/ou faisais Blablacar !<br /> <br /> <br /> <br /> Durant des années, Lille a été supprimé, les TGV finissant à Roissy CDG. Heureusement il y a eu des améliorations sur cet axe. Mais cela manque d'amplitude horaires, ce qui décourage nombre de travailleurs de l'aéroport.<br /> <br /> <br /> <br /> Les liaisons radiales ne sont pas beaucoup mieux loties. S'il y a de l'offre le matin, le soir, c'est pauvre. Je prend en exemple la ligne Paris-Reims, qui est spéciale car elle ne fait que 45 min et est fréquentée à 80% par des navetteurs quotidiens (abonnés) qui travaillent à Paris.<br /> <br /> Le soir, pour rentrer à Reims depuis Paris c'est la galère :<br /> <br /> -Un TGV à 18h28 (jusqu'à Charleville)<br /> <br /> -Un TGV non direct à 19h28 (impose une correspondance à Champagne-Ardenne)<br /> <br /> -Un TGV à 20h58.<br /> <br /> <br /> <br /> Avouez que c'est un peu maigre. 2 OuiGo en milieu de journée sur Paris-CA TGV - Nancy.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a eu quelques améliorations : certains TGV vont désormais à Bruxelles, les temps de parcours pour Strasbourg sont réduits grâce à la phase 2 (certes plus en ce moment...). Mais cela manque de fréquence et d'amplitude horaire, surtout le soir. Pour compenser la perte des intersecteurs, certains TGV Paris-Strasbourg s'arrêtent maintenant sur les gares LGV du parcours, avec une belle perte de temps pour les usagers du Paris-Strasbourg.<br /> <br /> <br /> <br /> Dernier point qui m'inquiète : le matériel roulant. Pour l'instant, le gros de ces liaisons est assuré par par les Réseaux et les POS, donc les années sont désormais comptées. Hors, si on les remplace par des Duplex, je crains que cela soit à nouveau un prétexte à la diminution des fréquences. Déjà qu'une rame simple Réseau pour Châlons-Bar-le-Duc, Charleville ou Remiremont a du mal à être remplie...
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S
Puisque l'article commence par cette moquerie, on rappellera que la LGV POCL n'avait pas seulement pour objectif de désaturer la LN1, mais avant tout de proposer un axe bis + rapide, et surtout de proposer des dessertes TGV et radiales à un vaste pan du territoire national aujourd'hui dépourvu de TGV. <br /> <br /> Et que ces 2 derniers objectifs, sans compter la désaturation, équilibrait largement le bilan socio-économique de POCL, au point d'en faire un des projets les + rentables du pays (du moins dans ses variantes médianes). <br /> <br /> <br /> <br /> Pour une raison assez simple, c'est qu'à l'époque, la "valorisation" d'une saturation, dans les bilans socio-éco n'en était qu'à son frémissement. En gros, il n'était comptabilisé que la perte de valeur d'un écrêtement des passagers à certaines heures, ainsi qu'une amélioration de la regularité de quelques minutes, (mais multiplié par un certain coef de gêne, car une minute perdue pour retard n'a pas la meme valeur qu'une minute normale de parcours). Au final, cela pesait très peu dans un bilan en dizaine de milliards d'euros : seulement quelques centaines de millions d'euros. <br /> <br /> Il faut par ailleurs noter que la saturation n'était pas mesurée par rapport à la situation actuelle, mais par rapport à une situation de référence future fictive, où la LN1 aurait pu supporter 15 sillons par heure (et pas seulement 12-13)<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, s'agissant de la saturation de Paris Lyon, elle était calculée à horizon de POCL en supposant réalisée les extensions Marseille Nice, Montpellier Perpignan, Lyon Turin, ce qui change évidemment la donne (moins de saturation, mais surtout, moins de TGV et donc de passagers pour lesquels POCL offrait un gain). Le recul entraine du recul. On est d'ailleurs dans la même logique avec la rétractation de l'offre TGV, même hors nouveau projet. <br /> <br /> <br /> <br /> Au final, la saturation était davantage un argument qualitatif, par dessus un bilan socio economique qui est de toute façon déjà bon. <br /> <br /> <br /> <br /> Au lieu de tout détruire, il eut été préférable de phaser le projet, et se concentrer dans un 1er temps sur celles qui desservait le territoire (Y inversé Bretigny Gien Les Aubrais et Roanne Lyon), avant d'envisager les sections centrales et parisiennes quand il y aurait eu besoin de désaturer
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N
Parmi l'hécatombe des intersecteurs, le seul aller/retour Mulhouse - Lille via la LGV Rhin-Rhône vient de disparaitre. Il n'y a désormais plus de liaisons direct entre le sud/est de la Bourgogne Franche Comté et Marne la Vallé - Chessy, Roissy Charles de Gaulle et Lille et donc plus de correspondances vers l'Europe du nord et l'ouest de la France par ces gares. <br /> <br /> C'est RER ou métro obligatoire à présent et donc pour la plupart des voyageurs ce sera le bus ou la voiture de bout en bout...
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A
Pouvez vous m'expliquer pourquoi Plouaret-Lannion est un passage obligé pour tous les nouveaux matériels? Qu'est ce que cette section a-t-elle de si spécial?
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