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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 mars 2020

Paris - Toulouse ou les méfaits du morcellement tarifaire

Le gruyère n’est pas une spécialité gastronomique toulousaine. En revanche, la relation Paris – Toulouse illustre de façon criante la politique commerciale de la SNCF et sa segmentation par l’horaire entre InOui et Ouigo.

Ainsi, à l’horaire 2020, on compte 6 allers-retours à grande vitesse entre Paris Montparnasse et Toulouse Matabiau, au demeurant assez mal cadencés :

  • Départs de Paris à 6h47, 8h52, 12h27, 14h04, 16h52 et 18h52
  • Départs de Toulouse à 6h47, 8h44, 11h54, 14h12, 17h50 et 18h47

Le temps de parcours oscille entre 4h06 et 4h48. Pas très lisible non plus.

Mais ce qui est encore plus révélateur, c’est la décomposition de l’offre puisque sur ces 6 allers-retours, 2 sont des Ouigo :

  • Au départ de Paris à 8h52 et 12h27
  • Au départ de Toulouse à 14h12 et 17h50

Résultat, il n’y a qu’un seul départ InOui de Paris en matinée, à 6h47. Pas de report possible avant 14h04. Au départ de Toulouse, un seul InOui en fin de journée à 18h47. Le précédent est à 11h54.

La fragmentation tarifaire par l’horaire amène donc à des creux d’offre de 7h17 dans le sens impair et de 5h56 dans le sens pair, qui sont évidemment inacceptables et concourent au passage à renchérir le prix du billet sur InOui, puisqu’il n’y a qu’une seule fréquence utilisable en pointe.

Dans une vision plus large, on peut supposer que l’élargissement de l’offre Paris – Toulouse, comptant 2 allers-retours Intercités de jour, 1 aller-retour de nuit et un Intercités Eco, pourrait être bousculée par l’arrivée de Flixtrain sur 2 allers-retours, également via Limoges, avec une concurrence directe non seulement sur les Intercités de la SNCF mais aussi sur les Ouigo.

Conclusion : si Toulouse a gagné un aller-retour et une heure de trajet avec SEA, en réalité, avec la logique de la SNCF, elle dispose de 5 types de service commercialement étanches comprenant respectivement 4 (InOui), 2 (Ouigo et Intercités de jour) et 1 aller-retour (Intercités Eco et Intercités de nuit). Dans ces conditions, le trafic aérien peut être relativement tranquille, même dans la perspective d'une LGV entre Bordeaux et Toulouse. Pour mémoire, Air France propose 22 allers-retours par jour entre Blagnac, Orly ou Roissy.

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Commentaires
R
Cela remettrait en cause effectivement les roulements et les organisations de la maintenance dans les technicentres notamment, mais rien ne l'interdirait. c'est plus une question de stratégie, de politique commerciale, de communication, …<br /> <br /> On suivra avec intérêt et curiosité ce que proposera Trenitalia entre Paris et Milan avec ses ETR 400 qui offre, je crois, 4 classes de service.
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T
Pourquoi dans ce cas là, ne pas inclure une rame Ouigo sur un Inoui. Est ce trop compliqué au niveau de la gestion opérationnelle (je pense notamment aux questions d'entretien) ?
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F
Cela a une vertu : souligner le taux de remplissage et la « réussite » de l’offre Ouigo.<br /> <br /> En omettant que, faute de mieux, les passagers sont contraints de prendre ces trains, pas du tout adaptés pour des trajets de plus de 4h.
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A
Il faudrait également voir si des correspondances efficaces sont proposées à Bordeaux pour prendre un TER ou un Intercité pour Toulouse sans trop attendre.
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S
Cela s'arrangera-t-il avec la concurrence ? A l'évidence non. <br /> <br /> La preuve pour les relations aériennes, l'auteur n'a pas additionné les fréquences air france et easyjet
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A
Evidemment quand on est pas amateur ou utilisateur du beau site web de la SNCF, on est un peu piégé sur le type de train qu'on peut prendre (je pense évidemment aux personnes ayant du mal à utiliser internet, personnes agées et autres). Ainsi, les Intercités et les inOui sont les seules solutions. Les Ouigo et l'ECO se prenant évidemment que sur Internet.<br /> <br /> Pourquoi faire simple quand on peut faire VRAIMENT compliqué!
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R
Rappelons au passage que Paris - Toulouse est la seconde ligne intérieure en terme de passager après Paris - Nice et qu'elle était concernée par le projet de loi défendu par des Verts et LFI sur la suppression de certains vols intérieurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Deux petites questions : <br /> <br /> <br /> <br /> 1/ Est-ce qu'il y aurait éventuellement un rapport entre l'offre médiocre en TGV et le tarif des péages qui serait plus élevé que sur les autres LGV ? (Il semblerait que la SNCF ne comptait pas initialement mettre de Ouigo sur cette ligne en raison justement des péages trop chers)<br /> <br /> 2/ Est-ce que l'on connaît le taux de remplissage sur la ligne (Ouigo et Inoui) ?
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B
Et oui ! Comment se créer de la concurrence soi-même entre TGV InOui et OuiGO ! Deux offres complémentaires qui se siphonnent en roulant à des horaires complémentaires, en fait des horaires concurrents.<br /> <br /> Certains opérateurs ont fait le choix d'offres des niveaux de gammes très variés à bord du même train (Trenitalia avec les Frescciarosa, et même Eurostar), du coup il y a des trains souvent avec toute la gamme de confort et de tarif. C'était d'ailleurs presque le même principe avec sur le même horaire une rame TGV et un idTGV...
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T
Emmental plutôt que gruyère ;-)
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