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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
7 septembre 2018

UIC 7 à 9 : un début d'inflexion ?

Il y a un peu plus de 6 mois, le rapport Spinetta avait une nouvelle fois stigmatisé celles qu'on appelle tantôt les UIC 7 à 9, les petites lignes, les lignes régionales, ou les lignes de desserte fine du territoire. Le gouvernement avait prudemment temporisé face au caractère explosif de ce dossier avec les élus locaux, même si le ministère des finances y voyait un moyen de réduire les dépenses de l'Etat de façon commode.

Le président de SNCF Réseau a présenté hier une première série de modalités techniques applicables à ces lignes à l'occasion de leur renouvellement afin de maîtriser le coût d'investissement. Cela pourrait ressembler à un retournement de veste. Ce document sera présenté aux Régions, avec lesquelles SNCF Réseau souhaite engager un nouveau dialogue pour trouver des solutions, ce qui implique une certaine dose de réciprocité : les optimisations techniques pour ajuster le coût seront d'autant plus efficaces si la Région exprime clairement ses intentions d'utilisation de la ligne. Si on prend l'exemple récent et très médiatisé de la ligne Abbeville - Le Tréport, toutes les optimisations techniques possibles auront un effet limité sur l'utilité de la ligne si le service reste au niveau antérieur, soit 2 allers-retours par jour. Même chose sur d'autres cas comme Tours - Loches ou Epinal - Belfort. Bref, une planification croisée entre le niveau de service attendu et les solutions techniques devrait être l'objet central des discussions Régions - SNCF Réseau. Au passage, on pourra profiter de cette occasion pour analyser certaines possibilités que nous avons de longue date évoquées à transportrail :

  • mettre à voie unique des sections à double voie sous-utilisées, modalité mise en oeuvre au printemps dernier sur Avranches - Dol de Bretagne, prévue en 2021 sur La Roche sur Yon - La Rochelle, souhaitable dans le cas d'Epinal - Belfort ;
  • analyser la cohérence entre le profil de ligne et les vitesses nominales, souvent définies anciennement avec les performances des matériels de l'époque : on citera par exemple le cas de Rennes - Châteaubriant où un relèvement de 20 km/h serait possible, réduisant le temps de parcours nominal de 1h07 à 52 minutes, pour une cadence aux 2 heures avec un seul autorail ; même logique sur Bayonne - Saint Jean Pied de Port, où il semblerait d'ailleurs qu'un premier renforcement de la desserte à investissement minimal soit envisagé pour 2020.

Si l'amorce du virage sur le plan technique est plutôt bienvenue, le financement restera un levier déterminant. Indépendamment de signaux d'ouverture venant de SNCF Réseau et du ministère ("ce n'est pas à Paris qu'on décidera de l'avenir des lignes"), les Régions ne manqueront pas de souligner que la participation de SNCF Réseau reste anecdotique sur ces projets (pas plus de 8,5%) et que l'Etat n'honore pas ses engagements prévus dans les CPER, si bien que les Régions se retrouvent financeurs, ce qui peut leur donner l'idée de financer à 100%, sans l'Etat mais aussi sans la SNCF et d'envisager une autre forme de gestion des infrastructures ferroviaires utilisées essentiellement pour le seul trafic régional.

Il faudrait donc que l'Etat s'empare lui aussi de ce sujet, entre aménagement du territoire et transition énergétique, et que la Loi d'Orientation sur les Mobilités prévoie de nouvelles ressources pour financer le réseau ferroviaire... et pas seulement ce tiers de réseau à usage majoritairement local, mais aussi le réseau structurant puisque l'actuel Contrat de performance présente un vide abyssal d'un demi-milliard par an qui ne permet pas d'en garantir l'intégrité !

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Commentaires
G
Combien ya-t-il de lignesUIC 7a9 en france en kilomètres
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R
Du côté espagnol, la voie ferrée est ouverte... et des trains de fret y circulent. Nous ça fait 48 ans qu'elle est suspendue. Et la ciculation des trains y est techniquement possible. <br /> <br /> C'est une question de volonté. La France est couverte d'autoroutes et saturée de PL. Il serait plus que temps d'enrayer ce phénomène resté jusqu'ici incontrôlable (ou plutot volontairement incontrolé).
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R
Réduire les coûts de fonctionnement, pourquoi pas, à moins de ne pas supprimer de services publics (type présence humaine qui apporte un gros plus aux voyageurs). <br /> <br /> <br /> <br /> Mais en réalité, le rail est déjà bien moins cher que la route ! Le lobby de la bagnole fait juste tout pour nous faire croire le contraire ! Quand on a une voie ferrée de 100 km à rénover pour 85 M€ et que personne ne veut financer alors qu'à proximité, on construit sans problème 10 km de 2x2 voies à 100 M€ ("maillon manquant" tout ça pour des camions étrangers qui ne paient rien en plus). Je parle bien sûr d'Angoulême - Limoges. <br /> <br /> <br /> <br /> De même qu'en vallée d'Aspe, dont on entend parler aujourd'hui pour les problèmes de circulation et les accidents, 300 M€ pour réouvrir Bedous - Canfranc et délester la vallée des PL ce n'est rien comparé aux travaux routiers faits sur la RN134 (tunnel du Somport, déviations des villages, créneaux, coûts des accidents, pollution, etc.).<br /> <br /> <br /> <br /> La première chose à faire serait donc de se débarasser des élus incompétents qui ne font que céder aux lobbys du béton et de la voiture. Et rien qu'avec ça le train retrouverait de l'oxygène !
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T
Concernant morlaix roscof c’est cher de renover le viaduc mais c’est quoi l’alternative au fait?<br /> <br /> Le laisser a l’abandon et attendre qu’il s’effondre?<br /> <br /> Payer pour le detruire?<br /> <br /> A moins que miraculeusement le departement trouve les millions pour transformer cette belle ligne en voie verte?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Notre pays est vraiment tombe bien bas incapable d’entretenir et valoriser un patrimoine que nos anciens ont bati au prix fort en terme financier et d’energie humaine et incapable de proposer aux territoires autre chose que des cars lents inconfortables et peu utilises...
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T
Et le train de fret peut circuler quand il y a pas la navette...
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T
Dans un article de Sud Ouest (https://www.sudouest.fr/2018/09/06/les-propositions-de-la-sncf-afin-que-les-petites-lignes-coutent-moins-cher-5367418-4755.php) il est aussi mentionné :<br /> <br /> - l'exploitation en navette permettant la suppression de la signalisation<br /> <br /> - le futur NextRegio (ou ERTMS Regional) sous la locution tous-publics "systèmes de signalisation numérique allégés"<br /> <br /> - utilisation de grave-bitume au lieu de ballast<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le troisième : a-t-on des exemples étrangers ? <br /> <br /> Ça me semble assez inédit comme solution...
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T
On fait comme dans l’industrie..on passe en revue les differents postes de depenses,on compare avec ce qui se fait a l’etranger ou meme en france sur d’autres reseaux non sncf et on regarde comment on peut reduire..<br /> <br /> Bref une politique normale pour une entreprise qui serait dirigee normalement..et pilotee normalement par un etat normal..<br /> <br /> Oui je sais ca fait beaucoup.....
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T
Un travail sur la simplification des normes serait aussi necessaire pour baisser les couts.il n’y a aucune raison valable pour que le cout de reouverture d’une ligne soit deux fois superieur en france qu’en allemagne sachant qu’en plus l’argent public est deux fois inferieur pour pas dire plus....
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I
C'est étrange que le nom de l'opérateur actuel de ces lignes n'apparaissent nulle part dans l'article, ne serait-ce qu'en assistance technique de conception des dessertes (à défaut d'avoir une quelconque valeur-ajoutée sur le volet marketing, à part le sempiternel "yapasd'potentiel").<br /> <br /> <br /> <br /> Est-ce qu'implicitement les uns (les Régions et l'Etat) et les autres (SNCF Réseau) ont fait une croix sur SNCF Mobilités (ou du moins sur sa composante TER), coupable d'être incapable de monter en gamme dans la maîtrise économique du système ferroviaire régional ou de porter la moindre ambition pour le développement du transport ferroviaire régional et local ?
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T
On ne gagnera jamais d'argent d'argent avec le ferroviaire, ce qu'il faut c'est qu'il y ai beaucoup de circulations avec un vrai cadencement couplé à de bonnes correspondances. Par ailleurs, il faut des commandes centralisées couplées à une signalisation de type ERTMS. Ce n'est pas en scindant la propriété du réseau qu'on résoudra les problèmes.
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