Toulouse - Castres : une alternative à l'autoroute ?
Le soutien de la Région Occitanie au projet d'autoroute A69 vient quelque peu égratigner l'image habituellement favorable au transport ferroviaire à laquelle elle est associée. Les arguments développés pour continuer cette réalisation sont difficilement audibles. Les récentes déclarations de Mme. Delga sur France 5 ont beaucoup surpris puisqu'elle n'a, à aucun moment, évoqué la desserte ferroviaire.
Alors justement, parlons du train et plus largement des transports en commun.
La liaison ferroviaire entre Toulouse et Castres ne souffre pas vraiment d'un déficit de performance : il faut 1h20 en voiture quand la circulation aux abords de Toulouse est fluide, contre 1h07 à 1h12 en train. Avantage léger pour le rail.
Elle est plutôt pénalisée par une offre limitée : 11 allers-retours Toulouse - Castres - Mazamet en semaine, 5 allers (depuis Mazamet) et 6 retours (depuis Toulouse) le week-end. Il faut ajouter un aller-retour par autocar le dimanche après-midi (en 2 heures, soit 20 minutes de plus qu'en train) et un renfort le vendredi soir depuis Toulouse. L'amplitude de service couvre la plage 5h27 (premier départ de Mazamet) à 20h43 (dernier départ de Toulouse).
La fréquence est évidemment conditionnée à la capacité disponible entre Toulouse et Saint-Sulpice, accueillant aussi les dessertes vers Albi, Rodez, Figeac et au-delà. La ligne a été doublée autant que possible, à l'exception des zones de tunnel. Entre Saint-Sulpice et Mazamet, le parcours s'effectue sur une seule voie, qui est loin d'être saturée, puisqu'on compte 3 croisements dans les gares de Lavaur, Damiatte et Vielmur. Castres constitue un point singulier puisque la géographie du réseau impose un rebroussement avant de rejoindre Mazamet, avec en outre la possibilité de croiser à Labruguière.
Au-delà de la consistance de la desserte vers Toulouse, il est finalement dommage de ne pas s'intéresser à la seule relation entre Castres et Mazamet, qui pourrait être étoffée à peu de frais. Le temps de parcours entre les deux villes n'est que de 17 minutes : une seule rame pourrait, sans difficulté (et même avec une productivité moyenne) assurer une navette cadencée à l'heure, intercalée entre les trains Toulouse - Mazamet.
Ce schéma pourrait, au moins dans un premier temps, rester compatible avec le block manuel régissant l'exploitation depuis Lavaur : même avec un plafond à 40 circulations par jour, il existe donc une réserve capacitaire significative, compatible avec un cadencement horaire sur la liaison Toulouse - Mazamet, doublée d'une navette Castres - Mazamet à même fréquence.
Et comme il n'y a pas que le train dans la vie, intéressons-nous aussi à la desserte routière perpendiculaire entre Carcassonne, Mazamet, Castres et Albi :
- la ligne 760 Toulouse - Castres, par un itinéraire complémentaire, au sud du trajet ferroviaire, assure 18 allers-retours en semaine, 7 le samedi et 4 le dimanche, avec un temps de parcours équivalent à celui de la voiture : 1h18 ;
- la ligne 762 Castres - Saint-Pons propose sur la section Castres - Mazamet 9 allers-retours en semaine, avec deux renforts (un le lundi, un le vendredi), et un temps de parcours de 25 minutes. Cette ligne ne circule pas ni le samedi, ni le dimanche ;
- enfin, la ligne 703 entre Albi et Castres propose pas moins de 38 allers-retours en semaine (avec un intervalle de 15 à 20 minutes en pointe), mais seulement 6 le samedi et 2 le dimanche. Le temps de parcours de 52 minutes est assez compétitif puisque supérieur de seulement 10 minutes au trajet en voiture ;
- il n'existe pas de service en direction du sud, du moins pas au-delà de Revel.