Des semaines compliquées sous les Alpes
Cela a commencé en Suisse avec le déraillement le 10 août dernier d’un train de marchandises dans le tunnel de base du Gothard, qui n’a pas tardé dès sa mise en service à s’imposer comme un axe majeur européen. Le report des circulations par la ligne sommitale n’est pas sans contraintes pour le fret, en raison des moyens de traction supplémentaires à mobiliser.
Le 23 août, le tube Est, qui n’est pas endommagé, a été remis en service : l’exploitation est assurée en rafale avec 4 trains successifs dans chaque sens autorisant 100 trains par jour, auxquels s’ajoutent 30 circulations maintenues par la ligne historique. Les trains de voyageurs restent détournés par celle-ci.
La situation est d’autant plus tendue que des travaux se déroulent depuis le 21 août et jusqu’au 10 septembre sur le versant italien de la ligne du Simplon, entre Domodossola et Milan, impactant par conséquent l’utilisation du tunnel du Lötschberg. Le rétablissement de cet itinéraire devrait donc soulager le plan de transport en attendant la reprise complète de l’exploitation par le Gothard, dont la date reste encore indéterminée.
En Autriche, l'itinéraire du Brenner est lui aussi en difficultés avec une coulée de boue survenue le 29 août après de violents orages.
Le glissement de terrain survenu en Maurienne le 28 août neutralise l’itinéraire français : ce n’est pas le plus utilisé avec une moyenne journalière d’une vingtaine de circulations fret et une dizaine de liaisons France – Italie opérées par SNCF Voyageurs et Trenitalia. Plus de 10 000 m3 sont descendus et l’instabilité du massif laisse craindre de nouvelles chutes, rendant impossible toute intervention pour déblayer et restaurer la voie ferrée. De ce fait, l’interception pourrait durer plusieurs semaines.
Certains ne manquent évidemment pas de souligner la fragilité des liaisons ferroviaires franco-italiennes devant cette situation et l’intérêt d’un tunnel de base. Cependant, la France n’a toujours rien décidé quant à la réalisation des itinéraires d’accès d’une part, et sur les modalités de gestion – voire d’adaptation – de la ligne existante.
En attendant, la France et l'Italie envisagent de reporter certains travaux sous le tunnel routier du Mont-Blanc, qui est déjà passablement engorgé, d'autant que certains cols ont dû fermer - temporairement - par anticipation en raison d'importantes chutes de neige, qui ne sont pas à écarter dans les jours et semaines à venir...