Espagne : la décentralisation du transport ferroviaire avance

La gestion des dessertes ferroviaires dans les provinces d’Espagne est encore aujourd’hui centralisée, confiées par l’Etat à la RENFE. Le gouvernement avait annoncé la régionalisation de la gestion de ces dessertes.

Le processus a été engagé en Catalogne, où progressivement la Généralité deviendra pleinement autorité organisatrice. Les FGC, l’opérateur ferroviaire catalan, devrait progressivement reprendre à la RENFE l’exploitation des dessertes Rodalies, qu’il s’agisse des services périurbains de Barcelone ou des liaisons intervilles.

Un accord est intervenu le 11 mars dernier avec la communauté autonome basque, qui cessera de verser 92,7 M€ au gouvernement central, lequel mettra en place un fonds d’investissement de 400 M€. La RENFE était en contrat jusqu’au 31 décembre 2027 sur les lignes à voie large et sur les lignes à voie métrique ex-FEVE de Bilbao à Balmaseda et La Calzada.

Le gouvernement basque pourra donc définir le plan de transport, la tarification, le matériel roulant, comme c’est déjà le cas pour le réseau à voie métrique Euskotren.

La décentralisation devrait aussi être engagée dans les Asturies et en Andalousie. En revanche, la province de Valence y est à ce stade opposée.

Comments

[JEAN-LUC]

En parlant de démagogie (cf commentaire de Arzens) , les autoroutes à péage arrivant en fin de concession sont désormais libres, sans vignette ni télépéage prévus, bref l'entretien, c'est pour le contribuable espagnol et encore un + pour le transport routier...
Contrepartie : pour faire un peu "vert", le gouvernement s'est engagé à développer le ferroutage.Vu la densité du réseau classique espagnol, et le poids du lobby routier dans ce pays, on peut se poser des questions....

[Grand Veneur]

J'imagine qu'il s'est « engagé » un peu comme se sont « engagés » un certain nombre de gouvernements français sur le sujet depuis au moins... 25 ans ?

[Nostromo]

Les provinces espagnoles n'ont pas l'obligations de designer les opérateurs par appels d'offres ?

Quoi qu'il en soit cette décentralisation a du bon, pourvu que les moyens soient transférés avec les compétences.

[Arzens]

Nostromo : Si reprise en régie publique, comme c'est le cas par les FGC ou Euskotren, pas besoin d'appel d'offre, ce n'est pas contraire au droit européen, il y a plein d'exemples comme cela en France dès lors que l'on sort du cadre SNCF.

[Arzens]

C'est surtout la résultante d'accords du gouvernement Sanchez avec les indépendantistes basques et catalans, la configuration politique actuelle faisant que le PSOE est pieds et poings liés aux partis indépendantistes pour demeurer au pouvoir. Le ministre des transport Oscar Puente, en bon populiste, peut gesticuler pour passer pour le grand défenseur de la Renfe face aux méchants français de la SNCF/Ouigo, dans les faits il démembre sa Renfe chérie, puisque l'on parle non seulement d'une décentralisation de l'AOT (comme les TER français) mais dans le même temps d'un transfert des opérations vers des opérateurs publics locaux (Euskotren et FGC). C'est comme si les services sur l'axe Marseille-Vintimille allaient aux chemins de fer de Provence (CP) (Certes, Euskotren et FGC sont bien plus grands et plus expérimentés que les modestes CP).

Un léger hors-sujet, mais puisque l'on parle de l'Espagne. Les premiers Talgo Avril ont été livrés à Renfe par Talgo ce lundi (6 avril). Il faut dire que les pénalités de retard pour Talgo vont être salées... La mise en service pourrait avoir lieu en mai, une fois les ultimes tests validés. A suivre tout de même, le feuilleton continue (surtout avec les manoeuvres autour du rachat de Talgo en cours...)

[Toinou]

En même temps, le ministre défend la Renfe sur ce qu'elle soit, objectivement, bien faire : la grande vitesse.
Sur le transport régional et interrégional, j'aurais beaucoup plus de mal à trouver du positif (sauf peut-être dans le trafic d'agglomération). La qualité de la desserte quand on sort des grandes aires urbaines est souvent médiocre, voire désastreuse.
Et je ne parle pas de la politique commerciale : entre un site internet qui fait aimer la SNCF (c'est dire) et des suppléments et réservations obligatoires pour quasiment tout ce qui n'est pas un train régional (quand il y en a), l'Espagne est un rare pays où je déconseille aux gens d'aller en train (et je suis un intégriste dans mes conseils touristiques à mes proches).