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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
27 juillet 2020

Fret : l'Etat annonce moins de péages

En visite sur le site de transport combiné de Bonneuil sur Marne, le Premier Ministre, accompagné de plusieurs ministres, a annoncé une mesure choc pour essayer de relancer le fret ferroviaire. Répondant à l'un des sujets développés par le groupement Fret Ferroviaire Français du Futur, il a ainsi révélé que l'Etat neutraliserait les péages pour l'ensemble des trains de marchandises en France jusqu'au 31 décembre 2020 et une réduction de 50% sur toute l'année 2021. Une aide de 126 M€ sur cette période, qui évidemment n'est pas pour déplaire aux chargeurs.

Toujours au chapitre des têtes d'affiche, M. Castex a évoqué de nouvelles autoroutes ferroviaires dans les prochains mois comme Cherbourg - Mouguerre, Calais - Sète, et Perpignan - Rungis. L'élu des Pyrénées Orientales en a profité pour annoncer le retour du train des primeurs, mais sans préciser selon quelles modalités. Le transport combiné devrait aussi bénéficier d'un nouvel élan.

Au-delà de ces annonces, deux questions principales subsistent :

  • la ristourne, conséquente, des péages jusque fin 2021 suppose donc que l'Etat compense le manque de recettes généré pour SNCF Réseau ;
  • supprimer ou réduire fortement le niveau de ces péages ne change malheureusement pas grand chose au principal problème du fret ferroviaire en France : le nombre et la qualité des sillons.

Le premier point devra trouver une issue directe dans le nouveau contrat entre l'Etat et SNCF Réseau, remplaçant l'actuel contrat de (non-)performance datant de 2017. Le second point est un peu plus complexe car il vient se heurter au maillage insuffisant du réseau, au manque d'itinéraires alternatifs, à l'équipement insuffisant des axes principaux (où l'IPCS est rare et la banalisation miraculeuse), mais aussi à la logique financière appliquée à l'excès qui se répercute sur la façon de faire des travaux avec des fenêtres longues, prenant de plus en plus souvent les 2 voies, et pas toujours correctement alignées sur les principaux corridors.

Bref, entre l'intention - louable - et la mise en oeuvre, le chemin - de fer, évidemment - est encore parsemé de verrous à débloquer !

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Commentaires
C
La question de la qualité et du nombre de sillons est importante, celle des itinéraires alternatifs l'est tout autant, celle de l'infrastructure, notamment du gabarit ferroviaire où on attend toujours un référentiel français pour le P400 (les seules lignes étant P410 d'offices sont les lignes nouvelles comme toutes les LGV et en particulier le CNM qui est mixte). Et pour ce dernier point c'est clairement à Réseau de se sortir les doigts... Pour l'instant il y a un axe Luxembourg/Allemagne Méditerranée qui y est apte à la vitesse de 100 km/h mais qui pourrait être à 120 km/h si ce référentiel était défini et permettrait un gain non négligeable. Les travaux actuels des tunnels de l'Artère Nord Est ont pour but justement d'augmenter leur gabarit.
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V
L'autre solution serait d'augmenter la TIPCE.<br /> <br /> Après tout, elle n'a que peu augmenté en 40 ans. Encore faudrait-il s'assurer que les excédents dégagés soient bien attribués aux infrastructures ferroviaires.
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Y
faut aussi régler le problème des routiers des pays de l'Est sous-payés , ainsi que le rétablissement de l'Ecotaxe ! sinon le ferroviaire ne sera jamais compétitif .
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T
126 M euros sur un an et demi pour réduire ou supprimer les péages pour le fret? A ce prix là, l'état pourrait les offrir pour une durée indéterminée ou au moins réduire fortement leur montant, c'est pas un effort énorme et ça rendrait le fret plus viable économiquement pour les entreprises. <br /> <br /> Ensuite il faut résoudre le problème des sillons comme souligné dans l'article...
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