CC72000 : c'est fini !
Ce matin, à 8h31, l'Intercités 11644 Troyes - Paris n'a pas connu une arrivée en gare comme les autres. Il y avait un "petit" comité d'accueil et même un buffet. Au passage, saluons cette initiative... mais au fait : en quel honneur ?
Une grande dame du rail faisait ses derniers tours de roue : l'histoire ferroviaire retiendra donc que la CC72186 a assuré le dernier train commercial emmené par la plus puissante locomotive Diesel française.
Paris Est - 28 août 2017 - Il y a bien du monde autour des voies ferrées 10 et 11. Qu'est-ce qui peut attirer autant de photographes ? © E. Fouvreaux
Paris Est - 28 août 2017 - Voici l'objet convoité : la CC72186 ne porte plus l'élégante livrée signée Paul Arzens, et la livrée "en voyage" confine au sacrilège, mais hommage a donc été rendu à cette légende du rail français qui a accompli ce jour ses dernières prestations. © E. Fouvreaux
Les CC72000, mises en service à 92 exemplaires à partir de 1969, incarnent l'apogée de la traction Diesel française, avec ces machines de forte puissance (2650 kW), les seules aptes à 160 km/h (du moins pour les 72021 à 92 et la 72017). Le coup de crayon de Paul Arzens et le moteur 16 cylindres SACM parachèvent le portrait de cette légende du rail.
Placées le plus souvent en tête des meilleurs trains de voyageurs, sur Paris - Bâle évidemment, qui fut un de leurs bastions, sur Paris - Clermont Ferrand avant l'électrification, sur Lyon - Nantes où elles supplantèrent les RTG devenus insuffisamment capacitaires ou encore sur Nantes - Bordeaux, les CC72000 ont aussi participé à l'évolution du trafic marchandises et à l'élimination de la traction vapeur en France.
L'arrêt de leur service tire quelques larmes parmi les amateurs, mais il faut bien reconnaitre que ces vénérables machines quasiment quinquagénaires n'étaient plus vraiment au sommet de leur forme : leur remotorisation - pour limiter les fumées pas très agréables dans Paris - ne fut pas vraiment une réussite et la fin de carrière a confiné à l'acharnement thérapeuthique.
Avec leur départ, c'est aussi l'arrêt des dernières locomotives CC de conception française. Mesdames, au revoir !