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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
15 février 2017

Brive - Aurillac : mobilisation pour préserver la ligne

Il faut bien admettre que, si noble soit la cause, la tâche est rude. Brive - Aurillac est certes inscrite dans le CPER Occitanie afin de maintenir en théorie l'exploitation jusqu'à Bretenoux, mais au-delà, l'avenir est en pointillés, la Région Auvergne - Rhône-Alpes n'en faisant pas une des priorités de son plan de "sauvetage" du réseau régional. Cependant, les liaisons ferroviaires vers l'ouest sont de plus en plus difficiles : il n'y a aucune liaison directe entre Clermont et Limoges, ni vers Brive. Ne reste donc qu'une possibilité via Aurillac par correspondance et une combinaison Limoges - Clermont avec changements à Montluçon et Riom des plus dissuasives. Bref, le champ est libre pour la route... mais les autocars libéralisés ne s'intéressent guère à ce territoire.

Brive - Aurillac, avec ses 4 allers-retours, est en fâcheuse posture. Les trains ont cessé d'y circuler pendant l'automne en prévision des éventuels risques d'adhérence et de déshuntage et finalement sont revenus au début de l'année mais pour combien de temps ? Deux ans, quatre ans tout au plus ? Le trafic est maigre, puisqu'on n'enregistre guère plus de 80 à 100 voyageurs par jour. Avec un temps de parcours majoré de près de 20 minutes du fait des ralentissements, le train ne fait pas bonne figure, même s'il fait encore jeu égal avec la route pour relier les deux villes. La circulation routière est modérée, avec tout au plus 3500 véhicules / jour au point de comptage de Bretenoux.

Bref, pour sauver Brive - Aurillac, seule la quête d'un modèle d'exploitation ferroviaire plus économique permettrait de rendre soutenable pour la collectivité le maintien de ce service. Le statu quo n'en est pas un et conduirait inéluctablement à l'adoption définitive d'une exploitation par autocars. La directeur régional SNCF Mobilités a affirmé que son entreprise "n'avait pas à payer les surcoûts de la ruralité". Il y avait 300 manifestants ce week-end à Biars sur Cère, soit 4 fois plus que la fréquentation journalière de la ligne. La plupart réclamaient non seulement le maintien des trains mais aussi des guichets dans les gares. Soit, mais en milieu rural, n'y a-t-il pas d'autres façons de commercialiser le service ferroviaire que de maintenir du personnel sédentaire : tant que celui-ci est requis pour l'exploitation (du fait des contraintes du block manuel), une polyvalence peut préserver les deux fonctions, mais un jour viendra où une exploitation automatisée télécommandée depuis une gare excentrée reposera la question de la présence à demeure d'agents en gare, surtout pour un trafic limité.

Pour sauver Brive - Aurillac, il faudrait donc accepter une rupture franche et repenser l'ancrage local des services ferroviaires, faute de quoi, la rupture sera sur pneus...

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Il est plus utile de garder ce type de petite ligne qui coûte cher au contribuable, faire rouler des trains diesel pour 10 passagers le bilan carbone n'est pas terrible, nous devons envisager d'autres types de transports collaboratifs modulables la révolution internet est une révolution qui change tout, comme le train a tout changer a son époque.....
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T
Ce "mini-train" pourrait-être une solution pour une exploitation économique ?<br /> <br /> http://www.parrypeoplemovers.com/<br /> <br /> <br /> <br /> La technologie du volant d'inertie est étonnante dans le sens où hors Gyrobus, elle n'a jamais été utilisée en grandeur nature...sauf sur une petite ligne britannique où elle semble avoir fait ses preuves.
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D
On parle beaucoup d'opérateurs alternatifs sur des liaisons TER comme celle ci. Mais avec quel matériel? Si on écoute le SNCF, la situation en terme de matériel disponible est plus que tendue (voir le nombre de "plans transport adaptés" notamment en auvergne). A supposer qu'elle perde l'exploitation de quelques lignes régionales, cela l'arrangerait probablement de récupérer le matériel pour aller boucher des trous de roulement ailleurs. Un autre opérateur devrait donc arriver avec son propre matériel lequel devra probablement être homologué pour circuler sur le RFN.
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B
La polyvalence est-elle toujours un tabou dans la vieille maison ?
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S
Malheureusement, la Gestion Par Activités, méthode la plus efficace pour saboter(saborder ?)le chemin de fer entraîne justement la non-polyvalence des personnels : un agent-circulation fait passer les trains, pour la vente, il faut...un vendeur !(de même qu' un conducteur Fret ne conduit que des trains de fret, un conducteur TER seulement des trains régionaux, etc...). Les coûts d' exploitation seront encore un peu plus élevés si on rajoute du monde( faites confiance aux dirigeants[nationaux et/ou régionaux]SNCF pour présenter des bilans éloquents !). De toutes façons, en France, hors le TGV et le RER, pas la peine de s' emm...avec le chemin de fer, l' avenir de ce genre de liaison c' est cars Macron et voies vertes. Même en PACA on veut 'macroniser'(ou estrosier...)des lignes plus achalandées que Brive-Aurillac(qui a néanmoins toute ma sympathie !)
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T
la SNCF n'a pas à "supporter les surcoûts de la ruralité". Visiblement depuis Paris, la notion de ruralité est large puisque des lignes comme St-Etienne-Clermont reliant deux agglomérations de 300 000 ha sont jugées sans potentiel<br /> <br /> <br /> <br /> Mais surtout, les collectivités, les usagers et les contribuables ne devraient pas avoir à supporter les surcoûts de la SNCF et l'inaptitude de ses dirigeants à exploiter ces lignes de manière intelligente et économique....
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