Comme un goût de déjà vu... Au mois de mai, "en prévisions des fortes chaleurs", la SNCF avait "suspendu" l'exploitation de la section Montbrison - Thiers de la relation Saint Etienne - Clermont Ferrand. A compter du 21 octobre, les relations Brive - Aurillac subiront la même mesure en prévision de la chute des feuilles mortes et des risques de déshuntage.
A chaque saison son excuse : en été, il fait trop chaud. En automne, ce sont les feuilles. Au printemps, il pleut donc ça patine. En hiver, il fait trop froid. Un grand directeur de la SNCF - dont on taira le nom - considère en petit comité que "le système ferroviaire ne peut fonctionner que sous atmosphère stable, étanche vis à vis de la nature, avec une hygrométrie moyenne, sous une température régulée en permanence à 20 degrés".
D'autre part, la Région Occitanie a prévu dans son CPER des crédits pour rénover la section Saint Denis près Martel - Bretenoux, située sur son territoire, alors que la Région Auvergne Rhône-Alpes préconise la fermeture pure et simple de la ligne. Une situation inacceptable qui isolerait encore un peu plus le sud de l'Auvergne : Aurillac est en effet, avec Mende, l'une des villes les plus difficiles d'accès. L'Auvergne perdrait qui plus est un accès à l'ouest. La ligne Clermont - Ussel a déjà été rayée de la carte. Le devenir de Gannat - Guéret reste encore incertain (l'hypothèse de forts ralentissements n'est pas encore écartée). Si la liaison Brive - Aurillac disparaît, le déménagement du territoire auvergnat connaîtra un nouvel épisode.
Qu'importe : puisqu'on vous dit que l'autocar est tellement mieux ! Les ardents promoteurs du démantèlement du réseau, y compris au sein même de la SNCF, oublient qu'à la fin de leur coupable entreprise, c'est leur emploi qui deviendra inutile...
Mais comment les cheminots, les élus locaux et nationaux peuvent-ils continuer à tolérer de tels dirigeants à la tête de la SNCF?
Au fait, pourquoi une fois l'été passé, ne demandent-ils pas le rétablissement des trains entre Clermont et St Etienne?