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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
24 novembre 2018

Brive - Aurillac : défaut d'alignement des Régions

Dans la catégorie des lignes sur la corde raide, la relation Brive - Aurillac figure régulièrement en tête de liste et plus particulièrement le maillon central entre Saint Denis près Martel et Viescamp sous Jalles, deux localités que seuls les ferroviphiles peuvent connaitre quand on n'est pas du coin (et encore...)

Elle est déjà handicapée par l'accumulation de ralentissements, qui coûtent environ 15 minutes aux trains :

  • sur Brive - Saint Denis près Martel, tronc commun aux relations vers Rodez et Aurillac, avec une vitesse limitée à 80 km/h pour une vitesse nominale de 90 à 110 km/h ;
  • sur Saint Denis - Bretenoux, à 60 km/h au lieu de 90 km/h ;
  • et entre Bretenoux et Viescamp, à 55 km/h au lieu de 75 km/h.

Ajoutez les fréquentes interceptions de l'exploitation à l'automne en raison de la chute des feuilles morts dans les gorges de la Cère, générant des problèmes de shuntage, les effets de la chaleur estivale sur la dilatation des rails dont les plus jeunes ont 60 ans et les plus anciens 101 ans. Cela fait déjà beaucoup.

Mieux, la relation est à cheval sur 3 Régions : Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône-Alpes, qui ne sont pas sur la même longueur d'onde. D'un côté, le duo Nouvelle Aquitaine - Occitanie a programmé le financement de travaux de renouvellement entre Brive et Lamativie. Ils se dérouleront entre avril et septembre 2019 pour un montant total de 33,5 M€ dont 13,5 M€ sur la section Brive - Saint Denis près Martel et 20 au-delà jusqu'à Lamativie. Au menu, un RVB sur la section Brive - Bretenoux et un remplacement de rails et de traverses de Bretenoux à Lamativie avec évidemment pour objectif de lever les ralentissements et restaurer un temps de parcours de l'ordre de 1h35.

230710_73537puybrun

Puybrun - 23 juillet 2010 - L'X73537 vient de franchir l'ouvrage sur la Dordogne, de type pont-cage, avec piliers maçonnés. La desserte est assurée par du matériel estampillé Auvergne, mais les trois Régions concernées par la relation Brive - Aurillac (Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône-Alpes) ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde... © transportrail

Côté Auvergne Rhône-Alpes, la ligne est vue avec beaucoup de circonspection : seul investissement consenti, l'installation de compteurs d'essieux pour éviter les problèmes de shuntage, mais pas de travaux pour la levée du ralentissement. Bref, une posture d'attente...

Ce n'est pas la première fois que les Régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie se heurtent à leur voisine : la première a essuyé récemment un refus sur le retour à Lyon de l'ex-Intercités Bordeaux - Montluçon tandis que la seconde constate le manque de volonté sur le duo Causses-Cévennes.

Dans ces conditions, imaginer une relance de l'offre ferroviaire entre Brive et Aurillac reste encore prématuré. Le trafic routier est assez modeste, de l'ordre de 3000 véhicules / jour sur les routes départementales parallèles. Les 4 allers-retours actuels, généralement tracés avec 6 arrêts, relient les deux villes en 1h50, avec une perte de temps de l'ordre de 15 minutes par les ralentissements. Leur suppression restaurerait la compétitivité du temps de parcours par rapport à la route (1h44 en conditions normales). Le positionnement horaire est assez surprenant car les trains sont principalement destinés à donner des correspondances sur les IC Paris - Brive - Toulouse, avec en conséquence une large amplitude horaire : le premier train quitte Aurillac pour Brive à 5h15 et le derrnier quitte Brive à 22h10. Au départ de Brive, le premier train de la journée est à 11h30 tandis que le dernier depuis Aurillac est à 17h10. Ce service nécessite tout de même 3 rames, pour les départs du matin d'Aurillac et la croix du midi calée sur les correspondances de Brive : il y aurait certainement matière à concevoir un meilleur service avec seulement 2 rames...

A lire, également l'article bien documenté du site indépendant ActuTER Occitanie.

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Commentaires
J
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Le souci de cette ligne, c'est sa mauvaise desserte, et en plus ça évolue à chaque fois qu'Intercités modifie ses horaires. Cela veut dire qu'avec les évolutions permanentes d'horaires au départ de Brive pour la direction de Paris, un coup c'est un train de la ligne Aurillac - Brive qui n'est plus en correspondance, et deux mois après, c'est un autre.<br /> <br /> <br /> <br /> Au prochain service c'est le cas. Le train impair (Aurillac - Brive) de fin de matinée n'arrivera pas suffisamment tôt à Brive pour assurer la correspondance, par contre le dernier du même sens qui ne la donnait plus depuis plusieurs mois va pouvoir le faire à nouveau.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le trafic local, ce qui pêche le plus, ce sont les départs trop tôt le matin (voir trop tard maintenant pour le deuxième train de sens impair), et un retour en autocar le soir qui fait arriver à Bretenoux 1H30 plus tard qu'il y a un an ou deux.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour accélérer les trains après le passage à 60 km/h entre Bretenoux et St-Denis, des arrêts ont été supprimés, tels qu'à Puybrun, Bétaille, ou Vayrac, alors qu'il y avait toujours eu une clientèle, surtout que ces gares sont dans les villages.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux élus purement locaux, ils ne savent même pas que le train passe encore, c'est dire le peu d'intérêt et de culture de ces gens.
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T
Bonsoir<br /> <br /> Il n' y a du trafic que jusqu'à Bretenoux-Biars (ou Laval-de-Cère en voyageurs), car la station de Lamativie est au fond de la vallée et le village loin sur le plateau; d'ailleurs le BV a été démoli depuis quelque années et ce n'est plus qu'un point technique de croisement, malgré la beauté du paysage !<br /> <br /> Salutations ferroviaires<br /> <br /> Signé : Tef TRAVAPEUR
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T
Je pense que la question des moyens est un faux argument...la france les a mais elle ne fait pas des transports publics une priorite comme la suisse ou l’allemagne...<br /> <br /> En revanche elle a l’argent pour financer les operations militaires, l’arme nucleaire,la redistribution sociale, des milliers de rond points...ou un reseau routier approchant desormais les 1000000 km avec un maillage en constante expension y compris dans la diagonale du vide....<br /> <br /> <br /> <br /> Par exemple, Avec le cout de la guerre en indochine ou en algerie on avait largement de quoi moderniser tous les reseaux de tramway ou les lignes regionales...et l’ensemble des ronds points realise a visiblement coute 20 millards d’euros largement aussi de quoi moderniser 20000 km de lignes au lieu de les fermer....<br /> <br /> <br /> <br /> Donc il y a de l’argent,c’est la priorite politique qui fait defaut et depuis tres longtemps....
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V
Le tracé permet-il des vitesses plus élevées sur les taux nominaux pratiqués avant ralentissements?<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être faudrait-il envisager une diamétralisation de Aurillac-Brive et Brive-Bordeaux.
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T
On voit les limites de la décentralisation dans sa forme actuelle. Lorsqu'une ligne est partagée entre plusieurs régions qui ne se coordonnent pas, ce devrait être l'Etat qui reprend la main pour organiser le service ou qui désigne une région responsable pour toute la ligne. En l'espèce entre Brive et Aurillac, ce devrait être plutôt la Nouvelle Aquitaine qui semble être la plus motivée pour le chemin de fer
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A
Ca va paraître négatif comme commentaire, mais vous semblez tous perdre de vue qu'on parle de la diagonal du vide là (et qui se vide de plus en plus au passage...). Forcément maintenir un réseau ferroviaire local est trop cher pour leurs moyens, c'est exactement ce qu'ils dénoncent depuis 'quelques temps'.<br /> <br /> <br /> <br /> Certaines régions ont les moyens d y réinjecter de le pognon, d'autres non. L'Auvergne reste le parent pauvre du marriage de 2015, or Aurillac étant bien plus loin de Lyon qu'elle ne l'est de Toulouse, ca ne me surprend pas vraiment que l'Occitanie ait été enclin à injecter, contrairement à ARA.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui m'inquiète davantage, c'est que si un jour le trafic est interrompu au delà de Lamativie, que cette branche finisse par fermer tout court elle aussi, même après tous ces investissements.<br /> <br /> Finalement n'est ce pas là une tentative de la région ARA de forcer la main à ses voisins de payer aussi pour le bout de ligne Lamativie-Aurillac ?
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T
Vu les lignes concernees par le sujet je me suis contente de remonter 10 ans en arriere mais il est vrai que le debut du renoncement sur les lignes ferroviaires de proximite remonte aux annees 1930 avec des elagages a chaque decennie.....
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T
Oui mr wauquiez a herite d’une situation ou la majorite socialiste d’auvergne n’a pas mis dans son plan rail des lignes aussi importantes que clermont limoge ou clermont st etienne <br /> <br /> Quand a la majorite socialiste de rhone alpes elle n’a fait voter aucun plan rail pendant son mandat preferant depenser 40 millions pour le raccordement a valence tgv desormais vide de tout train....<br /> <br /> <br /> <br /> Quand aux departements ils preferent laisser fermer les lignes plutot que d’intervenir.....<br /> <br /> <br /> <br /> Donc wauquiez n’en a certes malheureusement pas grand chose a faire du train mais il n’a pas herite d’une situation tres saine.....<br /> <br /> <br /> <br /> Dans cette affaire la responsabilite est collective avec en premier lieu l’etat version hollande et maintenant macron....
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L
La Région AuRA de Wauquiez ne peut pas voir la Région Nlle Aquitaine et fait tout pour faire couler l'ensemble des lignes (Limoges-Lyon via Montluçon, Ussel-Clermont) et maintenant Brive-Aurillac mais que faire face à cette hurluberlu..... à part le haïr.
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J
Alignement également avec certains élus locaux (communes, communautés de communes, départements et régions) surtout dans la région Aura. <br /> <br /> D'ailleurs, on se demande bien pourquoi Rhone-Alpes à tant voulu absorber l'Auvergne, mais c'est peut-être l'inverse (odeur de caoutchouc...).<br /> <br /> <br /> <br /> Pour s'en convaincre, il suffit de lire le dossier de la réouverture d'Orléans à Chateauneuf sur Loire dont la DUP est renvoyée "sine die".<br /> <br /> Entre "les lignes", on comprend par exemple que le parking qui remplace actuellement la voie H est absolument indispensable au centre ville d'Orléans.<br /> <br /> Et je ne parle pas de la fameuse loi "Bussereau" sur les PN.<br /> <br /> Il y a de quoi douter de nos élus...<br /> <br /> Vive les "parks and ride", le vélo et la marche à pied.<br /> <br /> Ils vont bien réussir à nous trouver des prétextes pour taxer tout cela.
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T
L’etat et la sncf eux sont parfaitement alignes....<br /> <br /> Ligne a fermer....
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P
Je ne sais pas ce qui est pire, l'Etat qui n'a pas mis un sou dans SNCF Réseau qui est censé entretenir son propre réseau ou la région AuRA de Wauquiez qui préfère jeter des milliards dans une nouvelle autoroute entre Lyon et Saint-Etienne au lieu de permettre à ses administrés de se rendre au boulot dans un moyen de transport propre, écologique (même si les rames diesel ne sont pas exemplaires, le bilan carbone reste meilleur qu'une voiture individuelle), pas cher, rapide, sécurisé...<br /> <br /> <br /> <br /> Dans ces conditions, faut pas s'étonner que les Champs-Elysées soient à feux et à sang à la moindre variation des prix à la pompe.
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T
Comment a-ton pu en arriver à avoir des rails vieux de plus de 100 ans !? J'entends souvent ici parler de faillite de la part d'un certain gestionnaire de l'infrastructure ; mais si c'est bien le cas, que dire de ceux qui (sous un autre nom) l'ont précédé !!!
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F
Je croyais que Brive - Rodez avait entièrement été traité lors du plan Rail
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K
En effet très intéressant le dossier d'ActuOccitanie!!
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