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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
29 septembre 2016

Réflexions croisées sur le transport ferroviaire en France

La Commission des Finances du Sénat a formulé dans un rapport d'information une série de propositions pour l'avenir du transport ferroviaire en France. Dans le même temps, la FNAUT organisait le colloque Rail 2020 pour présenter son manifeste des usagers et préparer une sollicitation des futurs candidats à l'élection présidentielle.

FNAUT : d'abord le diagnostic

Il n'a pas été tendre. En comparant le trafic entre 1970 et 2010, il apparaît qu'en France, malgré la construction de 1800 km de LGV, le trafic voyageurs actuel correspond peu ou prou à celui de l'année 1980, dernière année d'un réseau ferroviaire sans TGV. Plus grave, le fret a regressé de 60%, soit la plus forte baisse d'Europe occidentale, complètement à rebours de l'Allemagne. La situation récente confirme cette régression avec 10% de voyageurs professionnels en moins sur le seul premier semestre, -6 % sur le fret et -4,4 % sur les TER. Bilan, la dette explose et les directives de la réforme ferroviaire sont déjà largement bafouées : toujours sur les seuls 6 premiers mois de 2016, la dette a augmenté de 1,5 MM€ (2,4 MM€ d'investissements pour 855 M€ de marge opérationnelle). En considérant une trajectoire linéaire sur l'ensemble de l'année, avec une dette passant de 44 à 47 MM€ et avec 1,7 MM€ de marge opérationnelle,  le ratio de la règle d'or (dette / marge opérationnelle) atteindrait 27,6 alors qu'il devrait plafonner à 17 pour être soutenable.

Nombre de sujets connus ont été une nouvelle fois rappelés : la qualité de service, l'information des voyageurs, la question de la vente des billets et de la tarification, mais aussi la diminution de l'offre et le spectre d'un plan massif de fermetures de lignes au "profit" de dessertes routières qui, généralement, amènent les voyageurs à prendre leur voiture. Autant de sujets constituant le socle du manifeste des usagers pour le renouveau de la mobilité ferroviaire.

La FNAUT, tout comme l'ARF, ont soutenu le principe d'ouverture du marché intérieur à une concurrence régulée par la puissance publique, sous contrôle de l'ARAFER, par recours à la délégation de service public. Pas tant par conviction qu'il faille "dégager la SNCF" que par moyen d'abord de comparer les prix sur des propositions concrètes et pour inciter, comme ce fut le cas en Allemagne, l'opérateur historique à repenser sa relation avec ses commanditaires (les Régions) et son public (les voyageurs), d'où la nécessité de renforcer le rôle de l'ARAFER.

Sénat : jeter enfin les bases d'une stratégie

Pour la haute Assemblée, il apparaît prioritaire dans un contexte budgétaire contraint de réorienter les investissements vers plus d'efficacité et surtout vers la préservation de l'existant avant d'envisager de nouveaux développements. La sénatrice (Les Républicains) en charge du dossier propose de sortir d'un champ de décision purement ministériel avec une loi de programmation quinquénale définissant les projets et leur programmation financière. Elle serait élaborée par une commission permanente associant élus nationaux, locaux, experts, chargés d'évaluer tous les ans l'avancement des dossiers et de contrôler leur trajectoire financière.

La trajectoire d'investissements sur le réseau existant devrait être portée au moins à 3,5 MM€ par an, et en situation cible à 4,5 MM€. Du côté de l'AFITF, les 600 M€ annuels manquant à son budget devraient être prélevés par une écotaxe (vignette ou redevance kilométrique).

Enfin, sans proposer de solutions, le Sénat considère qu'un allègement de la dette de SNCF Réseau reste incontournable : reste à en trouver les modalités !

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Commentaires
C
Premièrement @moi. Faut arrêter de systématiquement stigmatiser les grèves. Il y en a aussi eu dans les entreprises alternatives de fret. Le premier mal français est politique et le déclin est intervenu bien avant l'amorce d'une libéralisation avec la fonte et/ou l'arrêt de la sidérurgie lourde.<br /> <br /> Cependant vous remarquerez que le Royaume-Uni a un fret ferroviaire très actif meme s'il y a un ralentissement du trafic de charbon.<br /> <br /> Ensuite rappelons que il y a des disparités selon les régions en termes de productivité et que la productivité a augmenté de 20% a la SNCF (oui Fret SNCF reprend du trafic au privé aussi).<br /> <br /> Étant conducteur dans le privé je peux affirmer que la flexibilité ne fait pas tout car si tu as une mauvaise organisation, ça risque de coincer a un moment ou a un autre meme si cette flexibilité te permet de t en sortir dans 75% des cas.<br /> <br /> Concernant la taxe sur les sociétés d autoroutes, elle existe déjà mais elle devrait justement prochainement être affectée a l'AFITF.<br /> <br /> Cette année et l'an prochain, toutes les entreprises ferroviaires vont tirer la langue vu que le prix des sillons va augmenter de 6 points et il n'est pas dit que la qualité sera meilleure qu'aujourd'hui car c est ça le fond de l'affaire. Les sillons sont pourris et il y a peu de scénari alternatifs surtout pour éviter la région parisienne étant donné qu'il y a des travaux partout et que notre réseau n est ni entièrement électrifié ni entièrement compatible au gabarit des conteneurs internationaux (Avis de Transport Exceptionnel).<br /> <br /> Des lignes comme Calais-Boulogne-Amiens-Tergnier-Laon-Reims-Chalons-St Dizier-Chaumont-Chalindrey-Dijon ou la ligne 4 ou encore Chagny-Nevers sont des lignes qui pourraient permettre d'avoir un fret performant mais tout cela est politique et nous avons le chemin de fer que nous méritons faute de vouloir mettre la charrue avant les boeufs a savoir le social avant les infrastructures. Il suffit d'aller rive droite du Rhin a Mullheim pour voir 150 a 200 trains par jours tout type confondus....
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T
A noter que malheureusement seules les instances consultatives (FNAUT,SÉNAT) semblent encore porter un discours dynamique pour le rail<br /> <br /> <br /> <br /> Coté exécutif, Etat,départements et certaines régions....c'est l'inverse
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T
Même si les syndicats ont une part de responsabilité en refusant certaines évolutions et en multipliant les grèves pour tout et n'importe quoi, c'est d'abord la direction qui porte 90% des responsabilités actuelles<br /> <br /> -c'est la direction qui choisit de faire la promotion systématique du mode routier à tous les échelons de l'entreprise et vis à vis de l'Etat<br /> <br /> -c'est la direction qui ne propose pas une organisation permettant d'améliorer la qualité de service et le lien avec les territoires<br /> <br /> -c'est la direction qui met en place une tarification dissuasive par sa complexité<br /> <br /> <br /> <br /> et j'en passe....
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S
Le début de l'article est très fort : faire croire que la FNAUT regretterait la construction de 1800km de LGV !!<br /> <br /> C'est la progression du trafic sur les axes concernés qu'il faut mesurer. <br /> <br /> Car la fermeture d'axe complètement indépendant des LGV serait intervenu dans tous les cas de figures... vu qu'elle a commencé bien avant le développement du programme TGV, et qu'elle est surtout concomitante du développement du réseau routier puis autoroutier<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, la stratégie ne devrait pas consister à regarder ce qu'il est possible de faire sous étranglement financier. Ca serait folie, au point d'avancement où il est, de stopper le projet LGV Bordeaux-Toulouse/Dax. Ca serait folie de ne pas donner de nouvelles capacités ferroviaires en Région PACA avec la LNPCA. Idem sur Paris Normandie. Donc il faudrait plutôt partir des besoins ferroviaires incompressibles, y compris, évidemment et avant tout le réseau existant, et déterminer comment on atteint ces montants. <br /> <br /> A mettre en rapport, avec le PIB, le budget de l'Etat, les concours à la route, une fiscalité environnementale, les avantages socio-eco à en tirer, on constaterait que ça n'est vraiment pas grand chose
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M
ils sont tous fautifs et responsables.<br /> <br /> la direction fait n'importe quoi, à une stratégie de m*rde et l'état vient toujours demander n'importe quoi.<br /> <br /> quand l'un fait de efforts, ils sont anéantis par l'autre, comme avec la dernière gréve qui a détruit une année de bénéfice. <br /> <br /> et de toute façon, il faudra s'attaquer au cout du travail pour améliorer le modèle économique du train: comment moderniser de nombreuses lignes quand le cout des travaux est toujours plus important?
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J
Étant l'un de ses anciens "faignants, bons à rien, trop payés...", je peux affirmer que les agents et leurs représentants étaient prêts à un deal de ce genre du temps de Monsieur Gallois, l'un des rares PDG à respecter sa parole et son personnel.<br /> <br /> Mais les politiques en ont décidé autrement, braves gens qui pensent d'abord à eux avant de penser à l'intérêt général...
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M
les responsabilités sont multiples, mais il ne faut pas oublier le rôle des cheminots et syndicats dans l'autodestruction de la sncf et du réseau ferré.<br /> <br /> d'après la presse la dernière grève à couté 260 millions: s'ils veulent inverser la tendance, il va falloir arrêter ça très vite.
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