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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
30 mars 2016

SNCF Réseau : "nous sommes en risque"

Démissionnaire mais toujours pas remplacé (suite au véto de l'ARAFER), Jacques Rapoport a été auditionné ce jour devant le Sénat. Profitant manifestement d'une certaine liberté de parole, il a clairement exposé aux sénateurs le niveau de péril sur la consistance du réseau ferroviaire français : "Il y a un sujet plus grave que la situation financière : c'est l'état dégradé du réseau ferroviaire français. SNCF Réseau propriétaire du réseau. En réalité, il est dépositaire d'un patrimoine national qui est en danger". Un discours qui ne doit certainement pas plaire au ministère des finances qui ne cesse de serrer la vis budgétaire sur le gestionnaire d'infrastructures.

Et de préciser son propos, en évoquant les 20 000 à 25 000 km de lignes du réseau classique dont le niveau de renouvellement depuis 30 ans est notoirement insuffisant par rapport aux besoins : "A partir d'un certain âge et d'un certain état des équipements, la prévisibilité de ce que vont devenir ces équipements et la façon dont ils vont réagir décroît. La science de l'ingénieur n'est pas illimitée. Quand nous arrivons aujourd'hui à un âge moyen de nos voies de 33 ans, nous sommes en risque. Il ne peut y avoir qu'une seule priorité : préserver cet immense patrimoine national [...] Je ne voudrai pas que l'on se méprenne, il n'y a pas eu depuis 30 ans de sous-entretien, il y a eu du sous-renouvellement. L'entretien a été régulièrement opéré mais les équipements ont vieilli. Il n'y a pas d'impact en matière de sécurité. Chaque jour, nous faisons rouler 15.000 trains et transportons  4 millions de passagers. Pour assurer cette sécurité, nous sommes parfois malheureusement conduits, compte tenu de l'état de l'infrastructure, de dégrader la qualité à travers des ralentissements. Nous avons une augmentation d'environ 10% par an du kilométrage" soit  3000 km de ralentissements actuellement, trois fois plus qu'il y a cinq ans.

Au travers de ces déclarations, on peut voir apparaître, à peine voilées, les vraies raisons de son départ précipité : le manque de moyens pour gérer le réseau, l'absence de stratégie nationale et la prolifération de projets de lignes nouvelles sans vision d'ensemble.

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Commentaires
S
L'absence de projet de Ligne Nouvelle n'impliquerait pas forcément qu'il en émerge une stratégie nationale pour le réseau. <br /> <br /> Et il est dommage que plusieurs années de réflexion est abouti à une commission mobilité 21 qui au delà des mots, n'a pas fait le moindre classement. D'autant qu'à fortiori, un tel classement devrait s'extraire des contraintes financières, .... et au moins, classer, valoriser les différents développements du réseau à différentes echéances, et notamment des schémas d'offres. Et éclairer sur l'effort public à faire pour y parvenir (et à contrario de mesurer "l'amputation" du réseau si ces efforts ne sont pas faits). Le SNIT de 2011 avait au moins eu ce bel effort de prospective
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M
Si les sénateurs étaient proches du terrain (ferroviaire dans le monde rural ), ils pourraient poser la question suivante à Mr Rapoport :<br /> <br /> Pourquoi en Auvergne, quand RFF fait des travaux sur les voies , le résultat est "plus pire" qu'avant les travaux!!!!!!!!!!!!!!?<br /> <br /> Je m'explique : Clermont Ferrand - Volvic suite à travaux Limitation Permanente de Vitesses suite à malfaçons <br /> <br /> Gannat - Montluçon suite à travaux Limitation Permanente de Vitesses dans les secteurs de Commentry et Montluçon (tunnel du Dienat "trop d'épaisseur de balast"..........<br /> <br /> Et le mieux de tout :<br /> <br /> Moulins -Souvigny 2 Millions d'euros de travaux pour 12Kms , remplacement des traverses sous les rails doubles champignons et des longrines du pont sur l'Allier et final on ferme la ligne. Chercher l'erreur? .
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