Pessac – Macau : une fréquentation squelettique
En complément des liaisons Bordeaux – Lesparre / Le Verdon, la desserte de la ligne de ceinture de Bordeaux propose 9 allers-retours entre Pessac et Macau, utilisant le raccordement des Echoppes, remis en service à cette occasion.
La relation est fortement connectée aux tramways de Bordeaux :
- Ligne B à Pessac ;
- Ligne A à Mérignac – Fontaine d’Arlac ;
- Ligne D au Bouscat – Sainte Germaine, gare la plus récente ;
- Ligne C à Bruges et Blanquefort.
L’intérêt principal de cette desserte réside dans la possibilité d’accéder au campus universitaire de Talence en utilisant la ligne B sur son extrémité, moins chargée même en heures de pointe. Cette combinaison est aussi possible pour les voyageurs venant d’Arcachon et de Mont-de-Marsan.
Elle devrait donc avoir pleinement sa place dans un futur RER bordelais. Cependant, les trains sont peu fréquentés, voire quasiment désertiques en journée : seuls les trains de pointe ont une affluence un peu supérieure, mais la faible consistance de la desserte en limite l’intérêt.
Le Bouscat - Sainte-Germaine - 8 mars 2024 - Cet AGC dessert la plus récente des gares de l'agglomération bordelaise en assurant une relation Macau - Pessac. La gare est située au droit de la route du Médoc, que dessert la ligne D du réseau de tramways. Cependant, la fréquentation en ce début d'après-midi est pour le moins limitée ! © transportrail
Une réflexion plus large pourrait être engagée afin de mieux utiliser la ligne de ceinture, tout en conservant le principe d’une desserte radiale vers le Médoc à 2 trains par heure et par sens en pointe (un pour Le Verdon, un pour Lesparre).
Finalement, la disparition de la gare Saint-Louis apparaît regrettable, car elle empêche un accès direct au quartier de Ravezies, concentrant de nombreux emplois.
Dans notre étude sur le développement du réseau de tramways bordelais, nous avions suggéré une refonte assez lourde, mettant à une seule voie (avec croisement à Caudéran – Mérignac) l’infrastructure ferroviaire existante pour dégager (moyennant quelques acquisitions foncières) une emprise pouvant accueillir 2 voies au gabarit tram, intégrant la conversion du raccordement des Echoppes, pour réaliser une tangentielle Pessac – Cenon, retrouvant la voirie à hauteur de la station de tramway Cracovie (ligne C) pour ensuite rejoindre la ligne B (Cité du Vin) puis la gare de Cenon, desservie par la ligne A.
L’alternative, pour ne pas toucher à l’emprise de la ceinture, envisagerait une solution par tram-train mais elle présente plusieurs contraintes :
- le réseau urbain est au gabarit 2,40 m et les trams-trains sont au gabarit 2,65 m : il faudrait donc limiter les adhérences avec le tramway existant, ce qui semble possible à la station existante La Vache afin de réaliser la desserte Pessac – Cenon. Une mission Cenon – Blanquefort (« tangentielle nord ») serait plus difficile, avec 4 stations communes et l’export de contraintes sur le réseau urbain ;
- les quais ferroviaires sont hauts de 55 cm contre 32 cm sur le réseau urbain : il faudrait donc les reprendre pour dédier des zones de hauteur différentes, ce qui ne sera pas facile puisqu’il faudra travailler uniquement sur les quais et non sur la hauteur des voies ;
- le trajet entre Mérignac – Fontaine d’Arlac et Pessac et l’unique voie disponible à Pessac limitent fortement la capacité avec une fréquence qui aurait du mal à être inférieure au quart d’heure (avec glissement de conducteurs) ;
- le parc nécessaire serait relativement modeste : si on table sur un trajet Pessac – Macau en 22 minutes, il faudrait 4 à 5 rames pour assurer le service, soit 6 ou 7 à l’effectif. On sait les surcoûts d’un sous-parc spécifique.