Renforcer la desserte Lyon – Paray-le-Monial
C’est la branche faible de l’étoile ferroviaire lyonnaise. Remontant la vallée d’Azergues puis rejoignant le Charolais après le col des Echarmeaux, connue des amateurs par la boucle hélicoïdale de Saint-Nizier-d’Azergues et l’élégant viaduc de Mussy-sous-Dun, la ligne de Lozanne à Paray-le-Monial n’est desservie que par 4 allers-retours par jour, y compris dans sa partie sud où 12 allers-retours d’autocars sont proposés entre Lozanne et Lamure-sur-Azergues, malgré une circulation de plus en plus difficile, en particulier sur le tronçon Lozanne – Le Bois-d’Oingt.
Saint-Nizier-d'Azergues - 23 mai 2009 - La gare est devenue une habitation, et une composition de 2 AGC s'apprête à entamer son parcours dans la boucle hélicoïdale, assurant la relation Lyon - Tours. © transportrail
Branche faible car angle mort de deux Régions, Auvergne – Rhône-Alpes et Bourgogne – Franche-Comté, qui manifestement ne se parlent pas suffisamment. Aussi, les intercommunalités concernées par la ligne ont financé sur leurs deniers une étude de potentiel et une enquête auprès de la population desservie.
Sans surprise, il faudrait plus de trains : l’étude suggère l’ajout de 6 allers-retours de sorte à proposer un train par heure en pointe et aux 2 heures en journée. C’est effectivement souhaitable et peut constituer un premier palier améliorant l’attractivité du train.
Nécessaire mais non suffisant : il faudra aussi assurer la pérennité de l’infrastructure et aller au-delà des travaux ponctuels de renouvellement opérés en 2017. La ligne peut être parcourue à une vitesse comprise entre 90 et 110 km/h, et il faudrait éviter de revenir à la situation antérieure où proliféraient les ralentissements à 60 voire 40 km/h.
Il faudra aussi moderniser l’exploitation : mise à voie unique en 1995, la ligne ne dispose que d’un point de croisement à Lamure, pas toujours ouvert en raison des effectifs insuffisants de SNCF Réseau. Avoir un canton de 62 km est déjà un handicap lourd (Lamure – Paray), mais quand il est porté à 95 km (Lozanne – Paray), l’exploitation devient quasiment impossible.
Aussi, le renforcement de la desserte est donc conditionné à une entente entre les deux autorités organisatrices et à une modernisation complète de la ligne, incluant le renouvellement de l’infrastructure, la création d’un point de croisement (qui pourrait être à La Clayette) et qui emporterait la modernisation de la signalisation pour éliminer le block manuel au profit d’un block automatique type NExT Regio adapté à cette ligne de desserte fine du territoire.
La discussion politique est d’autant plus inévitable qu’elle devra aussi porter sur la section Paray – Moulins, également à cheval entre les deux mêmes Régions, où la desserte est aussi squelettique et les besoins de renouvellement et de modernisation comparables, avec en prime l’enjeu de la desserte de l’usine sidérurgique de Digoin.