Cela ressemble à la fin d'une époque. Certains diront les Années Pépy. Après avoir cédé Ouibus à Blablacar, la SNCF a annoncé la vente d'IDVroom à l'un de ses concurrents, Klaxit. Sa filiale Keolis a aussi confirmé la cession des 70% de LeCab à Snapcar, une plateforme de réservation de VTC. Ouicar, filiale de location de voitures entre particuliers, serait elle aussi à vendre : la SNCF y avait investi 28 M€.
D'après Le Monde, ces décisions viennent surtout éliminer des foyers de perte qui posent toujours autant de question. C'est peut-être aussi la fin d'une SNCF qui voulait être présente sur tous les modes de tranport sauf l'avion... et qui y a laissé beaucoup d'argent, en suscitant de nombreuses critiques, notamment des concurrents voyant une entreprise publique investir à perte des dizaines de millions d'euros.
Aujourd'hui, la SNCF change de posture avec L'Assistant personnel SNCF qui a pour but d'agréger des offres existantes, tous modes confondus. Réinvestira-t-elle pleinement le train, son coeur de métier ? On le saura peut-être avec le profil du successeur de Guillaume Pépy...
- On dit "numérique", parce que "digital" ça veut dire "avec le doigt" et ça montre qu'on a rien compris (ou alors il faut assumer et tout dire en anglais, pas faire du bullshit pipo-marketing-corporate en franglais).
- L’application mobile, ou "Assistant Mobilité" commande aussi les taxi, fait les tickets de tram et le café... mais pour les basiques, c'est-à-dire afficher les horaires de train, c'est lourdingue et moins pratique que ses équivalentes allemandes et danoises par exemple.
- En matière d'information, ils confondent qualité et quantité. On peut recevoir dix notifications d'alerte pour un parcours enregistré dans l'appli, dont la moitié inutile et hors-sujet (alerte canicule, baccalauréat, attention travaux sur une ligne qu'on n'emprunte pas, attention changement d'horaires comme tous les ans le 10 décembre...) et l'autre imprécise (toujours les retards à 5 minutes près avec une marge d'erreur de 10 minutes)... ce qui noie les informations utiles : à force de crier "alerte", plus personne ne lit les notifs.
Si des progrès ont été faits pour l'info voyageur, notamment sur la qualité et la facilité d'accès, une partie des bénéfices promis de la réorganisation et fusion des sources d'info en temps réel est encore à attendre.