Orléans - Châteauneuf sur Loire : l'enquête publique ouverte
Dans le ciel passablement obscur du devenir des lignes secondaires régionales, l'enquête publique sur la réouverture de la ligne Orléans - Châteauneuf sur Loire est une petite éclaircie. Ouverte le 16 octobre dernier, elle se déroule jusqu'au 22 novembre.
Le service voyageurs a disparu sur la ligne Orléans - Gien en 1939. La réouverture, annoncée pour décembre 2021, est destinée à améliorer la desserte périurbaine à l'est d'Orléans, sur une longueur de 27 km : ce territoire est caractérisée par une urbanisation croissante. On enregistre chaque jour à Châteauneuf sur Loire plus de 24 000 véhicules / jour sur la RN60 en configuration 2 x 2 voies, trafic qui s'élève jusqu'à 50 000 véhicules / jour à l'entrée dans l'agglomération orléanaise. La RD960, qui traverse les localités qui seront desservies par le train, n'est pas en reste avec 6500 véhicules / jour à Châteauneuf sur Loire et 8400 à l'entrée dans l'agglomération à Mardié.
Le projet implique évidemment la réfection complète de la plateforme et de la voie, l'installation d'une signalisation automatique, la création d'une 8ème voie à quai (la voie H, à côté de la voie G récemment créée), et le traitement des 26 passages à niveau : 12 seront sécurisés (dont 3 traversées piétonnes), 4 seront supprimés et 8 seront dénivelés. Il est aussi nécessaire d'adapter le plan de voie sur l'axe Paris - Toulouse pour gérer la bifurcation à niveau (la dénivellation était trop difficile à insérer) vers Châteauneuf.
Compte tenu de prévisions de trafic élevées, 8300 voyageurs par jour, l'exploitation nécessiterait des rames à 2 niveaux et donc l'électrification de la ligne, ce qui n'était qu'une option à l'origine. La desserte prévue par la Région Centre comprend 20 allers-retour, avec une cadence à la demi-heure en pointe et à l'heure en journée. Le temps de parcours sera de 32 minutes, avec 5 arrêts intermédiaires :
- Orléans Ambert, nouvelle halte pour la desserte des quartiers Est de la ville et une correspondance avec la ligne B du tramway ;
- Saint Jean de Braye, pour la desserte du lycée Jacques Monod et du terminus des autobus Léon Blum ;
- Chécy (esplanade George Sand) ;
- Mardié (ZAC Les Grands Champs) ;
- Saint Denis de l'Hôtel (sur l'emplacement de l'ancienne gare).
Le coût du projet atteint 233 M€, financé par le CPER 2015-2020, principalement par la Région (63%), et avec le concours de l'Union Européenne à hauteur de 40 M€.
La prévision de trafic apparaît assez élevée : si le potentiel est bien là au regard du trafic routier, une des clés de la réussite de cette réouverture réside dans l'usage du train dans l'agglomération orléanaise : concrètement, un accord tarifaire semble indispensable entre la Région et l'Agglomération pour faire du train le service express urbain, en particulier pour Mardié et Chécy. Néanmoins, compte tenu d'une fréquence annoncée assez soutenue dès la mise en service, on peut miser sur une forte attractivité du train, à condition que la ponctualité soit au rendez-vous, d'autant que le temps de parcours de 32 minutes sera légèrement inférieur à celui du trajet routier (36 minutes quand le trafic est fluide).
Notre dossier sur le projet Orléans - Châteauneuf sur Loire a été mis à jour !