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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
rive droite du rhone
16 février 2015

Rive droite du Rhône : les riverains agitent les chiffons rouges

Plus c'est gros, plus ça passe. Les riverains de la ligne de chemin de fer de rive droite du Rhône cherchent à mobiliser contre la relance du fret et l'utilisation un peu plus intensive de la voie ferrée, aujourd'hui quasiment délaissée avec au mieux 40 trains par jour, et de fréquents creux à une dizaine. C'est par exemple 3 à 4 fois moins qu'en 1978.

Comme pour mobiliser, il n'y a rien de mieux que la peur, des chiffres déconnectés de route réalité sont jetés en pâture et relayés par la presse : ils font état de 130 trains de 1500 m de long par jour et par sens ce qui correspond à 5 trains par heure répartis de façon homogène sur 24 heures. C'est à peu près le débit maximal de la ligne, celui permit par la signalisation, mais avec des trains de longueur courante, c'est à dire 750 m. Avec des trains plus longs, mécaniquement, le débit de la ligne est réduit puisque ces trains "XXL" occupent plusieurs cantons simultanément.

Et de mettre en avant les questions de bruit, de sécurité pour réclamer la construction d'une ligne nouvelle dédiée au fret, parallèle à la LGV. Propos délirant qui conduirait à avoir 4 lignes de chemin de fer parallèles dans la vallée du Rhône, à moins que l'argument des ardéchois ne cache leur réelle motiviation : fermer la ligne de rive droite du Rhône... et avoir encore plus de camions sur les routes tant il est évident qu'on ne construira jamais de ligne nouvelle dédiée au fret tant que les lignes existantes n'auront pas été correctement utilisées.

Malheureusement, ce sont ces arguments qui aujourd'hui font mouche et contribuent à bloquer l'augmentation du report modal vers le rail, tant pour les marchandises que pour les voyageurs puisque naturellement, les mêmes riverains voient du même mauvais oeil la circulation de trains régionaux...

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11 octobre 2014

Dossier Rive droite du Rhône

Longue de 254 km, la rive droite du Rhône entre Givors et les abords de Nîmes fait office de grande endomie du réseau ferré national puisqu'une telle longueur de ligne, de surcroît électrifiée, dépourvue de toute circulation voyageurs depuis plus de 40 ans constitue une particularité, sinon une incongruité ferroviaire. Maintes fois évoquée au cours de la dernière décennie, la réintroduction de trains de voyageurs a été remise en sommeil à la suite d'études aboutissant à un chiffrage excessif, lié à des travaux d'augmentation de capacité pour préserver une vocation fret qui s'étiole faute de clients. Bilan, l'Ardèche continue d'être un département où le chemin de fer pour voyageurs reste cantonné à une vocation touristique.

Le nouveau dossier de transportrail est consacré à la rive droite du Rhône. A vos commentaires !

4 juillet 2014

Rive droite du Rhône : l'abandon ?

Le dossier avait déjà connu un net ralentissement depuis deux ans et les annonces de retour du train en 2013 puis en 2014 n'ont pas été suivies d'effet. La réouverture de la rive droite du Rhône a pris du plomb dans l'aile en même temps que la facture augmentait. Il faudrait dépenser plus de 107 M€ - infrastructures, gares et matériel roulant inclus - pour rouvrir la ligne et la gare au service voyageur sur la section ardéchoise, prenant la forme d'une liaison Romans - Valence TGV - Valence ville - Rive droite - Avignon centre - Nîmes avec rebroussement à Avignon. Pas moins de 13 gares seraient à nouveau desservies : Le Pouzin, Cruas, Le Teil, Viviers, Bourg Saint Andéol, Bagnols sur Cèze, L'Ardoise, Roquemaure, Villeneuve les Avignon, Aramon, Remoulins et Marguerittes, desservies par 7 allers-retours, à raison de 3 trains le matin, 3 le soir et un aller-retour de mi-journée. Le volume de desserte serait contraint par le plan de prévention des risques d'une usine chimique à Aramon.

Le potentiel de trafic serait de l'ordre de 2500 voyageurs par jour. Le projet serait phasé en deux étapes, avec dans un premier temps Romans - Avignon et dans un second temps Avignon - Nîmes, après la mise en service du contournement de Nîmes et Montpellier. Reste que les reports successifs de la desserte de rive droite rendent ce phasage caduc.

Le coût du projet était estimé en études préliminaires à 30 M€ : il a été renchéri par de nouvelles normes s'imposant aux réouvertures de ligne au trafic voyageurs, comme l'obligation d'un franchissement dénivelé des voies en gare, nécessitant la construction de passerelles dans chaque gare, soit près de 15 M€ de surcoût en plus de la mise en accessibilité des gares représentant 10,5M€ d'investissement.

S'ajoute à cela des contraintes de gabarit ferroviaire, le raccordement sud de La Voulte sur Rhône comprenant un rayon inférieur à 150 m, valeur minimale d'inscription des AGC, et le spectre de la suppression des passages à niveau qui ferait exploser la facture, en application de la "directive Bussereau" qui condamne bien des projets.

Enfin, le coût de 5 M€ par rame pour assurer la desserte semble ne pas intégrer les coûts réels du matériel actuel (Régiolis notamment) à moins d'envisager des acquisitions d'AGC en seconde main. Qui plus est, le volume de 10 rames apparaît assez exagéré puisqu'il n'y aurait que 6 rames en roulement. Le calcul semble avoir été effectué sans tenir compte d'une globalisation du roulement du matériel avec les parcs existants, en particulier les conséquentes flottes d'AGC de Languedoc Roussillon et de Rhône-Alpes.

Surtout, les estimations de charges et de recettes assombrissent sérieusement le bilan puisque les recettes ne couvriraient que 10% des charges d'exploitation. C'est la principale raison qui conduit les Régions à ajourner le projet. Toutefois, c'est oublié plusieurs points :

  • le bienfondé des coûts d'exploitation présentés par l'opérateur,alors même que plusieurs Régions soulignent l'inflation galopante à offre constante des factures de la SNCF,
  • la justesse du dimensionnement du parc de matériel roulant, sans tenir compte des roulements avec l'ensemble des flottes des Régions concernées,
  • la possibilité de fermer la ligne pendant les travaux puisque la capacité de la ligne de rive gauche est largement suffisante au sud de Valence pour accepter le report de la dizaine de trains de fret diurnes transitant aujourd'hui par la rive droite. Il faudrait simplement veiller à maintenir la rive droite circulable pendant les semaines de maintenance de la rive gauche. Hors exploitation, le coût des travaux pourrait être singulièrement diminué, d'environ 30%,

C'est aussi oublier qu'à force d'ajouter des normes et des directives, sous couvert de bonnes intentions (accessibilité, suppression des passages à niveau, généralisation des franchissements dénivelés...), on aboutit au statu quo sur le maillage territorial par un service public de transport.

11 mars 2014

La rive droite du Rhône patientera encore

Le Président de la Région Rhône-Alpes a confirmé que la réouverture de la ligne de rive droite du Rhône, fermée aux voyageurs depuis 1972, n'était plus vraiment d'actualité. Le dossier est à nouveau au point mort et pâtit de multiples contrariétés, évidemment liées au manque de financement de l'Etat et de la Région (ou comment démontrer une fois de plus que la reculade du gouvernement est un coup de poignard donnée à la modernisation et à la dynamisation du réseau ferroviaire), et aussi à une certaine timidité de peur de gêner le fret... ce qui ne manque pas de piquant quand on observe le nombre de circulations empruntant effectivement la ligne de rive droite du Rhône entre 6h et 21h !

Les ardéchois devront donc patienter encore...

1 juillet 2013

Rive droite du Rhône : silence sur la réouverture

Fermée aux voyageurs depuis 1973, la ligne de rive droite du Rhône, entre Lyon et Nîmes, est en principe réservée au fret. Depuis quelques années, le trafic ne cesse de diminuer et en journée, il ne passe guère plus d'une dizaine de trains dans l'intervalle 7h - 21h. Autant dire que l'argument selon lequel la réouverture aux voyageurs de cette ligne gênerait le développement stratégique du fret ferroviaire ne repose que sur une vision très particulière du chemin de fer dans laquelle le TER gênerait une activité de moins en moins présente.

030810_27122viviersViviers, 3 août 2010 - La 27122 tracte un long convoi de wagons à panneaux coulissants descendant la rive droite du Rhône. En 30 ans, le trafic sur cette ligne est passé de 140 trains / jour à moins de 40.

Le 26 septembre 2005, les études de faisabilité et de prévision de trafic étaient lancées. Le 5 janvier 2010,  une circulation spécialee destiné à sensibiliser les élus locaux et à montrer qu'une dynamique était engagée avait permis aux élus venus de Valence (dans un AGC Rhône-Alpes) et de Nîmes (dans un AGC Languedoc-Roussillon) de reconnaître les différentes gares du parcours entre Valence et Nîmes. La réouveture semblait bien engagée.

Le projet étudie la réouverture depuis le raccordement de Livron - La Voulte jusqu'à Avignon, avec dans une seconde étape l'antenne entre Villeneuve-les-Avignon et Nîmes par Remoulins. Les trains seraient amorcés à Romans de sorte à rejoindre directement la gare de Valence TGV et ainsi brancher l'Ardèche et le nord du Gard sur le réseau à grande vitesse tout en conservant une bonne desserte de l'agglomération valentinoise... ce qui démontre au passage que la gare TGV d'Allan n'est franchement pas la panacée vantée par certains élus drômois et vauclusiens !

Dans un premier temps donc, la réouverture prendrait la forme de 7 allers-retours entre Romans, Valence et Avignon avec la desserte de Valence TGV, Valence-ville, Livron, La Voulte, Le Pouzin, Cruas, Le Teil, Viviers, Bourg-Saint-Andéol, Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Rochemaure et Villeneuve-les-Avignon. Les prévisions de trafic tablent sur environ 2500 voyageurs par jour, sachant que la population des villes desservies atteint 75 000 habitants.  La Voulte compte 5077 habitants, Le Pouzin 2820, Le Teil 8200, Viviers 3953, Bourg-Saint-Andéol 7578, Pont-Saint-Esprit 10150, Bagnols-sur-Cèze 19013. Et la renommée touristique de l'Ardèche pourrait aussi doper le trafic...

Le coût de la réouverture, avec notamment le réaménagement des gares et l'adaptation de la signalisation - dont le schéma avait été revu lors de l'électrification pour le seul besoin du trafic marchandises - est évaluée à 30 millions d'euros. L'objectif initialement affiché était une réouverture au service annuel 2013. Or les travaux n'ont pas été engagés, le financement de la desserte n'a pas été réglé entre les trois Régions et aucun matériel supplémentaire n'a été commandé ni encore moins livré.

Aujourd'hui, la réouverture aux voyageurs, quand elle est évoquée, n'est plus annoncée avant le service annuel 2014... jusqu'au prochain report ?

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26 septembre 2011

Rive droite du Rhône : le Préfet pour l'utilisation du réseau

Il est parfois de ces réactions éclairées qu'on ne peut que signaler et applaudir. Dans une société où l'individualisme va grandissant et où l'intérêt général s'efface devant les intérêts personnels, les réactions de bon sens ne peuvent qu'être remarquées.

Ainsi, les élus et riverains ardéchois se lamentent régulièrement de leur triste sort d'être le seul département français à ne pas disposer de service ferroviaire de voyageurs. Soit. Cela dit, au cours de l'été, la rive droite a été utilisé pour dévier le trafic circulant en rive gauche pendant les travaux de mise au gabarit du tunnel des Roches de Condrieu. Et là, le propos change radicalement pour passer à une franche opposition, les riverains préférant la quiétude de cette ligne dont le trafic de marchandises a suivi la courbe de décroissance vertigineuse des tonnages transportés.

Mais voila, la rive droite est directement concernée par le projet de contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (CFAL) dont elle constitue le prolongement naturel jusqu'à la Méditerranée. Et voilà les riverains de la voie ferrée côté ardéchois réclamer la construction d'une ligne nouvelle dédiée au fret... en rive gauche. Bref, du Nimbysme (ou théorie du "pas dans mon jardin") dans toute sa splendeur !

La réaction du Préfet coordonnateur du projet n'en fut que plus limpide : "Nous n'allons pas construire une nouvelle voie ferrée parce que des riverains ont des intérêts privés : moi je représente l'Etat et ça me paraît logique d'utiliser une voie ferrée existante.  Une ligne de chemin de fer, c'est fait pour que des trains roulent dessus !"

Lapalissade ou provocation ? Assurément, le bon sens !

11 juillet 2011

L'Ardèche attend toujours ses trains de voyageurs

Alors qu'un processus de déement de la ligne Le Pouzin - Privas pour réaliser une voie verte est en cours, le collectif des usagers des transports publics en Sud Ardèche dénombre 900 voyages par jour sur la ligne d'autocars TER Valence - Privas. De là à penser à une réouverture de la ligne, il y a un pas à franchir. Si on ne peut se satisfaire que ce département soit privé de toute desserte ferroviaire de voyageurs, la réouverture des lignes intérieures n'est pas une mince affaire.

900 voyages par jour, cela fait peu malgré tout compte tenu des coûts du mode ferroviaire, quatre à cinq fois supérieurs à ceux de l'autocar. Il faudrait donc escompter sur une augmentation du trafic, avec un report de la route vers le rail. En comparaison, le bilan socio-économique est délicat pour Penne - Villeneuve sur Lot, avec 8 km à rouvrir, 1000 voyageurs attendus par jour... et une quarantaine de millions d'euros à investir.

Or la réouverture de la ligne Le Pouzin - Privas, c'est un peu plus de 8 km, et surtout, des travaux conséquents puisque si la plateforme est préservée sur l'essentiel du linéaire, l'arrivée dans Privas ne sera pas simple à opérer, tous les récents aménagements de voirie n'ont pas tenu compte de l'éventuel retour du rail, sans compter la question des passages à niveau suite à la directive ministérielle proscrivant les PN sur les réouvertures de ligne. Enfin, les conditions d'arrivée au Pouzin ne sont pas simples : l'intersection en biais avec l'ancienne nationale 86 impliquera un ouvrage, et le raccordement à la ligne de rive droite devra être travaillé pour disposer d'une souplesse d'exploitation compatible avec le retour du trafic voyageurs... et un niveau de fret meilleur que l'actuel (moins qu'aujourd'hui... c'est rien...)

Justement, peut-être qu'en commençant par le plus facile, à savoir la rive droite du Rhône, on arrivera peut-être à bousculer le cours des choses et sortir cette ligne de sa trop longue léthargie. Malhreusement, le plus facile n'est jamais le plus certain...

7 janvier 2010

30 M€ pour rouvrir la rive droite du Rhône ?

Fermée aux voyageurs depuis 1973, la ligne de rive droite du Rhône, entre Lyon et Nîmes, est en principe réservée au fret. Depuis quelques années, le trafic ne cesse de diminuer et en journée, il ne passe guère plus d'une dizaine de trains dans l'intervalle 7h - 21h. Autant dire que l'argument selon lequel la réouverture aux voyageurs de cette ligne gênerait le développement stratégique du fret ferroviaire ne repose que sur une vision très particulière du chemin de fer dans laquelle le TER gênerait le fantôme du fret.

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Bourg Saint Andéol - 17 mars 2010 - La gare de  traversée par un convoi d'automobiles sera-t-elle bientôt desservie par des TER ? La réouverture d'une ligne de chemin de fer reste un parcours d'obstacle qui nécessite beaucoup de ténacité... © transportrail

Ce début d'année a été marqué par la circulation d'un train spécial destiné à sensibiliser les élus locaux et à montrer qu'une dynamique était engagée : pour l'anecdote, un AGC Rhône-Alpes a rencontré un AGC Languedoc-Roussillon, chacun dans leur livrée régionale. Les élus ont ainsi pu reconnaître les différentes gares du parcours entre Valence et Nîmes.

Il s'agit d'étudier la réouverture depuis le raccordement de Livron - La Voulte jusqu'à Avignon, avec dans une seconde étape l'antenne entre Villeneuve-les-Avignon et Nîmes par Remoulins. Les trains seraient amorcés à Romans de sorte à rejoindre directement la gare de Valence TGV et ainsi brancher l'Ardèche et le nord du Gard sur le réseau à grande vitesse tout en conservant une bonne desserte de l'agglomération valentinoise... comme quoi, la gare TGV d'Allan n'est franchement pas la panacée vantée par certains élus drômois et vauclusiens !

Dans un premier temps donc, la réouverture prendrait la forme de 7 allers-retours entre Romans, Valence et Avignon avec la desserte de Valence TGV, Valence-ville, Livron, La Voulte, Le Pouzin, Cruas, Le Teil, Viviers, Bourg-Saint-Andéol, Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Rochemaure et Villeneuve-les-Avignon.

Les études préliminaires, qui devraient être entérinées et approfondies après la Commission Permanente de la Région Rhône-Alpes du 20 février prochain, ont chiffré le coût de la réouverture, tant sur la signalisation, les voies que les aménagements des gares, à environ 30 M€, pour un trafic de l'ordre de 2500 voyageurs par jour.

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