A l'issue des travaux d'électrification de la ligne Bourges - Saincaize, c'est à dire en décembre prochain, la desserte transversale devrait retrouver son rythme normal. La continuité électrique d'Orléans et Tours jusqu'à Moulins a minima (pour les TER tracés via Paray-le-Monial) et Saint-Germain-des-Fossés (pour les IC tracés via Roanne) pourrait mettre sur la table la question du matériel affecté. Actuellement, l'offre TER est assurée en BGC, dont les aptitudes électriques limitées au seul 1500 V limite le parcours effectué panto levé aux sections Orléans - Vierzon - Bourges. Quant aux IC, ils sont couverts par les X72500 de Rhône-Alpes.
Bref, avec un parcours aux deux-tiers électrifié, il serait dommage de ne pas tirer profit des possibilités offertes par un investissement largement supporté par la Région Centre. L'emploi de rames bimodes-bicourant est donc souhaitable et la réflexion peut s'inscrire dans le cadre plus large de la modernisation des dessertes transversales à travers le centre du pays.
L'Etat, désormais autorité organisatrice de plein exercice des deux allers-retours IC vers Tours et de l'aller-retour vers Bordeaux, aurait une initiative judicieuse en proposant la constitution d'un pool de matériel mutualisé avec les TER (pour les deux allers-retours tracés via Paray) reposant sur le Regiolis.
Le recours à des automotrices bimodes offrant chacune environ 330 places permet d'envisager en restant dans les limites d'un UM2, une nouvelle offre, branchée par exemple sur l'aller-retour IC le matin vers Tours et l'après-midi au départ de cette ville, et autorisant une liaison directe Clermont-Ferrand et le val de Loire
Ainsi, il faut 2 rames pour couvrir le roulement des IC, 2 pour assurer celui des TER via Paray, 2 pour couvrir la relation Dijon - Tours. En mettant en jeu l'aller-retour Lyon - Bordeaux, ce sont également 2 rames de plus qui viendraient rejoindre ce pool. En ajoutant la réserve, un contingent de 10 rames couvrirait le besoin de base. L'intégration d'une tranche Clermont-Ferrand sur un aller-retour quotidien nécessiterait une rame supplémentaire, et les renforcement de pointe hebdomadaires pourraient être couverts d'une part par l'acquisition de 2 rames et d'autre part par une stratégie de maintenance calquée sur celle des TGV de sorte à rendre disponible les rames en maintenance deux jours par semaine.
Par ailleurs, l'électrification de Bourges - Saincaize peut être l'occasion de réfléchir au prolongement des TER Orléans - Bourges, couverts pour l'essentiel en ZTER, matériel bicourant, par la mutualisation des moyens existants, notamment les TER Bourges - Nevers, pour créer une liaison Orléans - Nevers, qui pourrait être mise en correspondance, dans le noeud de Nevers, avec les TER Nevers - Dijon.
Mais quitte à réfléchir au-delà du seul axe de la vallée du Cher, l'intégration de Lyon - Bordeaux à ce roulement donne évidemment quelques idées de transposition à l'axe Bordeaux - Nantes, tirant profit de l'électrification entre La-Roche-sur-Yon et Nantes, et qui s'intègrerait dans une véritable stratégie de renouveau de l'activités Intercités.
Telle la théorie du battement d'aile du papillon, la progression de la caténaire sur le réseau ferroviaire français conjuguée et les nouvelles générations de matériel ferroviaire, peuvent créer les conditions d'une véritable stratégie de développement de liaisons transversales !