12 octobre 2023

Oxygène en essais à Velim

C'est un point de passage obligé : l'anneau d'essais ferroviaire en République Tchèque, à Velim, voit passer quantité de nouveaux trains avant leur mise en serice commercial. C'est depuis cet été le cas de la rame PS1 (premier élément de pré-série) des nouvelles rames Oxygène (ex-Confort 200) destinées à Paris - Toulouse, Paris - Clermont-Ferrand et Bordeaux - Marseille.

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Vélim - 12 septembre 2023 - La livrée n'est pas totalement achevée sur la rame PS1 mais une chose est certaine : les Oxygènes ne porteront pas les couleur de SNCF Voyageurs qui sera cependant l'opérateur de ces relations au moins jusqu'à la fin de l'actuelle convention sur les TET. La rame a cependant belle allure. La quatrième voiture en partant de la tête est surbaissée car elle accueille l'espace pour les voyageurs en fauteuil roulant. (cliché X)

Il s'agit évidemment de tester le comportement dynamique et la motorisation de cette rame afin de valider complètement la production de la série. Il est encore trop tôt pour juger de leur niveau de confort, sachant qu'elles doivent succéder à un matériel érigé en véritable mythe (non sans quelques excès), aujourd'hui quelque peu défraîchi. Assurément, du fait de leur plancher bien plus bas que dans les voitures Corail (près de 30 cm de différence), l'abaissement du centre de gravité devrait être bénéfique, en particulier sur les sections sinueuses.

Il sera aussi question de confirmer les aptitudes réelles de ces nouvelles rames, puisqu'elles sont aussi très attendues dans l'objectif de réduire les temps de parcours, en particulier sur les deux radiales. Quant à leur impact sur la qualité de service, il faudra attendre quelques années d'exploitation. Les premières circulations commerciales sont prévues à l'automne 2025 avec la réception de 2 rames par mois.

Côté production, il était initialement prévu de produire l'ensemble de la série sur le site de Bagnères-de-Bigorre, mais CAF a décidé de limiter ce choix aux 8 premières rames, le reste étant confié à l'usine ex-Alstom de Reichshoffen.

Quelques vidéos des essais.

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20 juin 2023

Régiolis hybride : premiers essais

Le Régiolis hybride de la Région Occitanie est devenu une réalité : les essais ont débuté courant avril sur deux lignes au départ de Toulouse présentant des caractéristiques assez contrastées :

  • le tronc commun Toulouse - Saint-Sulpice, de profil moyen avec quelques rampes de 12 à 14 ‰ et des vitesses oscillant entre 110 et 130 km/h ;
  • vers Mazamet d'une part : un axe de difficulté moyenne, comprenant une courte rampe de 15 ‰ pour atteindre Mazamet, avec des vitesses oscillant entre 110 et 140 km/h ;
  • vers Rodez d'autre part : un axe plus long et surtout présentant des rampes de 20 ‰ entre entre Albi et Rodez à des vitesses comprises entre 80 et 100 km/h, tandis que la section Saint-Sulpice - Albi autorise généralement 130 km/h.

La rame est hybride rechargeable, conservant son pantographe pour circuler en traction électrique par caténaire sur les zones électrifiées, comme tous les autres engins bimodes. Les premiers tests ont permis d'établir que 90 % de l'énergie au freinage pouvait être récupérée par le pack de batteries remplaçant l'un des deux moteurs thermiques. Le gain sur la consommation de carburant atteint 20 % et l'autonomie reste de l'ordre de 1000 km.

Essais TER hybride - Crédit Emmanuel Grimault

Le Régiolis hybride va franchir un nouveau stade avec l'engagement en roulement commercial. C'est le premier train en France dont on modifie la motorisation pour réduire la dépendance au carburant fossile. (cliché Alstom - E. Grimault)

Ce prototype doit aussi déterminer la capacité de cette motorisation à tenir les horaires actuels puisque la cible est assez majoritairement composée de lignes de desserte fine du territoire, non électrifiées et à une seule voie : la stabilité des temps de parcours entre points de croisement est donc essentielle.

Au second semestre, elle sera engagée en service commercial sur ces lignes. Ensuite, la rame ira dans les autres Régions ayant participé au financement du projet : Nouvelle Aquitaine, Centre et Grand Est.

Si l'opération est pilotée par Alstom, qui fournit les équipements de transformation, la réalisation du prototype est assurée dans l'usine de Reichshoffen passée sous le giron de CAF après la fusion Alstom-Bombardier.

Prochaines étapes pour la décarbonation des motorisations :

  • les premiers AGC bimodes, modifiés avec retrait complet de la partie thermique, remplacée par des batteries. Cette solution nécessitera à terme des électrifications ponctuelles pour assurer la recharge des batteries en ligne et aux terminus. Rendez-vous dans les prochains mois, avec des essais en Hauts-de-France (sur Creil - Beauvais), Auvergne - Rhône-Alpes, Occitanie, Nouvelle Aquitaine et en PACA où devraient avoir lieu les premières circulations sur Marseille - Aix-en-Provence, Marseille - Avignon via la Côte Bleue et Avignon - Carpentras.
  • Enfin, les Régions Occitanie, Bourgogne - Franche-Comté et Auvergne - Rhône-Alpes attendent le prototype Régiolis à hydrogène.

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11 juin 2023

De l'oxygène sur Bordeaux - Marseille

En 2027 si on en croit les déclarations officielles, une nouvelle ère débutera sur Bordeaux - Marseille dixit le ministre des Transports puisque l'Etat confirme la commande d'une vingtaine d'automotrices Confort 200 (qui s'appellent désormais Oxygène) à CAF, levant une première option à ce marché prévoyant jusqu'à présent la livraison de 28 rames pour POLT et Paris - Clermont-Ferrand.

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Narbonne - 19 mai 2023 - La combinaison BB26000 + Corail Intercités ex-Teoz sera la dernière utilisée sur la relation Bordeaux - Marseille avant l'arrivée des nouvelles automotrices Oxygène, sur lesquels reposent de nombreux espoirs d'amélioration du service. Les BB26000 commencent à donner des signes de fatigue, au-delà de la faible résistance du pelliculage carmillon (puisque le pinceau à dégrader n'a pas encore été inventé !) © transportrail

La stratégie industrielle du constructeur espagnol a évolué puisque seules les 8 premières rames du marché seront réalisées sur le site de Bagnères-de-Bigorre, le solde étant confié à l'usine de Reichshoffen reprise par CAF suite à la fusion Alstom-Bombardier.

Cultivant l'art du « en même temps » macronien, M. Beaune a aussi confirmé le lancement de la réalisation de la LGV Bordeaux - Toulouse probablement dès 2024 pour une mise en service attendue en 2032. Il a concédé que la branche vers Dax ne serait pas réalisée en parallèle mais décalée d'environ 5 ans.

Il faudra donc statuer sur le devenir de ces nouvelles rames lors de la mise en service de la LGV puisque, plafonnant à 200 km/h, elles ne permettront pas de profiter du gain de temps de trajet que procurera la nouvelle infrastructure. A terme, il faudra donc redistribuer ces rames sur d'autres lignes, par exemple dans le cadre d'une augmentation de desserte sur les deux radiales qu'elles vont équiper à partir de 2025... ce qui pose la question du matériel adéquat pour des Bordeaux - Marseille à grande vitesse. L'analyse de transportrail sur ce point soulignait le grand avantage d'architecture type Velaro ou Zefiro, combinant l'aptitude à la grande vitesse, une modularité de la composition pour coïncider avec la consistance du trafic et un ratio portes / sièges de nature à procurer des échanges bien plus performants que les rames Duplex.

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23 décembre 2022

Pays-Bas : CAF conquérant, Alstom se fait attendre

CAF engrange de nouvelles commandes

Après le marché de 2014 confié à CAF, portant sur 206 automotrices de la famille Civity, l’industriel espagnol remporte l’appel d’offres portant sur 60 rames « de grande capacité ». Il comprend 30 rames de 4 voitures et 30 rames de 6 voitures. Comme c’est maintenant systématiquement le cas, il s’agit de rames « partiellement à deux niveaux » puisque seules les voitures centrales seront de ce type, les motrices d’extrémité étant à un seul niveau. C’est d’ailleurs le premier train de ce type remporté par CAF.

Aptes à 160 km/h, elles ne circuleront que sous 1500 V et ne quitteront donc pas le réseau néerlandais. Elles remplaceront les automotrices type DDZ du début des années 1990.

Bruxelles - Amsterdam : départ encore différé

Les rames ICNG (Alstom Coradia Stream aptes à 200 km/h) devaient entrer en service le 11 décembre dernier sur la relation Bruxelles – Amsterdam par la ligne nouvelle. Les NS ont une nouvelle fois annoncé un report, dû à une qualité de fabrication et une fiabilité insuffisantes. L’opérateur a indiqué au gouvernement néerlandais un nouveau rendez-vous au plus tôt au 2ème trimestre de l’année prochaine.

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21 septembre 2022

Transversale sud : quel successeur aux Corail ?

C’est presque un marronnier ferroviaire, revenant régulièrement dans les conversations, mais il semble que l’horizon de la décision se rapproche véritablement, ne serait-ce que par la pression de l’âge avancé des voitures Corail.

A ce jour, le champ des possibles se limite à l’alternative entre l’acquisition d’automotrices Confort 200 auprès de CAF ou le passage à la grande vitesse. Les annonces du printemps 2022 sur les lignes nouvelles Bordeaux – Toulouse et Montpellier – Perpignan (du moins jusqu’à Béziers) constituent des facteurs pouvant, de prime abord, faire pencher la balance en faveur de la seconde option.

Néanmoins, la messe n’est peut-être pas encore dite. Comme le montre le tableau ci-dessous, TGV Duplex et Confort 200 ont chacun leurs atouts et leurs faiblesses : le premier est pénalisé par les conditions d’accès et d’échanges, puis le coût d’investissement alors que le second n’est pas apte aux lignes nouvelles. Si la cohérence de l’action politique devait primer, le matériel à grande vitesse devrait l’emporter… mais la rame Duplex conserve des inconvénients qui peuvent être rédhibitoires sur une desserte à arrêts relativement fréquents (10 arrêts en 678 km) et un cabotage important.

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On regrettera (pas de conditionnel pour le coup) le fait que le Confort 200 ne soit pas « 250 » ce qui lui aurait permis de rouler à 220 km/h sur les sections aujourd’hui aptes à 200 et d’être admis sur des sections moyennement chargées des LGV, comme par exemple entre Manduel et Marseille, voire entre Bordeaux et Toulouse, quitte à ne gagner qu’environ 40 minutes au lieu d’une heure. Il aurait été alors un compromis.

Il serait alors possible de ne pas choisir (c’est courant en France) et d’avoir une partie de l’offre passant en matériel à grande vitesse et une autre restant sur le réseau classique avec des Confort 200. Cela supposerait une augmentation de l’offre, questionnant une nouvelle fois la gouvernance des liaisons nationales puisqu’aujourd’hui, il existe une frontière « technico-financière » : un TET est forcément sur le réseau classique et un TGV est forcément un service librement organisé.

Une autre orientation, en rupture totale, amènerait à considérer que des matériels à grande vitesse « non Duplex » présentent un intérêt sur le réseau français, notamment sur des relations aux arrêts plus fréquents : la transversale sud est un cas d’école en la matière, qui peut parfaitement intégrer la problématique de la plupart des relations province-province en proie au même constat. La plupart des critères de notre comparaison pourraient virer au vert avec un matériel type Velaro (ICE en Allemagne, S-103 en Espagne) ou Zefiro voire AGV.

En conclusion, quel que soit le scénario retenu, en cas de revirement, le matériel retenu pourra être recyclé sur d’autres relations : le champ des possibles est vaste pour du matériel à grande vitesse, tandis que les Confort 200 pourraient être envoyés sur Paris – Clermont-Ferrand et Paris – Toulouse, par exemple pour porter la desserte au niveau recommandé par le rapport Avenir des TET, en particulier vers l’Auvergne où il était question de 12 allers-retours contre 8 aujourd’hui et 9 à horizon 2025.

Mais cela montre que la cohérence reste à construire en matière ferroviaire…

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27 août 2022

Allemagne, Espagne : le point sur les trains à hydrogène

En Allemagne, le service commercial complet sur la liaison Cuxhaven - Buxtehude de l'Elbe-Weser Bundesbahn est assuré depuis le 25 juillet dernier par les seuls Coradia i-Lint commandés à 14 exemplaires. La station de Bremervörde délivre de l'hydrogène produit par l'industrie chimique en attendant la mise en service de la centrale par électrolyse, prévue en 2024.

Sur le Rhein-Main Verkehrsbund, la livraison des 27 rames du même type a débuté : elles équiperont principalement des lignes aujourd'hui non électrifiées autour de Francfort. Ces lignes étaient exploitées jusqu'en décembre 2021 par la Hessische Landesbahn, reprises depuis par la DB.

En Espagne, CAF et Toyota ont effectué les premiers essais d'une automotrice type Civia série 463 pouvant circuler en traction électrique soit par caténaire soit au moyen d'une pile à hydrogène.

En France, le premier Régiolis fonctionnant à l'hydrogène est toujours attendu. L'achèvement de la procédure de cession du site de Reischshoffen par Alstom à CAF prévoit la poursuite du processus, Alstom devant fournisseur pour CAF afin d'honorer les engagements préexistants sur ce matériel. D'ailleurs, CAF n'écarte aujourd'hui aucune piste quant au devenir de cette plateforme, compte tenu de la réduction assez sensible des commandes et de perspectives limitées, en partie liées aux orientations des Régions sur les X72500. Ainsi, un réexamen plus large, en lien avec l'offre actuelle de la plateforme Civity de CAF, pourrait être engagé, mais à ce stade, les perspectives de nouveau marché restent assez modestes.

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17 janvier 2022

Corail : après les prolongations ?

Des effectifs en régression

Les voitures Corail sont depuis 1975 des figures incontournables du paysage ferroviaire français. Leur renouvellement a été déjà largement engagé. Le développement du réseau à grande vitesse avait déjà amené à élaguer les effectifs en dépit des transferts massifs dans le cadre de la régionalisation, mais les livraisons de matériel automoteur poussent petit à petit ces voitures vers les faisceaux de garage avant démolition. Régiolis et Régio2N, ainsi que leurs versions longs parcours Coradia Liner et Omneo Premium portent un sévère coup au matériel remorqué, mais aussi aux locomotives, qu’il s’agisse des nez cassés 4400 kW (BB7200, 15000, 22200) ou des BB26000.

Difficile d’évaluer la consistance du parc résiduel, mais on peut estimer que plus de la moitié des effectifs ont déjà été retirés du service, et ce n’est qu’un début.

Il reste pourtant quelques lignes de « résistance » en Bourgogne, dans le Grand Est, en Rhône-Alpes et sur la Côte d’Azur. Certaines ne tiendront plus très longtemps. En Bourgogne, la Région a commandé à Alstom des Régiolis en version Intervilles à 6 caisses pour l’axe Paris – Dijon – Lyon. Que ce soit sur les relations de bout en bout ou sur les services Dijon – Lyon, il est probable qu’elles devront rouler en unité multiple pour proposer une capacité suffisante. Il faudra aussi examiner la cohérence d’ensemble sur Dijon – Lyon puisque la Région Auvergne – Rhône-Alpes participe aussi à la desserte et engage des formations de voitures Corail.

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Pierrelatte - 6 mai 2013 - Parmi les terrains de prédilection des voitures Corail encore en service, la vallée du Rhône. Dans cette gare, où désormais les trains ne desservent que le quai central enserré entre les voies principales, on ne sait pas si c'est le train qui est trop haut ou le quai qui est franchement trop bas, et qui va se retrouver sous le niveau du rail au prochain passage de la bourreuse ! © transportrail

Sur la Côte d’Azur, Transdev a commandé 16 Omneo Premium pour assurer la liaison Marseille – Nice toutes les heures, et probablement avec des compositions en UM2 sur la plupart des trains. Sur ce marché, la Région a choisi une délégation de service public de longue durée intégrant la fourniture par l’opérateur du matériel roulant. L’investissement sur le matériel roulant est alors converti en charge d’exploitation.

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Houilles Carrières sur Seine - 27 août 2021 - L'Omneo Premium remplace progressivement les voitures Corail des ex-Intercités transférés aux Régions Normandie, Centre Val de Loire et Hauts de France. Pour les liaisons régionales intervilles, c'est un candidat sérieux, qui a l'avantage de la disponibilité. © transportrail

Deux Régions n’ont pas encore formellement décidé de la succession des voitures Corail qui jouent donc les prolongations.

Des îlots de résistance

Grand Est d’abord avec les liaisons Paris – Vallée de la Marne (dont certaines poussent à Strasbourg) et Strasbourg – Bâle (TER200). Son aversion pour le Régio2N est réelle, mais le Régiolis n’est pas assez capacitaire – ni assez performant – pour prendre la relève. Un marché de longue durée incluant la fourniture du matériel roulant n’est pas à exclure, mais avec quel matériel ? Il faudra être confortable, capacitaire (y compris pour bagages et vélos), accessible sur des quais de 550 mm de haut et apte à 200 km/h. En attendant, une nouvelle rénovation a été engagée en 2020.

Si on écarte Régiolis et Régio2N, soit par capacité insuffisante, soit par ostracisme politique, le seul marché ouvert en France est celui du Confort 200 : l’option de 75 rames est probablement trop juste, et il n’est pas certain que ce matériel soit le plus adapté, même en imaginant des évolutions significatives au diagramme. Les 28 rames commandées par l’Etat pour Paris – Toulouse et Paris – Clermont-Ferrand disposent de 420 places sur 189 m. En modifiant le diagramme (jusqu’à supprimer le bar et réduire les espaces de 1ère classe), la capacité pourrait approcher les 480 places, soit l’équivalent d’une rame de 6 voitures Corail. C’est insuffisant : il faudrait donc soit tasser plus nettement l’aménagement intérieur (au détriment du confort) soit allonger les rames pour atteindre la cible. Qui plus est, c’est un contrat entre l’Etat et CAF… mais on se souvient que l’Etat a déjà pioché dans les marchés de la SNCF pour le compte des Régions...

L’hypothèse d’un marché pour l’exploitation incluant la fourniture du matériel roulant semble donc plausible mais la constitution d’un – ou plusieurs – marchés spécifiques pourrait renchérir le coût de renouvellement.  L’achat « sur catalogue » n’est pas évident du fait notamment du moindre gabarit français, éliminant d’office plusieurs produits conçus pour des gabarits plus généreux et dont l’adaptation ne serait pas forcément plus intéressante que les matériels déjà proposés (exit donc la gamme Twindexx ex-Bombardier ou le Kiss de Stadler). Mis à part l’achat de voitures classiques et de nouvelles locomotives, mais en retombant sur les mêmes limites qu’aujourd’hui quant à la capacité, aux performances et à l’accessibilité, difficile de trouver du « prêt à rouler ».

En Auvergne – Rhône-Alpes, pas besoin de rouler à 200 km/h, mais en revanche, les standards attendus sont assez comparables pour les liaisons entre Lyon, Dijon, la Savoie, la vallée du Rhône où circulent actuellement les rames Corail. Ajoutons les dessertes du sillon alpin type Valence – Annecy et Genève – Grenoble, ainsi que la relation Lyon – Grenoble, où les AGC et TER2Nng largement employés ne cochent pas toutes les cases.

On repart pour un tour ?

Certains vont évidemment poser la question « pourquoi ne pas encore les prolonger ? ». Les voitures alsaciennes vont bénéficier d'une  énième opération de remise à niveau. Certes, les caisses sont encore assez saines, mais il aurait fallu envisager ce scénario bien plus tôt… et au plus tard quand fut décidée la transformation de voitures-fourgons en voitures de réversibilité… c’est-à-dire en 2004. Il aurait d’ailleurs probablement fallu développer ces dernières ex-nihilo avec une accessibilité de plain-pied avec portes entre les bogies. Sur le parc existant, le remplacement des portes Mielich peu commodes, des blocs de climatisation insuffisamment dimensionnés, une isolation renforcée et de nouveaux doubles vitrages auraient été nécessaires.

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La rénovation alsacienne est certainement la plus poussée pour du matériel régional, avec remplacement des rideaux par des stores. En revanche, le revêtement jaune des sièges de 1ère classe, calqué sur celui des AGC, n'est pas une réussite car très salissant. Les Corail offrent un confort encore de bon niveau (et encore, les voitures à couloir central ont des sièges fixes en 1ère classe, mais inclinables sur les quelques voitures A9u présentes en Auvergne - Rhône-Alpes), mais la qualité de l'assise ne fait pas toute la prestation. © transportrail

Bref, une reconstruction quasiment complète, dont l’intérêt économique aurait pu exister… voici 20 ans. En outre, il aurait fallu s’occuper des locomotives au-delà de l’adaptation pour la réversibilité et la climatisation des cabines. Une modernisation de la partie organique aurait dû alors être étudiée, soit sur des BB22200 (en envisageant une nouvelle chaîne de traction asychrone avec des IGBT), soit en affectant un lot de BB26000… Mais là aussi, ce genre d’opération tout de même coûteuse, accompagnée d’une amélioration significative du confort pour le conducteur, aurait eu du sens... mais certainement pas en 2022 sur des engins sortis d’usine entre 1976 et 1984 pour la majorité d’entre elles.

29 novembre 2021

Reichshoffen à l'heure espagnole

La fusion Alstom-Bombardier avait été acceptée par la Commission Européenne à condition de céder certaines activités pour essayer de préserver un peu de compétition dans l'industrie ferroviaire européenne. Alstom avait engagé des pourparlers avec le groupe tchèque Skoda, qui présentait l'avantage d'être potentiellement peu offensif, car sans implantation sur le marché ouest-européen. Le décès accidentel de son président a semble-t-il compliqué les négociations créant un flottement, sans compter une certaine circonspection des organisations syndicales. Le constructeur espagnol CAF était ausi intéressé par le site mais les conditions ne semblaient pas réunies... et l'attribution du marché du MI20 pour le RER B au consortium Bombardier-CAF (c'était juste avant la fusion Alstom-Bombardier) avait été utilisé comme prétexte pour privilégier les discussions avec Skoda. Néanmoins, faute d'accord, la Commission avait demandé un nouveau tour de négociations réintégrant CAF.

Finalement, CAF va donc récupérer le site alsacien de Reichshoffen, mais manifestement pas celui de Hennigsdorf en Allemagne. CAF poursuivra la commercialisation de la plateforme Coradia Polyvalent duquel découle le Régiolis : un partenariat industriel sera noué avec Alstom pour le développement de la motorisation par pile à hydrogène. Pour le Talent 3 issu de la gamme Bombardier, le propos est un peu plus évasif : c'est assez compréhensible car la mise au point de ce matériel est laborieuse et le marché est déjà largement pourvu avec les différents produits déjà existants, dont le Civity de CAF. Pour autant, le carnet de commandes actuel de Reichshoffen est assez limité, les besoins en Régiolis étant à ce jour relativement modestes. Il y aura peut-être quelques rationalisations à opérer dans les catalogues tant chez Alstom que chez CAF.

 

 

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30 juin 2021

CAF fournira 60 rames électriques à batteries en Allemagne

Destinées aux lignes non électrifiées autour de Duisburg, Krefeld, Essen, Düsseldorf et Dortmund, ces 60 rames ont fait l'objet d'un appel d'offres dans lequel le constructeur espagnol est désormais dans la dernière ligne droite avant la signature du contrat. Elles seront aptes à circuler en traction électrique sous caténaire 15 kV et sur batteries sur les lignes non équipées, afin d'éliminer la traction thermique recourant au gasoil. Deux versions sont prévues, avec une capacité de 120 ou de 160 places et des accès depuis des quais hauts de 760 mm. Le contrat prévoit aussi les prestations de maintenance durant 30 ans.

L'exploitation de ces rames nécessitera l'installation d'équipements pour la recharge des batteries dans les gares terminus de Kleve et Coesfeld.

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16 mars 2021

Espagne : Alstom et Stadler se partagent les Cercanías

La RENFE avait lancé un appel d'offres pour la fourniture de plus de 200 rames destinées aux dessertes de banlieue des grandes villes espagnoles. L'opérateur a retenu 2 constructeurs qui se partagent de façon indépendante les commandes :

  • Alstom fournira 152 rames de 100 m de long, avec une option pour 76 unités supplémentaires. La maintenance sur 15 ans de 56 rames est également intégrée à cette commande de 1,45 MM€ ;
  • Stadler fournira 24 rames de 100 m de long et 35 rames de 200 m, avec la maintenance de toutes les rames courtes et de 10 des 35 rames longues. Une option de 44 rames supplémentaires est également prévu à ce marché dont le montant actuel atteint 998 M€.

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Barcelona Sants - 15 février 2012 - Une rame série 447 sur un service Rodalies à destination de Martorell. Parmi les objectifs de ce nouveau marché, le remplacement de ces automotrices des années 1990. © transportrail

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Viladecans - 15 février 2012 - Même objectif pour les cousines espagnoles des Z2N dont il sera difficile d'égaler la capacité, notamment sur ces rames de 6 voitures d'une longueur d'environ 150 m. ©transportrail

Ces rames sont principalement destinées aux Cercanías de Madrid et de Barcelone, pour augmenter la capacité des trains d'environ 20% par rapport aux automotrices Civia. Une capacité de 900 places est annoncée sur un élément de 100 mètres, avec au moins 10 portes. Il s'agira de rames partiellement à 2 niveaux, tant chez Alstom que chez Stadler, et avec une accessibilité de plain-pied limitée aux voitures à un seul niveau.

Alstom-Stadler-RENFE

De son côté, CAF a été désigné en juin 2020 lauréat d'un marché de 37 rames pour les lignes à voie métrique, d'un montant de 258 M€, comprenant :

  • 26 rames (+ 5 en option) électriques de 2 ou 3 voitures, dotées de batteries pour la circulation en autonomie ;
  • 5 rames (+ 1 en option) de type hybride avec motorisation thermique et batteries pour la récupération d'énergie au freinage réinjectée principalement au démarrage ;
  • 6 rames destinée à la ligne C9 des Cercanías de Madrid, au caractère montagnard sur le parcours Cercedilla - Cotos, affrontant une rampe de 77 / 1000.

Ces rames sont appelées à circuler dans 5 provinces.

Il faut aussi noter qu'en Catalogne, les rames série 447 bénéficient d'un investissement de 138 M€ pour modifier la remorque centrale et la doter d'une porte accessible directement depuis un quai bas permettant le transport des voyageurs en fauteuil roulant.

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