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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

Nightjet : une nouvelle façon de voyager ?

A trois reprises, les rail-trotters de transportrail ont profité d'un déplacement à Innotrans pour emprunter le train de nuit Bâle - Berlin. En 2016, nous avions voyagé à bord du City Night Line. En 2018 et en 2022, c'est à bord de Nightjet aux couleurs des ÖBB qu'eurent lieu les voyages. C'est donc l'occasion de procéder à quelques comparaisons.

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Bâle - 18 septembre 2018 - La BR101-092 est mise en tête du Nightjet en provenance de Zurich. Le train rebrousse en gare centrale de Bâle avant de rejoindre la gare badoise et le réseau allemand. Le voyage commence : en voiture s'il vous plaît ! © transportrail

Les chemins de fer autrichiens ont d'abord récupéré les voitures allemandes pour les ajouter à leur propre parc. De ce fait, les compositions Nightjet sont un peu variés et le confort varie assez sensiblement selon le type de voitures, notamment pour les secondes classes, présentant une qualité de roulement et d'insonorisation assez variables. En première classe, les différences sont bien plus faibles.

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Bâle - 18 septembre 2018 - Ce sont assurément les voitures les plus atypiques des compositions Nightjet : elles ont été récupérées auprès de la DB qui avait conçu une voiture-lits à deux niveaux d'un confort agréable (à condition de ne pas être trop grand, même avec le gabarit plus généreux). © transportrail

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Bâle - 23 septembre 2022 - Les voitures les plus récentes disposent de portes louvoyantes-coulissantes, d'usage commode même avec bagages. Les nombreuses voitures à porte Mielich (au premier plan) sont un peu plus anciennes et le confort y est clairement un cran en-dessous. © 697000

Du City Night Line au Nightjet, l'évolution réside donc principalement dans le service offert aux voyageurs puisque le matériel reste le même, en attendant la livraison des nouvelles générations de voitures, d'abord destinées aux relations vers l'Italie.

Ainsi, en première classe, les voyageurs sont accueillis avec un petit sac comprenant une paire de pantoufles, une serviette en microfibres et une bouteille d'eau minérale. Des cintres sont également à disposition pour les vestes, blousons et manteaux. Un formulaire pour le petit-déjeuner est également déposé à chaque place : sélectionnez ce que vous souhaitez et remettez la fiche au contrôleur.

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Les voitures-lits sont réversibles jour-nuit : au départ, les compartiments sont configurés en position assise et le chef de voiture viendra vous demander à quelle heure vous souhaitez passer en configuration allongée. La tablette vous permet de travailler, ou de commander un repas, puisque le service comprend aussi cette prestation en option. Notez aussi les coussins de hauteur réglable sur le dossier. © 697000

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Un vrai drap, une vraie couette et un oreiller vous attendent dans les compartiments, ici en voiture-lits configurée pour 2 voyageurs : c'est accueillant et augure d'un voyage plutôt agréable. © transportrail (en haut), 697000 (ci-dessus)

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En voiture-lits, les voyageurs disposent a minima d'un petit cabinet de toilette avec lavabo et bouteilles d'eau supplémentaires (pour se laver les dents). La super-première offre des compartiments avec une mini-salle de bains, avec douche, lavabo et WC. Idéal pour capter une clientèle qui tient à arriver frais et dispo ! © 697000

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Et en amont de l'arrivée, le chef de voiture vous apporte votre petit-déjeuner : on peut discuter sur la qualité, mais il faut reconnaître qu'arriver à destination sans avoir le ventre vide, c'est tout de même appréciable. © transportrail (en haut) et 697000 (ci-dessus)

Certes, ce reportage se focalise sur la première classe, mais on peut déjà mesurer la différence de prestation entre le Nighjet et les trains de nuit français, où ce niveau de confort et de prestation n'est pas fondamentalement différent de celui de la seconde classe, même s'il faut reconnaître quelques améliorations récentes, à la faveur de l'arrivée de voitures rénovées.

En seconde classe, les configurations sont plus classiques et il faudra attendre l'arrivée des nouvelles voitures pour monter en qualité les prestations, notamment le confort dynamique, l'insonorisation, et les petits détails de confort : les prises électriques existent mais elles sont 2 par compartiments et pas très bien placées. Le petit-déjeuner est aussi inclus dans la prestation, mais est de consistance réduite (pas de jus de fruit, pas de yaourt).

Quant au prix, les tarifs en ligne sont très intéressants quand on réserve à l’avance : traverser – en seconde classe – l’Allemagne pour moins de 50 € est possible. En première classe, c’est évidemment beaucoup plus cher, mais une place en voiture-lits avec salle de bains à bord pour 180 € n’est pas excessive si on considère – comme toujours avec le train de nuit – qu’on économise une nuit d’hébergement à destination.

Dans un premier temps, les ÖBB semblent avoir réussi leur pari : montrer qu'il est possible de mettre les trains de nuit européens au moins au petit équilibre, et qu'une relance fondée sur la différenciation des prestations permet de capter une clientèle plus large, des étudiants en quête d'aventure au cadre en déplacement professionnel. Le renouvellement progressif du parc est un investissement, mais le mouvement en faveur des trains de nuit prenant de l'ampleur, il pourrait être couronné de succès. C'est tout ce qu'on souhaite !

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