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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
3 décembre 2017

Suisse : une mise en service progressive pour les FV-Dosto

Les CFF ont confirmé que les premières automotrices Twindexx seront mises en service au cours de l'année 2018.  Désignées FV-Dosto par les CFF, elles sont numérotées RABe 502. L'OFT a ainsi autorisé sous certaines condition leur exploitation à titre temporaire jusqu'au 30 novembre 2018, le temps pour Bombardier et les CFF d'achever la démonstration de sécurité, notamment la documentation technique ainsi que la formation du personnel de conduite et de maintenance. Avant d'engager la version Intercity sur l'axe majeur Genève - Saint Gall, les CFF les testeront sur des relations moins chargées, comme entre Zurich et Coire, de sorte à achever la mise au point de ces rames.

La commande de ces 62 rames pendulaires à 2 niveaux avait été passé en 2010, pour 23 rames Intercity de 8 voitures, 30 rames Interregio de 8 voitures et 9 rames Interregio de 4 voitures. Leur mise en service était initialement annoncée pour 2013 mais 4 ans plus tard, il n'en est rien. Initialement, 59 rames avaient été commandées par les CFF : compte tenu du retard de Bombardier, le constructeur a proposé en compensation 3 rames supplémentaires  type IC200 dans le cadre du contrat. On rappellera aussi que le contrat comporte une option de 100 rames.

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Le parcours a été semé d'embûches, tant sur la conception technique de ces rames qu'avec des recours qu'on qualifiera de jusque-boutistes notamment dans le domaine de l'accessibilité, ce qui a coûté pas loin de 2 ans au projet. Or les CFF ont besoin de ces rames pour respecter les objectifs de l'horaire : les IC Genève - Saint Gall assurés avec des formations de 10 à 14 voitures avec une seule Re460 manquent de puissance pour emprunter la DML zurichoise et desservir la nouvelle gare souterraine. Résultat, les CFF doivent mobiliser une douzaine de Re460 pour assurer ces trains avec 2 locomotives, déshabillant d'autres relations se retrouvant avec des Re 4/4 II, et alors même que les Re460 sont en cours de modernisation.

La liaison entre Lausanne et Berne en moins d'une heure, à l'horizon 2026, nécessite non seulement l'utilisation de la compensation de roulis et la réalisation de travaux d'infrastructures sur l'axe. Cet objectif bousculera fortement le réseau suisse : le noeud de Lausanne passerait d'une configuration 15/45 (arrivées et départ de la plupart des trains grandes lignes autour des minutes 15 et 45) à une configuration 00/30 (arrivée et départ autour des minutes 00 et 30), changeant plus ou moins l'ensemble des horaires. Il faudrait donc revoir par ricochet les horaires des IC (ICN) desservant le noeud de cadencement de Bienne (sauf erreur, ce noeud de cadencement changeant alors aussi) et les IR desservant le noeud de cadencement de Viège (qui lui ne bougera pas), donc en raccourcissant les temps de parcours sur la ligne du Simplon, sauf erreur en modifiant la politique d'arrêt des IR et en les accélérant sur les tronçons où cela est possible (passage au V200 dans la plaine du Rhône).

Allez, on croise quand même les doigts...

PS : merci à nos lecteurs et à leurs commentaires pour leurs apports précieux à la réalisation de cet article !

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1 décembre 2017

Suisse : la cadence 30 minutes confirmée pour 2035

En février 2014, la votation sur le Fonds d'Aménagement de l'Infrastructure Ferroviaire validait près de 50 MMCHF d'investissements sur le réseau ferroviaire suisse avec 2 objectifs fonctionnels :

  • instauration en 2030 de la cadence 30 minutes sur les liaisons Grandes Lignes et développement de la cadence 15 minutes sur les principales liaisons RER ;
  • instauration en 2050 de la cadence 15 minutes sur l'ensemble des liaisons Grandes Lignes et RER.

Une abondante documentation est en ligne sur le site de l'Office Fédéral des Transports tant sur les principes généraux que l'évolution des besoins de transport à horizon 2040 et, sur le site de l'Office Fédéral du Développement Territorial concernant le projet d'aménagement du territoire suisse.

Une telle complétude ne peut que faire écho à la situation française où une vision à 5 ans est déjà difficile sinon impossible à construire devant le niveau d'incertitudes qui plane sur la question ferroviaire.

En synthèse, l'objectif de cette étape 2035 est de traiter en priorité les secteurs présentant les plus fortes congestions notamment autour des grands bassins urbains, sur les grands corridors fret et notamment sur l'axe est-ouest, mais aussi sur certains chemins de fer privés qui, eux aussi, arrivent en limite de capacité face à une demande toujours en augmentation. La confédération tablant sur une augmentation de 51% de la demande voyageurs et de 45% pour le fret d'ici 2040, elle a préconisé une évolution du scénario initial.

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Roggwill - 28 août 2017 - Les nouvelles automotrices à 2 niveaux de Bombardier poursuivent leurs essais, notamment avec le pantographe adapté à la pendulation dont sont équipées ces rames (ici la version courte destinée aux InterRegio). L'augmentation de capacité des trains fait partie de l'étape 2025 et constitue le socle indispensable en vue d'accomplir une nouvelle phase de développement en 2035. © G.Trub

Il était à l'origine prévu une étape en 2030, pour un montant inférieur, de l'ordre de 7 MMCHF mais un scénario intermédiaire, décalé de 5 ans mais consolidé à 11,5 MMCHF a été jugé plus efficace quant au rapport coût-utilité et fonctionnellement plus stable (exploitation plus fiable).

L'enveloppe de 11,5 MMCHF est en outre jugée compatible avec le maintien d'un bon niveau de maintenance du réseau ferroviaire qui, avec la succession de programmes d'investissement et l'augmentation de trafic qui en découle, nécessite une évolution de la productivité pour conserver un bon niveau de fiabilité des installations en dépit d'une nouvelle augmentation de leur sollicitation.

Nous vous invitons à retrouver notre dossier déjà constitué à l'occasion de la votation sur le FAIF.

28 novembre 2017

CEVA / Léman Express : une première gare et des essais

Stadler procède aux premiers essais des automotrices Flirt qui assureront la moitié du service de Léman Express (site suisse et site français) le RER franco-suisse du bassin genevois, aussi appelé CEVA, qui sera mis en service en décembre 2019. On rappellera que la part française sera constituée de Régiolis tricourant, la Région Rhône-Alpes n'ayant à l'époque pas saisi l'enjeu d'unicité du parc et préféré succomber aux sirènes du patriotisme industriel, quitte à augmenter la facture de 30% et sérieusement compliquer l'exploitation puisque, naturellement, les deux modèles ne sont pas couplables entre eux.

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Erlen - 22 novembre 2017 - Premiers essais pour les rames Flirt de CEVA, avec sa livrée Léman Express néanmoins largement inspirée de la découpe des CFF. © G. Trub

En outre, les CFF mettront en service le 10 décembre prochain la nouvelle gare de Lancy Pont Rouge, reconfigurée en vue de son intégration à la liaison Genève - Annemasse.

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Vue aérienne de la gare de Lancy Pont Rouge en cours de finition : les trains y feront à nouveau terminus à compter du 10 decembre prochain. Etablie sur un pont, elle se distingue des autres gares genevoises souterraines. (document CEVA)

Les deux tunnels de Pinchat (2100 m) et Champel (1630 m) sont percés depuis juin 2017, laissant la place aux travaux d'équipements ferroviaires (voies et caténaire pour l'instant). L'aménagement des gares intermédiaires est en cours. 

Côté français, l'équipement du tunnel progresse également puisque les voies sont posées et la caténaire sera tirée d'ici la fin de cette année. La transformation de la gare d'Annemasse se poursuit également, tout comme les travaux sur les différentes lignes de Haute Savoie, en particulier entre Annemasse et La Roche sur Foron (rénovation de l'évitement de Reignier), à Evian (où 2 voies supplémentaires ont été aménagées).

24 octobre 2017

Suisse : débat sur l'autocar longue distance

Le Conseil Fédéral suisse se dit prêt à examiner les conditions d'une ouverture sous conditions du marché suisse aux opérateurs d'autocars longue distance. Crime de lèse-majesté au pays du train roi ? A voir car la Suisse ne s'orienterait pas vers une libéralisation débridée comme on l'a connu en France ou en Allemagne par exemple. Il s'agirait de concessions délivrées par l'Office Fédéral des Transports : les opérateurs ne pourraient vendre que des billets sur réservation et en acceptant les cartes d'abonnement général et à demi-tarif. Autant dire que la Suisse n'a pas vraiment envie de voir des autocaristes proposer un Genève - Zurich pour 1 CHF... Qui plus est, l'OFT vise plutôt un service de liaisons directes entre les aéroports et certains sites touristiques.

Bref, le train devrait peu souffrir de cette ouverture, dont l'échéance n'est cependant pas avancée par les autorités suisses.

23 octobre 2017

Suisse : une concurrence sur les Grandes Lignes ?

CFF et BLS affirment leur position quant au renouvellement de la concession des dessertes Grandes Lignes en Suisse. Le BLS souhaiterait sortir du carcan des dessertes régionales autour de Berne notamment et a déposé une offre à l'OFT pour 2 liaisons Intercity et 3 liaisons Régional Express aujourd'hui assurées par les CFF :

  • IC Interlaken - Berne - Bâle pour l'horaire 2022
  • IC Brigue - Berne - Bâle pour l'horaire 2023
  • REX Berne - Olten (avec automotrices à 2 niveaux Mutz), Bienne - Olten (également en MUTZ) et Berne - Le Locle (avec les nouveaux Flirt 3)

Le BLS assortit cette demande d'un projet d'investissement à hauteur de 495 MCHF pour financer l'acquisition de rames Intercity. La relation avec les CFF est évidemment un peu tendue mais il convient de rappeler que d'ici 2030, la demande sur les Intercity devrait progresser de 78% : autant dire qu'il peut y en avoir pour tout le monde.

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Thun - 4 avril 2017 - Arrivée d'une mission régionale exploitée par le BLS avec des automotrices MUTZ produites par Stadler. Le BLS cherche de nouveaux leviers de développement et souhaite profiter du marché des liaisons Intercity sur son territoire, aujourd'hui intégralement assurées par les CFF. © E. Fouvreaux

En revanche, le pari des BLS est audacieux car la compagnie envisage d'intégrer l'offre Berne - Le Locle dans le périmètre Intercity, c'est à dire hors financement régional, ce qui est actuellement le cas.

Autre évolution envisagée, l'autorisation du cabotage intérieur sur les liaisons internationales. Jusqu'à présent, les opérateurs ferroviaires non-suisses ne peuvent assurer un trafic de cabotage intra-Suisse s'ils ne sont pas en partenariat avec un opérateur suisse. Par exemple, la SNCF assure des Paris - Zurich avec les CFF sous la marque Lyria et il est possible de les utiliser entre Bâle et Zurich. En revanche, la liaison Berne - Stuttgart de la DB n'admet pas de voyageurs par exemple entre Berne et Zurich.

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10 juin 2017

CEVA : le tunnel de Champel percé

Trois années de travaux et quelques difficultés dans le sous-sol - et des oppositions - ont été nécessaires pour percer le tunnel de Champel, long de 1630 m, au coeur du projet CEVA. Avec cette étape, l'ensemble de la partie souterraine du projet de RER franco-suisse (ou plutôt helvéto-français) est excavé. Pour le chef des infrastructures des CFF, l'objectif d'une mise en service en décembre 2019 est toujours de mise. Il reste 2 ans et demi pour achever les travaux de génie civil, poser la voie, la signalisation, aménager les gares, produire le matériel roulant et assurer la jonction avec les réseaux existants à Lancy et Annemasse.

6 mai 2017

Suisse : après les ICN, la rénovation des IC2000

Les CFF poursuivent la politique de modernisation à mi-vie du parc affecté aux relations Intercity et Interregio, entamée avec les 508 voitures unifiées type IV (VU-IV), les 232 voitures Eurocity et les 18 voitures-restaurant, avec le passage aux ateliers d'Yverdon les Bains des 44 automotrices pendulaires ICN série RABe 500.

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Thalwil - 3 avril 2017 - L'Intercity Zurich - Lucerne entre en gare de Thalwil. Les voitures-pilotes des IC2000 ont une forme calquée sur le design des Re460 auxquelles elles sont associées. Une partie de ce parc comporte un espace de jeux pour les enfants en salle haute, matérialisé par les pelliculages sur les faces latérales. © transportrail

D'un coût de 130 MCHF, l'opération n'intègre pas de modifications lourdes, hormis le déploiement 3G-4G pour améliorer la qualité de la connexion durant le voyage. La rénovation porte sur le renouvellement des sols, du revêtement des sièges et évidemment la révision de tous les organes techniques : bogies, moteurs, système de pendulation et portes d'accès. L'opération s'achève par une remise en peinture avec pour seule différence visible l'application du logo des CFF sur la face avant des rames.La rénovation des ICN s'achèvera en 2019, et assurera le maintien de ces rames en service jusque vers 2035.

C'est désormais au tour des 341 voitures IC2000 à 2 niveaux avec un budget de 300 MCHF. La première rame sortira des ateliers d'Olten en 2019, redonnant 20 années de service supplémentaire à ces voitures. La rénovation porte d'abord sur les revêtements de sièges et de sols, le déploiement 3G-4G, la mise en place d'un éclairage à diodes plus économique, l'installation de nouvelles tablettes et la généralisation des prises électriques, mais aussi sur des modifications plus consistantes : un espace avec table à langer sera installé pour les familles et enfants en bas âge, la voiture restaurant sera réagencée pour rendre l'espace plus accueillant et plus fonctionnel, et une série de mises aux normes sera pratiquée, concernant l'installation de bornes d'appel de secours, un système de protection contre les incendies (du fait de la circulation dans des tunnels de grande longueur) et la mise en conformité avec la loi sur les personnes handicapées.

5 mai 2017

Suisse : le BLS commande 58 Flirt

C'est la plus importante commande passée par le BLS : pour renouveler le parc affecté aux services Régio Express et à la S-Bahn de Berne, la compagnie a attribué le marché au constructeur suisse Stadler, qui décidément s'arroge la très grande majorité des marchés, avec la dernière version de son automotrice régionale Flirt3. Pour un montant de 650 MCHF, le BLS acquiert 58 Flirt3. Après l'arrivée des 28 rames à 2 niveaux MUTZ, appellation BLS de l'automotrice Kiss de Stadler, ce marché est destiné non seulement au remplacement du matériel ancien mais aussi, par décalage, à gérer l'augmentation du trafic.

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Thun - 4 avril 2017 - Une RBDe 566 à 3 caisses arrive à son terminus de Thun. Similaires aux Colibri des CFF, ces rames seront remplacées par la nouvelle commande passée par le BLS. © transportrail

Stadler l'a emporté face à Bombardier et son Talent2 : deux offres jugées de haut niveau par le BLS, mais la préférence à une production en Suisse semble l'avoir emporté.

Aussi, le BLS a fait le choix de rames composées de 6 voitures, d'une longueur de 105 m. Livrables entre 2021 et 2026, elles entraineront la réforme des 9 rames Régio Express composées de voitures EWIII des années 1970, acquises en seconde main aux CFF, mais également des 21 RBDe 565 et 13 RBDe 566, qui avaient été allongées par l'ajout de voitures intermédiaires à plancher surbaissé, baptisées B-Lego. Il est aussi prévu de remplacer les RABDe 535 Lotschberger sur la ligne sommitale, en raison d'une capacité devenue insuffisante. On rappellera au passage que ces rames sont équipées des mêmes sièges que les TGV "rénovation Lacroix".

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Thun - 15 avril 2016 - Arrivée d'une triplette à destination de Berne, comprenant 2 rames venant d'Interlaken et une rame de Zweisimenn : quoique récentes, les Lotschberger souffrent d'une capacité insuffisante qui obligent à de fréquentes compositions en UM3 voire en UM4. © transportrail

Cette nouvelle flotte sera d'abord engagée pour moitié sur l'axe La Chaux de Fonds - Neuchâtel - Berne, prolongé vers Spiez puis Zweissimenn et Domodossola et autour de Berne en service périurbain. Avec une capacité d'environ 260 places assises, le BLS a choisi un niveau de confort élevé, avec deux classes, un espace bar, des toilettes accessibles et de larges plateformes pour une capacité debout importante pour les besoins de la S-Bahn bernoise.

Parallèlement, le BLS achève la révision des automotrices NINA RABe 525 dont le service est donc prolongé de 15 à 20 ans.

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Thun - 14 avril 2016 - Les automotrices NINA repartent pour un tour après leur révision générale à mi-vie. Premier matériel à plancher bas formant une rame articulée du BLS, elles seront repositionnées sur des liaisons moins chargées, les Flirt3 devant s'emparer les dessertes les plus fréquentées. © transportrail

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Près de Worb - 31 août 2015 - Les voitures EW-III ont été acquises en seconde main par le BLS auprès des CFF. Conçues pour un service Intercity en imaginant une pendulation légère pour améliorer vitesse et confort, elles ont été déclassées au service Regio Express avec cette livrée assez chatoyante, mais offrent un très bon niveau de confort. Elles seront les premières victimes de l'arrivée des Flirt3. © W. Ruetsch

1 mai 2017

Suisse : frictions sur la consistance et l'exploitation des Intercity

La concession confiant aux CFF le monopole de l'exploitation des relations Intercity en Suisse s'achèvera en décembre prochain. L'Office Fédéral des Transports a présenté une analyse de l'équilibre économique du réseau qui ne manque pas de rappeler sous certains aspects la situation française. "Etonnant" direz-vous peut-être venant du pays référence en matière de transport ferroviaire.

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Pourtant, il apparaît un net clivage entre les liaisons actuellement bénéficiaires et celles présentant un déficit d'exploitation. La carte ci-dessous résume la situation : dans la catégorie des liaisons bénéficiaires, on retrouve la dorsale majeure entre Genève et Zurich, l'axe Zurich - Lucerne et la relation Berne - Brigue. La question de fond à trancher par l'OFT est donc celle-ci : quel est le seuil maximal d'acceptabilité de la péréquation financière entre lignes rentables et déficitaires ?

Trois prises de position se téléscopent dans l'actualité ferroviaire suisse :

  • les réflexions de l'OFT sur la recomposition de l'offre Intercity, la mise en oeuvre d'une offre "Premium" cadencée à la demi-heure et l'augmentation des dessertes d'aménagement du territoire,
  • l'analyse des CFF tendant à préconiser le transfert de la plupart des relations Interregio (IR) aux cantons puisque la péréquation devient difficile entre les liaisons bénéficiaires et celles déficitaires,
  • l'appétit du BLS et du SOB pour être opérateur des liaisons Intercity, le premier sur l'axe Berne - Brigue et l'antenne d'Interlaken, à destination des aéroports de Zurich voire de Bâle, le second entre St Gall et Coire et sur la S-Bahn de St Gall ;

De fait, les prises de position du BLS et du SOB pourraient atténuer la vigueur des propositions des CFF sur le transfert des IR aux cantons : les CFF n'ont pas vraiment intérêt à "partager le gâteau" et souhaiteraient que le BLS, qui semble le prétendant le plus robuste, se cantonne aux dessertes régionales. Or ce dernier ne cache pas ses intentions et avance ses pions en ciblant trois relations dans le but d'offrir 4 trains par heure entre Berne et Zurich :

  • Brigue - Berne - Aarau - Zurich - Romanshorn
  • Interlaken - Berne - Aarau - Zurich - St Gall
  • Interlaken - Berne - Olten - Bâle

La comparaison avec la France ne porte évidemment pas sur l'appétit d'un second opérateur sur les liaisons nationales, de fait inexistant par force de loi. En revanche, l'approche des CFF n'est pas sans rappeler celle de la SNCF dans les années 1990 avec les Express d'Intérêt Régional qui se sont retrouvés logés dans les conventions TER en 2002 pour être intégralement pris en charge par les Régions. L'état des lieux des charges et recettes montre que l'offre ferroviaire longue distance atteint tout juste l'équilibre mais avec des disparités de plus en plus flagrantes.

Mais cette comparaison s'arrête là, car en Suisse, l'OFT assure un rôle sans équivalent en France où, de fait, l'opérateur Grandes Lignes dispose d'une certaine latitude quant à la définition et à la mise en oeuvre du service. La preuve, durant l'exercice de la première convention Etat - SNCF pour les TET, l'offre censée demeurée constante a été réduite de 12 à 15%. Impensable de l'autre côté du lac Léman !

1 mai 2017

Suisse : débats sur la répartition du FAIF

L'utilisation du FAIF, le fonds pour l'aménagement des infrastructures ferroviaires, sur la période 2020-2035, fait l'objet d'arbitrages fédéraux pour sélectionner les projets qui seront financés à cette échéance. Les premières orientations suscitent des critiques en Suisse romande, singulièrement dans les cantons de Genève et de Vaud. Les projets ne seront définitivement choisis qu'en 2019, ce qui laisse donc plus de 18 mois pour aboutir à une liste faisant consensus. L'OFT est chargé de proposer deux trajectoires, à 7MM CHF et à 12MM CHF.

Pour l'instant, la Suisse alémanique semble privilégiée dans la première maquette, avec environ 40% du budget concentré sur le secteur de Zurich. Les élus de l'arc lémanique demande l'affectation de 40% du budget à ce territoire pour obtenir les moyens nécessaires au financement d'aménagements pour les dessertes régionales et la poursuite du RER lémanique. Cependant, il faut toutefois souligner que les investissements permettant de mettre en oeuvre une liaison Intercity Genève - Lausanne tous les quarts d'heure et non plus toutes les demi-heures. En revanche, le cadencement au quart d'heure entre Genève et La Plaine est pour l'instant écarté.

Si les genevois sont aussi critiques, c'est surtout parce que cette non-sélection pourrait signifier que la participation fédérale à la gare souterraine de Genève Cornavin pourrait être remise en cause.

La Suisse alémanique est plutôt bien lôtie, et l'OFT justifie sa première moutoure par une analyse de la criticité de l'exploitation. Ainsi, Zurich pourrait obtenir les crédits pour le percement du tunnel du Brütten entre Zurich et Winterthur. Les liaisons Berne - Zurich, Lucerne - Zurich (avec le tunnel de base du Zimmerberg) et Bienne - Bâle bénéficieraient de nouvelles augmentations de capacité. Etrangement, même l'achèvement du second tube du tunnel du Lötschberg ne figure pas sur les tablettes de l'OFT. Les bâlois sont également critiques, puisque le RER trinational ne figure pas dans la version à 7MM CHF. Les jurassiens aussi, avec l'absence de la liaison rapide Neuchâtel - La Chaux de Fonds. Le projet de nouvelle gare à Lucerne pour supprimer le rebroussement n'est pas non plus retenu.

L'OFT considère que les 18 mois à venir permettront d'affiner les deux hypothèses, tout en soulignant que le cumul des investissements "souhaités" atteint 19MM CHF, soit 50% de plus que l'enveloppe maximale affectée à la période 2020-2035.

Les français sont indirectement concernés par ces débats car, pour l'instant, le projet de réouverture de la section Evian - Saint Gingolph n'est pas retenu dans la première maquette financière.

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