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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

21 mai 2019

L'antenne de Niederbronn les Bains

Ce n'était pas une antenne, mais elle l'est devenue depuis 1996, entre faiblesse du trafic et obsolescence de l'infrastructure. Raccordée à Haguenau sur la ligne de Strasbourg - Wissembourg, la section Haguenau - Niederbronn les Bains pénètre dans la partie nord du massif vosgien. Elle revêt un intérêt ferroviaire particulier, puisqu'elle dessert Reichshoffen, petite localité où est implantée une des usines du groupe Alstom, produisant actuellement le Régiolis.

Elle constitue un des rares cas récents de ligne de desserte fine du territoire sur laquelle le besoin de renouvellement a été transformé en occasion d'améliorer les performances en profitant des aptitudes du tracé, avec une vitesse maximale nominale de 110 km/h contre 90 km/h avant les travaux, et de moderniser la signalisation.

transportrail complète sa série de dossiers sur les lignes du nord de l'Alsace avec ce dernier volet consacré à l'antenne de Niederbronn les Bains.

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21 mai 2019

Strasbourg - Lauterbourg entre RER et délestage de la Magistrale

La Magistrale, c'est la ligne de rive droite du Rhin entre Karlsruhe et Bâle et ce surnom n'est pas usurpé au regard de l'intensité de son trafic qui dépasse allègrement les 300 circulations journalières, avec un trafic fret de grande ampleur sur l'itinéraire de référence du corridor européen entre les ports néerlandais de la mer du Nord et l'Italie. Nous vous avions proposé un dossier (dans le brouillard, mais ne ne reculons pas devant les caprices de la météo) pour en mesurer l'ampleur.

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La Wantzenau - 30 décembre 2015 - Image moderne de la ligne de Lauterbourg avec un Régiolis périurbain... mais il faudra aussi investir sur la voie, dont la fatigue se ressent au fur et à mesure qu'on s'éloigne de Strasbourg. © B. Arbogast

En face, Strasbourg - Lauterbourg fait partie de celles qu'on appelle maintenant lignes de desserte fine du territoire : par rapport à ce à quoi nous habitue cette catégorie, la ligne de Lauterbourg se situe plutôt dans la frange haute du panier, tant par le niveau de l'offre (on est il est vrai en Alsace, territoire historique de la relance du transport ferroviaire régional), que dans la consistance de l'infrastructure à double voie et avec une signalisation automatisée, le BAPR ayant remplacé le block manuel Alsace-Lorraine il y a seulement 13 ans.

Axe naturellement voué à intégrer - au moins en partie - un futur RER strasbourgeois, appelé à un développement des dessertes transfrontalières à la faveur d'un partenariat franco-allemand, comptant parmi les premiers territoires qui devraient être l'objet de la mise en appel d'offres de l'exploitation des dessertes, la ligne Strasbourg - Lauterbourg avait déjà beaucoup d'arguments à faire valoir. Si vous ajoutez qu'avec une voisine allemande à deux doigts de la saturation, il ne serait peut-être pas totalement inutile d'envisager d'en faire un itinéraire de délestage pour le fret (en cohérence avec l'axe Strasbourg - Bâle évidemment), vous avez le sommaire du nouveau dossier de transportrail !

19 mai 2019

Léman Express : une version de plus pour le Régiolis

Dans 7 mois, Léman Express entrera en service. Côté Suisse, les 23 rames Flirt entrent progressivement en service sur les dessertes RER sur l'arc lémanique. Côté français, les Régiolis sont également en cours de livraison et effectuent leurs premiers parcours d'essai. Les Z31500 tricourants 1500 V continu + 25 kV 50 Hz + 15 kV 16 2/3 Hz ont été commandés à 17 exemplaires dans une curieuse démarche, puisqu'il aurait été préférable d'unifier le parc de 40 rames nécessaires pour exploiter le nouveau RER franco-genevois. Les conditions de portage de la commande chez Stadler et peut-être une amicale pression d'Alstom ont manifestement eu raison de la cohérence technique.

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Bossière - 6 février 2018 - Les Flirt Léman Express sont déjà en service sur les missions RER existantes autour de Genève voire de Lausanne.  On notera les 8 portes sur la rame disposée pour des flux urbains assez conséquents. (cliché J. Brückel)

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Lausanne - 6 mai 2019 - La Z31503 porte la même livrée que les Flirt et les différences pour les voyageurs devraient être globalement limitées, hormis les rampes de part et d'autre des intercirculations (amis suisses, attention à la chute...) et l'absence d'une porte sur la voiture accueillant la petite salle de première classe, en troisième position sur ce cliché, repérable à la traditionnelle bande jaune. (cliché X)

Basées sur la version périurbaine du Régiolis, les Z31500 disposent de 7 portes sur 4 voitures (c'est une de moins que les Flirt qui proposent 2 portes par face sur toutes les voitures). Développant 1700 kV, elles seront aptes à 160 km/h en France et 140 km/h en Suisse, où l'habilitation à 160 km/h reste possible mais n'a pas été demandée par les opérateurs.  Les rames seront équipées du KVB et de l'ERTMS... mais aussi du franchissement des sections de séparation à la vague, par motrice, comme sur les RER franciliens, disposition nécessaire puisque le passage du 15 kV au 25 kV se situe dans la rampe de sortie du tunnel en amont de la gare d'Annemasse. D'une masse de 137 tonnes à vide pour une longueur de 71,8 m identique aux autres Régiolis 4 caisses, les Z31500 offrent elles aussi 202 places assises.

En mars 2019, la Région Auvergne Rhône-Alpes a décidé de commander 10 Z31500 supplémentaires pour renouveler son parc de Z2 engagé sur la Haute Savoie.

19 mai 2019

Léman Express : les gares bientôt achevées

Dans 7 mois, le nouveau RER de Genève, Léman Express, sera mis en service jusqu'à Annemasse, avec la réalisation de cette fameuse jonction prévue dans un traité international datant tout de même de 1912 ! A l'occasion de journées découvertes organisées par les CFF, nous vous présentons l'avancement des travaux dans les gares à la mi-avril.

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Chêne-Bourg - 17 avril 2019 - La tête du tunnel avec les premiers équipements de signalétique. La voie sur dalle est achevée tout comme la caténaire. Les quais sont à la cote standardisée de 55 cm au-dessus du rail. © D. Guirec

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Chêne-Bourg - 17 avril 2019 - Quand on dit RER, c'est du RER : la longueur des gares est de 220 m, permettant de recevoir des UM3 de Régiolis ou de Flirt. L'éclairage en partie naturel procure une ambiance plutôt agréable. © D. Guirec

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Bachet - 17 avril 2019 - On notera le souci de respect des travaux avec les bâches de chantier sur le quai en attendant l'achèvement complet du chantier. La section du tunnel indique que les travaux ont été réalisés en galerie classique d'avancement, alors qu'à Chêne-Bourg, la tranchée ouverte a été possible, après avoir translaté le bâtiment de l'ancienne gare en surface ! © D. Guirec

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Bachet - 17 avril 2019 - Deux points à noter ici : d'avord la lumière artificielle derrière les immenses vitres qui habillent les parois de la gare et, au premier plan, le raccordement entre la voie sur dalle et la voie ballastée. © D. Guirec

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En surface, l'ancien tracé ferroviaire a été transformé en voie verte pour le piétons et cyclistes. © D. Guirec

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Genève Eaux Vives - 21 juillet 2010 - Voie verte... dans un tout autre domaine ! La gare française des Eaux Vives avant la fermeture pour travaux était déjà largement végétalisée ! © D. Diallo

18 mai 2019

TGV : les trous de mémoire de Guillaume Pépy

C'est vrai que sur la fin, il disait un peu n'importe quoi. Il avait comme des vapes, des caprices d'enfants... (Paul Wolfoni alias Jean Lefebvre, scène du bowling dans Les Tontons Flingueurs)

C'est ce que nous inspire l'entretien avec des lecteurs du Parisien du président de la SNCF dans lequel il annonce être prêt à acquérir de nouveaux TGV à un seul niveau. Et on est sidéré par le culot de l'argumentation développée.

« Je vais vous rassurer. Je suis pour un TGV à la française, qui dessert les territoires. En France, 230 gares sont desservies par le TGV. Elles sont moins de 40 au Japon. Le TGV est un outil d’aménagement du territoire et il le restera. Mais il faut faire évoluer les dessertes en fonction des besoins de nos clients. La deuxième chose, ce n’est pas de notre faute, est qu’Alstom ne construit plus depuis 1993 que des TGV à deux étages. Donc on achète que des jumbos qui peuvent emporter entre 515 et 650 passagers. On ne peut pas mettre un TGV « jumbo » en milieu de journée et courir le risque de n’avoir que 70 personnes à bord, ce serait du gâchis d’argent public. »

On passera sur le fait que dans les 230 villes desservies par le TGV, certaines ne sont pas en France, et qu'il convient donc de comparer des réseaux comparables puisque le Shinkansen japonais est un réseau très majoritairement indépendant des lignes historiques, comme en Espagne.

La mise en responsabilité d'Alstom nous coupe le souffle pour plusieurs raisons :

  • d'abord parce que le petit monde ferroviaire sait très bien que les relations entre Alstom et la SNCF sont très étroites et qu'Alstom a largement orienté son produit en fonction des besoins de la SNCF ;
  • ensuite parce que M. Pépy semble avoir oublié qu'en Italie, circulent 25 rames AGV, produites par Alstom, commandées par Italo, concurrent de Trenitalia sur les lignes à grande vitesse italiennes et dont la SNCF fut actionnaire à la création de la compagnie à hauteur de 20% jusqu'en 2015 : la SNCF a donc indirectement participé à la commande de ces AGV ;
  • enfin parce que l'arrêt de la production de l'AGV après les 25 éléments Italo est la conséquence d'une décision de la SNCF, de ne commander que des rames Duplex.

Sur le risque d'avoir des TGV vides, il est tout de même peu probable d'avoir un taux d'occupation de 12,5% des rames sur la section dimensionnante d'une relation. Et croire qu'il n'y aura que 70 voyageurs dans des TGV en milieu de journée est la négation de la diversité de la demande, alors que les déplacements de loisirs sont plus nombreux que les déplacements professionnels.

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Paris Nord - 21 mai 2019 - La première rame TGV française, la rame 01 surnommée Patrick, a passé en avril le cap des 40 ans de carrière, avec un parcours kilométrique cumulé phénoménal, de plus de 13 millions de kilomètres. Une résistante à la généralisation des rames Duplex... mais il ne reste qu'une vingtaine de rames Sud-Est en service commercial. © transportrail

La focalisation sur le taux de remplissage - et la marge nette par place-km offerte - amène à cette situation absurde d'une entreprise qui n'achète que des rames de très grande capacité depuis plus de 20 ans, et argue ensuite de la faible occupation pour élaguer l'offre (le nombre de TGV par jour ayant reculé de 10 à 15% selon les axes entre 2008 et 2018). Stupéfiant !

Evidemment, certains lecteurs ont fait remarquer à Guillaume Pépy qu'il y avait d'autres constructeurs de trains à grande vitesse...

« Oui, il y a Siemens et nous lui avons acheté quelques rames pour Eurostar. Sur les lignes saturées, nous mettons des TGV à deux niveaux, car c’est un moyen de faire circuler plus de voyageurs sans augmenter le nombre de train. Il ne faut pas renoncer aux TGV à deux niveaux pour les lignes saturées, mais pour les lignes qui ne sont pas engorgées – et c’est une annonce que je vous fais – je pense qu’il faut qu’on réfléchisse en France à la possibilité d’avoir non plus uniquement des TGV Jumbo de plus de 500 places, mais également des TGV de 300 places qui seraient moins chers à l’achat. »

On ajoutera quand même qu'après avoir commandé 268 rames Duplex, dont 250 en service (pour 134 rames TGV PSE, Atlantique, Réseau hors Thalys à l'effectif en mai 2019), la SNCF et Alstom ont conçu main dans la main le TGV2020 qui est lui aussi à 2 niveaux, avec une première commande de 100 rames à livrer à partir de 2023 !

Dans le même entretien, le sujet des trains de nuit nous a aussi fait bondir.

« La suppression des trains de nuit est une décision prise il y a quatre ans par le gouvernement. Chaque voyageur était subventionné à hauteur de 110 euros, par le contribuable. Cela dit, à partir de décembre 2020, le monopole de la SNCF disparaît et si d’autres opérateurs, comme Transdev, Thello, souhaitent opérer ces trains, ils sont les bienvenus. Il y a déjà eu un appel à manifestations d’intérêt, personne n’a répondu. »

C'est quand même oublier :

  • que le déficit par voyageur-km des trains de nuit est inférieur à celui des TET de jour (parcours moyen plus long, pas d'abonnés...) ;
  • que les conditions de l'appel à manifestation d'intérêt lancé par l'Etat sur les trains de nuit avait été unanimement critiqué par son manque de rigueur ;
  • que la relance des trains de nuit est une réalité chez nos voisins, avec Nightjet, grâce aux ÖBB, mais aussi au Royaume-Uni avec Caledonian Sleeper.

Bref, ces quelques déclarations vont certainement susciter de très nombreuses réactions !

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17 mai 2019

Paris - Belfort : du prestige à l'aménagement du territoire

Voilà longtemps que nous avions commencé à plancher sur cet axe - en principe - connu de tous les amateurs, parce qu'il a accueilli de grandes séries de locomotives à vapeur de vitesse, avec les imposantes 241A et 241P, parce qu'il a été un des premiers terrains pour les TEE incarnant la construction de l'Europe ferroviaire et parce qu'il a été le bastion des CC72000 pendant plus de 40 ans. Dernière grande radiale n'étant pas encore totalement électrifiée, celle qu'on appelle encore Ligne 4, n'est plus l'axe prestigieux qu'elle a jadis été. La desserte voyageurs est intégralement passée sous la coupe de la Région Grand Est, qui a mué le service Intercités en une longue relation au service du réseau de petites et moyennes agglomérations entre l'Ile de France et le Territoire de Belfort, et restauré un accès direct à Mulhouse.

Les travaux d'électrification ont débuté entre Gretz-Armainvilliers et Troyes : une opération d'inspiration très politique, contrepartie à des financements régionaux sur le développement du réseau à grande vitesse, bénéficiant surtout à l'Ile de France pour traiter des problèmes capacitaires sur la relation Paris - Provins... et l'épineuse question de la desserte de Bry-Villiers-Champigny du Grand Paris Express.

En revanche, à l'autre bout de la ligne, la ligne a besoin d'investissements conséquents, entre une voie bien usée et une signalisation obsolète (quoique suffisante pour écouler 5 allers-retours voyageurs et quelques trains de fret très épisodiques), et, qui sait, s'il fallait trouver un itinéraire pour le fret à grand gabarit, peut-être que cette grande radiale à faible trafic, et comprenant surtout peu de tunnels, pourrait trouver un nouveau souffle...

transportrail vous emmène donc sur Paris - Belfort !

16 mai 2019

Italie : les 7 ans d'Italo

C'est à ce jour le seul cas d'opérateur privé de trains à grande vitesse. Italo a tenté cette aventure risquée, notamment par l'importante mise de fonds préalable : 967 M€ dont 625 M€ pour l'acquisition de 25 rames AGV (les seules d'ailleurs produites par Alstom). Après deux années de lancement pour le moins tumultueuses, avec une position très dure de Trenitalia, ne ménageant pas ses efforts pour barrer la route au nouveau venu, la situation s'est apaisée, surtout lorsque le gouvernement a décidé une baisse des péages de 13 à 8,7 € / km et après les différentes sanctions à l'égard de Trenitalia dont les obstructions étaient grossières : fermer par un grillage le guichet de vente Italo nouvellement créé n'était effectivement pas très malin.

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Caravaggio - 1er mai 2019 - Symbole de la maturité et de la croissance d'Italo, les nouvelles rames Italo Evo, alias Pendolino ETR575 vont permettre de doubler le parc et de diversifier encore l'offre. Pour l'instant, Italo n'envisage pas d'aller concourir dans d'autres pays européens. © M. Stellini

La comédie façon Dom Camillo et Pepone a pris fin et la situation d'Italo est devenue viable : le chiffre d'affaires a atteint 454 M€ en 2018, le taux de remplissage des trains est passé de 47 à 78% entre le lancement de l'entreprise et 2018 et le trafic a doublé avec 12,8 millions de voyageurs transportés par Italoe en 2017 contre 6,5 millions en 2014, grâce au développement du réseau et la productivité du parc. Cependant, 22 rames supplémentaires type Pendolino Evo sont en cours de livraison, témoignant des appétits d'Italo pour étendre leur offre.

La concurrence sur les grandes lignes italiennes a été plutôt bénéfique puisque la part de marché du train est passée de 36 à 80 % sur la juteuse liaison Rome - Milan, la part de l'avion chutant de 50 à 14 %. Entre 2011 et 2018, le prix moyen du billet sur les liaisons longue distance où Trenitalia et Italo sont en concurrence a baissé de 40%, ce qui explique une bonne partie de cette augmentation du trafic. Trenitalia a rapidement compris qu'il fallait repenser son modèle économique et son produit : la démarche a porté ses fruits, la nouvelle gamme tarifaire et le confort proposé sont d'ailleurs très proches des prestations d'Italo. et le plan d'investissement du groupe FS prévoit l'acquisition de 14 rames supplémentaires ETR400 (alias Frecciarossa 1000).

Alors la suite ? Italo observe attentivement l'ouverture des marchés intérieurs européens, notamment en France et en Espagne... mais ne semble pour l'instant pas envisager d'y participer, préférant consolider ses positions en Italie. Mais quelle sera la position de Trenitalia ? 

13 mai 2019

Tours - Loches : la Région devrait prendre des cours du soir...

... et commencer par relire notre dossier sur les petites lignes... car la dernière déclaration du Vice-Président aux Transports de la Région Centre Val de Loire est complètement orthogonale avec une logique de bon usage de l'argent public.

« La ligne ne fermera pas ». Telle est la déclaration du Vice-Président de la Région Centre Val de Loire, qui annonce être prêt à financer sans l’Etat et sans SNCF Réseau le renouvellement de cette ligne. Soit.

Mais la suite est désespérante…  « Aux heures creuses, il faut privilégier le car. On ne fait pas circuler des trains avec dix passagers ! ».

Non, monsieur le Vice-Président, vous faites fausse route ! Vous répétez la doctrine – dangereuse – professée par la Cour des Comptes, qui aboutit à une desserte atrophiée et à des coûts ferroviaires prohibitifs par sous-utilisation des moyens engagés sur la seule pointe. Bref, des frais fixes importants (2 rames, 4 équipages conducteurs-contrôleurs : 2 le matin et 2 le soir) amortis sur très peu de kilomètres : 2 allers-retours avec 3 rames. Du gaspillage ! Qui plus est, au regard de la fréquentation des autocars existants entre Tours et Loches (13 allers-retours), de l'intense trafic routier sur la RD943 toute la journée et de l’attrait touristique de Loches, il serait franchement surprenant que les trains roulent à vide en journée ! Lisez aussi cette étude, désormais bien connue, du CEREMA.

Ensuite, compte tenu des coûts fixes du transport ferroviaire, autant utiliser les moyens toute la journée. Bref, pour sauver Tours – Loches, plutôt que de maintenir la desserte dans la situation actuelle qui - disons-le franchement - donne du grain à moudre aux partisans de la fermeture et transformerait l'investissement auquel vous vous préparez sur l'infrastructure en un gaspillage financier condamnable, commencez donc par mettre des trains ! On vous explique même comment faire dans ce dossier

12 mai 2019

Lignes des Causses : face aux risques, quels possibles ?

Depuis 2017, la liaison Béziers - Neussargues fait l'objet d'une situation transitoire, censée durer initialement 2 ans mais prolongée d'une année supplémentaire, avec une forme de cogestion du TET, le seul train qui parcours la ligne des Causses de bout en bout. Son avenir est de plus en plus incertain car les moyens à consentir pour pérenniser la ligne sont très élevés, dépassant la centaine de millions d'euros sur l'infrastructure, sans compter la caténaire, qui peut à elle seule doubler l'addition.

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Ruynes en Montagne - 19 janvier 2014 - Les Z2 assurent encore la desserte voyageurs, mais leur avenir est scellé à court terme. Elles ont au moins l'avantage d'un peu mieux encaisser les nombreuses irrégularités de la voie qu'un AGC. © O. Savoye

transportrail met à jour son dossier et tente d'ouvrir le débat sur l'avenir de cette ligne emblématique.

11 mai 2019

Mais que font les trains du quotidien le week-end ?

Ils se reposent, parfois. Ou triment encore plus dur, pour transporter, non plus essentiellement des abonnés blasés, mais des touristes, venus admirer les splendeurs locales, respirer le bon air, faire du shopping (pourquoi pas)... Eh oui, ce n'est certes pas un réflexe pour tout le monde, mais il se trouve que le train dessert très bien la plupart des sites touristiques majeurs et permet donc pas mal d'excentricités, dès lors que l'offre est adaptée à la demande. C'est peut-être là qu'il reste quelques progrès à faire, d'autant plus que, pour l'exploitant ferroviaire, séduire une clientèle touristique peut se révéler très intéressant économiquement.

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Saint Gilles Croix de Vie - 28 février 2016 - Ce ne sont pas les possibilités qui manquent : que vous soyez plutôt amateur du grand large, de la haute montagne ou de grands sites patrimoniaux, nombre de destinations vous sont encore accessibles par train. © E. Fouvreaux

Dans son nouveau dossier, transportrail dresse un premier état des lieux sur le potentiel de trafic lié au tourisme dans notre pays et se fait ensuite agence de voyages en vous emmenant, pour commencer, vers les Châteaux de la Loire. C'est parti ?

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