Le 1er février 2015 marquera donc une date importante dans la conduite projet de LGV Bretagne Pays de la Loire avec la pose des raccordements à la ligne Atlantique à hauteur de Connerré-Beillé.
BPL pour rapprocher un peu plus la Bretagne
Longue de 182 km et comprenant en outre 32 km de raccordements au réseau classique, la LGV Bretagne Pays de la Loire sera apte à 320 km/h avec un tracé compatible pour une vitesse de 350 km/h, qui ne sera pas pratiquée à court et moyen terme puisque les matériels actuels (TGV Atlantique) plafonnent à 300 km/h et les Duplex en cours de livraison à 320.
Elle procurera un gain de 37 minutes sur la liaison Paris - Rennes qui s'établira en 1h26. Laval gagnera 22 min, Angers et Nantes 8 minutes avec un parcours Paris - Nantes en 1h51.
Rennes - 22 octobre 2014 - TGV Duplex, ZTER, TGV Atlantique côte à côte pour le ballet des correspondances. A gauche, le TGV Duplex est à destination de Marseille, la ZTER arrive de Quimper et le TGV Atlantique se met à quai pour le prochain départ à destination de Paris. Les 37 minutes gagnées entre Connerré et Rennes rapprocheront la Bretagne de Paris et des autres régions françaises, par le biais des TGV Intersecteurs. © transportrail
Cette réduction du temps de parcours bénéficiera évidemment aussi aux villes bretonnes qui se retrouveront sous le seuil des 4 heures, par rapport aux temps parcours actuels qui sont pénalisés de quelques minutes par les travaux de construction de la ligne. Officiellement, BPL concourt à l'objectif d'une liaison Paris - Brest et Paris - Quimper en 3 heures... mais on rappelera que les termes de cette ambition prévoient une liaison sans arrêt entre le Finistère et la capitale : difficile d'imaginer une relation sans arrêts intermédiaires, le potentiel de trafic finistérien n'étant pas comparable à celui de Marseille.
D'un coût de 3,4 MM€, BPL est financée par l'Union Européenne (11 M€). L'essentiel du financement est assuré par SNCF Réseau (43%), l'Etat (28,4%) et les collectivités locales (28,4%). BPL est réalisée en partenariat public privé, attribué à Eiffage Rail Express, qui préfinance par emprunt les concours de l'Etat, compensés par les loyers versés par SNCF Réseau au titre de ce préfinancement (l'Etat devant abonder in fine via l'AFITF) et au titre de l'exploitation et de la maintenance de la ligne. Un mécanisme assez complexe dont on évaluera dans 25 ans l'impact sur la dette du système ferroviaire.
La virgule de Sablé : un exemple de valorisation des lignes nouvelles ?
Parallèlement à la LGV, la virgule de Sablé sur Sarthe, longue de 3,6 km et apte à 160 km/h, est également en construction. D'un coût de 36,3 M€, hors du PPP, elle est financée par l'Etat (23%), SNCF Réseau 22%), les Régions Pays de la Loire (25%), Bretagne (10%), le Département de la Mayenne (5%) et les agglomérations d'Angers (10%) et de Laval (5%). Etablie à voie unique avec un évitement, elle autorisera la circulation de TER entre Nantes et Rennes via Angers et Laval, en empruntant la LGV BPL, grâce à l'adaptation des automotrices ZTER aptes à 200 km/h, en cours d'équipement pour la signalisation de la LGV. 8 allers-retours sont envisagés chaque jour de semaine.
Il s'agit de la première utilisation d'une ligne à grande vitesse pour des services purement régionaux : les TERGV de Nord Pas de Calais sont assurés avec des rames TGV en creux de roulement. Dans le cas présent, c'est bien un matériel régional qui est sollicité.
Cette solution est rendue possible par une densité de circulations somme toute modeste attendu sur BPL : les TER admis sur la ligne et les raccordements pour la desserte de Laval, viendront alimenter les recettes de trafic.