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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

12 juillet 2015

Spécial Autriche

transportrail vous propose tout au long de l'été une série de dossiers sur les chemins de fer autrichiens, de même que transporturbain vous emmènera prochainement sur les réseaux de tramways de Vienne et Innsbruck ainsi que sur les trolleybus de Salzburg.

Ainsi s'achève notre dossier spécial sur le réseau ferroviaire autrichien ! Bonne lecture...

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12 juillet 2015

A bord du Thello Milan - Nice

transportrail vous propose d'embarquer dans l'Eurocity 143/144 Milan - Nice assuré par l'opérateur formé par Trenitalia et Transdev, que nous avons essayé le 21 juin dernier. A l'heure où, en France, les Intercités sont dans l'oeil du cyclone, ce carnet de voyages donne une note un peu plus optimiste sur la capacité à offrir des services ferroviaires qui se rapprochent des besoins des territoires. Alors qu'avait de longue date disparu le TEE Ligure entre Avignon et Milan, qui donnait correspondance au Catalan Talgo Genève - Barcelone, la liaison Nice - Milan comprend désormais 3 allers-retours quotidiens dont un amorcé à Marseille. Pour en savoir plus, consultez notre nouveau dossier, qui attend vos commentaires !

11 juillet 2015

TET : l'Etat coupable

Le gouvernement a donc livré le 7 juillet ses conclusions sur le devenir des TET suite au rapport Duron. Sans surprise, ces orientations sont très en-deçà de ce que devrait être la stratégie d'une autorité organisatrice et il n'est pas exagéré de parler d'inaptitude à ce rôle. On pourrait même dire que l'Etat est "hors sujet".

La principale annonce est l'octroi d'une enveloppe de 1,5MM€ pour le renouvellement du matériel roulant des liaisons diurnes pour la période 2015 - 2023 et le maintien des trains de nuit sur les seules destinations de Briançon, Rodez et Latour de Carol. Annonce à coup sûr médiatique mais qui ne répond pas à la question centrale : d'où viendra cette somme ? Le secrétaire d'Etat répond que l'AFITF sera mise à contribution. Seul problème, depuis que la ministre de l'écologie - escrologie ? - a torpillé l'écotaxe et dilapidé un milliard d'euros en indemnisation d'Ecomouv, l'AFITF est quasiment sans ressources.

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Latour de Carol - 7 juillet 2015 - Le jour où le gouvernement faisait ses annonces, la BB7300 montait les 4 voitures du train de nuit en provenance de Paris, associées jusqu'à Toulouse à celles rejoignant la côte Vermeille. Un train vital pour l'économie d'un territoire : un non-sens à l'heure du culte de l'autocar. Le renouvellement des voitures de nuit est minutieusement passé sous silence... © transportrail

L'Etat est également aux abonnés absents quant à la définition de nouvelles ressources pour financer l'exploitation de ces trains. La SNCF, pour le coup à juste titre, ne veut plus d'une convention qui tire 94% de ses moyens d'une taxe acquittée par les TGV. De ce fait, la contraction du service est inéluctable.

L'Etat ne dit donc pas un mot du schéma de service, de ce qui est pourtant le minimum attendu d'une entité qui se dit - mais n'est pas - une autorité et encore moins organisatrice, et qui se révèle en réalité un agent poursuivant un double objectif de déménagement du territoire et de démantèlement du réseau ferroviaire avec son apologie outrancière de l'autocar. Pourtant, le rapport Duron et celui de la Cour des Comptes étaient extrêmement clairs sur la nécessité d'un schéma national du service public ferroviaire. A quoi auront-ils servi ? A caler une armoire dans un bureau ou de lecture de salle d'attente ?

Une nouvelle comitologie, confiée au préfet François Philizot, devra traiter avec les Régions du sort des relations mises sur la selette par le rapport Duron. L'objectif est surtout d'éviter de "mettre le feu" aux Régions à moins de 6 mois des élections régionales. C'est manquer de sens politique tant il est probable que le devenir des TET sera de toute façon un sujet de campagne. Ségolène Royal ne se souvient-elle pas de la manifestation de 2005 dans sa Région Poitou-Charentes, en gare de La Rochelle, lors de la précédente crise sur ces trains ? Elle était pourtant en première ligne sur les photos de presse...

Une nouvelle convention Etat-SNCF devrait donc couvrir la période 2016-2020 dès lors que le nouveau périmètre aura été défini : comprenez une fois que les dessertes auront été supprimées ou transférées contre leur gré, car sans contrepartie, aux Régions.

Quant à l'ouverture à la concurrence, elle est lâchement reportée aux calendes grecques, en contradiction avec le règlement européen OSP (obligations de service public), en arguant que le Parlement et la Commission ne sont pas sur la même longueur d'onde quant à la date de fin des monopoles existants. On n'en serait pas là si l'Etat ne trainait pas des pieds à traduire dans le droit français la réglementation européenne qu'il a lui-même voté !

Les réactions sont quasiment unanimes pour dénoncer l'art de la non-décision de l'Etat qui précipite les TET vers l'abîme, qu'il s'agisse de la FNAUT, de l'AFRA (association des opérateurs privés), du GART (autorités organisatrices) ou de la FIF (fédération de l'industrie ferroviaire). On remarquera non sans ironie que même Transdev déplore la non-politique du gouvernement alors que la concurrence se fait plus rude avec le covoiturage et la libéralisation du marché de l'autocar... dont Transdev est un acteur majeur avec Eurolines et Isilines dont les services ont débuté le 10 juillet dernier...

La pauvreté des annonces du 7 juillet dernier conforte donc l'impression d'un Etat clairement engagé dans une stratégie d'affaiblissement du transport ferroviaire et de promotion systématique des transports routiers, telle que le rapport Guillommat, remis au premier Ministre Raymond Barre, le préconisait dès 1979 en limitant le rôle du chemin de fer à la banlieue parisienne et tout au plus 5000 km de voies ferrées en France. A quelques mois de la conférence mondiale sur l'environnement, ça fait désordre...

Nous vous rappelons la pétitiion de la FNAUT, qui sera adressée au Président de la République.

3 juillet 2015

Les crédits du mécanisme d'interconnexion européen

L'Union Européenne a arbitré ses choix pour le mécanisme d'interconnexion européen. Les projets retenus pour la France constituent une enveloppe d'un peu plus de 2 MM€.

  • Lyon - Turin, section internationale : 813,7 M€
  • Canal Seine Nord : 979,6 M€
  • Entrée nord de Bordeaux, suppression de PN à Cenon et La Grave d'Ambarès : 2,8 M€
  • Entrée sud de Strasbourg : 24,6 M€
  • Entrée sud de Mulhouse en lien avec LGV Rhin-Rhône phase 2 : 1,8 M€
  • Serqueux - Gisors phase 2 : 71 M€
  • LGV Bordeaux - Dax (études) : 52,4 M€
  • LGV Montpellier - Perpignan (études) : 11,6 M€
  • CFAL phase sud (études) : 1,3 M€
  • IPCS sur Gazinet - Dax (axe Bordeaux - Irun) : 4,8 M€
  • ETCS sur le corridor Anvers - Bâle (section française) : 55,5 M€

On sera tout de même étonné de la présence du canal Seine-Nord, projet controversé puisqu'il pose notamment la question du devenir de l'activité des ports français alors que parallèlement, les intentions affichées soutiennent un renforcement du complexe portuaire du Havre. Seine-Nord est un projet directement concurrent. Evidemment, les 813 M€ accordés au Lyon - Turin ne manqueront pas d'animer la chronique...

3 juillet 2015

Régiorail fait progresser les OFP

Encore un nouvel OFP, cette fois-ci en Rhône-Alpes : Régiorail a remporté à la SNCF l'important marché des eaux minérales d'Evian et de Thonon (groupe Danone) représentant 3 à 5 trains par jour à destination d'Ambérieu, d'où ils sont expédiés par la SNCF vers différents sites logistiques en France et en Europe.

En Languedoc-Roussillon, Régiorail lance une liaison du Boulou vers Rion-des-Landes réactivant une courte antenne de 2 km branchée sur la ligne Bordeaux - Irun, avec un trafic de bois.

Enfin, en PACA, le même Régiorail lancera en décembre prochain les premiers trains de sa filiale provençale pour assurer le transport de conteneurs entre les terminaux portuaires de Fos, du Canet et de Mourepiane.

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2 juillet 2015

France - Suisse : comparer ce qui est comparable

France - Suisse : deux pays dont les performances ferroviaire sont souvent comparées, rarement à l'avantage de la France. Cependant, la comparaison est un peu biaisée puisque quantités de facteurs peuvent expliquer les divergences parfois très tranchées entre les deux réseaux. S'il est indéniable que la Suisse est un modèle dans l'excellence ferroviaire, il faut toutefois préciser "pour une certaine configuration géographique et un contexte politique particulier". S'il est tout aussi indéniable que la France dispose de marges d'évolution importante, la transposition directe de ce qui fonctionne en Suisse ne sera pas forcément adaptée à la réalité économique et humaine du territoire français. Pour en savoir plus, consultez le nouveau dossier de Transport Rail.

30 juin 2015

Suisse : 25 ans de succès pour le RER de Zurich

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Zurich - Gare souterraine Lowenstrasse - 18 mai 2015 - Des espaces généreux, vierges de tout encombrement superflu, lumineux quoique assez bas de plafond du fait de la double contrainte de la position des voies de surface (juste au-dessus) et des voies souterraines (définies par le niveau de la rivière Sihl) : voici la dernière extension de la gare souterraine de Zurich. © transportrail

Mis en service le 27 mai 1990 après avoir été approuvé par votation le 29 novembre 1981, le RER zurichois a fêté ses 25 ans par la mise en service en décembre dernier de la première section de la Durchmesserlinie (DML), avec le tunnel de Weinberg entre Oerlikon et la nouvelle gare souterraine située sous la gare de surface, sous la Löwenstrasse. En décembre prochain, l'achèvement de la partie ouest, constituée en grande partie de viaducs jusqu'à la gare d'Altstetten, entraînera une nouvelle refonte de l'horaire avec une évolution des missions, mais toujours en maintenant une offre de base à la fréquence de 30 minutes à l'exception de trois lignes ayant une cadence au quart d'heure en pointe du fait d'un fort trafic en dépit de l'arrivée de nouvelles rames plus capacitaires.

RER Zurich.

Initialement, le RER zurichois avait démarré avec des automotrices Mirage et les nouvelles Re450 monocabines tractant 3 voitures à deux niveaux (unités DPZ). Sont ensuite arrivées entre 2005 et 2009 les 61 automotrices RABe 514 à 4 caisses livrées par Siemens, et depuis 2011 les 30 automotrices RABe 511 à 6 caisses fournies par Stadler, permettant de gérer progressivement l'augmentation du trafic grâce à des quais de 300 m compatibles avec les UM3 de DPZ puis de RABe 514 et désormais les UM2 de RABe 511. 

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Wetzikon - 18 juin 2015 - Arrivant de Zurich, la Re450-011 tractant 3 voitures DTZ entre en gare où converge la ligne d'Effretikon. Le RER zurichois reste basé sur une cadence à la demi-heure à l'exception de 3 lignes. © transportrail

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Zurich - gare souterraine de Lowenstrasse - 18 juin 2015 - Les automotrices Kiss viennent augmenter la capacité de transport par rapport aux DTZ et DPZ qui doivent recourir à l'UM3 pour occuper les quais de 300 m puisque ces éléments de 150 m ne nécessitent qu'un UM2. Dans la nouvelle gare, on reprochera seulement les murs latéraux noirs qui assombrissent l'ensemble. © transportrail

30 juin 2015

La VFCEA tient colloque

Le 22 juin dernier, un nouveau colloque a été organisé par la Région Bourgogne pour présenter l’avancement du projet Voie Ferrée Centre Europe Atlantique.

L’engagement de la Région Bourgogne a pour l’instant été payant puisque le projet est inscrit au RTE-T en complément des corridors nord-sud traversant la France, mais aussi pour une première phase dans le CPER 2015-2020. Les études préalables progressent et permettent de distinguer les scénarios mais aussi d’identifier les interactions entre projets. Cependant, la VFCEA n'a pas été retenue par l'Union Européenne pour le Mécanisme pour l'Interconnexion en Europe, contrairement au Lyon - Turin, aux LGV Bordeaux - Dax et Montpellier - Perpignan ainsi qu'au canal Seine - Nord.

Quelle utilisation possible pour les relations nationales ?

Du côté des dessertes TGV, la déviation des relations Lyon – Strasbourg via la LN1 jusqu’à Montchanin procurerait un gain de 8 minutes rapport à l’itinéraire actuel intégralement sur la ligne classique entre Lyon et Dijon. Pour Chalon sur Saône, 20 minutes seraient économisées par rapport aux TGV actuels via Dijon, malgré la correspondance en gare du Creusot TGV. Sur les liaisons Lyon – Nantes, le remplacement des TET circulant via Roanne par des TGV via Le Creusot ferait gagner une heure par rapport aux Corail, principalement au bénéfice de Nevers et Bourges.

Il est surtout apparu dans ces premières études que les TGV Lyon – Strasbourg pourraient systématiquement desservir Dijon, Besançon et Belfort à condition de combiner VFCEA avec la phase 2 de la LGV Rhin-Rhône entre Petit-Croix et Lutterbach, afin de maintenir la cohérence des nœuds de correspondance de Strasbourg, Bâle et Lyon Part Dieu.  Le gain de temps net serait malgré tout de 4 minutes par rapport aux relations actuelles à la politique d’arrêt en alternat de ces villes. L’évolution de ces dessertes procurerait 125 000 voyageurs annuels supplémentaires sur ces liaisons, dont un tiers entre Dijon et Lyon. En complément, la phase 2 de la LGV Rhin-Rhône autoriserait la desserte systématique de Besançon et Belfort par les liaisons Paris - Zurich à temps de parcours équivalent à l’actuel.

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Fleurville - 16 août 2011 - Couplage de rames Sud-Est emmené par la rame 56 en direction de Lyon. L'un des enjeux "grande vitesse" de la VFCEA est d'accélérer les liaisons Rhin-Rhône et structurer l'axe Lyon - Dijon - Alsace. En revanche, le sort des rames PSE est compromis à court terme, la SNCF privilégiant l'utilisation intensive d'une abondante flotte de rames Duplex. © transportrail

En revanche, l’intérêt de la section Genlis – Villers les Pôts apparaît faible, compte tenu du coût et du peu de temps gagné, d’autant plus que le saut de mouton réalisé à Villers les Plôts deviendrait superflu : l’hypothèse d’un relèvement à 220 km/h entre Dijon et l’entrée actuelle de la LN7 semble plus intéressante pour éviter les investissements frustratoires.

Le raccordement de Montchanin avec l’électrification de la section Montchanin – Chagny, actuellement étudié, aboutit à un chiffrage élevé de 400 M€ qui doit faire l’objet d’un réexamen : la proposition d’un tunnel de 800 m sur la parabole située entre la gare du Creusot TGV et la ligne classique en direction de Chagny semble assez peu plausible. L’objectif de la Région Bourgogne est de pouvoir maîtriser le coût total du projet pour le rendre crédible et réalisable dans le délai le plus court possible.

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Dijon Ville - 28 septembre 2012 - La VFCEA placerait Dijon au coeur d'une étoile à grande vitesse vers Paris, la Méditerranée, l'Allemagne et la Suisse en mettant à profit une partie des gains de temps procurés par ses effets et ceux de la seconde phase de Rhin-Rhône pour systématiser la desserte de Dijon. © transportrail

Les études ont aujourd’hui été menées avec l’objectif d’évaluer un scénario plancher sur la base des hypothèses « minimalistes » de desserte, et de progresser par étape en fonction de l’amélioration de la connaissance des gains de trafic et de l’évolution potentielle des dessertes TGV. La conjonction de la maîtrise du coût et de l’amélioration de la prévision de trafic voyageurs pourrait ainsi propulser la VFCEA sur les bons rails.

Une certaine attente des chargeurs fret

L’attractivité de la transversale entre l’Atlantique, le Rhin et la Méditerranée a été pour l’instant évaluée au plus juste. Les chargeurs semblent manifester un intérêt fort pour le projet mais à certaines conditions : la clarté tarifaire de l’infrastructure, la qualité des sillons et la compatibilité du gabarit avec l’évolution du transport combiné. De ce fait, le gabarit GB1 semble devoir être demandé sur l’axe, ce qui imposera d’analyser l’ensemble de l’itinéraire, y compris au-delà de Nevers – Chagny, tant vers l’ouest (notamment le tunnel de Montrichard) que vers l’est : la ligne classique Dijon – Belfort, notamment entre Besançon et Belfort, comporte de nombreux tunnels qui pourraient faire enfler l’addition. Une déviation des trains de fret au gabarit GB1 via Chalindrey et l’axe Paris – Bâle est-il acceptable pour les chargeurs du fait du détour d’environ 100 km ?

Ce choix du GB1 permettrait donc d’utiliser complètement les aptitudes de la ligne sur laquelle la limite de résistance des attelages est à 2025 t contre 1980 t par la vallée d’Azergues, 1680 t par Roanne et Saint Etienne et 960 t par la rampe des Sauvages, démontrant s’il le fallait la pertinence de l’axe Nevers – Chagny pour le fret.

Autre enjeu, entre Angers et Nantes : la ligne est fortement sollicitée par le TGV (à 220 km/h) mais aussi par le trafic régional. Des investissements de capacité sont prévus dans le CPER2015-2020. Seront-ils suffisants pour garantir des sillons en nombre et en performance suffisante pour le trafic du port de Nantes – Saint Nazaire, pour lequel l’OFP Atlantique a déjà franchi le seuil des 1,5 Mt expédiées par le rail en 2014 ?

On n’aura pas manqué d’écouter la Région Centre qui a posé la question de la part de risque pouvant être assumée et de citer l’exemple du port sec de Vierzon, jugé non crédible voici encore dix ans mais qui décolle véritablement désormais du fait de l’intérêt de cette base multimodale sur un double nœud autoroutier et ferroviaire.

Du côté des chargeurs, Combiwest a triplé son activité en 4 ans avec 30 000 caisses transportées en 2014, ce qui représente environ 29 000 t de CO² économisées. Le détour via Paris lui coûte 200 km en moyenne pour ses trains entre la Bretagne (Rennes, Morlaix), la Mayenne (Château-Gontier) et la vallée du Rhône (Lyon, Fos sur mer). Du fait des difficultés d’insertion en région parisienne, les trains remontant vers Rennes sont tracés via Juvisy, Les Aubrais, Tours et Le Mans, imposant la traction thermique du fait du hiatus Tours – Le Mans.  Actuellement 90% des caisses sont livrées avec moins de 2 heures de retard quand la route atteint 95% de caisses avec moins de 30 minutes. Combiwest a aujourd’hui une demande vers l’Alsace et l’Italie et envisage un doublement de sa part de marché sur les trafics est-ouest depuis la Bretagne si les sillons étaient meilleurs.

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Grésigny - 19 août 2015 - Une train Combiwest Rennes - Vénissieux sur la section à 4 voies de l'axe Paris - Dijon. Le chargeur souhaiterait pouvoir emprunter la VFCEA pour réduire les distances parcourues et surtout gagner en régularité : le passage par la Grande Ceinture n'est pas source de fiabilité... © F. Brisou

Chez DB Schenker, on insistait aussi sur les installations multimodales, à l’instar du port sec de Vierzon, sur la qualité des sillons, mais aussi sur la présence de stations-services pour les opérateurs de trains, tant pour les locomotives que les wagons. Sous la bannière ECR, le groupe exploite le triage de Gevrey avec 15 à 20 trains par jour (2400 wagons par semaine) et une augmentation prévisionnelle de 60% sur l’axe est-ouest pour lequel la VFCEA apparaît aujourd’hui comme une réponse adaptée, évidemment au GB1. La performance industrielle du fret ferroviaire renvoie aussi à l’interopérabilité réelle (GSM-R, ERTMS), et la question du coût des sillons n’a pas été esquivée en soulignant que le sillon français était à la fois le plus cher, le plus fortement subventionné et parmi les plus médiocres d’Europe.

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Limeray - 31 juillet 2014 - Convoi de transport combiné tracté par une Traxx BR186 ECR sur le corridor européen n°4 : l'enjeu de la VFCEA est de dévier une partie du trafic ne faisant que transiter par la région parisienne, souvent dans des conditions laborieuses... © transportrail

DB Schenker n’a pas manqué aussi de pointer l’absence de politique des transports favorables au rail en France, soulignant à la fois la situation dramatique des lignes capillaires essentielles au marché du transport de marchandises… et que la DB avait perdu un million de voyageurs en à peine deux ans de libéralisation des autocars, ce qui lui a permis de rappeler que le groupe était prêt à assurer des trains de voyageurs en France. A bon entendeur…

29 juin 2015

Y a-t-il encore un avenir pour le tram-train ?

La question mérite d'être posée. Les quatre projets concrétisés à Paris (T4) Mulhouse, Nantes et Lyon ne semblent pas constituer une vitrine pour le tram-train en France. Au contraire, on pourrait même penser qu'il s'agit d'un bon moyen pour dissuader toute tentative de créer un nouveau projet... et ce ne sont pas les dossiers parisiens qui pourront faire équilibre.

En dépit d'un coût de réalisation élevé, le trafic n'est guère au rendez-vous, même en région parisienne où le T4 est en-dessous de la prévision de trafic initial pourtant prudente de 30 000 voyageurs quotidiens. Surtout, les performances escomptées ne sont pas au rendez-vous, conséquence d'une accumulation réglementaire qui a conduit à additionner des contraintes de l'urbain et du ferroviaire plus qu'à valoriser leurs atouts.

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Châteaubriant - 2 mars 2014 - Un tram-train au départ pour Nantes : il faudra 1h07 pour gagner la capitale régionale, dans un confort moyen et avec une sous-optimisation évidente du triptyque infrastructure - matériel - desserte. En revanche, l'addition est, elle, maximale... © J.Y. Colas

On se bornera à quelques exemples toutefois significatifs. Les trams-trains sont capables d'accélérations et de freinages soutenus, permettant de gagner sur les séquences d'arrêt quelques dizaines de secondes par rapport au train classique. Ainsi, sur les lignes de Lyon et de Mulhouse, en voie unique, les points de croisement ont été dotés d'aiguilles à 60 km/h pour tirer profit des aptitudes du matériel, mais l'installation du KVB et l'utilisation de la signalisation conventionnelle ont contraint l'exploitation à des réceptions sur signaux fermés, donc à une vitesse de 30 km/h à 200 m en amont du signal et à 10 km/h en approche immédiate. Même chose en sortie d'évitement où la vitesse de 30 km/h doit être observée jusqu'au dégagement de l'aiguille. Bilan, les aptitudes du tram-train ne sont pas utilisées. Sur l'Ouest Lyonnais, la relation Lyon - Sain Bel est revenue aux temps de parcours de septembre 2002 (mise en place du cadencement au quart d'heure), assuré en X4630. 300 M€ (matériel inclus) pour revenir à ce qu'on faisait 10 ans auparavant : on a connu meilleur investissement.

Les mêmes carences ont été constatées à Nantes sur la ligne de Châteaubriant. Il suffit d'emprunter alternativement le tramway urbain et le tram-train entre la gare et la station Haluchère pour constater que le tram est finalement plus rapide que le tram-train. Il faut en effet à ce dernier sortir de la gare de Nantes à 30 km/h, puis quitter le mode ferroviaire en 25000 V pour passer en mode urbain 750 V en raison du croisement avec les voies du tramway urbain au nord de la station Haluchère, pour ensuite repasser en mode tram-train sur voie dédiée (comprendre interdite aux autres convois ferroviaires). Entre Haluchère et Châteaubriant, les croisements sont assujettis aux mêmes contraintes de réception sur signal fermé et à la même inadéquation entre l'exploitation et les aptitudes du matériel, ce qui, sur un système neuf, est pour le moins paradoxal.

A Mulhouse, ces points de croisement étant souvent à proximité d'un passage à niveau, il existe une temporisation , destinée à éviter de le fermer trop longtemps à la circulation routière, qui plombe de 45 secondes les temps de stationnement. Là encore, les normes font perdre plus que ce que la technique intrinsèque peut faire gagner. Sur l'autel de la sécurité, on peut faire passer beaucoup de choses... qui peuvent faire sourire lorsqu'on regarde d'autres lignes qui peuvent entrer dans la catégorie tram-train (T2 à Paris et T3 à Lyon), sans même aller à l'étranger où le champ des possibles est encore plus vaste.

Conclusion, évidemment provisoire, l'avenir du tram-train est plus que compromis. Les projets franciliens peinent à aller à leur terme, et ni la tangentielle nord ni la tangentielle ouest ne seront des trams-trains "interconnectés" puisqu'ils ne cohabiteront avec aucune circulation ferroviaire. Seule Versailles - Massy - Evry entrerait dans la catégorie des trams-trains "façon Karlsruhe"... étant entendu que dans cette Mecque de l'interconnexion, il y a aussi des lignes sous régime purement urbain (T2 Paris, T3 Lyon) et des lignes express purement ferroviaires (comme Nantes - Clisson).

En revanche, pour nombre de lignes potentiellement compatibles avec un système léger, c'est le tramway interurbain sous réglementation STRMTG qui semble devoir être à envisager sérieusement, mais il suppose de sortir du monopole SNCF donc de déclasser les lignes et d'assumer techniquement - mais surtout politiquement - un appel d'offres pour une délégation de service public.

29 juin 2015

Fin de service pour le TGV postal

Le 27 juin dernier, les TGV postaux ont assuré leurs dernières rotations entre le sud-est et Paris. C'est la fin d'une aventure atypique qui avait essayé de capitaliser sur la grande vitesse ferroviaire pour améliorer le convoyage du courrier et des colis. Lancée voici 31 ans, l'exploitation avait commencé avec 2 rames techniquement identiques aux éléments Sud-Est seulement, vers le centre postal de Mâcon et celui de Cavaillon. En 1993, la rame voyageurs 38 avait été transformée en rame postale pour augmenter les rotations, qui s'élevaient à 8 circulations quotidiennes, sachant qu'une demi-rame était en réserve, la motrice pouvant être incorporée à une rame voyageur.

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Chatillon la Borde - 25 juin 2015 - La rame 951 au cours de l'une de ses dernières prestations. Arrivées à épuisement de potentiel, La Poste n'a pas souhaité prolonger le service de ces 3,5 rames postales. La fin d'un partenariat à grande vitesse entre deux services publics en France. © J. Sivatte

L'évolution du flux de courrier papier avec la numérisation des échanges a progressivement fait chuter le trafic, passé dans un premier temps de 8 à 6 relations. S'y ajoute le ralentissement du courrier (ça, chacun peut le constater) avec des acheminements à J+2 voire J+3. Désormais, La Poste s'oriente vers le transport combiné rail-route à l'aide de conteneurs, avec la création d'une plateforme postale dédiée à Bonneuil sur Marne d'un coût de 23 M€. L'objectif serait de desservir plus de relations, pas seulement sur le sud-est, avec ces trains circulant à 120 ou 140 km/h, à l'image de ce que d'autres opérateurs postaux assurent en Europe (à commencer par la Suisse).

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