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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires

10 janvier 2023

Bourgogne Franche-Comté : la concurrence oui mais comment ?

De célèbres moustaches dans le petit monde des transports semblent sens dessus dessous ! Il avait été initialement envisagé, en janvier dernier, de constituer 4 à 8 lots pour des contrats de délégation de service public d’une durée de 7 à 10 ans. Ils devaient prendre effet à partir de janvier 2026, à la fin de la convention avec la SNCF. Le périmètre des lots assez flou et surtout, le calendrier était déjà très – trop – ambitieux, sachant que les services de la Région sont plutôt réduits pour affronter un tel changement d’organisation.

Revirement en décembre : la Région renonce à cette démarche et envisage donc un rythme plus réaliste. Plusieurs facteurs ont eté mis en avant pour expliquer cette décision :

  • les conditions économiques, notamment l’inflation des coûts énergétiques et l’incertitude sur les modalités de leur prise en charge compte tenu du strict encadrement des dépenses des collectivités locales ;
  • les marchés devaient démarrer en plein cœur de l’opération de rénovation mi-vie des AGC (donc avec un parc réduit du fait de l’immobilisation tournante de quelques rames) ;
  • le retard dans la livraison du nouvel atelier de maintenance de Dijon.

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Cesson - 25 novembre 2022 - Les 16 premières rames Régiolis à 6 caisses ont toutes été livrées et remplacent les rames Corail sur les relations Paris - Dijon - Lyon. La définition du périmètre des différents lots devra composer avec cette longue liaison de 512 km qui concentre une part importante du service régional. © transportrail

En outre, il faut aussi souligner que le réseau régional est assez morcelé, avec des sous-ensembles de taille très variable entre l’axe PLM d’un côté et la ligne des Horlogers de l’autre. La stratégie d’allotissement n’est pas aisée car elle doit aboutir à des ensembles fonctionnels cohérents et d’une consistance suffisante : les lignes du massif jurassien constituent un bon exemple, avec celle des Horlogers (Besançon – Le Locle), celle des Hirondelles (Andelot – Saint-Claude), toutes deux non électrifiées et domaine naturel des X73500, puis la desserte Dole - Pontarlier, également assuré par ces autorails bien que le parcours soit totalement électrifié. Même chose pour la desserte du Morvan, trop peu consistante pour constituer un marché viable.

Globalement, le périmètre bourguignon pourrait être scindé en deux avec un premier lot gravitant autour de l’axe PLM, incluant la desserte du Morvan (du fait des liaisons directes vers Paris et Dijon) et l’offre au nord de Dijon, et un second sur le secteur Nièvre – Saône-et-Loire (axe Dijon – Nevers et étoile de Paray-le-Monial).

Le périmètre franc-comtois, incluant la ligne Dijon – Bourg-en-Bresse, pourrait ne constituer qu’un seul lot, mais quelques cas singuliers s’y invitent : les lignes Besançon – Le Locle et Belfort – Delle, par leur caractère transfrontalier, pourraient préalablement faire l’objet d’une concertation avec le voisin suisse pour envisager des modalités coordonées sinon unifiées de gestion de l’exploitation. Quant à la ligne des Hirondelles, son intégration ne pourrait qu’être facilitée par une recomposition de la desserte, avec une origine possible à Dole mais plus intéressante à Besançon.

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9 janvier 2023

Nevers - Chagny en travaux dès juillet

Ce sera un des grands chantiers de renouvellement de l'année 2023, à partir du 10 juillet. La ligne Nevers - Chagny sera fermée pour procéder à d'importants travaux portant sur 127 km de voie, plusieurs ouvrages d'art dont le pont-rail d'Etang-sur-Arroux et la mise en accessibilité des gares de Decize et Montchanin. Une interception d'une aussi longue durée sur une telle longueur est peu courante en France, puisque le réseau est avare en itinéraires alternatifs. La Région a donné son accord, espérant éviter les tracas des restitutions tardives de la voie, qui affectent alors fortement le service. 

La section Nevers - Le Banlay sera donc interceptée durant l'été. Les circulations reprendront ensuite le 22 décembre entre Nevers et Montchanin, puis le 16 février 2024 entre Montchanin et Chagny. L'investissement atteint 137 M€ dont 75 M€ à la charge de SNCF Réseau, notamment pour Montchanin - Chagny intégrée au réseau structurant. Pour Nevers - Montchanin, considérée de desserte fine du territoire, le financement relève du CPER à hauteur de 62 M€.

Ce chantier fait suite aux opérations engagées en 2020, d'abord pour tenir - à peu près - la ligne et éviter la prolifération des ralentissements, puis engager les premières opérations pérennes sur des ouvrages d'art entre Montchanin et Chagny.

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Decize - 30 juillet 2012 - Les ralentissements sur Nevers - Chagny ont progressivement fleuri. Cet AGC à destination de Dijon débute une zone limitée à 60 km/h alors que la vitesse de la ligne oscille entre 110 et 130 km/h. © transportrail

Parallèlement, les études d'implantation des mâts pour le déploiement du GSM-R se poursuivent : l'équipement de Nevers - Chagny sera très intéressante pour les opérateurs de fret puisqu'il ne sera alors plus obligatoire d'avoir deux conducteurs à bord des locomotives. Ce n'est évidemment pas suffisant pour provoquer un afflux de circulations de marchandises sur la ligne mais contribuera à réduire les charges d'exploitation pour les entreprises.

Au-delà, dès 2024, le financement des investissements de renouvellement incombera intégralement à SNCF Réseau suite à l'accord Etat - Région, Nevers - Chagny faisant partie des 14 lignes françaises formant en quelque sorte l'élite des lignes de desserte fine du territoire. Cependant, il reste à l'Etat à financer suffisamment SNCF Réseau pour assumer pleinement cette charge. Ce n'est pas encore gagné et cela devrait modifier la façon de poursuivre les travaux, quitte à les étaler encore un peu plus dans la durée. Ils sont aujourd'hui envisagés entre 2026 et 2029.

En revanche, l'électrification n'est toujours pas à l'ordre du jour. L'Etat comme SNCF Réseau ne cachent pas vraiment une certaine réserve - quand ce n'est pas une franche réticence - alors qu'il s'agit d'un maillon essentiel pour améliorer l'attractivité de cet itinéraire - faisant partie du grand contournement de l'Ile-de-France, pour le fret, notamment sur le corridor européen Espagne - Allemagne et entre l'Atlantique et la Méditerranée. L'hydrogène est toujours dans de nombreuses têtes...

Quant à la connexion avec la ligne à grande vitesse, elle semble quasiment perdue de vue, probablement du fait de scénarios initiaux qui étaient très ambitieux, avec modification du tracé entre Montchanin et Saint-Julien-sur-Dheune pour une desserte passante. Et si on réexaminait les possibilités d'utilisation de la voie de raccordement empruntée par les trains de travaux de maintenance de la LGV, avec une voie de terminus située côté quai 2 (direction Paris) au plus près du bâtiment-voyageurs ?

7 janvier 2023

POLT : un axe dans le feu des projecteurs

Ces dernières semaines, l'axe Paris - Orléans - Limoges - Toulouse a été l'objet de nombreux reportages de différents médias. Trois points ont été particulièrement abordés : la régularité, le matériel roulant, le temps de parcours.

La régularité d'abord : il est évident que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes légitimes des voyageurs qui ont l'impression que la succession de travaux qui pénalisent l'exploitation n'ont pas d'effets sur la fiabilité des infrastructures. Cependant, les plus gros incidents ne sont pas toujours de la responsabilité de l'entreprise ferroviaire : quand une voiture s'engage sur un passage à niveau fermé par exemple. Bref, il faudrait distinguer les problèmes liés à l'organisation de la SNCF des phénomènes qu'elle subit.

Le matériel roulant : il n'est pas innocent dans les résultats moyens de régularité. Les BB26000 n'ont certes qu'une trentaine d'années, mais elles ont assez mal vieilli, révèlent des fragilités, probablement amplifiées par des contraintes budgétaires sur l'entretien. Les voitures Corail posent plutôt des difficultés d'ordre qualitatives, comme lorsque les blocs de climatisation rendent l'âme en plein été. La sécurité peut être parfois en jeu, quand les portes ont du mal à être maintenues fermées. Ajoutez aussi l'apparence et notamment la propreté parfois très relative des compositions.

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Pierre-Buffière - 24 juillet 2020 - Après Limoges, la ligne Paris - Toulouse se fait plus sinueuse et la performance s'en ressent évidemment. La compétition avec l'autoroute A20 qu'on aperçoit en arrière-plan se fait plus forte. © transportrail

Le temps de parcours : les mythes font de la résistance et certains continuent d'exprimer des objectifs irréalistes. La dégradation actuelle est réelle mais elle est la conséquence d'un programme d'investissement de renouvellement et de modernisation. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. L'effet des travaux est d'autant plus fort que le réseau est structurellement peu résilient : sans banalisation, avec trop peu d'installations permanentes de contresens, la cohabitation travaux - circulation est rendue plus difficile... voire impossible. Il lui faut aussi composer avec des moyens dont tout observateur sait de longue date qu'ils sont insuffisants. La séquence de rattrapage est donc rude à encaisser.

Autre dimension de la performance, la fréquence : le service actuel ne comprend que 8,5 allers-retours et il subsiste dans chaque sens un important intervalle sans service pouvant approcher les 5 heures. Bref, des trains assez rares, pas très rapides, à la ponctualité médiore et aux prestations plus vraiment au goût du jour, il faut bien reconnaître qu'il y a matière à critiques.

Il faut également être lucide : la vocation de POLT a changé. Cette mutation a commencé en 1990 avec la création des TGV Paris - Bordeaux - Toulouse. L'enjeu est donc moins le temps de parcours entre Paris et Toulouse que le renforcement du maillage du territoire (Berry, Limousin, Quercy), avec une nouvelle organisation de la desserte.

Il y a quand même quelques signaux positifs : le projet de service 2025 prévoit non seulement une desserte remise à plat organisée autour de 11 allers-retours entre Paris et Limoges, mais aussi l'arrivée des nouvelles automotrices Confort 200, pouvant non seulement moderniser le confort et les services à bord pendant le voyage et autoriser un réexamen à la baisse des temps de parcours. A cette échéance, 2 allers-retours accélérés relieront Paris à Limoges en 2h51 avec un seul arrêt à Châteauroux. C'est donc un peu mieux que le Capitole (2h50 sans arrêt). Pour les 9 autres, le temps de trajet sera de 3h06 avec 4 arrêts intermédiaires.

Pour aller plus loin dans cette analyse, le dossier de transportrail sur l'axe POLT a été mis à jour.

5 janvier 2023

Paris – Barcelone : une fausse nouveauté peut cacher les vraies

La SNCF a largement communiqué sur la création à l’horaire 2023 d’une offre Paris – Barcelone comme s’il s’agissait d’une nouveauté. En réalité, ces 2 allers-retours ne sont que la reprise au seul compte de la SNCF des dessertes qui étaient auparavant opérées en partenariat avec la RENFE.

Compte tenu de la divergence entre les deux opérateurs, avec l’homologation – toujours en cours – des rames Talgo Avril S-106 comme point de crispation, le divorce a été prononcé. C’est aussi la conséquence de l’arrivée de la SNCF sur le réseau espagnol, avec Ouigo España.

Sans surprise, la RENFE s’intéresse aux liaisons France – Espagne, en commençant par celles qui ne touchent pas Paris : en ligne de mire, Lyon, Marseille, Toulouse font partie des destinations les plus probables : l’opérateur espagnol a d’ailleurs obtenu son propre certificat de sécurité sur un périmètre concernant les deux premières villes. Le marché est sans nul doute intéressant compte tenu de l’intensité des flux entre le Languedoc et la Catalogne. Lyon et Marseille sont des destinations pour lesquelles le train peut être encore attractif face à l’avion. Voilà qui pourrait rassurer la Région Occitanie et la Généralité de Catalogne, qui cherchent parallèlement à développer des relations ferroviaires rapides, de nature à mieux utiliser la ligne nouvelle Perpignan – Figueras (reste à savoir comment). En revanche, la RENFE fait pour l'instant l'impasse sur la liaison - pourtant très attendue - entre Toulouse et Barcelone.

D’autre part, Trenitalia, qui vient de lancer ses activités en Espagne (avec Iryo), étudie désormais, sans surprise, des liaisons France – Espagne et annonce travailler à une offre Paris – Barcelone en correspondance avec ses Iryo sur l’axe Barcelone – Madrid.

Et pour couronner le tout, Trenitalia examine également les conditions de circulation d’une liaison Espagne – Italie (on suppose un Barcelone – Milan) passant évidemment par la France :

  • probablement pas par Marseille, Nice et Gênes (temps de parcours trop long) ;
  • peut-être par la LGV Méditerranée jusqu'à Lyon Part-Dieu (puis par Ambérieu soit en rebroussant pour transiter via Saint-André-le-Gaz), pour combiner une offre Barcelone – Lyon et Lyon – Milan ;
  • et pourquoi pas via Grenoble, via l’inutilisé raccordement entre la LGV Méditerranée et le sillon alpin, pour desservir Grenoble, avec emprunt du raccordement direct de Montmélian.

Cependant, à ce stade, les rames ETR400 engagées en France ne peuvent circuler que sur l’axe Paris – Modane (via Lyon ou via Ambérieu), et celles présentes en Espagne sont cantonnées à ce pays… du moins tant que la France n’aura massivement déployé ERTMS ! Ce Barcelone – Milan nécessiterait donc un parc compatible avec les équipements de signalisation et de sécurité en Espagne, en France et en Italie. La consolidation des positions de Trenitalia en France et en Espagne est peut-être prioritaire…

4 janvier 2023

Nouvelle Aquitaine commande 15 rames

Moyennant 160 M€ d'investissement, la Région Nouvelle Aquitaine a décidé d'acquérir 11 Régiolis quadricasses bimodes et 4 Régio2N supplémentaires afin de couvrir la forte augmentation du trafic enregistré en 2022, de l'ordre de 15% en moyenne mais avec de forts contrastes entre l'Aquitaine et le Limousin. Pour l'instant, la Région n'a pas encore statué sur le devenir des X72500 dont la logique voudraient qu'ils soient remplacés par un complément de Régiolis.

La Région a en outre besoin de réorganiser la gestion des différentes séries : elle est désormais engagée dans la conversion des rames bimodes (les AGC pour commencer) en trains à batteries avec recharge dynamique. Des études devraient débuter cette année sur les lignes Bordeaux - Sarlat, Morcenx - Mont-de-Marsan et l'étoile de Saintes. En outre, sur la ligne du Médoc, cette solution a été également retenue pour réduire l'investissement de renouvellement des installations électriques. Sur ces 4 secteurs, l'étoile de Saintes se distingue par le besoin de matériels aptes au 1500 V et au 25 kV. L'effectif d'engins bimodes est actuellement de 30 rames : 10 AGC et 20 Régiolis. Il y a donc besoin de renforcer l'effectif en passant par des commandes de Régiolis. La question de l'équipement natif avec des batteries plutôt que des moteurs thermiques pourrait se poser mais, outre la dimension juridique, surtout avec le transfert de la plateforme entre Alstom et CAF, les études de développement n'ont pour l'instant été menées que sur les AGC, le Régiolis étant utilisé pour le prototype hybride.

Quant aux Régio2N, le renforcement du parc sera évidemment engagé principalement autour de Bordeaux où la hausse du trafic est la plus élevée. Une commande complémentaire dépend de la décision d'engager l'électrification de la section La Grave - Saint-Mariens pour assurer avec ce matériel les missions du RER bordelais Saint-Mariens - Langon. Reste à en trouver le financement.

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3 janvier 2023

Paris - Orléans en Omneo Premium

Il faut avoir un peu de chance puisque pour l'instant, seules 4 des 32 rames commandées ont été livrées, mais transportrail a réussi à embarquer à bord de la version Centre Val de Loire des Omneo Premium (série 56700) sur un trajet Paris - Orléans. Les différences d'aménagement par rapport à la version normande sont suffisamment importantes pour être détaillées dans ce nouveau dossier.

Qu'en sera-t-il des rames picardes ? Réponse peut-être cette année...

2 janvier 2023

RENFE : plus de matériel encore pour les Cercanías

La RENFE a d'ores et déjà notifié deux levées d'option sur les chacun des contrats attribués à Alstom (Coradia Stream High Capacity) et Stadler (Flirt XXL) pour des automotrices partiellement à deux niveaux. Le premier produira 49 éléments supplémentaires en version 100 m (pour un montant de 367,6 M€) ; le second réalisera 20 unités de 200 m (pour un montant de 307,7 M€).

En tranche ferme, Alstom avait reçu une commande de 152 automotrices en version 100 m, celle de Stadler portant sur 24 rames de 100 m et 35 rames de 200 m.

1 janvier 2023

Une 141R aux effluves de pin des Landes

Non, l'AAATV Centre Val de Loire n'a pas mis de désodorisant aromatisé dans la cabine de sa chère 141R840, elle vient d'innover en testant un nouveau combustible écologique comme substitut au fuel lourd utilisé depuis 1946 ! L’essai a eu lieu lors du Train du Père Noël Orléans - Tours le samedi 17 décembre 2022. Les explications ont été fournies à transportrail par l’association : qu’elle en soit remerciée, tout comme Erwan Quintin pour les clichés de cet article.

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Entre Orléans et Tours - 17 décembre 2022 - Dans un petit matin d'hiver, ce panache de fumée inquiètera désormais un peu moins puisqu'on peut désormais sentir une petite odeur de sève de pin au passage de la 141R840... © E. Quintin

De la « biovapeur » ?

L’objectif était simple : continuer la circulation de cette locomotive (et à terme de la 141R1199, pareillement alimentée) sans recourir au fuel lourd, certes d’usage commode mais très fortement émetteur de dioxyde de carbone, même dans sa version à Très Basse Teneur en Soufre (TBTS) utilisée depuis plus de 15 ans, ou à toute autre énergie d’origine fossile. Critère supplémentaire : ne pas modifier le système de chauffe, faisant partie intégrante de son caractère monument historique. 

Le DERTAL 600, produit en France dans le département des Landes par la société DRT, répond en tous points aux objectifs précités. Contactée par l’AAATV CVL, la société DRT s’est totalement inscrite dans la démarche de transition écologique de l’AAATV, et lui a apporté aide et conseils pour l’utilisation du DERTAL 600.

Issu de la valorisation des co-produits renouvelables de l’industrie papetière (Tallöl issu du procédé Kraft de conversion du bois en pâte à papier), le DERTAL 600 offre un bilan carbone totalement neutre, et permet en outre de réduire l’émission d’autres polluants par rapport au fuel lourd à très basse teneur en soufre (NOx notamment).

Un premier essai de chauffe à poste fixe sur le site des Aubrais (où est remisé et entretenu le matériel de l’association), a eu lieu fin novembre 2022 grâce à la fourniture de 2 t de DERTAL 600 par DRT à l’AAATV.

Après ce premier essai positif, le train du Père Noël du 17 décembre 2022 entre Orléans et Tours avec plus de 400 voyageurs à bord a été le premier essai en ligne du DERTAL 600, qui a permis de valider son usage sur la 141R840.

Des intérêts au-delà de l’empreinte carbone

Les premières observations effectuées indiquent que si le produit doit être plus réchauffé que le fuel lourd, conformément aux caractéristiques annoncées par son fabricant, sa combustion semble plus régulière que celle du fuel lourd, avec une flamme plus claire.

La fumée procure une légère odeur de pin, totalement différente de celle du fuel lourd. Elle est blanche ou grise, voir gris foncé dans certaines situations, mais à circonstances identiques beaucoup plus claire que celle du fuel lourd qui peut dans les cas les plus défavorables virer au noir foncé.

Surtout, l'équipe des chauffeurs n'a pas eu à effectuer de ramonage, nécessaire pour éliminer les imbrûlés du fuel lourd qui tapissent progressivement les tubes à fumée de la chaudière tubulaire et diminuent les échanges thermiques entre les gaz de combustion et l'eau dans la chaudière. Avec du fuel, il aurait fallu ramoner 4 fois au cours du voyage (après chaque départ, avant chaque arrivée). A la fin de la journée, il y avait peu de dépôt dans la chaudière.

Au global, même si le pouvoir calorifique du combustible écologique est sur le papier légèrement inférieur à celui du fuel TBTS, les chauffeurs n'ont pas noté de différence pratique, la combustion plus régulière et la quasi absence de dépôts pouvant expliquer ce ressenti.

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Beaugency - 17 décembre 2022 - Lors du retour à Orléans, la nuit renforce la perception du panache de fumée plus claire avec ce nouveau combustible. La chaudière moins encrassée va aussi améliorer les conditions de maintenance de la locomotive. © E. Quintin

L’AAATV CVL, qui est la première association en France à avoir pratiquer cet essai, va ainsi pouvoir progressivement s’inscrire dans la transition écologique de son activité de préservation et d’animation du patrimoine ferroviaire historique. Elle pourra à l’avenir faire circuler ses locomotives à vapeur historiques en respectant l’environnement et en utilisant un biocombustible totalement produit en France.

Le plaisir ferroviaire historique et le respect de l’environnement seront ainsi rendus totalement compatibles ! Pour les locomotives fonctionnant au charbon, la décarbonation apparaît en revanche à ce stade plus complexe.

L’AAATV CVL pourra aussi proposer à ses voyageurs ayant quelques troubles respiratoires ou quelques maux de gorge occasionnels de voyager dans les voitures de tête afin de mieux profiter de la sève de pin… sans sucres ajoutés !

30 décembre 2022

Rame tractée ou automotrice ? Dossier actualisé

Autre analyse de transportrail ayant besoin d'un toilettage saisonnier, notre étude sur le matériel roulant et le débat récurrent entre la rame tractée et l'automotrice.

Le développement des automotrices est de plus en plus prononcé. Il évolue toutefois : apparaissent des formules intermédiaires, comme en Belgique où la SNCB a commncé à recevoir des automotrices pouvant être associées entre elles ou avec une locomotive et avec des voitures déjà réceptionnées, ou en Allemagne, avec l'utilisation de voitures Doppelstock pour former des rames complétées des nouvelles automotrices série 445-446.

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Weinheim - 30 mars 2019-  Les ET445-446 de la DB composent des éléments avec des automotrices nouvelles et des voitures intermédiaires pour partie déjà présentes mais associées à des locomotives. © N. Hoffmann

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Sulz-am-Neckar - 27 août 2019 - L'Allemagne encore, mais elle offre une bon panorama des différentes situations possibles... ou contraintes, dans un pays qui oscille beaucoup entre rame tractée et automotrice. Illustration ici avec cette courte rame Intercity encadrée par 2 Taurus (puissance totale 12,8 MW !) sur la relation Stuttgart - Zurich, en attendant la fiabilisation des matériels destinés à l'assurer de façon pérenne. Des locomotives autrichiennes avec des voitures allemandes pour une liaison vers la Suisse : insolite ! © N. Hoffmann

En France, en cette fin d'année 2022, aucun signal ne semble entraver le monopole en puissance des automotrices à l'exception des trains de nuit... à condition de concrétiser les annonces sur un futur marché destiné à renouveler le parc existant et recréer des lignes supplémentaires. Ce segment de marché sera probablement le dernier pour lesquelles les compositions voitures + locomotives auront le monopole.

Autre élément à prendre en considération : la rame tractée reste en principe plus accessible pour les candidats à l'exploitation de services librement organisés hors réseau à grande vitesse évidemment, avec location de locomotives. Cependant, il faut bien admettre qu'ils sont plutôt rares à se lancer sur ce créneau...

29 décembre 2022

Tours - Chinon, Tours - Loches : dossier actualisé

Avec les récentes nouveautés sur ces deux lignes, que ce soit des investissements sur l'infrastructure ou le renforcement - enfin ! - de la desserte de Loches, le dossier de transportrail avait besoin d'être mis à jour. C'est chose faite : il comprend désormais un chapeau commun et deux pages dédiées à chacune de ces lignes.

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Loches - 6 décembre 2022 - Avec 6 allers-retours depuis le mois de septembre et une infrastructure renouvelée sur les deux tiers du parcours, la ligne Tours - Loches commence à reprendre des couleurs. Il faudra encore d'importants investissements pour que le service soit à la hauteur des besoins. © transportrail

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Huismes - 23 juillet 2022 - Ambiance estivale dans la campagne près de Chinon avec ces deux X73500 en direction de Tours. Les investissements sur l'infrastructure sont plus modestes compte tenu d'opérations précédentes. Un complément de desserte serait le bienvenu pour combler des lacunes persistantes témoignant d'une sous-productivité des moyens mobilisés. © transportrail

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