Rennes - Châteaubriant : un financement laborieux...
Si le renouvellement de la section Rennes - Retiers semble aujourd'hui dans une situation assez sereine, avec un financement assuré par la Région Bretagne dans le cadre du CPER 2015-2020, la section Retiers - Châteaubriant est dans une posture encore fragile. A cheval sur la Bretagne et les Pays de la Loire sur le plan administratif, la compétence transports est accordée à la seule Région Bretagne sur l'intégralité de la ligne Rennes - Châteaubriant. Aussi se dirige-t-on vers un chantier en deux phases, commençant par le versant rennais, qui, il est vrai, concentre aujourd'hui 96% des usages.
Cependant, avec une offre faible (5 AR en nominal et un seul actuellement) effectuant le trajet de bout en bout, il est logique que le trafic au-delà de Retiers ne pèse que si peu. En revanche, sur la route, le trafic comptabilisé en 2014 entre Retiers et Châteaubriant, de l'ordre de 5700 véhicules / jour, représente 16% du trafic enregistré à l'approche de la rocade rennaise (34 000 véhicules / jour), ce qui confirme qu'il y a probablement matière à augmenter l'usage du train avec une offre plus consistante et aux performances rétablies. Mais il faudra d'abord retrouver le trafic qui s'est évaporé : près de 250 000 voyageurs annuels auraient abandonné le train pour la voiture depuis 2 ans. Combien de temps faudra-t-il pour les retrouver ?
Pour le versant Pays de la Loire, il serait question d'essayer d'obtenir une contribution de l'Etat au titre des « dommages de guerre » suite à l'abandon du projet Notre Dame des Landes, contre quoi la Région pourrait rejoindre le financement et assurer l'avenir de la section Retiers - Châteaubriant. La Région Pays de la Loire en appelle donc à la mission confiée à Francis Rol-Tanguy.
Pour autant, le dossier est loin d'être clos car cet investissement de 42 M€ ne porte que sur le renouvellement de la voie et de la plateforme pour assurer l'avenir de la ligne. Au-delà, il faudra investir à nouveau pour augmenter sa capacité, ce qui passera par deux actions principales :
- relever la vitesse à 110 km/h sur les sections compatibles pour réduire le temps de parcours nominal de 1h07 à 52 minutes, permettant à un autorail de faire un aller-retour en 2 heures, dans une logique de production du service par l'optimisation de moyens limités en nombre (bref, de la bonne productivité) : de ce point de vue, le renouvellement programmé anticipe cette évolution ;
- équiper la section périurbaine Rennes - Janzé d'un système de signalisation moderne pour augmenter le nombre de trains avec un objectif de cadencement à la demi-heure sur cette section, de sorte à instaurer une desserte similaire à Nantes - Châteaubriant (mais sans le tram-train) à savoir 24 AR de Rennes à Janzé dont 8 seraient prolongés à Châteaubriant.