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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
10 décembre 2015

Rail et réforme territoriale en Nord-Picardie

Dernier volet de notre série de dossier consacrés aux enjeux ferroviaires dans les régions appelées à fusionner avec le cas de Nord - Picardie. Ces deux Régions sont caractérisés par de nets contrastes.

La première est très urbaine, avec un réseau de villes littorales, un système d'une grande densité dans l'ancien bassin minier et une polarisation unique de la conurbation lilloise. Pionnière dans l'implication directe sur les transports dès 1979, la Région Nord Pas de Calais est un des pivots de la politique des transports régionaux. Dans cette Région, les fonctions périurbaines et intervilles arrivent à se confondre. Frontalière, elle est au coeur du système européen à grande vitesse vers Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam. Cependant, au plan local, les dessertes transfrontalières restent inégales et sous-dimensionnées par rapport au potentiel de trafic, si on se réfère à la densité du trafic routier. Enfin, dans l'agglomération lilloise, le rôle du train est très en-dessous de ce qu'il pourrait être.

La seconde est plus rurale, mais la polarisation d'Amiens est fortement concurrencée par la mégapole parisienne. Les trois quarts des usagers du train en Picardie convergent vers Paris. La Région s'est engagée en faveur de ses lignes régionales dès le milieu des années 1990 et le bilan est largement positif : la structure de l'offre est globalement supérieure à celle qui existe dans d'autres Régions aux territoires comparables. Sa principale préoccupation réside dans la capacité d'accès à la gare de Paris Nord d'une part, et au devenir des TET qui structurent l'offre depuis Paris vers Amiens et Saint Quentin d'autre part.

Au travers de la politique ferroviaire, la nouvelle Région aura donc pour principal objectif l'accentuation de l'attractivité lilloise sur la Picardie, afin de contrebalancer la domination parisienne.

Le nouveau dossierde transportrail est en ligne et attend vos commentaires !

Nous vous rappelons nos précédentes analyses sur les autres regroupements régionaux :

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18 septembre 2015

Réseau Express Grand Lille : quelles perspectives ?

Le 31 juillet dernier s'est refermée le débat public relatif au projet de la Région Nord Pas de Calais de Réseau Express entre Lille et le bassin minier. La Région souhaite étudier la possibilité de créer une nouvelle infrastructure ferroviaire sur 37 km pour créer des liaisons rapides depuis Lille vers Douai, Arras, Lens voire Cambrai. Particularité de ce débat public : il a été lancé sans la SNCF, que ce soit sa branche Réseau ou sa branche Mobilités.

Si l'importance du trafic routier appelle de nouvelles solutions pour augmenter l'usage du train, le projet présenté pose immédiatement la question de son coût de la capacité des collectivités à le financer, et ensuite de la qualification réelle des problèmes de capacité sur le réseau existant, renvoyant aux pratiques d'exploitation. Néanmoins, dans une métropole de plus d'un million d'habitants caractérisée par de forts flux quotidiens au sein d'une région fortement urbanisée, l'évolution de la desserte ferroviaire locale vers des systèmes proches des S-bahn et RER apparaît justifiée dans la durée et une stratégie d'incitation à l'usage des transports en commun. Elle suppose en revanche une démarche pragmatique de construction ne se limitant pas à la question de la création d'une nouvelle infrastructure. C'est bien l'ensemble du réseau ferroviaire qui est concerné, ainsi que ses méthodes d'exploitation.

transportrail vous propose son nouveau dossier sur le REGL et attend vos commentaires...

12 juin 2015

CPER Nord Pas de Calais : 341 M€ pour le rail

Dernier volet de notre série d'articles consacrés aux CPER 2015-2020 avec Nord Pas de Calais : 341 M€ sont consacrés aux transports ferroviaires avec une importante composante en articulation avec les installations portuaires.

L'armature du réseau régional, l'étoile de Lille vers l'ancien bassin minier et vers Valenciennes, bénéficiera de 100 M€ de crédits de modernisation et d'augmentation de capacité. A l'ouest, l'étoile de Saint Pol sur Ternoise, vers Arras, Béthune et Etaples, en voie unique, bénéficiera de 69 M€ d'investissements portant sur la modernisation des installations et de la signalisation. La desserte de Cambrai depuis Douai, Valenciennes et Busigny, dispose d'une enveloppe de 21 M€. La ligne à voie unique également, entre Ascq et Orchies, qui vient d'être suspendue, bénéficiera de 18,8 M€ pour rétablir l'exploitation sur une infrastructure remise à niveau.

Pour le fret, la modernisation de la voie-mère des installations portuaires de Calais, fera l'objet de travaux à hauteur de 53 M€. L'achèvement de l'électrification de la ligne de la côte d'Opale, entre Amiens et Rang du Fliers sera financée à hauteur de 21 M€. Sur ce point, la fusion de la Région avec la Picardie devrait simplifier la gestion des budgets.

Enfin, deux réouvertures sont mentionnées. La première concerne la liaison franco-belge Valenciennes - Mons à hauteur de 13 M€ et la seconde porte sur la desserte Béthune - Bruay à hauteur de 30 M€.

On notera toutefois que le CPER manque de précision dans le contenu exact des opérations...

2 juin 2015

Ascq - Orchies : fermeture temporaire ?

Une de plus et dans une Région pas vraiment en proie aux problèmes d'une infrastructure obsolète. La ligne Ascq - Orchies reliant les lignes Lille - Tournai et Lille - Valenciennes n'est plus parcourue par les trains régionaux depuis la suspension de l'exploitation pour cause de défaut de maintenance. SNCF Réseau devait appliquer une réduction de vitesse à 20 km/h et la Région s'est retrouvé confrontée à son premier cas de substitution par autocars à vocation pérenne.

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Elle rassure en indiquant négocier l'inscription de 16,8 M€ au prochain CPER pour cette ligne et souhaite également engager une étude sur son potentiel dans le cadre de la desserte de la métropole lilloise. L'hypothèse d'un renforcement de la desserte par une correspondance avec la ligne 1 du VAL à la station du Pont de Bois pourrait être proposée.

6 mai 2015

CPER Picardie : priorité à la liaison vers Roissy

Avec 315,8 M€, le projet de CPER 2015-2020 en Picardie poursuit la tradition ferroviaire engagée dès l'expérimentation de la régionalisation. La modernisation du réseau régional a permis le sauvetage de plusieurs lignes, notamment Amiens - Compiègne. Pour les 5 années à venir, la priorité est accordée à la liaison vers la métropole parisienne au travers du projet Roissy - Picardie qui proposera, au moyen d'une ligne nouvelle de 6 km, une liaison directe depuis les villes picardes vers le premier aéroport français, qui est également une zone d'emplois logistiques de premier ordre. Ainsi, 21 M€ seront consacrés aux dernières études et aux travaux préparatoires.

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Petit Blangy - 12 février 2008 - Avec l'arrivée des AGC, la Région Picardie a changé l'image du train régional, ici sur la ligne Amiens - Tergnier - Laon. Les investissements sur l'infrastructure ont également permis de pérenniser le réseau complémentaire. © F. Léonardi

Il prévoit également 45 M€ sur le réaménagement du plan de voies de Creil, noeud structurant l'ensemble des dessertes radiales vers Paris, à la convergence des axes venant d'Amiens et de Saint Quentin. S'y ajoutent 34 M€ pour la mise en accessibilité de la gare et 46 M€ de réaménagement urbain de ses abords. Sur l'axe Creil - Amiens, des études sont en cours pour la création de zones de dépassement, liées à la future desserte Amiens - Creil - Roissy.

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Anizy-Pinon - 30 mars 2009 - L'axe Paris - Laon passe progressivement de l'AGC au Régiolis. Cette ligne, quelque peu en marge du réseau principal picard fondé sur le Y de Creil, a également bénéficié des crédits des précédents CPER pour maintenir ses performances et améliorer sa fiabilité. © F. Léonardi

Deux lignes régionales bénéficient d'importants crédits. Sur Beauvais - Le Tréport, en lien avec la Haute Normandie, l'enveloppe destinée à la modernisation de l'axe atteint 58 M€ avec deux sections distinctes : un renouvellement complet de Beauvais à Abancourt et un programme de régénération sur Abancourt - Le Tréport.  Sur l'axe Amiens - Calais, la section Amiens - Rang du Fliers sera mise au gabarit avec une enveloppe de 46,8 M€ en vue d'une prochaine électrification destinée à constituer un second itinéraire performant pour l'accès au tunnel sous la Manche.

Les autres opérations concerneront la mise en accessibilité des principales gares avec une enveloppe de 30 M€ dont 10 M€ consacrée à la gare de Compiègne. Enfin, 20 M€ seront engagés sur l'axe Paris - Crépy en Valois afin de rehausser les quais - au moins à 550 mm - en vue de la prochaine exploitation de cette desserte Ile de France avec des automotrices Francilien qui succéderont aux RIB associées aux BB17000.

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Nanteuil le Haudouin - 6 juillet 2013 - BB17000 et RIB restent la composition de base des Transilien Paris - Crépy en Valois, mais la relève approche. Pour les rames Francilien, il faudra rehausser les quais au moins à 550 mm, contre 320 à 380 mm actuellement. © transportrail

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31 mars 2015

Roissy - Picardie : y aura-t-il des TGV ?

Question qui arrive peut-être un peu tardivement, mais le projet de liaison de 6 km entre l'axe Paris - Creil et l'aéroport de Roissy pourrait connaître un retard de l'ordre de 2 ans suite à la décision ministérielle de prioriser les travaux de maintenance et de régénération du réseau ferroviaire par rapport aux projets de développement. Conséquence, l'enquête publique pourrait être retardée, alors même que la commission Mobilités 21 jugeait ce projet pertinent dans la liste des opérations à réaliser en première phase. Parallèlement, la SNCF semble plus que prudente - pour ne pas dire très réticente - à l'idée de développer de nouvelles relations TGV Intersecteurs en direction de la Picardie. De quoi bousculer le modèle économique de la nouvelle infrastructure, qui n'en reste pas moins utile pour faciliter l'accès à la zone d'emplois de Roissy depuis les villes de Picardie.

4 mars 2015

Creil - Beauvais : les trains de retour

Après 7 mois de chantiers achevés fin janvier dernier, les trains sont revenus depuis le 2 février sur la ligne Creil - Beauvais.  la ligne a bénéficié

  • d'une régénération partielle sur 12 des 37 km du parcours,
  • du renouvellement de 2 ponts,
  • de la rénovation des quais pour un accès de plain-pied, assurer l'accessibilité et la sécurité des traversées de voies
  • et enfin de l'implantation d'abris type "Marquenterre" spécifiques aux gares régionales de Picardie.  Les travaux ont pris 2 mois de retard suite à des vols de câbles aboutissant à un programme d'enfouissement sur 18 km de la ligne.

Le coût total de l'opération est de 39,2 M€ dont 12,8 pour la Picardie, 12 pour l'Etat, 11,4 pour RFF / SNCF Réseau qui a également financé 3 M€ pour l'enfouissement des câbles. Le remplacement du Block Manuel de Voie Unique par du Block Automatique à Permissivité Restreinte a été différée.

Avec 14 allers-retours en semaine, 7 le samedi et 4 le dimanche, après l'ajout de 3 relations en semaine en 2006, la desserte est assez fournie et propose des temps de parcours attractifs puisque Creil et Beauvais sont reliées en 36 minutes par les meilleurs trains desservant 4 arrêts intermédiaires et en 47 minutes pour les 4 liaisons omnibus avec 10 arrêts. Belle performance puisqu'il faut 45 minutes en voiture, alors que le train plafonne à 100 km/h de Beauvais à Montataire et à 80 km/h sur les 3 derniers kilomètres qui séparent Montataire de Creil. Comme quoi, le rail sait encore être compétitif même hors des grands axes !

 

6 août 2014

Creil - Beauvais en travaux

Depuis le 30 juin et jusqu'au 13 décembre, la ligne à voie unique Creil - Beauvais est fermée à la circulation, la desserte reportée sur des autocars, pour effectuer la modernisation de l'infrastructure : 36,2 M€ sont investis par la Région Picardie et RFF. Les travaux portent sur la poursuite de la rénovation de la voie, la reconstruction de deux ouvrages d'art et sur la mise en accessibilité de 8gares avec le rehaussement des quais à 55 cm, afin d'offrir un accès de plain-pied aux rames.

 

25 avril 2014

Le Régiolis débute sur Paris - Laon

Voici les images des premières circulations du Régiolis version bimode 6 caisses (B84500) sur la relation Paris - Laon où ce nouveau matériel va entraîner la disparition des rames tractées avec BB 67400.

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Paris Nord - 25 avril 2014 - Le TER en provenance de Laon entre en gare : il est assuré pour le première fois avec le B84505 aux couleurs de la Région Picardie. On note bien la césure au  centre de la rame pour insérer deux bogies moteurs. © transportrail

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Paris Nord - 25 avril 2014 - Le Régiolis dans sa version régionale comporte une porte par caisse. En deuxième position, on note une voiture aménagée avec un espace et un WC UFR. La sobre décoration picade rehausse la livrée de base de ce nouveau matériel en créant un certain rythme. © transportrail

Un rapide coup d'oeil à l'intérieur aboutit aux constats suivants :

  • le siège a l'air plus robuste que celui du Régio2N
  • les bagageries semblent suffisantes même à pleine charge, ce qui était le cas sur le TER visité
  • l'espace aux épaules est de 10 cm inférieur à celui de l'AGC du fait des caisses plates et non plus galbées
  • les plateformes sont correctement dimensionnées
  • le freinage est silencieux, montrant qu'on a su évolué depuis l'affaire des semelles de l'AGC
  • la capacité perdue pour l'accesibilité UFR est consiérable, de l'ordre de 24 places assises
  • l'information dynamique des voyageurs fait de notables progrès avec des écrans TFT en plateforme qui donnent l'heure d'arrêt dans les gares du parcours

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Ecran TFT donnant l'heure d'arrivée dans les gares du parcours. L'information dynamique fait un progrès significatif avec cette nouvelle génération de matériel et rejoint les standards des autres réseaux ferroviaires européens (Suisse, Pays Bas, Espagne...). © transportrail

22 novembre 2013

Le RER du bassin minier refait surface

Il y a 3 ans, l'idée avait déjà été évoquée, mais sans aller plus en avant. Cette fois-ci, elle est un peu plus aboutie et se place dans une optique extrêmement ambitieuse qui risque de la cantonner au stade de la réflexion du fait des moyens qu'elle devrait mobiliser.

Pour lutter contre la croissance du trafic sur les autoroutes du bassin nordiste, la Région promeut l'idée d'une desserte RER à forte fréquence entre les principales agglomérations autour de Lille, Tourcoing, Douai, Arras, Lens et Armentières. Elle repose sur la construction d'une ligne nouvelle entre Lille et Hénin Beaumont globalement située le long de la LGV Nord, le raccordement au-delà de la section nouvelle aux lignes existantes et la construction de 6 gares nouvelles.

RER-lille

La première serait située sous la gare existante de Lille Flandres avec 4 voies traversantes pour éliminer la contrainte de la gare actuelle en impasse. Le tracé desservirait ensuite le stade Pierre Mauroy puis Lesquin, soit à la gare actuelle, soit à l'aéroport. Ensuite, le RER desservirait Seclin et Carvin avant d'arriver à Hénin Beaumont pour rejoindre le réseau existant à hauteur du terril Saint Henriette pour la branche dessevant Lens. Ensuite, la ligne nouvelle se poursuivrait pour rejoindre la diagonale Arras - Douai à hauteur de Brébières et ainsi desservir ces deux villes également en antenne. Enfin, une dernière section nouvelle relierait Brébières à Cambrai.

Au nord, l'émergence du tunnel sous Lille permettrait de raccorder les lignes existantes Lille - Armentières et Lille - Tourcoing - Courtrai.

Les estimations de coût font état d'un besoin de 1,2 MM€ dont 960 M€ pour la section souterraine incluant la gare souterraine de Lille Flandres, estimée à 227 M€. Une enveloppe de 109 M€ est également intégrée pour l'acquisition de rames supplémentaires afin d'augmenter l'offre. L'objectif serait de proposer en heures de pointe un train de 225 places toutes les 5 minutes de Lille à Hénin Beaumont. Ce RER du bassin minier pourrait transporter jusqu'à 50 000 voyageurs par jour.

En alternative, la Région Nord Pas de Calais a chiffré à environ 650 M€ le budget à consacrer à la modernisation des lignes existantes pour augmenter leur capacité mais, selon elle, sans pouvoir atteindre l'objectif de désaturation du réseau autoroutier. Le tronc commun Lille - Libercourt, emprunté par les lignes Lille - Douai et Lille - Lens, voit actuellement passer 8 TER par heure et par sens .

Aussi, après les annonces du gouvernement sur la gare souterraine de Marseille, la Région Nord Pas de Calais attend un geste similaire pour la métropole lilloise. Or ce projet ne figure pas parmi ceux retenus dans le rapport de la Commission Mobilités 21.

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