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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
22 décembre 2018

Epinal - Saint Dié : ce n'est qu'un au revoir ?

Depuis ce matin, le trafic ferroviaire est suspendu entre Arches et Saint Dié, maillon de l'itinéraire transvosgien. Les TER Epinal - Saint Dié sont donc transférés sur la route avec une nouvelle offre comprenant essentiellement 5 allers-retours directs entre les deux principales villes des Vosges et jusqu'à 9 allers-retours de part et d'autre de Bruyères, principale localité du parcours.

Ce n'est qu'un au revoir car on sait que des études ont été lancées par la Région pour évaluer les déplacements sur cet axe, repenser un service ferroviaire économique mais plus attractif... et parce que l'Elysée s'est engagé sur le dossier : alors candidat à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron avait pris des engagements auprès des élus locaux sur le devenir de cette ligne... réitéré lors de sa succession de déplacements dans l'est lors des commémorations du centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918. C'est aussi cela la France !

Espérons donc qu'avec les 2 rames mobilisées jusqu'à hier pour assurer les 5 allers-retours de base, émerge une solution un peu plus consistante, car à moyens constants, il serait possible de proposer 10 allers-retours sur une amplitude courante de 15 heures. Avec un temps de parcours de 1h05, sur lequel il y a peu à gagner, et avec un intérêt limité (viser 52 minutes pour une rotation de chaque rame en 2 heures semble hors de portée), l'enjeu réside donc dans la bonne coordination des correspondances à Epinal (sur les liaisons Nancy - Epinal - Remiremont) et à Saint Dié (sur les liaisons vers Strasbourg d'abord, vers Nancy via Lunéville ensuite).

 

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30 novembre 2018

Paris - Mulhouse : les Coradia Liner au banc des accusés

Depuis février 2017, les Intercités Paris - Belfort sont assurés par des automotrices bimodes B85000, dérivés du Régiolis d'Alstom. Du matériel neuf sur cette relation : il était temps ! Mais après plus de 18 mois d'exploitation, le bilan est loin d'être glorieux, ce qui donne à la relation une réputation encore plus mauvaise et lui a procuré les honneurs du journal de 20 heures de France 2 hier soir.

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Troyes - 9 août 2017 - On espérait beaucoup du remplacement des rames Corail tractées par des CC72000/72100, mais pour l'instant, le Coradia Liner semble poser plus de problèmes qu'il ne devait en résoudre... © transportrail

Trains bondés, voyageurs debouts dans les couloirs pendant 3 heures, voire même dans les toilettes qui, de toute façon sont souvent à court d'eau : le reportage est intransigeant. Les trains, désormais des TER gérés par la Région Grand Est depuis le transfert de la compétence de la relation, sont généralement prévus en UM2, mais sont le plus souvent assurés avec une seule rame, faute de disponibilité du parc. Les raisons sont multiples. D'abord la dispersion d'une partie du parc sur la relation Paris - Vallée de la Marne en heures creuses, les roulements de matériel inadaptés à l'autonomie de ces rames qui doivent circuler en traction Diesel de Gretz-Armainvilliers à Belfort, et une fiabilité intrinsèque insuffisante. Alstom reconnait ces difficultés et annonce un plan de rétablissement de la disponibilité du parc dans le courant de l'hiver. La Région Grand Est a annoncé l'acquisition de 5 rames supplémentaires pour améliorer l'organisation de la production... mais le bilan pour l'instant est peu flatteur d'autant que certains détails laissent interrogatifs : certains trains doivent desservir des gares dotées de quais courts, comme Vandeuvre, avec une longueur de 198 m pour des trains en UM2 de 220 m. En conséquence, la seconde rame est inaccessible de Mulhouse à Troyes !

Pourtant, la Région avait consenti un effort important, en récupérant la compétence sur cette relation, en ajoutant un cinquième aller-retour avec une nouvelle politique d'arrêt. Néanmoins, le bilan n'est à ce jour pas à la hauteur des espérances de ceux qui ont conçu ce nouveau service, ni de ceux qui l'utilisent.

21 novembre 2018

Molsheim - Sélestat, entre viticulture et brassage

Etonnante situation que celle de la ligne Molsheim - Sélestat. Conçue à l'origine comme itinéraire de délestage pour éviter la concentration du trafic sur le carrefour strasbourgeois, elle s'est retrouvée limitée à un rôle de desserte locale assez conventionnelle et réussit à surmonter les différentes crises ferroviaires qui ont entrainé l'élagage du réseau français depuis l'après-guerre. Plus amusant, alors qu'elle traverse une région viticole renommée, au trafic voyageurs assez soutenu, notamment entre Molsheim et Barr, s'ajoute un flux de marchandises bien régional, lié au brassage du houblon et à la fabrique de la bière.

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Dambach la Ville - 6 juin 2013 - TER dans le vignoble alsacien sur une relation Strasbourg - Molsheim - Sélestat, assuré en AGC quadricaisse série X76500. Les récents travaux réalisés sur l'infrastructure vont non seulement pérenniser la ligne, améliorer le confort mais aussi accompagner une augmentation de la capacité des trains pour reconquérir une fréquentation qui a quelque peu diminué ces dernières années. © L. Knop

Marquée ces dernières années par des norias de travaux destinées à lever les ralentissements et éclaircir le devenir de l'infrastructure, Molsheim - Sélestat joue décidément sur plusieurs tableaux : ligne de desserte fine du territoire selon l'expression désormais consacrée, surtout sur sa partie sud, elle est, sur sa section nord, dominée par l'attractivité de la métropole strasbourgeoise qui pourrait l'amener à intégrer un RER strasbourgeois (dont transportrail a déjà jeté quelques bases dans un précédent dossier) après avoir été concerné par un projet de tram-train désormais abandonné, elle est donc aussi, avec ce trafic de marchandises, directement impliquée dans l'activité industrielle locale. 

Le nouveau dossier de transportrail - une de plus en Alsace - vous emmène donc parcourir cette route des vins ferroviaire...

 

16 novembre 2018

Grand Est : un second partenariat avec la Sarre

Après l'accord avec le Land de Rhénanie-Palatinat, c'est avec le Land de Sarre que la Région Grand Est a conclu un accord sur l'amélioration des dessertes ferroviaires transfrontalières. Trois liaisons sont en jeu : deux au départ de Sarrebruck vers Strasbourg et Metz, comprenant actuellement 2 allers-retours directs par jour. Le troisième porte sur la liaison entre Metz, Thionville et Trèves, relation qui n'est plus assurée que le week-end, avec 2 allers-retours également. L'objectif est d'aboutir à l'instauration d'une nouvelle offre en 2024. La Région Grand Est s'empresse de souligner que le Régiolis d'Alstom, assemblé en Alsace, sera le matériel de référence de ces services.

Ces deux accords ne précisent pas les modalités futures d'exploitation des services. Groupement de coopération franco-allemand (avec l'un des deux opérateurs déjà désignés par le Land et la Région) ? Appel d'offres commun ? Pour l'instant, le sujet reste donc la conception de liaisons directes plus fréquentes. Actuellement, la plupart des liaisons au départ de Strasbourg et de Metz nécessitent une correspondance à Sarreguemines pour emprunter le tram-train de Sarrebruck. Quant à la liaison vers Trêves, il faudra donc se pencher sur la consistance de l'offre en semaine. Point commun à ces dossiers, le volet tarifaire, la commercialisation des services et la communication.

Ne manque plus qu'un accord avec le Bade-Wurtemberg pour des liaisons directes vers Karlsruhe et Freiburg im Breisgau pour que la palette soit complète... avant de s'attaquer aux liaisons transfrontalières à travers le massif ardennais ?

11 novembre 2018

Le destin transfrontalier de Strasbourg - Wissembourg

On peut être une ligne de desserte fine du territoire , mais avoir, tant par sa géographie, son histoire et son avenir, un chromosome européen solidement attaché aux rails. Strasbourg - Wissembourg est de ces lignes, qu'on qualifie généralement d'antenne du nord de l'Alsace mais qui en réalité est belle et bien connectée au réseau ferroviaire allemand. Rescapée de l'élagage successif d'un réseau au maillage d'une rare densité, la vocation de la ligne de Wissembourg est nettement périurbaine, mais ce rôle territorial est tout de même contrasté et cela se voit d'emblée en observant les caractéristiques de l'infrastructure. Certes non électrifiée, la section de Vendenheim à Haguenau est à double voie, gérée en Block Automatique Lumineux, et autorisée à des vitesses de 120 à 160 km/h. Le trafic y est important, avec un quasi-cadencement au quart d'heure en pointe. Encore un exemple de ligne UIC 7 à 9 témoignant des contradictions de cette classification, qui pourrait intégrer le RER strasbourgeois. De Haguenau à Wissembourg, le caractère périurbain est moins prononcé, le trafic moins dense et les localités traversées moins peuplées. Mais Strasbourg est à moins d'une heure et cela compte.

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Wissembourg - 3 octobre 2011 - Départ d'un X76500 pour Strasbourg. Sur la gauche du cliché, les emprises délaissées sont conséquentes. © A. Hackenjos

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Wissembourg - 1er octobre 2005 - Quand le train à vapeur circule, la desserte côté allemand est renforcée par des rames plus capacitaire, avec ces coupons de 3 voitures à 2 niveaux emmenées par une BR218. Le convoi s'engage sur la voie allemande vers Landau et Neustadt après le court tronc commun avec la ligne de Strasbourg. © R. Douté.

L'avenir à court terme passe par des travaux de renouvellement pour assurer l'avenir de la section Haguenau - Wissembourg, mais à cette simple maintenance patrimoniale devrait s'ajouter une modernisation destinée à améliorer les performances et la capacité. La nouvelle desserte envisagée par la Région Grand Est et le Land de Rhénanie-Palatinat devrait s'affranchir de la frontière technique et politique.

Le nouveau dossier de transportrail consacré à la ligne Strasbourg - Wissembourg est en ligne. Bonne lecture !

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29 octobre 2018

Epinal - Saint Dié : la mobilisation continue

Elus et usagers de la vallée de la Vologne se mobilisent encore pour éviter la suspension de l'exploitation des trains entre Epinal et Saint Dié, qui supprimerait la liaison entre les deux villes vosgiennes. Le collectif rappelle même que le Président de la République avait assuré que l'Etat serait au rendez-vous du financement de cette ligne mais - comme souvent - les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

Plus de 5600 véhicules par jour entre Bruyères et Saint Dié, jusqu'à 8400 à la sortie d'Epinal : ce n'est pas rien... et cela mérite assurément mieux que les 5 allers-retours qui subsistent actuellement sur la ligne pour encore un peu plus d'un mois. Du côté de la SNCF, on se retranche derrière la position de la Région, qui elle-même s'appuie sur un état du réseau fourni par la SNCF.

Sur cet axe, le temps de parcours, du fait de l'état de l'infrastructure, a été considérablement dégradé : il faut entre 1h15 et 1h18 pour relier les deux villes. Il y a 20 ans, à l'été 1998, les X4750 (pourtant pas des foudres de guerre) assuraient la liaison avec 6 arrêts intermédiaires (8 à l'horaire 2018) en 56 minutes. Sur cette ligne, on ne peut guère compter que sur les performances du matériel actuel (des X73500), car, du côté de l'infrastructure, le parcours est truffé de courbes de 300 à 500 m de rayon, avec une vitesse nominale plafonnée à 90 km/h. Et en supposant un temps de parcours après renouvellement de 56 minutes, il serait difficile d'instaurer une trame cadencée aux 2 heures avec 2 rames, supposant un trajet en 52 à 53 minutes maximum.

Epinal - Saint Dié est donc un cas intéressant pour qui cherche à organiser un service attractif et économique sur une ligne de proximité...

28 septembre 2018

Concertation sur la desserte de l'aéroport de Bâle-Mulhouse

Le projet de desserte ferroviaire de l'aéroport de Bâle-Mulhouse a été lancé voici maintenant 8 ans. Les études ont été lancées en 2010 pour évaluer différentes modalités de desserte de l'aéroport, le cinquième pour la France et le troisième pour la Suisse. Une première phase de concertation a eu lieu au printemps 2013 avant de connaitre un long tunnel de réflexion de plus de 2 ans entre les 2 pays et les deux réseaux pour envisager les possibilités de desserte : c'est long... La nouvelle phase d'étude engagée en 2016 est entrée dans le concret avec des prévisions de trafic sur la base de schémas de desserte et un volet technique sur les modalités de construction de cette déviation de la ligne Mulhouse - Bâle. la concertation ouverte le 13 septembre dernier jusqu'au 12 octobre restitue ces travaux.

Néanmoins, il faudra dans le meilleur des cas attendre une décennie de plus avant d'envisager de prendre le train pour se rendre à l'aéroport. L'enquête publique n'est pas prévue avant 2021 et la mise en service est envisagée au mieux en 2028.

La desserte ferroviaire de l'aéroport suppose la création d'un barreau de 6 km relié à ses 2 extrémités à la ligne Mulhouse - Bâle, entre Mulhouse et Saint Louis plus précisément. La ligne à double voie serait desservie par 6 trains par heure avec 3 missions cadencées à la demi-heure, s'intégrant au projet de RER bâlois Trireno :

  • les TER200 Strasbourg - Mulhouse - Bâle
  • les lignes S-Bahn de Bâle avec les relations Mulhouse - Bâle - Liestal et Aéroport - Bâle - Laufon

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Le coût du projet est évalué à 250 M€ pour les 6 km de double voie et la nouvelle gare, située à 10 minutes de la gare centrale de Bâle, à 12 minutes de celle de Mulhouse (par les TER200, 20 minutes par les trains omnibus). En revanche, il n'est pas prévu de faire transiter les TGV par cet itinéraire, en particulier les Lyria Paris - Zurich.

Pour l'instant, le projet est d'abord porté par la Suisse (38%) et l'Europe (28%) qui concourt à plus de la moitié du coût des études actuelles d'un montant de 4,6 M€. L'aéroport international apporte 10%, tandis que la contribution française est morcelée entre l'Etat, la Région Grand Est, le Département du Haut-Rhin et l'agglomération mulhousienne.

26 août 2018

Grand Est : fortunes diverses pour les lignes régionales

Béning - Sarreguemines : travaux en 2019

Trois mois de fermeture l'année prochaine pour ce maillon du réseau ferroviaire lorrain longeant la frontière franco-allemande et concourant à la relation entre Metz et Sarreguemines. La section Bening - Sarreguemines sera en travaux tout au long de l'année mais les chantiers les plus importants nécessiteront cette interception : au cours de cette période seront renouvelés 4,1 km en RVB, 5 km de rails, 8300 traverses et un ouvrage en terre identifié sensible à Farébersviller. L'objectif de ce programme est d'abord d'éviter l'amplification des réductions de vitesse, notamment du côté de Farébersviller, et plus globalement assurer le maintien des vitesses nominales sur cette section.

D'un coût de 20,6 M€, l'opération est financée à 72% par la Région, soit 15 M€. SNCF Réseau contribuera à hauteur de 2,9 M€ et l'Etat apportera 2,7 M€.

Sarreguemines - Mommenheim : plus tôt que prévu

Toujours au départ de Sarreguemines mais en direction de Strasbourg cette fois-ci, la section Sarreguemines - Mommenheim devrait bénéficier de travaux dès la fin de cettz année. Le plan de financement du renouvellement des lignes régionales du Grand Est doit faire preuve de souplesse, tant par l'évolution du niveau d'implication de SNCF Réseau que par l'importance de l'axe suscitant une forte pression politique. Sur 11,7 km, il faudra remplacer complètement la voie et le ballast mais aussi 13000 traverses sur l'ensemble de la section. Objectif principal, supprimer le ralentissement à 60 km/h sur une zone de 21 km autorisant théoriquement 110 km/h, allongeant de 15 minutes le temps de parcours.

Strasbourg - Saint Dié : une première tranche de travaux s'achève, une autre se profile

Le 31 août 2018 s'achèvera une première tranche de travaux de 13 M€ - dont 10,9 M€ financés par la Région - concernant la portion la plus montagneuse de la transversale vosgienne entre Saales et Saint Dié. C'est principalement dans le tunnel de Colroy que se concentrent les opérations avec traitement de la voûte, renouvellement de la voie et du ballast. Au menu également, le remplacement de 9000 traverses et d'un pont-rail. Sur cet axe, la desserte en décembre 2017 avait été drastiquement réduite avec un seul aller-retour de bout en bout (pour ne pas afficher la suspension complète du trafic) et l'objectif est logiquement de restaurer au plus vite la consistance de l'offre et ses performances, c'est à dire une vitesse de 90 km/h.

Une deuxième séquence de travaux sur cet axe est programmée en 2021, concernant 16 km de voies et 9000 traverses entre Rothau et Saales. Le coût de cette tranche est de 23,6 M€ dont 20 M€ financés par la Région, 3,4 M€ par SNCF Réseau et 345 000 € symboliques de la part de l'Etat.

En outre, commence à émerger à la Région une réflexion sur l'organisation de la desserte et la politique d'arrêt afin de relier Strasbourg et Saint Dié en moins de 1h30.

Epinal - Saint Dié : suspension le 22 décembre prochain

En revanche, le couperet tombera le 22 décembre prochain entre Arches et Saint Dié : la desserte Epinal - Saint Dié sera intégralement mise sur route. La liaison entre les deux principales villes du département des Vosges sera donc supprimée. Drôle de cadeau de Noël, alors que le trafic routier reste conséquent puisqu'on comptabilise en moyenne 5600 véhicules / jour sur l'itinéraire principal, qui passe au nord de la voie ferrée, jusqu'à 8400 sur l'itinéraire via Bruyères (route de Gérardmer).

Il ne sera donc plus possible d'emprunter l'itinéraire transvosgien...

Molsheim - Sélestat

Les deux mois d'été ont été mis à profit pour poursuivre les travaux sur la ligne d'Obernai, sur le tronçon Barr - Sélestat qui, effectivement, en avait le plus besoin : 10 km de renouvellement de la voie, l'amélioration du drainage, la rénovation des quais dans 4 gares pour améliorer l'accessibilité, l'automatisation d'un passage à niveau et la fermeture d'un autre. D'un coût de 20 M€, ils ont été financés à hauteur de 13 M€ par la Région, 6 M€ par l'Etat et 1 M€ par SNCF Réseau. La vitesse nominale de 80 km/h est restaurée. A l'automne, des travaux auront lieu en gare de Barr pour la mise en accessibilité, incluant la rénovation d'une des voies à quai.

30 juin 2018

Grand Est : vers des liaisons transfrontalières

La Région Grand Est et le Land de Rhénanie-Palatinat ont conclu un accord de coopération transfrontalière destinée à améliorer les liaisons ferroviaires régionales entre la France et l'Allemagne, avec une échéance de mise en service en décembre 2024. Il porte dans un premier temps sur deux liaisons :

  • Strasbourg - Lauterbourg, avec prolongement à Wörth
  • Strasbourg - Wissembourg, avec prolongement à Winden voire Neustadt

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Il porte notamment sur l'évolution du schéma de desserte, la tarification et le matériel roulant : sur ce dernier point, la possibilité d'une commande de Régiolis bimodes adaptés à la circulation en Allemagne est évoquée.

Question subsidiaire : quel exploitant pour ces relations ? La Région Grand Est est assez motivée pour attribuer ses dessertes par appel d'offres et le marché est ouvert en Allemagne depuis quasiment un quart de siècle : de quoi susciter les appétits des opérateurs déjà implantés en Allemagne, à commencer par la DB qui pourrait avoir envie de chatouiller la SNCF...

Autre point, la mise à l'étude de la réactivation d'une diagnonale entre Rastatt et Haguenau côté français, croisant la ligne Strasbourg - Lauterbourg à Roeschwoog. Il s'agit de réactiver la section Roeschwoog - Haguenau côté français, qui existe toujours mais neutralisée, et de restaurer le franchissement du Rhin puisque le pont ferroviaire a été transformé en ouvrage routier.

Cette initiative mériterait de faire des petits, y compris dans le Grand Est, avec le Land du Bade-Wurtemberg, pour développer des relations ferroviaires au départ de Strasbourg vers Karlsruhe, pouvant ensuite rejoindre Stuttgart d'une part, Heidelberg et Mannheim d'autre part. Vers le sud, une liaison Strasbourg - Offenburg - Freiburg ne serait pas non plus dénuée d'intérêt...

 

11 juin 2018

Electrification Paris - Troyes : l'Etat se défile

Sur le fond, cela fait désordre... mais on a l'habitude. Au moment de signer la convention de financement pour la réalisation de l'électrification entre Gretz-Armainvilliers et Troyes, l'Etat prend la poudre d'escampette, affirmant être dans l'incapacité d'honorer son engagement de 40 M€ dans le CPER. De quoi faire monter au créneau d'une même voix le maire de Troyes et la présidente de la Région Ile de France. Oui, il n'est pas normal que l'Etat se défile au dernier moment. Mais au-delà de la forme, passons au fond.

On le sait, cette électrification est une opération à la base très politique. Elle est la monnaie d'échange de la participation au financement des lignes à grande vitesse de l'ancienne Région Champagne-Ardenne, et notamment pour la LGV Est afin d'assurer que la ligne historique Paris - Bâle ne soit pas oubliée. Mais en principe, ce genre de manoeuvre ne fait pas une politique d'investissements...

Techniquement, le gain pour les Paris - Belfort apporté par l'électrification de la section Gretz - Troyes est assez limité : la réduction du temps de parcours est assez symbolique sur une section qui admet déjà des vitesses de 150 à 160 km/h utilisée (en temps normal) par les Coradia Liner. Les éventuels gains  sont ailleurs... et surtout en Ile de France.

En réalité, cette électrification bénéficierait surtout à l'Ile de France pour augmenter la capacité des trains sur la relation Paris - Provins, en remplaçant les AGC par des Francilien, pourtant moins confortables et moins rapides. Le recours à ce type de rame est également incontournable si on veut envisager l'arrêt des Paris - Provins dans la future gare Bry-Villiers-Champigny en correspondance avec la ligne 15 du métro (mais dont le financement n'est toujours pas assuré), puisqu'elle sera dotée de quais hauts de 920 mm (pour l'arrêt des RER E avec ses RERng et des Paris - Coulommiers déjà dotés de Francilien).

Le bénéfice sur la section Longueville - Troyes est plus mince : il y a évidemment l'aspect environnemental, mais qui à lui seul n'arrive pas à justifier le coût de l'opération. Le fret est assez marginal sur cet axe et, pour le coup, l'absence de continuité électrique jusqu'à Chalindrey prive l'itinéraire d'un rôle complémentaire au PLM ou à la ligne Paris - Strasbourg. Mais pour l'instant, le besoin d'un troisième itinéraire pour le fret est loin d'être évident au regard de la capacité disponible sur ces axes.

Reste donc la valeur de la parole politique...

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