Fret : les privés consolident
Petit tour d'horizon de la situation des opérateurs privés de fret en France : l'heure est à la consolidation et à l'anticipation d'une reprise du trafic. La hausse du chiffre d'affaires 2014 était en moyenne de 5,7 %. Ils assuraient au total 8,8 MM t-km soit 27,4% du trafic français.
DB Schenker, alias ECR, représente à lui seul quasiment la moitié du trafic opéré par les concurrents de la SNCF avec 18% de parts de marché. Le quart de son trafic provient du report modal route-rail. Il utilise 146 locomotives. La moitié des 6 MM de tonnes-kilomètres est constituée de trains internationaux avec une forte dominante d'un courant Espagne - Allemagne transitant soit par Bordeaux et Orléans, soit par Avignon et Dijon. D'ailleurs, ECR s'est implanté à Gevrey, relançant l'activité du triage avec en moyenne 2400 wagons par semaine.
Europorte met en avant la qualité de ses services avec une ponctualité de l'ordre de 95%, en dépit de sillons de qualité moyenne du fait de l'accumulation des travaux sur le réseau français. Les perspectives pour 2015 semblent plus que positives puisque les premiers contrats engrangés laissent tabler d'une croissance de 15 à 20% des tonnages transportés par rapport à 2014, année cependant marquée par une pause dans les marchés. Cette année, arriveront 4 locomotives Diesel Euro4000 (pour un coût de 14 M€) et 4 engins supplémentaires sont prévues en 2016. Pour l'instant, Europorte ne prévoit pas d'acquisition de locomotives bimodes mais s'intéresse aux produits apparaissant sur le marché. En attendant, Europorte prépare la mise en exploitation du terminal portuaire du Verdon et des 2 à 3 rotations quotidiennes prévues vers Bruges en Belgique.
De son côté OSR, la filiale de SNCB Logistics, s'est investi notamment dans le domaine des produits chimiques dans le nord-est en s'appuyant sur sa base logistique de Tergnier. Le début d'année 2015 est marquée par la conquête de plusieurs marchés avec un trafic céréalier entre Bologne (Haute-Marne) et le port de Dunkerque - en sous-traitance d'Ecorail, filiale de la SNCF - et des produits pétroliers dans le complexe pétrochimique à Rouen. Le principal marché porte sur l'acheminement des ciments Calcia en région parisienne depuis 3 points de production, totalisant 700 000 tonnes annuelles en plus des 200 000 tonnes déjà remportés en 2014. En plus des 8 BB75000 louées à Akiem, OSR devrait louer également des locomotives électriques pour assurer sa croissance d'autant que de nouveaux contrats sont espérés pour l'année prochaine, toujours dans les domaines pétrochimique et céréalier.
Chez Colas Rail, la croissance du trafic a dépassé les 10%, en dépit de performances commerciales médiocres, notamment sur l'axe Ambérieu - Poitiers où la vitesse moyenne des trains ne dépassait pas 15 km/h. L'année 2014 a été marqué par le lancement de trains de sable pour une verrerie du nord, et l'acheminement de dalles et traverses de béton à hauteur d'une cinquantaine de trains. Colas Rail a remporté le marché d'acheminements d'automobiles pour Gefco, notamment entre Gevrey et Ambérieu et entre Forbach et la région parisienne. L'opérateur alimente aussi la LGV SEA et fournira CNM. Utilisant pour la première fois une locomotive électrique au milieu d'une trentaine d'engins Diesel, la croissance du trafic de Colas Rail va impliquer en 2015 l'utilisation accrue d'engins électriques.